Pour Pour Test Achats, la concurrence est faussée...
Ce qui est reproché aux 2 groupes ? Leurs tailles et de disposer quasiment d’une position dominante sur le marché belge. Dans son édito, la revue explique que les groupes TUI et Thomas Cook en Belgique contrôlent pas moins de 80 % du marché et que les deux groupes classés troisième et quatrième (le Club Med et Best Tours) n’ont, ensemble, qu’une part de marché d’à peine 7%.
Par ailleurs, l’association consumériste insiste sur le fait que ces deux groupes contrôlent pratiquement toute la chaîne de la production du transport à la distribution en passant par l’hébergement.
En effet, Thomas Cook dispose des marques TO Thomas Cook et Pegase, de la compagnie charter Thomas Cook Airlines Belgium, indirectement via le groupe de tutelle de la chaîne hôtelière Iberhotel, et du réseau d’AGV Thomas Cook Travel Shop.
En parallèle, le groupe dispose d’un voyagiste intégré TO/AGV Neckermann qui couvre la totalité du territoire belge avec une quatre vingtaine d’agences.
Les deux groupes contrôlent 80 % du marché
Chez TUI Belgium, on retrouve les TO Jetair, Seagull, Vip Selection, le voyagiste intégré Sunjets, la compagnie charter TUI Belgium Airlines, la compagnie aérienne virtuelle JetOnly, les agences TUI Travel Center, l’agence business travel TQ3. Et en amont, on retrouve naturellement des chaînes hôtelières plus ou moins intégrées au groupe comme RIU ou les clubs de vacances Magic Life et Robinson.
Au niveau de la seule distribution, ces deux groupes disposent (en fin 2004) d’une force de vente de près de 200 points de vente et ce sans compter les agences dépendantes ou dans certains cas en franchise.
Vu les implantations de ces AGV, autant le dire tout de suite, celles-ci sont présentes dans la majorité des cités du royaume et dans les quartiers commerciaux importants des grandes villes.
Pour être clair : si 80 % de l’activité TO en Belgique sont donc contrôlés par les deux grands, 10 % des points de vente le sont également.
Une entente entre les deux groupes ?
Comme preuve que ces deux groupes pratiquent une entente qui fausse la concurrence, la revue consumériste donne comme exemple: « En mai 2004, ils (ndlr: les deux groupes) ont annoncé le même jour un supplément carburant identique. Re belote en septembre 2004 (à nouveau le même jour) mais avec cette fois de très légères variations quant au montant. Cette (quasi) uniformité n’est pas normale (…) »
Comme conséquence, l’association considère que la concurrence est faussée et que les consommateurs ont tout à perdre. Les petits TO ne devant en effet se contenter de ce que les deux grands veulent bien leurs laisser comme part de marché. Et l’éditorialiste de souligner que les produits des TO indépendants sont souvent vendus dans les agences des géants.
« Il est donc très facile pour ces derniers d’étouffer la concurrence dans l’œuf en la copiant et en donnant à leurs agences une plus grande commission pour les produits maison. »
Les autorités belges ne font pas leur job
Pour Test Achats, s’il ne fait aucun doute que le secteur du voyage est l’un des plus concentré de Belgique, par contre, il ne fait pratiquement que très peu l’objet de contrôles officiels au niveau de la concurrence.
Contrôles également absents au niveau de la politique de prix. Et de rappeler que les TO n’ont même pas l’obligation de notifier au Ministère de l’économie les suppléments carburants facturés.
En cause le transfert, selon "Budget & Droits", par la Commission Européenne, de cette compétence aux Etats membres et « le fait que la Belgique n’a pris à ce jour aucune disposition à cet égard. »
Mettre fin à cette situation et relancer la concurrence
Un courrier très documenté sur les indices d’ententes ou d’abus de position dominante a été adressé le 6 janvier par l’association au Ministre des Affaires Economiques belge. Dans cette lettre Test Achats exige que celui-ci fasse effectuer une radioscopie du secteur et qu’il « prenne les mesures nécessaires pour mettre fin à cette situation, relancer la concurrence et éviter ainsi que le voyageur belge ne soit victime d’un abus de position dominante de la part des deux grands géants ».
En d’autres mots, Test Achats voudrait que ces deux groupes soient en quelque sorte « cassés » en Belgique afin qu’ils « ne dominent plus outrageusement le marché ».
Michel Ghesquière
Par ailleurs, l’association consumériste insiste sur le fait que ces deux groupes contrôlent pratiquement toute la chaîne de la production du transport à la distribution en passant par l’hébergement.
En effet, Thomas Cook dispose des marques TO Thomas Cook et Pegase, de la compagnie charter Thomas Cook Airlines Belgium, indirectement via le groupe de tutelle de la chaîne hôtelière Iberhotel, et du réseau d’AGV Thomas Cook Travel Shop.
