Ce qui est le plus frappant est la faillite du droit que tous les européens ont à se déplacer - Depsoitphotos.com dell640
Le constat est alarmant. Depuis le début de la pandémie, l’Europe semble étrangement absente. Quand je parle de l’Europe, je pense bien entendu aux autorités de Bruxelles.
Hormis l’achat largement claironné de 200 millions de vaccins dont on a peine à en voir les stocks en France, et sans doute quelques importants subsides accordés aux différents pays, force est de constater qu’on n’a pas eu l’occasion de percevoir son action.
Ce qui est le plus frappant est la faillite du droit que tous les européens ont à se déplacer. Les différents traités constitutifs de l’Europe ont tous eu pour but d’assurer la libre circulation des hommes et des marchandises à l’intérieur de l’espace européen.
Eh bien, il s’est passé tout juste le contraire. Les autorités européennes ont été dans l’incapacité de conserver ce privilège élémentaire et même d’assurer une coordination minimale entre les pays. Alors chacun y a été de sa propre stratégie sanitaire en pensant qu’elle serait meilleure que celle du voisin.
Hormis l’achat largement claironné de 200 millions de vaccins dont on a peine à en voir les stocks en France, et sans doute quelques importants subsides accordés aux différents pays, force est de constater qu’on n’a pas eu l’occasion de percevoir son action.
Ce qui est le plus frappant est la faillite du droit que tous les européens ont à se déplacer. Les différents traités constitutifs de l’Europe ont tous eu pour but d’assurer la libre circulation des hommes et des marchandises à l’intérieur de l’espace européen.
Eh bien, il s’est passé tout juste le contraire. Les autorités européennes ont été dans l’incapacité de conserver ce privilège élémentaire et même d’assurer une coordination minimale entre les pays. Alors chacun y a été de sa propre stratégie sanitaire en pensant qu’elle serait meilleure que celle du voisin.
Le manque de coordination européenne
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Et les résultats ne se sont pas faits attendre au moins dans le transport aérien. Il faut savoir qu’une grande compagnie européenne fait au bas mot 65 % de son chiffre d’affaires à l’intérieur du continent.
Il n’est donc pas besoin d’aller chercher des responsabilités dans des continents lointains pour expliquer le désastre dans lequel le manque de coordination européenne a plongé les transporteurs de cette zone.
Il est frappant de voir que les dirigeants des pays ont pris à leur compte la communication envers leur population sur les sujets de gestion de la Covid au lieu de passer l’essentiel de leur temps, de leur énergie et de leur savoir-faire à conserver ce qui est essentiel en Europe, le droit de circuler à loisir au moins à l’intérieur de la Communauté.
Certes cela était sans doute très difficile, raison de plus pour que les uns et les autres et d’abord les autorités européennes y consacrent l’essentiel de leur temps. Pour autant que nous en ayons été informés, cela n’a pas été le cas.
Il n’est donc pas besoin d’aller chercher des responsabilités dans des continents lointains pour expliquer le désastre dans lequel le manque de coordination européenne a plongé les transporteurs de cette zone.
Il est frappant de voir que les dirigeants des pays ont pris à leur compte la communication envers leur population sur les sujets de gestion de la Covid au lieu de passer l’essentiel de leur temps, de leur énergie et de leur savoir-faire à conserver ce qui est essentiel en Europe, le droit de circuler à loisir au moins à l’intérieur de la Communauté.
Certes cela était sans doute très difficile, raison de plus pour que les uns et les autres et d’abord les autorités européennes y consacrent l’essentiel de leur temps. Pour autant que nous en ayons été informés, cela n’a pas été le cas.
Il serait malvenu que des aides étatiques servent à biaiser les règles
Mais voilà que maintenant on voit le bout du tunnel à la condition que l’on arrive à vacciner suffisamment de monde et que les « passeports sanitaires » soient validés dans la plupart des pays. Alors les autorités européennes commencent à s’intéresser à ce qu’elles peuvent gérer.
