Sur la Côte d'Azur, la tradition des beaux jardins introduite à la fin du XIXe siècle par les riches hivernants, anglais notamment, ne s'éteint pas, bien au contraire.
En témoigne le Festival des jardins qui y est organisé, tous les deux ans, depuis 2017.
Ce Festival "est à l'unisson de la politique Green Deal que j'ai choisi d'insuffler et qui diversifie notre offre touristique en développant un éco-tourisme favorisé par nos atouts naturels incomparables. Il constitue un autre fleuron de notre attractivité douce", fait valoir Charles Ange Ginessy, président du département des Alpes maritimes.
Jusqu'au 1er mai 2023, le Festival des jardins de la Côte d'Azur convie en effet le public à découvrir 31 jardins éphémères et leurs "Surprenantes perspectives" - c'est le thème de cette quatrième édition - répartis dans dix villes azuréennes ainsi qu'en principauté de Monaco.
Ce Festival a également donné lieu à un concours international de créations paysagères dont les prix ont été remis aux lauréats le 26 mars dernier.
LIRE AUSSI : Nice, reliée à 10 destinations long-courrier cet été
En témoigne le Festival des jardins qui y est organisé, tous les deux ans, depuis 2017.
Ce Festival "est à l'unisson de la politique Green Deal que j'ai choisi d'insuffler et qui diversifie notre offre touristique en développant un éco-tourisme favorisé par nos atouts naturels incomparables. Il constitue un autre fleuron de notre attractivité douce", fait valoir Charles Ange Ginessy, président du département des Alpes maritimes.
Jusqu'au 1er mai 2023, le Festival des jardins de la Côte d'Azur convie en effet le public à découvrir 31 jardins éphémères et leurs "Surprenantes perspectives" - c'est le thème de cette quatrième édition - répartis dans dix villes azuréennes ainsi qu'en principauté de Monaco.
Ce Festival a également donné lieu à un concours international de créations paysagères dont les prix ont été remis aux lauréats le 26 mars dernier.
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Un chemin écologique et durable
A coup sûr, ce Festival contribue à repositionner les Alpes Maritimes sur le côté pionnier que ce département a eu à l'époque où de riches hivernants étrangers introduisaient dans leurs jardins des espèces inconnues jusque-là sur la Riviera française.
Le public l'a bien compris, qui vient d'autant plus nombreux que cette manifestation de qualité est gratuite et qu'aux 17 jardins du concours, répartis sur six sites, s'ajoutent les créations des services locaux des parcs et jardins : au moins 400 000 visiteurs sont de nouveau attendus, comme lors de la précédente édition.
Si cette année, le Festival et le concours de créations paysagères avaient pour thème "Surprenantes perspectives", la tendance de fond n'en était pas moins à des jardins écologiques et durables.
En témoigne le prix donné par le jury officiel du Festival à la "Voie héracléenne", installée par Nicholas Tomlan dans les jardins de la délicieuse villa Fragonard à Grasse.
L'axe principal de ce jardin est formé par un chemin de pierre orienté vers deux points de solstice. D'un côté du chemin, on regarde vers le lever de soleil pendant le solstice d'été et, de l'autre côté, vers le soleil qui se couche pendant le solstice d'hiver.
Ce jardin est planté dans un sol graveleux. Les matériaux qui le composent sont 100% locaux, qu'il s'agisse des pierres, des graviers, des arbres locaux ou des plantes vivaces méditerranéennes peu gourmandes en eau qui réussissent à s'immiscer dans ce sol pauvre.
Le paysagiste américain qui a été, trois ans durant, directeur botanique du château de Chenonceau dans le Val de Loire et qui s'était déjà distingué en remportant le Prix de la Création du Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire en 2020, signe, avec ce jardin de Grasse, une création d'une actualité... brûlante.
Pour la seconde année consécutive, les Alpes Maritimes souffrent en effet d'un fort déficit de pluie par rapport à la normale et se préparent à un été probablement très difficile... Tout ce qui permet d'économiser le précieux liquide est donc plus que jamais opportun.
Le public l'a bien compris, qui vient d'autant plus nombreux que cette manifestation de qualité est gratuite et qu'aux 17 jardins du concours, répartis sur six sites, s'ajoutent les créations des services locaux des parcs et jardins : au moins 400 000 visiteurs sont de nouveau attendus, comme lors de la précédente édition.
Si cette année, le Festival et le concours de créations paysagères avaient pour thème "Surprenantes perspectives", la tendance de fond n'en était pas moins à des jardins écologiques et durables.
