Sur le canal de la Robine et celui du Midi, l'objectif est clair : se couper du monde trois à quatre jours en embarquant sur un bateau de plaisance pour naviguer, sans stress - DR : J.-F.R.
Avec son palais épiscopal et ses halles couvertes animées, Narbonne a beau avoir beaucoup de charme, nous ne sommes pas arrivés jusque-là pour jouer au touriste urbain.
L’objectif est clair : se couper du monde trois à quatre jours en embarquant sur un bateau de plaisance pour naviguer, sans stress, sur le canal de la Robine et celui du Midi.
Sans stress, c’est à vrai dire parler trop vite. Pour l’éviter, mieux vaut vérifier la taille du bateau que l’on vous confie !
Avec un « yacht » de 13,25 m de long, soit légèrement en-dessous de la jauge maximale autorisée pour piloter sur les canaux sans permis… et sans expérience aucune de la navigation (donc, évidemment, sans ledit permis !), il est clair que la relaxation n’est pas immédiate.
En dépit de la courte formation dispensée par le loueur de bateaux, il faut digérer rapidement plusieurs notions qui vous condamnent à avoir l’œil rivé sur la proue pendant un certain temps.
L’objectif est clair : se couper du monde trois à quatre jours en embarquant sur un bateau de plaisance pour naviguer, sans stress, sur le canal de la Robine et celui du Midi.
Sans stress, c’est à vrai dire parler trop vite. Pour l’éviter, mieux vaut vérifier la taille du bateau que l’on vous confie !
Avec un « yacht » de 13,25 m de long, soit légèrement en-dessous de la jauge maximale autorisée pour piloter sur les canaux sans permis… et sans expérience aucune de la navigation (donc, évidemment, sans ledit permis !), il est clair que la relaxation n’est pas immédiate.
En dépit de la courte formation dispensée par le loueur de bateaux, il faut digérer rapidement plusieurs notions qui vous condamnent à avoir l’œil rivé sur la proue pendant un certain temps.
Nécessaire adaptation au pilotage
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Serrer à droite pour croiser une pénichette, éviter un bateau effectuant un demi-tour, s’habituer à l’inertie de l’embarcation (an-ti-ci-per !), effectuer une marche arrière, préparer les cordes d’arrimage avant le passage d’une écluse ou un accostage… même à deux, la tension est palpable.
Et l’on ne parle pas du pilotage au cordeau qu’il faut vite maitriser pour passer pile au milieu d’une arche étroite ou s’engager entre les digues resserrées d’une entrée d’écluse - la première, l’écluse de Gua, arrive immédiatement après le début de la navigation depuis Narbonne.
Bref, les premières minutes sont un peu perdues pour le paysage et c’est assez dommage car le canal de la Robine s’engage dès son entame sur une portion arborée très agréable.
Et l’on ne parle pas du pilotage au cordeau qu’il faut vite maitriser pour passer pile au milieu d’une arche étroite ou s’engager entre les digues resserrées d’une entrée d’écluse - la première, l’écluse de Gua, arrive immédiatement après le début de la navigation depuis Narbonne.
Bref, les premières minutes sont un peu perdues pour le paysage et c’est assez dommage car le canal de la Robine s’engage dès son entame sur une portion arborée très agréable.
Sept écluses de Sallèles
Un mot sur ce canal. Achevé en 1776, il permet de relier Narbonne et Port-la-Nouvelle au canal du Midi. C’est en quelque sorte son bras sud.
L’autre, creusé par Pierre Paul Riquet au siècle précédent, file plein est vers Béziers et Agde.
Deux heures de croisière plus tard, mieux habitué au pilotage du « méga-yacht », Sallèles d’Aude s’annonce avec ses sept écluses (Gailhousty, Sallèles, Saint-Cyr, d’Argeliers…).
Le passage des premières est poussif. Il n’est pas rare d’heurter un quai en pierre et de peiner à enrouler les cordes autour des bites d’amarrage, malgré l’aide des éclusiers des VNF (Voies Navigables de France).
Ce sont souvent des saisonniers expérimentés, qui n’hésitent pas à « secourir » les marins d’infortune…
L’autre, creusé par Pierre Paul Riquet au siècle précédent, file plein est vers Béziers et Agde.
Deux heures de croisière plus tard, mieux habitué au pilotage du « méga-yacht », Sallèles d’Aude s’annonce avec ses sept écluses (Gailhousty, Sallèles, Saint-Cyr, d’Argeliers…).
Le passage des premières est poussif. Il n’est pas rare d’heurter un quai en pierre et de peiner à enrouler les cordes autour des bites d’amarrage, malgré l’aide des éclusiers des VNF (Voies Navigables de France).
