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Club Med : une relation de confiance brisée avec Fosun ?

Henri Giscard d’Estaing, le président du Club Med au Congrès des EDV à Val d'Isère


Le fleuron français du tourisme mondial connait quelques turbulences. A l’automne dernier, son actionnaire, Fosun s’était montré ouvert à l’arrivée d’un nouvel acteur dans le capital du Club Med. Depuis la proposition non retenue de la famille suisse Maus, l’ambiance s’est quelque peu tendue, mais pas de quoi effacer les 20 ans de la montée en gamme, d’une entreprise qui vise les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.


Rédigé par le Jeudi 27 Juin 2024

Henri Giscard d’Estaing, le président du Club Med - CE
Henri Giscard d’Estaing, le président du Club Med - CE
A marque mondiale, problèmes globaux.

Alors que le contexte géopolitique se tend considérablement dans le monde, la situation politique française rajoute un peu d'étincelle au-dessus de la mare d'essence, que représente le monde actuellement.

Les résultats des élections législatives qui pourraient donner les clés du pouvoir au Rassemblement National ne seront neutres ni pour les affaires ni pour le tourisme.

"Il est clair que ces élections sont regardées dans le monde entier, que ce résultat aura un impact sur l’image de notre pays et l’activité touristique.

Mon souhait est que nos concitoyens fassent le bon choix pour la France,
" a lâché Henri Giscard d’Estaing, reprenant le slogan de campagne de son père, lors de l'inauguration du congrès des Entreprises du Voyage à Val d'Isère.

En attendant les soirs du 30 juin et 7 juillet 2024, nous vous rappelons l'urgence du vote, le Club Med n'a jamais connu une telle dynamique économique dans son histoire.

Tous les voyants sont au vert ou presque, puisque la relation de confiance avec son actionnaire majoritaire est rompue.

Club Med : "Nous allons battre de nouveaux records" en 2024

Une santé qui est due si on en croit le président emblématique de la marque au trident, à sa transformation profonde opérée, il y a maintenant 20 ans.

Cette mutation a fait du Club Med "un champion français du tourisme mondial."

Dès 2022, alors que la crise n'était pas terminée, l'entreprise revient sur ses chiffres de 2019, puis en 2023 elle explose les compteurs.

"La bonne nouvelle, c'est que les records historiques de 2023 seront effacés lors du premier semestre 2024, où nous allons battre de nouveaux records.

Nous avons une croissance à 2 chiffres de notre activité et une rentabilité qui continue à augmenter, des taux de marge élevés, dans un environnement chahuté
" poursuit un président heureux, mais attentif aux soubresauts du monde.

A lire : Club Med : Henri Giscard d'Estaing est-il menacé ? 🔑

Cette dynamique est amenée à se poursuivre. Le second semestre, malgré des échéances électorales américaines cruciales, est marqué par une croissance soutenue, mais moindre qu'au 1er semestre de l'année.

"Sur le marché français, nous observons pour le mois de juillet un impact des Jeux Olympiques. Ils ne favorisent pas les voyages.

Nous sommes confiants pour le restant de l'exercice, nous avons tous les éléments pour faire de 2024, un nouvel exercice record.
"

Club Med : Dans les années 2000 "le modèle ne fonctionnait plus"

Une tendance à la hausse due en partie par un retour de l'Asie sur la carte mondiale du tourisme.

L’Asie est très dynamique, avec des niveaux bien au-delà d’avant crise, seule ombre au tableau : la Chine.

"Le tourisme domestique se rapproche du niveau d'avant covid, par contre les Chinois ne sortent moins de leur territoire, le retrait est de 50%, c'est un élément important sur le marché international."

Malgré tout, pas de quoi ternir le tableau d'une entreprise qui a fêté les 20 ans de sa montée en gamme.

Un pari qui parait évident aujourd'hui, mais qui ne l'était pas, au début des années 2000, malgré son extrême nécessité.

"Il y avait beaucoup de réserve sur la montée en gamme, mais nous n’avions pas le choix.

Nous étions le plus cher du moyen de gamme, sauf que nous avions une marge opérationnelle proche de 0, le modèle ne fonctionnait plus, sa mise en œuvre a été difficile
" recadre Henri Giscard d'Estaing.

Le changement acté, les équipes se sont mis au travail.

La transformation a pris 20 ans, un ordre de marche plus lent que prévu qui aurait pu remettre en question cette décision, si le temps avait été connu au début des années 2000.