Pour ce qui concerne le transport aérien, il s’agit de conserver les règles de concurrence liées aux aides que les Etats ont bien été obligés d’octroyer aux compagnies aériennes que leurs décisions ont mises à genoux. C’est ainsi que Corsair par exemple s’est vue accepter par Bruxelles la validité des aides qui lui ont été consenties par le Gouvernement Français, mais en échange il est interdit à la compagnie d’ouvrir de nouvelles dessertes, le Paris-New-York en l’occurrence.
Certes il est de la responsabilité de la Commission Européenne de sauvegarder des règles de concurrence raisonnables et dans ce cas il serait malvenu que des aides étatiques servent à les biaiser. Mais alors cela signifie que toutes les compagnies européennes doivent désormais s’interdire toute nouvelle expansion de leur réseau.
Car tous les grands groupes allemands, franco/hollandais, anglo/espagnols et en général tous les transporteurs nationaux ont reçu de leurs gouvernements respectifs de considérables aides financières simplement pour rester en vie, ce qui est d’ailleurs le cas de Corsair.
Pour ce qui concerne le transport aérien, il s’agit de conserver les règles de concurrence liées aux aides que les Etats ont bien été obligés d’octroyer aux compagnies aériennes que leurs décisions ont mises à genoux. C’est ainsi que Corsair par exemple s’est vue accepter par Bruxelles la validité des aides qui lui ont été consenties par le Gouvernement Français, mais en échange il est interdit à la compagnie d’ouvrir de nouvelles dessertes, le Paris-New-York en l’occurrence.
Certes il est de la responsabilité de la Commission Européenne de sauvegarder des règles de concurrence raisonnables et dans ce cas il serait malvenu que des aides étatiques servent à les biaiser. Mais alors cela signifie que toutes les compagnies européennes doivent désormais s’interdire toute nouvelle expansion de leur réseau.
Car tous les grands groupes allemands, franco/hollandais, anglo/espagnols et en général tous les transporteurs nationaux ont reçu de leurs gouvernements respectifs de considérables aides financières simplement pour rester en vie, ce qui est d’ailleurs le cas de Corsair.
Les « petits » transporteurs doivent être traités comme les plus gros
Alors je me demande à quoi doit servir la Commission Européenne en matière de transport aérien.
Est-elle là uniquement pour pointer du doigt les petits transporteurs auxquels on fera sentir rudement que les règles de la compétition doivent être respectées, ou pour soutenir le Continent lorsqu’il faudra bien recouvrer la position qu’il détenait avant la désastreuse année 2020. Dans ce cas les « petits » transporteurs doivent être traités comme les plus gros.
Au fond si le transport aérien est dans la situation dramatique actuelle, il le doit en grande partie aux absences de la Commission Européenne.
Alors que celle-ci prenne enfin ses responsabilités et qu’elle n’aille pas utiliser de façon tatillonne des règles édictées à un moment ou le transport aérien était en pleine croissance.
Nous sommes tous d’accord pour que les règles qui permettent la liberté du commerce soient préservées. Encore faudrait-il qu’elles soient interprétées de façon positive et non pas punitive.
Est-elle là uniquement pour pointer du doigt les petits transporteurs auxquels on fera sentir rudement que les règles de la compétition doivent être respectées, ou pour soutenir le Continent lorsqu’il faudra bien recouvrer la position qu’il détenait avant la désastreuse année 2020. Dans ce cas les « petits » transporteurs doivent être traités comme les plus gros.
Au fond si le transport aérien est dans la situation dramatique actuelle, il le doit en grande partie aux absences de la Commission Européenne.
Alors que celle-ci prenne enfin ses responsabilités et qu’elle n’aille pas utiliser de façon tatillonne des règles édictées à un moment ou le transport aérien était en pleine croissance.
Nous sommes tous d’accord pour que les règles qui permettent la liberté du commerce soient préservées. Encore faudrait-il qu’elles soient interprétées de façon positive et non pas punitive.
Jean-Louis Baroux est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.