Sous la chaleur tropicale et les accords de la musique carimbo, Belém distille une envoûtante atmosphère de mélancolie - DR : J.-F.R.
Welcome dans la ville la plus importante du delta de l’Amazone, cité d’1,6 million d’âmes posée à plus de 100 kilomètres de l’Atlantique, sur la baie de Guajará.
Au premier coup d’œil, rien ne semble vraiment attractif dans cette ville dressée d’immeubles en béton et aux faubourgs quelconques.
Pourtant, dans le quartier du marché et de la vieille ville, dans celui du théâtre, on ne tarde pas à trouver beaux les édifices défraîchis et à apprécier l’atmosphère un peu décatie qui suinte de cette cidade tropical.
LIRE AUSSI : Brésil : en croisière sur le fleuve Amazone…
Au premier coup d’œil, rien ne semble vraiment attractif dans cette ville dressée d’immeubles en béton et aux faubourgs quelconques.
Pourtant, dans le quartier du marché et de la vieille ville, dans celui du théâtre, on ne tarde pas à trouver beaux les édifices défraîchis et à apprécier l’atmosphère un peu décatie qui suinte de cette cidade tropical.
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Belém : un bazar bien huilé sur le port
Chaque jour vers 4h ou 5h du matin, les pêcheurs des villages fluviaux convergent vers Belém pour livrer leur cargaison au port.
Bateaux coques contre coques devant les quais encombrés, fatras habituel des caisses de poissons déchargées, odeurs fétides de produits oubliés, corps déjà fatigués d’hommes affectés au portage… voilà pour le décor.
Sous les façades pastel de petits immeubles coloniaux, règne un bazar bien huilé, tandis que des vautours aux aguets guettent les premiers restes du festin.
Contigüe à ce capharnaüm, la halle grise et ses quatre « clochers » d’angle (bâtie en 1901), abrite les étals de poissonniers. C’est l’occasion d’observer la diversité des espèces du fleuve, tel l’étrange tambaqui, doté d’une dentition humaine.
Après la halle, le marché se prolonge le long de la baie de Guajará, livrant son barnum d’étals de légumes, de fruits, d’épices, d’herbes, de petits stands culinaires…
En face se tient l’odorant marché de la viande, sous des pavillons en fer forgé façon Eiffel.
Bateaux coques contre coques devant les quais encombrés, fatras habituel des caisses de poissons déchargées, odeurs fétides de produits oubliés, corps déjà fatigués d’hommes affectés au portage… voilà pour le décor.
Sous les façades pastel de petits immeubles coloniaux, règne un bazar bien huilé, tandis que des vautours aux aguets guettent les premiers restes du festin.
Contigüe à ce capharnaüm, la halle grise et ses quatre « clochers » d’angle (bâtie en 1901), abrite les étals de poissonniers. C’est l’occasion d’observer la diversité des espèces du fleuve, tel l’étrange tambaqui, doté d’une dentition humaine.
Après la halle, le marché se prolonge le long de la baie de Guajará, livrant son barnum d’étals de légumes, de fruits, d’épices, d’herbes, de petits stands culinaires…
En face se tient l’odorant marché de la viande, sous des pavillons en fer forgé façon Eiffel.
Fondée par les Portugais en janvier 1616
Il faut aussi parler de l’açaï. Ce petit fruit rouge issu d’une espèce de palmier tourne la tête aux Brésiliens… et aux Occidentaux.
Bourré de magnésium, de vitamine B1 et de fer, il fait fureur sur les plages de Rio et de Saõ Paulo, en « yaourt » ou en sorbet.
Cette baie est en train de gagner aussi le cœur des habitants des grandes métropoles américaines et européennes. Du coup, il stimule l’activité sur le marché de l’açaï, installé chaque matin au pied du fort de Presépio.
Ce fort amène à parler d’architecture. Fondée par les Portugais en janvier 1616, Belém s’ancre sur la baie de Guajará avec cette première bâtisse militaire, postée au-dessus du fleuve - qui ouvre de nos jours une vue spectaculaire sur le marché.
Autour du bâtiment se développe la ville coloniale. Les Jésuites sont à la manœuvre et érigent le collège Saint-Alexandre, de style Baroque, aujourd’hui musée d’Art Sacré.