En témoigne le prix donné par le jury officiel du Festival à la "Voie héracléenne", installée par Nicholas Tomlan dans les jardins de la délicieuse villa Fragonard à Grasse.
L'axe principal de ce jardin est formé par un chemin de pierre orienté vers deux points de solstice. D'un côté du chemin, on regarde vers le lever de soleil pendant le solstice d'été et, de l'autre côté, vers le soleil qui se couche pendant le solstice d'hiver.
Ce jardin est planté dans un sol graveleux. Les matériaux qui le composent sont 100% locaux, qu'il s'agisse des pierres, des graviers, des arbres locaux ou des plantes vivaces méditerranéennes peu gourmandes en eau qui réussissent à s'immiscer dans ce sol pauvre.
Le paysagiste américain qui a été, trois ans durant, directeur botanique du château de Chenonceau dans le Val de Loire et qui s'était déjà distingué en remportant le Prix de la Création du Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire en 2020, signe, avec ce jardin de Grasse, une création d'une actualité... brûlante.
Pour la seconde année consécutive, les Alpes Maritimes souffrent en effet d'un fort déficit de pluie par rapport à la normale et se préparent à un été probablement très difficile... Tout ce qui permet d'économiser le précieux liquide est donc plus que jamais opportun.
Des solutions aux bouleversements climatiques
Des plantes typiques des climats secs peuplent "Twistcape", la création de l'Italienne Paola Sabbion (@PB)
Cette priorité aux défis nés du réchauffement climatique s'illustre dans bien d'autres jardins, à commencer par "Twistcape" : dans les jardins Albert 1er à Nice, l'Italienne Paola Sabbion et son équipe ont créé une perspective - en même temps qu'un paysage - en installant une galerie ajourée aux formes sinueuses composée par des pergolas en bois clair.
Le spectateur, lui, est invité à cheminer sur le platelage en bois installé sous les pergolas. Des plantes herbacées et quelques grimpantes, typiques du maquis méditerranéen et des zones de climat aride, donc peu consommatrices d'eau et d'entretien, accompagnent le chemin et le mouvement.
La même urgence à trouver des parades aux bouleversements climatiques irrigue d'autres créations de ce festival.
Faut-il désespérer pour autant ? Deux jardins, "Fire : The surprising gardener" présenté à Monaco par une équipe sud-africaine et néerlandaise et "Ren&Sens", créé à Antibes par le maître jardinier Franck Serra, montrent, au contraire, que tout n'est pas perdu, tant s'en faut.
Certes, ces deux jardins mettent en scène une nature ravagée par le feu, mais ils confirment aussi que cette nature "brûlée" peut réussir à se régénérer, à retrouver vie, à faire émerger de nouveaux paysages grâce notamment à l'arrivée de nouvelles espèces.
LIRE AUSSI : L'Office de tourisme de Nice créé un club "Luxury Collection"
Le spectateur, lui, est invité à cheminer sur le platelage en bois installé sous les pergolas. Des plantes herbacées et quelques grimpantes, typiques du maquis méditerranéen et des zones de climat aride, donc peu consommatrices d'eau et d'entretien, accompagnent le chemin et le mouvement.
La même urgence à trouver des parades aux bouleversements climatiques irrigue d'autres créations de ce festival.
Faut-il désespérer pour autant ? Deux jardins, "Fire : The surprising gardener" présenté à Monaco par une équipe sud-africaine et néerlandaise et "Ren&Sens", créé à Antibes par le maître jardinier Franck Serra, montrent, au contraire, que tout n'est pas perdu, tant s'en faut.
Certes, ces deux jardins mettent en scène une nature ravagée par le feu, mais ils confirment aussi que cette nature "brûlée" peut réussir à se régénérer, à retrouver vie, à faire émerger de nouveaux paysages grâce notamment à l'arrivée de nouvelles espèces.
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Une belle créativité
Cette volonté de relever les défis nés du réchauffement climatique n'empêche pas les concepteurs de jardins de faire preuve d'une belle créativité.
Prenons "Ciel, la mer !", proposé par Solène Ortoli dans les jardins de la villa Fragonard à Grasse. Son jardin s'articule autour d'un effet de perspective, visible par le biais d'un grand miroir partiellement réfléchissant.
Le reflet qui est donné à voir, celui d'un bassin plutôt minimaliste, apparaît au visiteur dans le cadre du miroir comme un paysage de bord de mer, où les végétaux eux aussi peu exigeants - euphorbes, plantes grasses, petits buissons, etc. - le disputent à des minéraux sombres.
