Canaries : Tenerife, une nature et une culture fécondes

Las Cristianos, Playa de las Americas… Les images des plages du sud bétonnées où se déversent les clients de charters arrivant d’Europe du Nord après 4 heures de vol ont fait beaucoup de tort à Tenerife.

Si ce business est une manne financière pour l’île, elle l’a réduit à un bronzodrôme international par trop réducteur.

A ceux qui ne jurent que par le soleil et la plage, nous conseillons plutôt de viser le secteur de Puerto de la Cruz, sur la côte nord. C’est ici que le tourisme littoral a vraiment commencé.

Située au pied des versants de La Orotava, fief de la banane canarienne, la ville conserve un charme suranné avec ses hôtels délicieusement old fashion, sa vieille ville et sa promenade de front de mer.

Les amateurs de vin pourront pousser jusqu’au village voisin d’Icod de los Vinos, patrie du malvoisie aux arômes fruités et floraux.

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L’identité profonde de l’île, on la trouve aussi dans le massif du Teide, au centre.

Dans le bus qui grimpe péniblement les lacets de la montagne depuis Puerto de la Cruz, on aperçoit à travers les vitres la fameuse niebla, une brume qui enveloppe la forêt de pins. Jusqu’à ce qu’elle se déchire à l’entrée de la caldeira.

Sous un ciel soudain azur, la pointe acérée du Pico del Teide, volcan inactif - sa dernière éruption date de 1798 - et point culminant d’Espagne (3 718 m), domine un décor lunaire de lave et de concrétions. C’est magnifique.

Pour mieux apprécier ce paysage, les visiteurs peuvent grimper dans le téléphérique qui se hisse jusqu’à 3 555 m d’altitude. De là, on peut s’engager sur un des sentiers qui conduisent à des belvédères ouvrant des panoramas vertigineux sur Tenerife et les îles de la Gomera, d’El Hierro ou de La Palma.

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Dans l’extrême nord-est de Tenerife, aussi verdoyant que le sud est aride, tout autre est le paysage offert par le massif de l’Anaga.

Vers ces confins où peu de touristes s’aventurent - c’est l’intérêt de la région -, les pluies venues de l’Atlantique verdissent une côte sauvage plongeant dans l’océan, égrenées de villages blancs « oubliés » tels que Taborno, Las Carboneras ou Valle Brosque.

Ce territoire d’à peine 8 000 habitants est un parc naturel, classé depuis 2015 Réserve mondiale de la Biosphère. Il n’a été relié au reste de l’île par des routes que dans les années 1950. De nos jours encore, il demeure peu accessible.

Couvert d’une forêt de lauriers et de magnifiques cardones, fameux cactus candélabres, ce bout du monde peut s’apprécier avec une voiture de location. C’est ainsi que l’on découvrira en prime les villages d’Afur et de Taganana.

Près de falaises vertes et noires, façon Donegal irlandais, les maisons blanches à toits plats des hameaux de Taganana sont dominées par des pics aux allures de pains de sucre. Une visite de ce village rural bâti autour d’une église au petit clocher du 16e siècle est recommandée.

Reste à profiter de la ville la plus patrimoniale de Tenerife : San Cristóbal de La Laguna.

Fondé en 1496, cette localité des hauteurs où souffle un vent étonnement frais, regorge de bâtiments à balcons de bois et de palais au style colonial des 16e, 17e et 18e siècles.

Alignés le long de rues au cordeau, ils témoignent de la prospérité de cette ville, ancienne capitale de l’île et cœur culturel et universitaire.

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, La Laguna incarne les mille et une bonnes raisons de venir à Tenerife pour constater combien elle a encore conservé une virginité rassurante.

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Office de Tourisme des Canaries : salutilescanaries.com/tenerife

Hôtels : Parador de las Canadas del Teide, à plus de 2 000 m d’altitude, dans la caldeira du volcan. Vue sur le Teide et la montagne Guajara - parador.es/fr/paradores/parador-de-las-canadas-del-teide

Parc d’attractions : Loro Parque, grand zoo-parc d’attractions près de Puerto de la Cruz - loroparque.com