En face se dresse la Cathédrale da Sé (1755), de style Baroque et néo-classique. Réputée pour son autel en marbre de Carrare, elle accueille chaque deuxième dimanche d’octobre le départ de la procession du Círio, deuxième plus grand rassemblement catholique au monde.
Les jours précédant la manifestation, la ferveur religieuse monte en pression : les commerçants, les banques… installent devant leurs devantures de très visibles statues de la Vierge, protégées dans des chasses.
Le faste de cette période passée de prospérité est caractérisé, aussi, par l’ancien palais du gouverneur, place Dom Pedro II : cette noble bâtisse abrite désormais le musée de l’Etat du Pará.
Bourré de magnésium, de vitamine B1 et de fer, il fait fureur sur les plages de Rio et de Saõ Paulo, en « yaourt » ou en sorbet.
Cette baie est en train de gagner aussi le cœur des habitants des grandes métropoles américaines et européennes. Du coup, il stimule l’activité sur le marché de l’açaï, installé chaque matin au pied du fort de Presépio.
Ce fort amène à parler d’architecture. Fondée par les Portugais en janvier 1616, Belém s’ancre sur la baie de Guajará avec cette première bâtisse militaire, postée au-dessus du fleuve - qui ouvre de nos jours une vue spectaculaire sur le marché.
Autour du bâtiment se développe la ville coloniale. Les Jésuites sont à la manœuvre et érigent le collège Saint-Alexandre, de style Baroque, aujourd’hui musée d’Art Sacré.
En face se dresse la Cathédrale da Sé (1755), de style Baroque et néo-classique. Réputée pour son autel en marbre de Carrare, elle accueille chaque deuxième dimanche d’octobre le départ de la procession du Círio, deuxième plus grand rassemblement catholique au monde.
Les jours précédant la manifestation, la ferveur religieuse monte en pression : les commerçants, les banques… installent devant leurs devantures de très visibles statues de la Vierge, protégées dans des chasses.
Le faste de cette période passée de prospérité est caractérisé, aussi, par l’ancien palais du gouverneur, place Dom Pedro II : cette noble bâtisse abrite désormais le musée de l’Etat du Pará.
Teatro da Paz, joyau architectural de la cité
En dehors du cœur de ville se trouvent deux édifices majeurs de Belém.
Ils sont témoins d’une seconde phase de prospérité, liée au boom mondial du caoutchouc amazonien, à partir de 1870 : la basilique de Nossa Senhora de Nazaré (1909, néo-classique, à la façade immaculée) et surtout le Teatro da Paz, joyau architectural de la cité.
Inauguré en 1878, il a été financé par de riches commerçants du caoutchouc pour symboliser la richesse de Belém. Avec son marbre d’Italie et ses lustres venus de France, sa salle de 900 places garnie de fauteuils en paille évoque autant l’Opéra de Paris que la Scala de Milan.
A l’époque, qui dit opulence dit aussi jardins d’agrément. Avec son parc à la végétation tropicale, l’ancienne résidence du gouverneur, avenue Magalhães Barata, en témoigne.
Idem pour le parc zoo-botanique Emílio Goeldi (1866) et le jardin botanique Bosque Rodriguez Alves (1880). Le premier, en centre-ville, rassemble une partie de la faune et des arbres de la forêt amazonienne. Même old fashion - ou peut-être à cause de cela ! -, il incarne la touffeur tropicale usante de la région.
Le second, plus excentré, est un parc forestier de 15 ha inspiré du bois de Boulogne parisien. On se perd avec délectation dans ses allées, en observant les jeux de perroquets multicolores ou l’immobilité des tortues.
Et quand la sacro-sainte ondée tropicale de fin d’après-midi s’abat sur Belém, on est tout heureux de pouvoir s’abriter sous la canopée touffue.
Ils sont témoins d’une seconde phase de prospérité, liée au boom mondial du caoutchouc amazonien, à partir de 1870 : la basilique de Nossa Senhora de Nazaré (1909, néo-classique, à la façade immaculée) et surtout le Teatro da Paz, joyau architectural de la cité.
Inauguré en 1878, il a été financé par de riches commerçants du caoutchouc pour symboliser la richesse de Belém. Avec son marbre d’Italie et ses lustres venus de France, sa salle de 900 places garnie de fauteuils en paille évoque autant l’Opéra de Paris que la Scala de Milan.
A l’époque, qui dit opulence dit aussi jardins d’agrément. Avec son parc à la végétation tropicale, l’ancienne résidence du gouverneur, avenue Magalhães Barata, en témoigne.
