"Combien de fois les professionnels du secteur ont rétorqué : "Nous n’allons quand même pas aller aux USA à la nage ou en bateau !""DR : arquiplay77 - Fotolia.com
Oui, dans quelques jours, sera lancé la 21e Conférence sur le Climat, plus connue sous le nom de COP21.
Et ce sera à Paris ! Cocorico !
Grosse pression sur les épaules de la France pour arriver à trouver un consensus entre tous les Etats afin de ne pas dépasser l’augmentation de 2°C à l’échelle de la Planète et de trouver les moyens financiers de soutenir les pays du Sud à s’adapter aux impacts climatiques.
Et pour les professionnels du tourisme, quels impacts auront ces négociations ?
Va-t-on parler des enjeux du tourisme, à la fois sur l’évolution des métiers, des pratiques et sur la détérioration de certaines destinations (en particulier les îles, les côtes, les déserts...) ?
Et ce sera à Paris ! Cocorico !
Grosse pression sur les épaules de la France pour arriver à trouver un consensus entre tous les Etats afin de ne pas dépasser l’augmentation de 2°C à l’échelle de la Planète et de trouver les moyens financiers de soutenir les pays du Sud à s’adapter aux impacts climatiques.
Et pour les professionnels du tourisme, quels impacts auront ces négociations ?
Va-t-on parler des enjeux du tourisme, à la fois sur l’évolution des métiers, des pratiques et sur la détérioration de certaines destinations (en particulier les îles, les côtes, les déserts...) ?
Aux USA à la nage ou en bateau ?
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A regarder le programme des side-events officiels organisés et labelisés COP21, très peu d’évènements seront dédiés à l’industrie du tourisme.
Le 11 décembre 2015, le CRT Île-de-France, le PNUE et Evea Tourisme organiseront des table-rondes sur l’affichage environnemental tandis que les membres d’Agir pour un Tourisme Responsable parleront des voyages climato-compatibles le 4 décembre 2015.
Mais alors, pourquoi si peu d’engagements ? Si peu de débats sur le sujet ? Le tourisme n’a-t-il donc rien à se reprocher en matière d’impacts climatiques…
Si, bien sûr que si. Mais ce n’est pas vraiment le tourisme affirme les professionnels, ce sont les transports. Combien de fois les professionnels du secteur ont rétorqué : "Nous n’allons quand même pas aller aux USA à la nage ou en bateau !".
Mais pour trouver des solutions afin de lutter contre le climat, il sera bien nécessaire de réfléchir à tous les scénarii envisageables et de commencer par poser le constat.
Le 11 décembre 2015, le CRT Île-de-France, le PNUE et Evea Tourisme organiseront des table-rondes sur l’affichage environnemental tandis que les membres d’Agir pour un Tourisme Responsable parleront des voyages climato-compatibles le 4 décembre 2015.
Mais alors, pourquoi si peu d’engagements ? Si peu de débats sur le sujet ? Le tourisme n’a-t-il donc rien à se reprocher en matière d’impacts climatiques…
Si, bien sûr que si. Mais ce n’est pas vraiment le tourisme affirme les professionnels, ce sont les transports. Combien de fois les professionnels du secteur ont rétorqué : "Nous n’allons quand même pas aller aux USA à la nage ou en bateau !".
Mais pour trouver des solutions afin de lutter contre le climat, il sera bien nécessaire de réfléchir à tous les scénarii envisageables et de commencer par poser le constat.
Générations Y et Z accros aux voyages
Chaque année, le trafic aérien augmente d’environ 3 à 4 % alors que les améliorations techniques des avions en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre permettent de les réduire de 1% par an.
Là, il y a bien un souci… Il faut donc bien réduire les flux si nous voulons respecter pour tous les secteurs les futurs engagements.
Mais comment ?
Comment imposer aux touristes de voyager moins alors que les générations Y et Z sont devenus des accrocs du voyage, se considèrent comme des citoyens du monde, interconnectés entre eux, des nomades numériques… Vont-ils se satisfaire des échanges sur Skype et sur Google Hangouts ? Sûrement pas !
Et pourtant, si chacun calculait son bilan carbone annuel, il se rendrait bien vite compte qu’il abuse !
Au fond, il ne faudrait pas dépasser 3 tonnes d’émissions carbone par an pour toutes nos activités. Or, un vol A/R Paris – New York en classe éco représente déjà 1,169 tonnes carbone !
Là, il y a bien un souci… Il faut donc bien réduire les flux si nous voulons respecter pour tous les secteurs les futurs engagements.
Mais comment ?
Comment imposer aux touristes de voyager moins alors que les générations Y et Z sont devenus des accrocs du voyage, se considèrent comme des citoyens du monde, interconnectés entre eux, des nomades numériques… Vont-ils se satisfaire des échanges sur Skype et sur Google Hangouts ? Sûrement pas !
Et pourtant, si chacun calculait son bilan carbone annuel, il se rendrait bien vite compte qu’il abuse !