En parallèle, le groupe dispose d’un voyagiste intégré TO/AGV Neckermann qui couvre la totalité du territoire belge avec une quatre vingtaine d’agences.
Les deux groupes contrôlent 80 % du marché
Chez TUI Belgium, on retrouve les TO Jetair, Seagull, Vip Selection, le voyagiste intégré Sunjets, la compagnie charter TUI Belgium Airlines, la compagnie aérienne virtuelle JetOnly, les agences TUI Travel Center, l’agence business travel TQ3. Et en amont, on retrouve naturellement des chaînes hôtelières plus ou moins intégrées au groupe comme RIU ou les clubs de vacances Magic Life et Robinson.
Au niveau de la seule distribution, ces deux groupes disposent (en fin 2004) d’une force de vente de près de 200 points de vente et ce sans compter les agences dépendantes ou dans certains cas en franchise.
Vu les implantations de ces AGV, autant le dire tout de suite, celles-ci sont présentes dans la majorité des cités du royaume et dans les quartiers commerciaux importants des grandes villes.
Pour être clair : si 80 % de l’activité TO en Belgique sont donc contrôlés par les deux grands, 10 % des points de vente le sont également.
Une entente entre les deux groupes ?
Comme preuve que ces deux groupes pratiquent une entente qui fausse la concurrence, la revue consumériste donne comme exemple: « En mai 2004, ils (ndlr: les deux groupes) ont annoncé le même jour un supplément carburant identique. Re belote en septembre 2004 (à nouveau le même jour) mais avec cette fois de très légères variations quant au montant. Cette (quasi) uniformité n’est pas normale (…) »
Comme conséquence, l’association considère que la concurrence est faussée et que les consommateurs ont tout à perdre. Les petits TO ne devant en effet se contenter de ce que les deux grands veulent bien leurs laisser comme part de marché. Et l’éditorialiste de souligner que les produits des TO indépendants sont souvent vendus dans les agences des géants.
« Il est donc très facile pour ces derniers d’étouffer la concurrence dans l’œuf en la copiant et en donnant à leurs agences une plus grande commission pour les produits maison. »
Les autorités belges ne font pas leur job
Pour Test Achats, s’il ne fait aucun doute que le secteur du voyage est l’un des plus concentré de Belgique, par contre, il ne fait pratiquement que très peu l’objet de contrôles officiels au niveau de la concurrence.
Contrôles également absents au niveau de la politique de prix. Et de rappeler que les TO n’ont même pas l’obligation de notifier au Ministère de l’économie les suppléments carburants facturés.
En cause le transfert, selon "Budget & Droits", par la Commission Européenne, de cette compétence aux Etats membres et « le fait que la Belgique n’a pris à ce jour aucune disposition à cet égard. »
Mettre fin à cette situation et relancer la concurrence
Un courrier très documenté sur les indices d’ententes ou d’abus de position dominante a été adressé le 6 janvier par l’association au Ministre des Affaires Economiques belge. Dans cette lettre Test Achats exige que celui-ci fasse effectuer une radioscopie du secteur et qu’il « prenne les mesures nécessaires pour mettre fin à cette situation, relancer la concurrence et éviter ainsi que le voyageur belge ne soit victime d’un abus de position dominante de la part des deux grands géants ».
En d’autres mots, Test Achats voudrait que ces deux groupes soient en quelque sorte « cassés » en Belgique afin qu’ils « ne dominent plus outrageusement le marché ».
Michel Ghesquière
Analyse de la Rédaction Il est tout à fait exact que les deux ténors du tourisme européen disposent en Belgique d’une position hégémonique. En signalant cet état de fait, Test Achats ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes : nos confrères belges Trends Tendances (presse économique générale) et Travel Express (presse professionnelle) avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, il y a deux ou trois ans. A l’époque, le Ministère des Affaires Économiques belge et le Conseil de la concurrence avaient expliqué, sans rire, qu’ils ne pouvaient pas agir puisqu’il n’y avait pas de plaintes déposées en due et bonne forme. Autre raison invoquée, comme le secteur du tourisme est communautarisé et / ou régionalisé, les autorités fédérales du royaume ne sont pas compétents à ce sujet et que toute manière, la Commission Européenne était la seule qui pouvait agir. Quant aux autorités européennes, le porte-parole de la GD Concurrence avait déclaré que la Commission ne pouvait se saisir du dossier que si la Belgique portait plainte. Le cercle vicieux dans toute sa splendeur en quelque sorte. En attendant, il suffit d’entrer dans n’importe quelle agence belge pour constater que la place de Jetair ou de Thomas Cook est prédominante dans les linéaires et que les agents de comptoir ont une tendance très nette à les privilégier. Comme en plus ces deux groupes disposent de budgets publicitaires plus que conséquents, leur taux de notoriété est nettement plus fort que celui des autres TO. M.GH. |