Idem pour le parc zoo-botanique Emílio Goeldi (1866) et le jardin botanique Bosque Rodriguez Alves (1880). Le premier, en centre-ville, rassemble une partie de la faune et des arbres de la forêt amazonienne. Même old fashion - ou peut-être à cause de cela ! -, il incarne la touffeur tropicale usante de la région.
Le second, plus excentré, est un parc forestier de 15 ha inspiré du bois de Boulogne parisien. On se perd avec délectation dans ses allées, en observant les jeux de perroquets multicolores ou l’immobilité des tortues.
Et quand la sacro-sainte ondée tropicale de fin d’après-midi s’abat sur Belém, on est tout heureux de pouvoir s’abriter sous la canopée touffue.
Nuits de Belém en musique
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Reste à occuper le temps après l’averse tropicale.
La promenade dans les anciens docks, réhabilités en complexe de shopping avec bars et restaurants, est l’un des choix possibles. La jeunesse s’y presse, déambulant sur les quais où sont conservées les grues jaunes de déchargement.
Certains en profitent pour embarquer sur une croisière au soleil couchant, histoire de contempler la ville et les immenses bars-restaurants-discothèques-pontons.
Pour dîner, le choix est large. Le restaurant Mormaço et sa terrasse en bois à double étage, posée sur le fleuve au bout d’une ruelle longeant Mangal das Garças, dernier-né des parcs zoo-botaniques de la ville, est un classique.
Boteco Arsenal, un restaurant musical situé place Carneiro da Rocha, devant le QG de la Marine locale, aussi.
C’est d’ailleurs en musique que se poursuivent invariablement les nuits de Belém. Le carimbo, melting-pot joyeux de sons africains et portugais, est LE rythme culte de l’Etat du Pará.
Dans les restaurants, les clubs, les groupes font danser des belenense acquis à la cause jusqu’au petit matin, comme à la Casa do Gilson.
A Belém, la pluie n’arrête jamais le barnum commerçant, ni la fête.
LIRE AUSSI : Brésil : 24 heures chez le peuple Munduruku
La promenade dans les anciens docks, réhabilités en complexe de shopping avec bars et restaurants, est l’un des choix possibles. La jeunesse s’y presse, déambulant sur les quais où sont conservées les grues jaunes de déchargement.
Certains en profitent pour embarquer sur une croisière au soleil couchant, histoire de contempler la ville et les immenses bars-restaurants-discothèques-pontons.
Pour dîner, le choix est large. Le restaurant Mormaço et sa terrasse en bois à double étage, posée sur le fleuve au bout d’une ruelle longeant Mangal das Garças, dernier-né des parcs zoo-botaniques de la ville, est un classique.
Boteco Arsenal, un restaurant musical situé place Carneiro da Rocha, devant le QG de la Marine locale, aussi.
C’est d’ailleurs en musique que se poursuivent invariablement les nuits de Belém. Le carimbo, melting-pot joyeux de sons africains et portugais, est LE rythme culte de l’Etat du Pará.
Dans les restaurants, les clubs, les groupes font danser des belenense acquis à la cause jusqu’au petit matin, comme à la Casa do Gilson.
A Belém, la pluie n’arrête jamais le barnum commerçant, ni la fête.
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Pratique
Office de tourisme du Brésil : visitbrasil.com
Vols
- Paris CDG-Fortaleza avec Air France
- Paris Orly/Province-Lisbonne-Belém avec TAP Air Portugal
- Fortaleza-Belém avec GOL
Passeport obligatoire. Pas de visa nécessaire.
Sauf exception, absence de paludisme à Belém.
Heures : - 5h en hiver ; - 6h en été.
Hôtel : Atrium Quinta de Pedras. Un des rares boutiques-hôtels de la ville, dans un ancien couvent. Charme old fashion.
Vols
- Paris CDG-Fortaleza avec Air France
- Paris Orly/Province-Lisbonne-Belém avec TAP Air Portugal
- Fortaleza-Belém avec GOL
Passeport obligatoire. Pas de visa nécessaire.
Sauf exception, absence de paludisme à Belém.
Heures : - 5h en hiver ; - 6h en été.
Hôtel : Atrium Quinta de Pedras. Un des rares boutiques-hôtels de la ville, dans un ancien couvent. Charme old fashion.