Ce sont souvent des saisonniers expérimentés, qui n’hésitent pas à « secourir » les marins d’infortune…
Sentiment d’être seuls au monde
Pour franchir les écluses non automatisées, on doit respecter des heures de passage.
Elles courent généralement de 9h à 19h, sauf entre 12h et 13h, moment de la pause-déjeuner des éclusiers.
Du coup, en comptant les temps d’attente (les manœuvres, l’eau qui monte ou descend entre les portes…), l’heure tourne et il faut parfois « jeter l’ancre » en fin de journée plus rapidement que prévu, en arrimant solidement le bateau à des pieux en bois.
Et pouvoir enfin apprécier ce sentiment exquis d’être seuls au monde, en pleine nature, avec pour unique voisin la fraîcheur de l’eau.
C’est le moment de savourer le confort du bateau : chambre parentale à la proue, salon-cuisine central, deux chambres d’amis à la poupe, salle de bains, cabinets de toilette… Tout y est.
Le poste de pilotage situé en bas est rarement utilisé - l’été, on vit et on pilote sur le pont - mais c’est de là qu’il faut lancer le moteur lorsque l’on repart.
Des générateurs sont à enclencher le soir pour profiter du frigo, du four, de la climatisation... Un cocon douillet pour une première nuit extra.
Elles courent généralement de 9h à 19h, sauf entre 12h et 13h, moment de la pause-déjeuner des éclusiers.
Du coup, en comptant les temps d’attente (les manœuvres, l’eau qui monte ou descend entre les portes…), l’heure tourne et il faut parfois « jeter l’ancre » en fin de journée plus rapidement que prévu, en arrimant solidement le bateau à des pieux en bois.
Et pouvoir enfin apprécier ce sentiment exquis d’être seuls au monde, en pleine nature, avec pour unique voisin la fraîcheur de l’eau.
C’est le moment de savourer le confort du bateau : chambre parentale à la proue, salon-cuisine central, deux chambres d’amis à la poupe, salle de bains, cabinets de toilette… Tout y est.
Le poste de pilotage situé en bas est rarement utilisé - l’été, on vit et on pilote sur le pont - mais c’est de là qu’il faut lancer le moteur lorsque l’on repart.
Des générateurs sont à enclencher le soir pour profiter du frigo, du four, de la climatisation... Un cocon douillet pour une première nuit extra.
Le Somail, joyau du canal
Le lendemain, cap sur Le Somail, plus célèbre village du parcours.
Désormais à l’aise à la barre, le franchissement des dernières écluses du canal de la Robine (d’Empare, Truilhas, Cesse) est plus facile.
Voilà maintenant le canal du Midi. Changement de trafic !
Victime de son succès, il est extrêmement fréquenté l’été : mieux vaut privilégier les ailes de saison.
Une fois traversé le pont-canal de la Cesse - la rivière coule en dessous, ce genre d’ouvrages existe tout au long du canal -, voici donc ce village-escale du Somail, le plus charmant qui soit.
Désormais à l’aise à la barre, le franchissement des dernières écluses du canal de la Robine (d’Empare, Truilhas, Cesse) est plus facile.
Voilà maintenant le canal du Midi. Changement de trafic !
Victime de son succès, il est extrêmement fréquenté l’été : mieux vaut privilégier les ailes de saison.
Une fois traversé le pont-canal de la Cesse - la rivière coule en dessous, ce genre d’ouvrages existe tout au long du canal -, voici donc ce village-escale du Somail, le plus charmant qui soit.
Pont en pierre et chapelle du 17e s.
Il faut profiter d’arriver tôt pour trouver une place et accoster, histoire de baguenauder le long des quais et de s’imprégner de l’animation fluviale.
Le pont en pierre qui franchit le canal en dos d’âne date du 17e s. Une chapelle, également du 17e s., le jouxte.
Jadis, elle accueillait et bénissait les mariniers. Ne pas rater la péniche-épicerie Tamata, ni la fabuleuse librairie tenue par Nelly Gourgues et ses plusieurs dizaines (centaines ?) de milliers de livres, rangés dans un ancien hangar à marchandises.
Le soir, plutôt que de dîner à bord, choisissez l’un des restaurants-terrasses, comme l’accueillant Comptoir Nature.
Le pont en pierre qui franchit le canal en dos d’âne date du 17e s. Une chapelle, également du 17e s., le jouxte.
Jadis, elle accueillait et bénissait les mariniers. Ne pas rater la péniche-épicerie Tamata, ni la fabuleuse librairie tenue par Nelly Gourgues et ses plusieurs dizaines (centaines ?) de milliers de livres, rangés dans un ancien hangar à marchandises.
