Emmanuelle Llop, une femme de combat et de caractère

Avocate connue, reconnue de tous dans notre industrie, Maître Llop défend, répond, objecte sans jamais se défaire de son élégance. Femme de loi évidemment, Emmanuelle est une femme avant tout.

Dans la dimension la plus romantique qui soit. Ce qu’elle revendique partout, sauf dans la sphère professionnelle, soyons claires. Notre rencontre la découvre à peine, mais c’est déjà beaucoup qu’elle accepte de se livrer un peu...
En cumulant, la réussite et la visibilité, on lui a collé de nombreuses étiquettes. Normal.

Elle s’en moque. Ce n’est pas une surprise. Mais ceux qui s’en sont chargés sont finalement mal renseignés. Elle sait qui elle est, d’où elle vient et, surtout, quels sont ses repères essentiels.

L’histoire de sa famille coule dans ses veines qu’on le veuille ou non. Défendre la veuve et l’orphelin (même dans l’industrie des loisirs et du tourisme) n’est sans doute pas le fruit du hasard.

Certes Emmanuelle, aînée d’une fratrie de deux, est née à Paris. D’un côté, une famille maternelle de notables et surtout d’enseignants.

De l’autre, un grand-père espagnol, au parcours invraisemblable, arrivé en France pour fuir Franco mais qui va s’engager quelque temps après, derechef dans la Résistance eu égards à certains talents qui avaient passés la frontière avant lui.

Bref, un patriarche haut en couleurs prêt à tout pour défendre ses valeurs et ses principes. A n’en pas douter, il y a des traits de caractère qui se transmettent de génération en génération. Enfin, un repère familial niché dans le Vaucluse, à Sérignan du Comtat. C’est important de souligner ce qui semble n’être qu’un détail.

Mais lorsqu’Emmanuelle deviendra avocate au barreau de Paris, pour cette famille d’immigrés ce sera une telle fierté que tout le village sera immédiatement au courant par sa grand-mère !

C’est un fait avéré : Emmanuelle est avocate et brillante. Bilingue espagnol (normal) et anglais, bosseuse acharnée et toute entière dédiée à ses clients pour lesquels elle se démène. Ce qu’on sait moins c’est combien certaines brimades lui ont forgé sa carapace.

Emmanuelle est une femme que l’on remarque, ce n’est un secret pour personne, mais ses jolis traits d’andalouse, portés avant elle par sa grand-mère et ses tantes, lui ont valu insultes et quolibets. Cela semble dingue mais oui, le racisme et sa cohorte de mots indignes ne sont pas toujours là où l’on l’imagine.

Il blesse et meurtrit surtout lorsque l’on est une enfant. La différence n’est jamais une évidence. En revanche quand on a son tempérament, ces épreuves sont le terreau d’une combativité et d’une résilience qui vous suivent toute la vie.

Une vie qu’elle a dessiné aussi bien dans la sphère professionnelle que dans son univers personnel. Heureuse maman de trois filles dont elle parle avec fierté et amour. Avec beaucoup d’émotion aussi. Trois prénoms comme des personnages de littérature : Ambre, Olympe et Calypso.

Autant dire que les pommes ne sont pas tombées loin de l’arbre, à tous les niveaux ! Et que chacun d’entre eux a sa propre histoire.

Evidemment.

Car Emmanuelle est une intellectuelle. Une vraie ! Lire, lire, lire et visiter des musées. « J’ai su lire à 5 ans depuis je lis tout le temps et tout : livres, manuscrits, magazines » Par ses lectures et ses visites elle nourrit ses passions aussi bien pour la Renaissance que l’Art Antique. Logique.

Elle a deux idoles : Michel Ange et Léonard de Vinci. La sculpture l’émeut. Attention la vraie, la classique, donc elle tolère Rodin : « Il est quand même classique » dit-elle en riant ! Notre discussion va nous emmener plus loin ensuite, car en réalité c’est l’histoire avec un grand "H" qui la fascine.

De Toutankhamon à Marie-Antoinette en passant par les Romanov, nos échanges nous font voyager. La littérature s’en mêle. Elle parle avec admiration de Chateaubriant et surtout d’Alexandre Dumas (père) et de ses livres, dont l’écriture ciselée lui inspire des images de films.

Les poètes, à l’instar de Lamartine, ne la laissent pas indifférente non plus, elle qui, a 12 ans, rédigeait ses propres poèmes en alexandrins.

En fait, ce qui résume bien Emmanuelle c’est l’ensemble des passions qui l’animent. Profondément humaniste dans le sens le plus noble du terme, on est loin de l’image hautaine et glacée que certains se complaisent à entretenir.

Plus dans la contemplation de ce qui l’entoure que de son propre reflet dans le miroir, elle sait très bien (mais discrètement) déployer des ailes de bienveillance pour protéger ceux qui en ont besoin, et loin de la lumière des projecteurs.

Si elle brille parfois avec un don d’ubiquité que l’on envie, il n’en demeure pas moins que ses aspirations sincères et futures (quand elle aura raccroché les gants) la mènent bien loin de la sphère publique ou de l’entre soi de notre industrie.

Elle sait où sont ses forces, ses besoins ; elle admet ses talents avec simplicité et travaille sur ses fragilités. Car il ne faut pas croire un seul instant que tout lui est tombé cuit dans le bec ! Il y a énormément de travail et d’abnégation derrière sa réussite. C’est certain.

Être une jeune maman étudiante à la faculté, puis avoir deux autres enfants en ayant à peine prêté serment, requiert souplesse et organisation. La chance se prépare, se provoque, s’entretient. Tout le monde le sait. Et sa grand-mère lui répétait aussi « N’essaie pas de plaire à tout le monde, il faut beaucoup trop d’énergie et c’est peine perdue » Leçon retenue.

De plus et c’est important, les esprits chagrins n’auront jamais eu raison ni de son endurance ni de sa loyauté. Des valeurs qu’elle défend aussi. Enfin, l’audace et la confiance en soi ont leur place. Assurément, il ne faut pas reculer devant l’obstacle.

« J’ai envie de répéter à toutes les femmes la formule de Socrate : connais-toi toi-même. Soyez fières de vous, de ce que vous êtes et faites vous confiance ! »

On ne saurait mieux clore ce bel échange.

Entrepreneuse, directrice générale du tour-opérateur UOC - Un Océan de Croisières, de CUNARD France et de l’agence de communication SO BETWEEN, Sophie Baillot est la créatrice du « Mag-Effets de style/Créateur de Tentations ».

Engagée au sein de différentes instances du tourisme (SETO, EDV, Visit USA, CLIA…), Sophie participe à l’association Femmes du Tourisme. Elle rédige régulièrement des chroniques dans MANAGEMENT et CAPITAL et rejoint TOURMAG pour une galerie de portraits de femmes de l’industrie du tourisme et des loisirs.

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