Destination Montagnes Grand Ski célèbre le retour en force des TO étrangers

Dès les premières heures du mardi matin, les allées de Savoiexpo se sont animées avec l’arrivée pressée de plus de 420 acheteurs pour la plupart européens, mais aussi du Moyen-Orient, des Amériques, un peu d’Asie et de France.

Ils sont venus passer commande et agrémenter leur programmation auprès de quelque 200 exposants, dont plus de la moitié sous la bannière de leur station de montagne, le reste se répartissant entre groupes d’hébergement locatif, résidences, hôtels, centres de vacances, fournisseurs de matériel ou de solutions informatiques.

Le panel des exposants est large, autant que celui des tour-opérateurs invités par les délégations d’Atout France à l’étranger, certains venant d’Inde, de Corée du Sud, du Japon, d’Afrique du Sud, et même du Moyen-Orient. Les Dubaïotes se fatiguent assez naturellement de leur station artificielle sous cloche dans les grands malls commerciaux.

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L’atmosphère était particulièrement active, avec une nouvelle dimension, l’arrivée des grandes agences en ligne qui veulent profiter de l’engouement pour le ski et les domaines français qui seront en vedette avec de grandes compétitions internationales.

Paradoxalement, la reprise du marché international arrive en plein boom des réservations domestiques. Les organisateurs ont eu le plus grand mal à trouver les hébergements pour accueillir les éductours prévus pour 135 T-O dans une quinzaine de stations françaises.

Malgré un début de saison chaotique en raison d’une météo capricieuse, les familles ont voulu profiter du « grand air » à défaut de skier tous les jours.

Le retour des chutes de neige abondantes a brusquement stimulé la fréquentation habituellement plus calme en janvier et pratiquement saturé les stations pour les vacances de février.

Tout va-t-il pour le mieux dans les plus beaux domaines skiables du monde ? La fréquentation n’implique pas la même progression du chiffre d’affaires et l’explosion des charges d’exploitation met à mal les marges.

Le sentiment général, recueilli auprès des exposants, est une évidente pression dans les négociations. Entreprises pour leurs séminaires et partenaires pour leurs clients veulent rogner sur le moindre euro pour entrer dans les budgets en période d’inflation et surmonter le risque de méventes si les forfaits deviennent trop chers.

Les institutionnels de la montagne se réjouissent en public et se plaignent en coulisse de pouvoir faire face à des fins de saisons difficiles. Les semaines dernières ont montré que les réservations s’effectuent à 70% à moins de 14 jours pour avoir la garantie de neige en hiver.

La montagne toutes saisons a encore du mal à percer dans ce qui reste pour tout le monde le salon Grand Ski.

A ce titre, grâce à une dotation du Plan Avenir Montagnes et ses 331 millions d’euros engagés, le corner start-up a été renouvelé au sein du workshop.

Cinq jeunes pousses : Skitec, Resalocal, Skaping, Intense et Luniware proposent des solutions originales pour mieux gérer les dernières minutes, faciliter le parcours client ou la transition écologique.

Dans son intervention, après avoir longuement parcouru les allées et écouté les messages des représentants de la montagne, Olivia Grégoire, ministre en charge du Tourisme, a rappelé l’engagement du Gouvernement sur l’avenir de la Montagne, l’accompagnement par l’ingénierie d’Atout France d’une trentaine de programmes dans les Savoie et le suivi du Fonds Vert, dont les 2 milliards d’euros, vont en partie se déverser sur les projets qui auront été validés par le comité de sélection.

Saluant la résistance des acteurs de la Montagne ces dernières années, elle s’est félicitée de leur pugnacité, de leur responsabilité face aux défis de la transition écologique et énergétique et d’un état d’esprit particulièrement solidaire, alors qu’il faudra, à l’évidence retravailler les modèles économiques qui ne résisteront en l’état ni à l’évolution climatique ni à l’arrivée des nouvelles pratiques.

Une question reste plus ou moins en suspens, celui du fossé qui se creuse entre des grandes stations capables de mener des investissements colossaux pour rester au sommet des fréquentations et des revenus, et les plus modestes, davantage dédiées aux familles, qui devront faire face à des absences régulières de neige et donc à une ré-invention de leur offre d’activité.

France Montagnes, qui a tenu son assemblée générale la veille du salon, milite pour des stations accessibles au plus grand nombre et brandit des statistiques qui le confirme.

Les 250 stations françaises restent globalement très largement plus abordables que leurs équivalents partout ailleurs en Europe ou dans le monde. La montée en gamme observée et médiatisée dans les stations vedettes ne serait que quelques beaux arbres masquant des sapins plus économiques.

La distribution française, à part la grande distribution et quelques spécialistes dans les réseaux d’agences de voyages, a du mal à se saisir du produit montagne, en hiver comme en été. Il y a pourtant, là-aussi, de belles opportunités pour peu qu’on se lance dans une meilleure connaissance des offres et des outils.