Le soir, plutôt que de dîner à bord, choisissez l’un des restaurants-terrasses, comme l’accueillant Comptoir Nature.
Entre Corbières et Minervois
La seconde nuit ayant permis de récupérer, cap au matin vers l’ouest et Argens.
Sur cette portion, comme d’ailleurs dans le village du Somail, l’absence d’arbres sur les rives laisse songeur.
Où sont passés les milliers de platanes qui bordaient autrefois le canal du Midi ? Décimés par un parasite, le chancre coloré.
Malgré les abattages d’arbres malades et de voisins sains, la propagation continue en direction de la Haute-Garonne.
Des opérations de replantage sont menées par VNF mais il faudra du temps avant de retrouver l’ombre bienfaisante.
Seuls passages à peu près préservés sur ce secteur, la portion avant Ventenac-en-Minervois et celle entre Paraza et Roubia.
Sur cette portion, comme d’ailleurs dans le village du Somail, l’absence d’arbres sur les rives laisse songeur.
Où sont passés les milliers de platanes qui bordaient autrefois le canal du Midi ? Décimés par un parasite, le chancre coloré.
Malgré les abattages d’arbres malades et de voisins sains, la propagation continue en direction de la Haute-Garonne.
Des opérations de replantage sont menées par VNF mais il faudra du temps avant de retrouver l’ombre bienfaisante.
Seuls passages à peu près préservés sur ce secteur, la portion avant Ventenac-en-Minervois et celle entre Paraza et Roubia.
Le vignoble roi
Paraza, parlons-en. Passé Ventenac et son château (c’est une cave viticole coopérative en bord de canal, l’arrêt est recommandé), voilà cet autre village vigneron.
A ce stade, le canal du Midi glisse entre les terres du Minervois (à droite) et des Corbières (à gauche).
De longs paysages de plaines viticoles sont limités de part et d’autre par des pentes de garrigue.
Difficile ici d’échapper à la vigne, comme en témoigne le domaine du Château de Paraza surplombant le village - la balade à pied dans les ruelles du bourg est très agréable.
A ce stade, le canal du Midi glisse entre les terres du Minervois (à droite) et des Corbières (à gauche).
De longs paysages de plaines viticoles sont limités de part et d’autre par des pentes de garrigue.
Difficile ici d’échapper à la vigne, comme en témoigne le domaine du Château de Paraza surplombant le village - la balade à pied dans les ruelles du bourg est très agréable.
A vélo sur les berges
Toujours en « remontant » le canal, nous croisons des péniches arborant fièrement le drapeau occitan ou même… d’Afrique du Sud, la clientèle de ce pays étant étonnement représentée sur la voie d’eau - notre été correspond à leur hiver austral.
Voici l’écluse d’Argens puis celle, double, de Pechlaurier. Nous décidons de nous poser juste après celle-ci pour la dernière nuit.
Un nouveau sentiment de plénitude nous envahit à l’heure de l’apéritif sur le pont et au moment d’enfourcher les vélos pour rejoindre Argens-Minervois (et son château) et le restaurant.
La nuit à bord sera à nouveau douce. Reste à rallier Homps le lendemain, terme du parcours.
A 8 km/h, vitesse maxi autorisée et auvent déployé sur le pont pour se protéger du soleil, nous arrivons au terme d’un voyage où pas un instant nous avons pensé à nous connecter au WiFi ni à user de notre portable…
Voici l’écluse d’Argens puis celle, double, de Pechlaurier. Nous décidons de nous poser juste après celle-ci pour la dernière nuit.
Un nouveau sentiment de plénitude nous envahit à l’heure de l’apéritif sur le pont et au moment d’enfourcher les vélos pour rejoindre Argens-Minervois (et son château) et le restaurant.
La nuit à bord sera à nouveau douce. Reste à rallier Homps le lendemain, terme du parcours.
A 8 km/h, vitesse maxi autorisée et auvent déployé sur le pont pour se protéger du soleil, nous arrivons au terme d’un voyage où pas un instant nous avons pensé à nous connecter au WiFi ni à user de notre portable…
Pratique
Office de tourisme de Narbonne : narbonne-tourisme.com
Aude Tourisme : audetourisme.com
Y aller : Paris/Province-Narbonne en TGV.
Sur place : la compagnie Le Boat est un des leaders de la location de bateaux sur le Canal du Midi. Plus de 40 modèles, de 2 à 10/12 personnes. Excellente qualité et service.
Aude Tourisme : audetourisme.com
Y aller : Paris/Province-Narbonne en TGV.
Sur place : la compagnie Le Boat est un des leaders de la location de bateaux sur le Canal du Midi. Plus de 40 modèles, de 2 à 10/12 personnes. Excellente qualité et service.