Le tronçon Toulouse - Port Lauragais est encore entièrement recouvert de son tunnel de verdure, il n’est donc pas question de bouder son plaisir - DR : J.-F.R.
Pour filer à l’Est depuis Toulouse, on peut partir… de Toulouse.
Mais pour éviter des faubourgs ici ou là peu engageants, mieux vaut se rendre en voiture à Ramonville-Saint-Agne.
A 12 km de la Ville Rose, le canal y conserve sa voûte de platanes sous laquelle des résidents en péniche ont élu domicile.
Et puis cela tombe bien, il existe ici un point de location de vélos (d’avril à novembre), Le Petit Cyclo.
Mais pour éviter des faubourgs ici ou là peu engageants, mieux vaut se rendre en voiture à Ramonville-Saint-Agne.
A 12 km de la Ville Rose, le canal y conserve sa voûte de platanes sous laquelle des résidents en péniche ont élu domicile.
Et puis cela tombe bien, il existe ici un point de location de vélos (d’avril à novembre), Le Petit Cyclo.
Platanes centenaires
La première surprise est donc de constater la présence des arbres. Certains sont centenaires.
Il faut dire qu’avec cette histoire de chancre coloré, qui a conduit à l’abattage de centaines de platanes, l’image d’Epinal en a pris un coup.
Inexorablement, la maladie progresse vers l’ouest et atteint désormais Haute-Garonne.
Sur ce tronçon Toulouse-Port Lauragais encore entièrement recouvert de son tunnel de verdure, il n’est donc pas question de bouder son plaisir.
Il faut dire qu’avec cette histoire de chancre coloré, qui a conduit à l’abattage de centaines de platanes, l’image d’Epinal en a pris un coup.
Inexorablement, la maladie progresse vers l’ouest et atteint désormais Haute-Garonne.
Sur ce tronçon Toulouse-Port Lauragais encore entièrement recouvert de son tunnel de verdure, il n’est donc pas question de bouder son plaisir.
Six jours jusqu’à la Méditerranée
Pour ceux qui voudraient rejoindre la Méditerranée, il faut compter 6 jours.
Nous n’avons pas prévu d’effectuer l’ensemble du parcours, aussi le trajet d’environ 40 km jusqu’à Port-Lauragais suffira à se mettre dans l’ambiance.
Le lieu de départ donne le ton.
Au-delà de sa voûte d’arbres protectrice, Ramonville-Saint-Agne est un port de plaisance.
Plusieurs péniches-résidences de couleurs vives sont amarrées à l’année. Et il ne faut pas plus d’une vingtaine de minutes en voiture pour rejoindre le centre-ville toulousain.
Un cadre de vie original choisi par une poignée de résidents.
Nous n’avons pas prévu d’effectuer l’ensemble du parcours, aussi le trajet d’environ 40 km jusqu’à Port-Lauragais suffira à se mettre dans l’ambiance.
Le lieu de départ donne le ton.
Au-delà de sa voûte d’arbres protectrice, Ramonville-Saint-Agne est un port de plaisance.
Plusieurs péniches-résidences de couleurs vives sont amarrées à l’année. Et il ne faut pas plus d’une vingtaine de minutes en voiture pour rejoindre le centre-ville toulousain.
Un cadre de vie original choisi par une poignée de résidents.
Maisons éclusières devenues cafés-restaurants
Aller vers l’Est par la piste cyclable signifie rouler rive gauche.
Le pont de Mange-Pommes, du 18e s., l’un des 130 qui enjambent le canal, permet de la rejoindre et de filer vers Castanet-Tolosan.
L’itinéraire n’offre aucun risque de calage en côte. Plat comme la main, le parcours n’a pour « cols » que les minuscules montées qui permettent d’atteindre le tablier des ponts.
A ce rythme, l’écluse du Castanet est vite atteinte. Nous nous y arrêtons pour boire un café : plusieurs anciennes maisons éclusières sont devenues des brasseries-restaurants et il fait bon prendre le soleil en terrasse, en observant la vie du canal.
Le pont de Mange-Pommes, du 18e s., l’un des 130 qui enjambent le canal, permet de la rejoindre et de filer vers Castanet-Tolosan.
L’itinéraire n’offre aucun risque de calage en côte. Plat comme la main, le parcours n’a pour « cols » que les minuscules montées qui permettent d’atteindre le tablier des ponts.
A ce rythme, l’écluse du Castanet est vite atteinte. Nous nous y arrêtons pour boire un café : plusieurs anciennes maisons éclusières sont devenues des brasseries-restaurants et il fait bon prendre le soleil en terrasse, en observant la vie du canal.
Brunchs-péniche
Le spectacle est d’ailleurs sous nos yeux. La longue péniche-balade Soleiado s’est engagée entre les portes de l’écluse et l’un des passagers manœuvre le dispositif automatique permettant de la franchir.
Chaque samedi, de 8h à 17h, elle embarque des clients pour des croisières-déjeuners entre Ramonville-Saint-Agne et Montgiscard.