En tout, 85 Club Med ont été fermés. La marque comprend désormais 70 adresses à travers le monde.

"Dans le monde, le segment du tourisme qui progresse le plus vite : le tout compris haut de gamme. D’ailleurs les marques hôtelières s’y mettent toutes. Nous devons donc être très bons pour que personne ne puisse dire, nous faisons mieux que le Club Med," fixe comme cap le président.

Club Med : "le rôle des agences de voyages reste à réinventer"

Une transformation qui a entrainé une ouverture de sa clientèle à l'international.

Les premiers clients sont des Français, environ 1/3, devant la clientèle brésilienne, où un 4e Club sera d'ailleurs construit, devant celle Américaine et Canadienne.

La mutation de la marque s’est accompagnée d’une nouvelle stratégie de distribution, en restreignant les agences revendeuses.

"Je tiens à rappeler que je suis celui qui a ouvert la distribution aux agences.

Ensuite le monde a changé, le digital est arrivé.

Nos clients en France mettent 3 mois pour réserver, ils se renseignent sur internet, ils vont sur le téléphone, ils appellent… dans cette diversification, le rôle des agences reste très important, mais il reste à réinventer,
" appelle Henri Giscard d'Estaing.

Par exemple au Brésil, 70% des voyageurs passent par des agences de voyages.

L’avenir pour les agences de voyages doit se faire en "suscitant aux voyageurs des évolutions de comportement".

La distribution directe représente 73% des ventes dans le monde, au travers de 40 sites internet et 18 langues, bien que l'entreprise possède aussi ses propres lieux physiques.

Après la révolution du digital, l’IA pourrait être le prochain pivot de l’industrie touristique. Le Club Med s’est attaqué au sujet.

"Elle peut aider, mais ne remplacera pas l'humain, notamment sur la dimension informationnelle.

Il y a ensuite une 2e dimension : le lien entre l’IA et les moyens de communication. Nos clients brésiliens font tout sur Whatsapp, nous avons commencé à tester un bot pour pouvoir répondre instantanément à nos clients.

Les résultats sont très impressionnants, nous apportons un service très important,
" dévoile le responsable.

Club Med : "renforcer les racines françaises" par l'ouverture du capital

Une révolution qui n’est pas neutre en impact environnemental, tout comme l’industrie.

"Sans le tourisme, il n’y a pas de paix, sans le tourisme, il n’y a pas de vie.

Souvenons-nous des rues de nos villes pendant les confinements, nous avons un rôle positif dans la société, ce rôle me parait plus important que jamais.

Nous devons malgré tout corriger des effets,
" essaye de positiver Henri Giscard d'Estaing.

Le tourisme doit donc bien sûr faire des efforts importants, mais le secteur ne doit pas être jeté en pâture, comme c'est le cas actuellement dans les médias grand public.

Pour le Club Med l'adaptation se fera par une plus grande ouverture de ses adresses tout au long de l'année, les fameuses 4 saisons, sans oublier son impact sociétal.

A lire : Club Med : l'ouverture de capital se confirme !

Il faut rappeler que la marque au trident a été bâtie sur une promesse : le bonheur par la nature et le sport.

Une promesse et un gage de confiance qui lui semble être bel et bien rompu avec son actionnaire majoritaire. Depuis septembre 2023, le surendetté actionnaire chinois cherche à ouvrir le capital de l'entreprise.

L'enjeu faire entrer près de 600 millions, contre 30% des actions.

Il y a bien eu des marques d'intérêts plus ou moins fortes, même une proposition de rachat par la famille suisse Maus, mais cette procédure sans fin a entrainé des tensions plus que palpables entre l'état-major français et le board chinois.

"La relation de confiance avec Fosun a été un facteur clé dans le succès de la transformation. Cette relation doit être protégée.

L’élargissement actionnarial doit renforcer les racines françaises,
" souhaite un président dont le siège est de moins en moins fixe, alors que le conglomérat chinois a repris la main sur la destinée du fleuron français.

La Bpifrance serait en pole position, avec le fonds CVC pour entrer dans l'actionnariat.

Contrairement à ce qu'il a été écrit partout dans la presse, il n'aurait jamais été question de déménager le siège social du Club Med en Chine, nous précise une source proche du dossier. Cela résultat d'une mauvaise interprétation "d’un changement de pouvoir de décision", avec la reprise en main chinoise.


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