Christine Pioli, un parcours de femme du tourisme

Cheville ouvrière, centrale, incontestée et dévouée, Christine Pioli est la Secrétaire générale de l’Association Femmes du Tourisme depuis 2011. Au mois de Juin cette année, elle laissera son poste vacant pour vivre pleinement une retraite bien méritée.

Septuagénaire à l’énergie bondissante, elle est de celles qui préfèrent œuvrer dans l’ombre mais dont le caractère volontaire insuffle le dynamisme obligatoire et vitale dans une association. Retour sur un nouveau parcours de femme vers lequel je suis très heureuse de braquer un instant les projecteurs.

Car sa position et son influence ces douze dernières années- ce qui n’est pas rien ! - ont pu sans doute masquer que Christine Pioli avait mener sa carrière avec brio durant de longues années avant de veiller à huiler les rouages administratifs et opérationnels de Femmes du tourisme.

En réalité, Christine est une fausse timide. Alors c’est évident, haranguer les foules ce n’est pas son truc, et bien entendu, comme à chaque fois je m’entends dire qu’elle n’a rien à raconter. La durée fort allongée du déjeuner la fera mentir tant elle demeure passionnée par notre secteur et, ce qui fut longtemps son métier : 100% de production au pilotage du service des groupes chez Tourisme Verney, puis un management plus global à la tête de tout le réseau des agences de la même enseigne.

En résumé, la production, les autocars, les agences de voyages et les réseaux n’ont plus de secret pour elle.

Surtout, elle a prouvé bien avant qu’on s’en émeuve que, lorsque l’on travaille, que l’on sait s’imposer avec élégance mais fermeté et quand on sait ce qu’on veut : il n’y a pas de combat de genre.

La compétence, le caractère, la volonté n’ont pas de sexe. D’autant que dans les réseaux d’autocaristes des années 80/90 on aurait ri avec beaucoup de spontanéité en évoquant ne serait-ce que le terme de « parité » !

Au départ rien ne la prédestinait pourtant à travailler dans ce secteur du voyage et des loisirs. Après le bac, elle avait suivi mollement et sans aucun enthousiasme des études en fac de droit. Or c’est durant ses jobs d’été qu’elle va prendre goût à travailler ; elle est alors en mission à la gare maritime de Toulon et préfère nettement cela aux études.

Puis de sauts de puce en rebonds, de circonstances en rencontres dont seule la vie a le secret, elle rejoindra Paris pour travailler dans une agence de voyages. Il y a une seule chose qui je crois au cours de sa carrière, l’a profondément fatiguée : l’émission des billets de train ! C’est amusant mais à notre époque on oublie combien -même vers la fin des années 90- c’était pénible et fastidieux.

Une jolie carrière sans fausse note jusqu’à ce départ en 2009, qui lui laissera un petit goût d’amertume lorsqu’elle devra se repositionner à la cinquantaine.

Oui, il faut reconnaître un fait, ou une vérité tristement encore d’actualité, on étiquette encore trop souvent sur le dos des femmes de plus de 50 ans une date de péremption professionnelle !

La « working girl » affichée restera pudique sur cette blessure et sur d’autres, plus personnelles. Une de plus qui n’est pas du genre à s’apitoyer sur elle. Evidemment.

A présent, Christine nourrit d’autres rêves et projets. Comme celui de passer beaucoup de temps à profiter de la vie, dans un appartement ensoleillé face à la mer, à Toulon, sa ville natale.

Elle ne sait pas qui la remplacera à Femmes du Tourisme. L’association s’est beaucoup développée ces dernières années et elle fut un formidable trait d’union pendant la pandémie. Christine n’a d’ailleurs pas ménagé sa peine une fois encore. Mais il reste tant à faire.

Nous abordons plusieurs sujets autour de ce thème. Elle garde confiance. La suite, elle la voit en suivant des cours et des conférences de gemmologie.

Les pierres, surtout les précieuses sont une autre de ses passions. En regardant briller ses yeux bleus, je pense qu’elle a encore bien d’autres prières à exaucer. Seules en seront le témoin, toutes les petites bougies qu’elle ne manque jamais d’allumer dans les églises qui croisent sa route.

Entrepreneuse, directrice générale du tour-opérateur UOC - Un Océan de Croisières, de CUNARD France et de l’agence de communication SO BETWEEN, Sophie Baillot est la créatrice du « Mag-Effets de style/Créateur de Tentations ».

Engagée au sein de différentes instances du tourisme (SETO, EDV, Visit USA, CLIA…), Sophie participe à l’association Femmes du Tourisme. Elle rédige régulièrement des chroniques dans MANAGEMENT et CAPITAL et rejoint TOURMAG pour une galerie de portraits de femmes de l’industrie du tourisme et des loisirs.

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