A bord, les passagers viennent d’achever leur petit-déjeuner et ne semblent pas bouder leur plaisir. Il est temps de repartir.
Nous enfourchons nos confortables VTC et repartons vers l’Est. Hormis l’autoroute A61 qui s’approche un peu trop près du canal, la balade prend soudain des airs de virée campagnarde.
Chaque samedi, de 8h à 17h, elle embarque des clients pour des croisières-déjeuners entre Ramonville-Saint-Agne et Montgiscard.
A bord, les passagers viennent d’achever leur petit-déjeuner et ne semblent pas bouder leur plaisir. Il est temps de repartir.
Nous enfourchons nos confortables VTC et repartons vers l’Est. Hormis l’autoroute A61 qui s’approche un peu trop près du canal, la balade prend soudain des airs de virée campagnarde.
Courbe gracieuse du canal
Croisant des piétons et des joggeurs, nous observons quelques pêcheurs du dimanche, le survol d’un héron, la courbe gracieuse du canal...
L’esprit relaxé, nous arrivons au pont de Deyme, sur la commune de Pompertuzat.
On s’y arrête d’autant plus volontiers que sa belle arche unique en plein cintre maçonnée de briques est typique de la fin du 17e s. Il a conservé sa ligne d’origine et ressemble à ceux que Riquet faisait construire lors du percement du canal.
L’esprit relaxé, nous arrivons au pont de Deyme, sur la commune de Pompertuzat.
On s’y arrête d’autant plus volontiers que sa belle arche unique en plein cintre maçonnée de briques est typique de la fin du 17e s. Il a conservé sa ligne d’origine et ressemble à ceux que Riquet faisait construire lors du percement du canal.
Champs de maïs et de blé
Le chemin de halage offre ensuite une franche incursion dans le paysage agricole.
Des champs de maïs et de blé et de vastes corps de fermes jalonnent la plaine, rappelant que l’eau du canal est surtout utilisée à des fins d’irrigation.
Sous le chant des oiseaux et l’envol de canards, nous pédalons jusqu’à la maison-éclusière du Sanglier, abritée derrière trois gros platanes.
Et parvenons à celle de Négra, où l’arrêt est conseillé. En plus d’être une base de locations de pénichettes de loisirs, elle porte sur son flanc droit une petite chapelle. C’est l’un des derniers lieux de culte encore sacralisé du parcours.
Des champs de maïs et de blé et de vastes corps de fermes jalonnent la plaine, rappelant que l’eau du canal est surtout utilisée à des fins d’irrigation.
Sous le chant des oiseaux et l’envol de canards, nous pédalons jusqu’à la maison-éclusière du Sanglier, abritée derrière trois gros platanes.
Et parvenons à celle de Négra, où l’arrêt est conseillé. En plus d’être une base de locations de pénichettes de loisirs, elle porte sur son flanc droit une petite chapelle. C’est l’un des derniers lieux de culte encore sacralisé du parcours.
Chant des cigales
Nous ne sommes qu’aux deux tiers du parcours et devons reprendre le chemin.
Le soleil est monté au zénith et la chaleur du Lauragais, que nous traversons maintenant dans sa partie Sud, se ressent à travers la frondaison.
Les collines dorées exhalent l’odeur tiède des céréales. Le chant des cigales atteint son paroxysme. Des lézards verts traversent le chemin devant nos roues.
Au ras de l’eau, l’air reste frais et comme midi approche, des cyclistes ont jeté leur vélo dans l’herbe pour déballer sandwiches et gâteaux.
Le soleil est monté au zénith et la chaleur du Lauragais, que nous traversons maintenant dans sa partie Sud, se ressent à travers la frondaison.
Les collines dorées exhalent l’odeur tiède des céréales. Le chant des cigales atteint son paroxysme. Des lézards verts traversent le chemin devant nos roues.
Au ras de l’eau, l’air reste frais et comme midi approche, des cyclistes ont jeté leur vélo dans l’herbe pour déballer sandwiches et gâteaux.
Allemands, Britanniques, Néerlandais…
Nous effectuons notre arrêt à l’écluse de Gardouch. Le cadre champêtre du restaurant L’Estanquet nous a appâtés.
Mais plutôt que de choisir la terrasse déjà bien occupée, nous optons pour la version « cyclarde » du lieu : un jardin à l’arrière, où une paillotte version plage sert des tapas et des salades express.
L’occasion de découvrir le petit peuple cycliste. Cuisses et visages rougis, nous écoutons bavarder des Allemands, Britanniques, Néerlandais…
En version bateau ou vélo, la côte de popularité du Canal du Midi en Europe (et au-delà) est immense. Pas sûr que nos compatriotes en aient vraiment conscience.
Mais plutôt que de choisir la terrasse déjà bien occupée, nous optons pour la version « cyclarde » du lieu : un jardin à l’arrière, où une paillotte version plage sert des tapas et des salades express.
L’occasion de découvrir le petit peuple cycliste. Cuisses et visages rougis, nous écoutons bavarder des Allemands, Britanniques, Néerlandais…
En version bateau ou vélo, la côte de popularité du Canal du Midi en Europe (et au-delà) est immense. Pas sûr que nos compatriotes en aient vraiment conscience.