Pour finir, le mouvement de l'eau s'apparente à des vagues, tandis que le vent fait claquer les bandes qui couvrent la pergola d'où le visiteur les aperçoit d'abord. C'est une expérience totale - à la fois sonore et visuelle - en même temps qu'une invitation à la réflexion écologique.
Prenons "Ciel, la mer !", proposé par Solène Ortoli dans les jardins de la villa Fragonard à Grasse. Son jardin s'articule autour d'un effet de perspective, visible par le biais d'un grand miroir partiellement réfléchissant.
Le reflet qui est donné à voir, celui d'un bassin plutôt minimaliste, apparaît au visiteur dans le cadre du miroir comme un paysage de bord de mer, où les végétaux eux aussi peu exigeants - euphorbes, plantes grasses, petits buissons, etc. - le disputent à des minéraux sombres.
Pour finir, le mouvement de l'eau s'apparente à des vagues, tandis que le vent fait claquer les bandes qui couvrent la pergola d'où le visiteur les aperçoit d'abord. C'est une expérience totale - à la fois sonore et visuelle - en même temps qu'une invitation à la réflexion écologique.
Une invite à puiser des idées pratiques
Les visiteurs doivent s'incliner pour accéder au pavillon imaginé par Maggie Wu Wai Chung et Alejandro O'Neill (@PB)
Si le travail de Solène Ortoli oscille entre installation artistique, création paysagère et problématiques environnementales, "le Temple", la création que Maggie Wu Wai Chung et Alejandro O'Neill ont installée dans les jardins de la villa Rothschild à Cannes, propose, elle, une expérience encore plus nouvelle.
Là aussi, les visiteurs sont invités à marcher à travers un paysage méditerranéen sec. Mais, pour en profiter vraiment, ils doivent entrer dans un pavillon dont le haut est occupé par un important volume de rubans suspendus - ils sont en coton recyclé et teintés de manière naturelle.
En dessous se trouvent des coussins pour s'asseoir. Tout autour poussent des plantes méditerranéennes qui nécessitent peu d'entretien et sont adaptées au climat sec qui vient.
Ce projet a l'ambition de remettre en question le concept d'échelle humaine qui nous est familier. En effet, la longueur des rubans est telle - même lorsqu'ils sont secoués par le vent - que les visiteurs doivent s'incliner pour accéder au pavillon, s'assoir et s'allonger s'ils veulent sentir, toucher et se rapprocher des plantes.
Si cette "expérience totale de la nature" incite à aborder de manière ludique les principes de l'écologie et de la durabilité, la plupart des créations paysagères du Festival des Jardins de la Côte d'Azur sont d'abord une invite, pour les visiteurs, à puiser des idées pour changer leurs propres pratiques quotidiennes.
En ce sens, les jardins contemporains de ce Festival ne se contentent pas de diversifier et de renouveler l'offre touristique azuréenne. Ils tracent des pistes pour que la tradition des somptueux jardins azuréens puisse perdurer en s'adaptant aux temps compliqués qui viennent.
► Pour mieux connaître toutes les Nouveautés et Projets Touristiques qui se concrétisent dans les années à venir, commandez en ligne le Guide Partez en France
Là aussi, les visiteurs sont invités à marcher à travers un paysage méditerranéen sec. Mais, pour en profiter vraiment, ils doivent entrer dans un pavillon dont le haut est occupé par un important volume de rubans suspendus - ils sont en coton recyclé et teintés de manière naturelle.
En dessous se trouvent des coussins pour s'asseoir. Tout autour poussent des plantes méditerranéennes qui nécessitent peu d'entretien et sont adaptées au climat sec qui vient.
Ce projet a l'ambition de remettre en question le concept d'échelle humaine qui nous est familier. En effet, la longueur des rubans est telle - même lorsqu'ils sont secoués par le vent - que les visiteurs doivent s'incliner pour accéder au pavillon, s'assoir et s'allonger s'ils veulent sentir, toucher et se rapprocher des plantes.
Si cette "expérience totale de la nature" incite à aborder de manière ludique les principes de l'écologie et de la durabilité, la plupart des créations paysagères du Festival des Jardins de la Côte d'Azur sont d'abord une invite, pour les visiteurs, à puiser des idées pour changer leurs propres pratiques quotidiennes.
En ce sens, les jardins contemporains de ce Festival ne se contentent pas de diversifier et de renouveler l'offre touristique azuréenne. Ils tracent des pistes pour que la tradition des somptueux jardins azuréens puisse perdurer en s'adaptant aux temps compliqués qui viennent.
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Publié par Paula Boyer
Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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