Crise du Golfe : regain de tensions dans le ciel qatari

Dans la crise diplomatique opposant, depuis le 5 juin dernier, le Qatar à plusieurs de ses voisins, la tension monte d'un cran.

Dimanche 20 août d'abord, l'Arabie saoudite, qui avait pourtant rouvert sa frontière terrestre avec le Qatar pour permettre aux pèlerins qataris de se rendre à La Mecque, a accusé le Qatar d'empêcher l'atterrissage de ses avions pour transporter les pèlerins via les airs vers La Mecque.

Plusieurs avions saoudiens, qui devaient se rendre à Doha, n'auraient pas pu atterrir.

"Le directeur général de Saudi Arabian Airlines, Saleh al-Jassera, a déclaré que la compagnie avait jusqu'à présent été incapable de programmer des vols pour transporter les pèlerins qataris de l'aéroport international Hamad à Doha car les autorités qataries n'ont pas autorisé l'atterrissage des appareils.

Les autorités qataries n'ont pas autorisé les avions à atterrir, car ces derniers n'avaient pas le bon document, bien que le papier ait été déposé il y a deux jours", explique l'agence de presse officielle saoudienne SPA.

Par ailleurs, d'après l'agence de presse russe Sputnik, le Qatar aurait porté plainte contre son voisin saoudien auprès de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).

La raison : la diffusion par Al Arabiya, la chaîne de télévision saoudienne, d'une vidéo expliquant comment l'Arabie saoudite s'y prendrait pour abattre, via des tirs de missile, un avion civil qatari qui aurait pénétré dans son espace aérien.

"La mission du Qatar auprès de l'OACI à Montréal a remis une lettre officielle au secrétaire général de l'organisation et aux représentants des pays membres de son conseil suite aux violations commises par les pays qui ont instauré un blocus (du Qatar) et tentent d'intimider les passagers par le biais de leurs chaînes de télévision satellitaires", explique un communiqué du gouvernement qatari.

Ce regain de tensions dans le ciel du Golfe intervient quelques jours après l'espoir d'un dégel de la crise diplomatique.

Mercredi 16 août 2017, le roi d'Arabie saoudite avait d'abord laissé entrevoir, en ouvrant les frontières aux pèlerins souhaitant se rendre à La Mecque, un espoir de trêve.

Au début du mois d'août, l'OACI avait aussi annoncé un accord avec 2 des 4 états du Golfe qui avaient, en juin dernier, décrété un blocus aérien contre l'émirat du Qatar. Le résultat : des corridors aériens d'urgence pour Qatar Airways.

De fait, la compagnie qatari peut, du 7 août au 6 novembre, ré-utiliser une partie des espaces aériens de Bahreïn et des Emirats arabes unis, seulement pour les vols arrivant à Doha. "Des routes aériennes existantes ont été rétablies", et "de nouveaux couloirs aériens temporaires ou alternatifs" ont été mis en place, précise Anthony Philbin, porte-parole de l'OACI.

Depuis bientôt trois mois, le Qatar est sous le coup d'un embargo décrété par l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte, qui l'accusent notamment de soutenir des groupes intégristes islamistes et de se rapprocher de l'Iran, chiite, le grand rival régional de l'Arabie Saoudite.