Péniche Freyssinet à coque rouge
En dépit d’un bon café, il est toujours difficile de reprendre un vélo après le déjeuner.
Nous nous y astreignons, sachant que l’écurie est proche. Cap sur l’écluse de Renneville, à 4 km.
Nous rêvassons en pédalant, regard perdu dans l’eau du canal, tour à tour verdâtre ou maronnasse.
Une péniche nous réveille : c’est la Bel’ Import, splendide modèle Freyssinet à coque rouge remontant vers Toulouse.
Nous nous y astreignons, sachant que l’écurie est proche. Cap sur l’écluse de Renneville, à 4 km.
Nous rêvassons en pédalant, regard perdu dans l’eau du canal, tour à tour verdâtre ou maronnasse.
Une péniche nous réveille : c’est la Bel’ Import, splendide modèle Freyssinet à coque rouge remontant vers Toulouse.
Emborrel, 189 mètres d’altitude
Quelques instants plus tard, le canal se rétrécit brièvement, signalant un passage en pont au-dessus d’un cours d’eau : voilà l’Hers, venue du lointain Razès.
Parallèle au canal sur une majeure partie de son cours, elle le franchit ici pour aller se jeter dans la Garonne au nord de Toulouse.
Une franche odeur de laurier-rose nous avertit de l’arrivée à l’écluse double d’Encassan, composée de deux bassins et de trois portes.
A peine le temps de distinguer, à gauche, le clocher droit de l’église d’Avignonet-Lauragais, que surgit la dernière écluse avant l’arrivée : Emborrel, posée à 189 mètres d’altitude.
Parallèle au canal sur une majeure partie de son cours, elle le franchit ici pour aller se jeter dans la Garonne au nord de Toulouse.
Une franche odeur de laurier-rose nous avertit de l’arrivée à l’écluse double d’Encassan, composée de deux bassins et de trois portes.
A peine le temps de distinguer, à gauche, le clocher droit de l’église d’Avignonet-Lauragais, que surgit la dernière écluse avant l’arrivée : Emborrel, posée à 189 mètres d’altitude.
Quais de plaisance de Port-Lauragais
Cette jauge n’a l’air de rien, c’est pourtant l’un des points les plus hauts du canal du Midi.
Seul le seuil de Naurouze, ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée et ouvrage clef du canal, atteint 1,61 m de plus.
C’est ainsi, en longeant notre dernier bief, que nous parvenons - cinq heures après notre départ - à l’aire de Port-Lauragais.
On y retrouve un semblant d’effervescence humaine, entre les quais de plaisance, les restaurants et le petit peuple autoroutier qui vient prendre là le pouls du canal.
L’aménagement est bien pensé mais c’est quand même à deux-roues que le canal livre le mieux sa substantifique moelle.
Seul le seuil de Naurouze, ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée et ouvrage clef du canal, atteint 1,61 m de plus.
C’est ainsi, en longeant notre dernier bief, que nous parvenons - cinq heures après notre départ - à l’aire de Port-Lauragais.
On y retrouve un semblant d’effervescence humaine, entre les quais de plaisance, les restaurants et le petit peuple autoroutier qui vient prendre là le pouls du canal.
L’aménagement est bien pensé mais c’est quand même à deux-roues que le canal livre le mieux sa substantifique moelle.
Pratique
- Haute-Garonne Tourisme : hautegaronnetourisme.com
- Site web dédié au vélo : canaldes2mersavelo.com/a-decouvrir/canal-du-midi
Louer un vélo
Le Petit Cyclo., Port Sud. Ramonville-Saint-Agne.
Ouvert d’avril à novembre. Autre point de location à Labège. A partir de 18€ la journée ; 100€ les 6 jours.
Hébergement-restauration :
• L’Ecluse de Castanet, Castanet-Tolosan - l-ecluse-de-castanet.fr
Restaurant-café-salon de thé dans une ancienne maison éclusière du 19e s.
• L’Estanquet, écluse de Gardouch - facebook.com/estanquet.gardouch
Autre restaurant dans une maison éclusière. Salle, terrasse ou buvette champêtre dans le jardin. Ouverture saisonnière. Egalement des chambres d’hôtes.
- Site web dédié au vélo : canaldes2mersavelo.com/a-decouvrir/canal-du-midi
Louer un vélo
Le Petit Cyclo., Port Sud. Ramonville-Saint-Agne.
Ouvert d’avril à novembre. Autre point de location à Labège. A partir de 18€ la journée ; 100€ les 6 jours.
Hébergement-restauration :
• L’Ecluse de Castanet, Castanet-Tolosan - l-ecluse-de-castanet.fr
Restaurant-café-salon de thé dans une ancienne maison éclusière du 19e s.
• L’Estanquet, écluse de Gardouch - facebook.com/estanquet.gardouch
Autre restaurant dans une maison éclusière. Salle, terrasse ou buvette champêtre dans le jardin. Ouverture saisonnière. Egalement des chambres d’hôtes.