Au fond, il ne faudrait pas dépasser 3 tonnes d’émissions carbone par an pour toutes nos activités. Or, un vol A/R Paris – New York en classe éco représente déjà 1,169 tonnes carbone !
Tunnel sous la Méditerranée ?
C’est impossible de réduire nos émissions de gaz à effet de serre !
Voilà ce que clameraient les professionnels du tourisme et autres destinations touristiques attractives. Noémie Klein, la célèbre écrivaine canadienne, a encore répété dans son livre « Le capitalisme détruit le climat » que tant que nous prendrons des excuses économiques et financières pour accepter les impacts sur l’environnement et sur le climat, nous irons forcément dans le mur.
Cela veut donc dire que nous devons changer radicalement de modèle, dans l’industrie du tourisme aussi. Mais comment faire ?
Intégrer la compensation carbone intégrale dans le prix des billets d’avion et des voyages pour permettre de financer à la fois le fonds de solidarité afin de soutenir les pays du Sud à s’adapter au changement climatique et peut-être aussi à financer rapidement de la recherche et développer pour construire les nouvelles formes de mobilité moyen et long courrier.
Lors de la Journée Mondiale pour un Tourisme Responsable en 2010 à Paris sur le thème du climat, on entendait parler de Tunnel sous la Méditerranée pour se rendre au Maghreb en TGV.
Elon Musk, le fondateur de Tesla Motors et de Space X est en train de développer une nouvelle forme de transport ultra-rapide, économique et écologique, HyperLoop, pour faire un Paris-Marseille en moins de 30 minutes pour 15€.
L’avion solaire Solar Impulse tente de boucler son tour du monde sans une goutte de kérosène…
Les exemples ne manquent pas mais cela va-t-il assez vite face à un risque climatique qui alerte de plus en plus les chercheurs et l’opinion publique ?
Voilà ce que clameraient les professionnels du tourisme et autres destinations touristiques attractives. Noémie Klein, la célèbre écrivaine canadienne, a encore répété dans son livre « Le capitalisme détruit le climat » que tant que nous prendrons des excuses économiques et financières pour accepter les impacts sur l’environnement et sur le climat, nous irons forcément dans le mur.
Cela veut donc dire que nous devons changer radicalement de modèle, dans l’industrie du tourisme aussi. Mais comment faire ?
Intégrer la compensation carbone intégrale dans le prix des billets d’avion et des voyages pour permettre de financer à la fois le fonds de solidarité afin de soutenir les pays du Sud à s’adapter au changement climatique et peut-être aussi à financer rapidement de la recherche et développer pour construire les nouvelles formes de mobilité moyen et long courrier.
Lors de la Journée Mondiale pour un Tourisme Responsable en 2010 à Paris sur le thème du climat, on entendait parler de Tunnel sous la Méditerranée pour se rendre au Maghreb en TGV.
Elon Musk, le fondateur de Tesla Motors et de Space X est en train de développer une nouvelle forme de transport ultra-rapide, économique et écologique, HyperLoop, pour faire un Paris-Marseille en moins de 30 minutes pour 15€.
L’avion solaire Solar Impulse tente de boucler son tour du monde sans une goutte de kérosène…
Les exemples ne manquent pas mais cela va-t-il assez vite face à un risque climatique qui alerte de plus en plus les chercheurs et l’opinion publique ?
Que voulons-nous pour l'avenir de notre industrie ?
Si nous ne trouvons pas les solutions techniques pour réduire l’impact des voyages sur le climat dans les prochaines années, nous serons bien obligés de réduire les flux, imposés alors soit par les limites physiques de la Terre, par l’obligation de compenser face à un prix de la tonne carbone qui nous sera imposé, soit par l’arrivée d’une carte de crédit carbone qui nous obligerait alors à économiser des crédits pour se payer un beau voyage en Thaïlande ou un week-end shopping à New York comme le disait Isabel Babou et Philippe Callot dans leur ouvrage : « Le tourisme d’après pétrole ».
Alors, que voulons-nous pour l’avenir de notre industrie ?
L’avenir va se construire aujourd’hui, à travers les négociations de la COP21 et l’engagement de la société civile autour du monde.
Dans tous les cas, nous, professionnels du tourisme, avons tout intérêt à ne pas regarder ailleurs car cela nous concerne au premier plan et nous ne devons pas pointer du doigt un autre secteur.
Nous avons aussi notre rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique !
Alors, que voulons-nous pour l’avenir de notre industrie ?
L’avenir va se construire aujourd’hui, à travers les négociations de la COP21 et l’engagement de la société civile autour du monde.
Dans tous les cas, nous, professionnels du tourisme, avons tout intérêt à ne pas regarder ailleurs car cela nous concerne au premier plan et nous ne devons pas pointer du doigt un autre secteur.
Nous avons aussi notre rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique !
Guillaume Cromer est le président d'Acteurs du Tourisme Durable (ATD).
Il est également le directeur d'ID-Tourism.
Compte Twitter
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