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Développement durable : faut-il inverser le sens du progrès ?

La chronique de Christian Orofino


Du galet biface aux machines les plus modernes, l'homme n'a cessé de créer et d'améliorer ses conditions de vie. Depuis plus d'un siècle, l'Humanité a fait un bon en avant, un pas de géant. Mais à quel prix pour l’environnement et la nature ? Pour Christian Orofino, président de Tourconseil, les industriels doivent prendre à bras le corps le problème pour développer des énergies propres et "verdir" leur système de production.


Rédigé par le Lundi 8 Juillet 2019

Il faut que les industries pétrolières abandonnent tout de suite leur seul objectif d’exploitation des ressources fossiles et mettent leur puissance au service de la recherche de carburants propres - Depositphotos.com sellingpix
Il faut que les industries pétrolières abandonnent tout de suite leur seul objectif d’exploitation des ressources fossiles et mettent leur puissance au service de la recherche de carburants propres - Depositphotos.com sellingpix
Le progrès depuis le début de l’ère industrielle a toujours été le moteur de l’amélioration des conditions de vie de l’Humanité.

Des grandes découvertes scientifiques aux brevets industriels, l'homme est passé de la servilité la plus médiocre pendant son existence avec une espérance de vie très limitée à un complet épanouissement intellectuel et une autonomie matérielle.

Bénéficiant en plus des progrès de la médecine lui permettant de profiter d’un temps de vie presque trois fois plus long que ses malheureux ancêtres.

Pendant plus d’un siècle, à aucun moment, les sociétés n’ont pris conscience qu’un poison était dissimulé dans ce bonheur et allait mettre en péril une organisation mondiale bâtie sur le progrès avec l’objectif d’un bien-être toujours plus intense de l’individu.

Ce progrès c’est un peu comme la pomme fatale qu’Eve et Adam ont croquée inconsciemment en espérant un bonheur immédiat.

Ce poison est la rançon de ce progrès qui a trop puisé pour se développer dans ce que la Terre pouvait donner.

Peut-on du jour au lendemain changer de mode de vie ?

Avec le recul, et si tout était à refaire, on aurait compris que le profit entraînant l’utilisation inconsidérée des ressources naturelles aurait une limite puisque, d’une part celles-ci sont épuisables et, d’autre part, elles génèrent des émissions qui en trop grande quantité détruisent l’écosystème indispensable à la vie sur Terre.

Avec facilité puisqu’à rebours il aurait fallu gérer dès le début les énergies et développer parallèlement des techniques permettant de rendre hybrides dans un premier temps et autonomes ensuite tous les moteurs des inventions humaines depuis deux siècles.

Malheureusement le temps imparti est maintenant très limité et on demande aux hommes et aux femmes de renoncer à ce qui a motivé leur propre existence : le progrès.

De plus, sans l’alternative des énergies renouvelables, l’abandon brutal des modes de vie actuels, essentiellement basés sur les énergies fossiles, provoquerait des ruptures sociales et économiques certainement très violentes.

C’est un peu comme si on demandait à un pilote de couper définitivement ses moteurs en plein vol… on imagine l’issue.

Il existe un mouvement qui rassemble les adeptes de la collapsologie et autres survivalistes qui prédit l’effondrement inéluctable de tous les systèmes financiers, écologiques, politiques etc., dans un avenir proche.

Face à ces tristes Nostradamus et à leur théorie démobilisatrice, il faut mobiliser toutes les énergies intelligentes car tout est encore possible et rien n’est écrit.

Inverser le sens de leur progrès

Les individus, bien qu’en ayant bénéficié, n’ont pas eu de responsabilité dans cette escalade au progrès.

La démocratie a triomphé dans tous les pays, mais ce système implique la délégation des citoyens à des pouvoirs politiques et économiques.

Les grandes entreprises ont poussé un système de profit à outrance : c’est à elles d’assumer une transition indispensable et surtout urgente.

Tout en exigeant une éco-citoyenneté, il est impossible de demander aux seuls individus et aux familles de se priver de tous les conforts qu’ils considèrent comme des acquis.

Il faut que les grandes entreprises fournisseurs de ce bonheur /poison, mais aussi les moyennes entreprises, toutes celles qui proposent une offre aux consommateurs inversent le sens de leur progrès et proposent une offre durable afin de maintenir ces conforts dans des conditions acceptables pour la survie de notre écosystème et il en est encore temps.

Il faut que les industries pétrolières abandonnent tout de suite leur seul objectif d’exploitation des ressources fossiles et mettent leur puissance au service de la recherche de carburants propres.

Les industries aéronautique, automobile et autres secteurs d’activité doivent mettre au point dans les proches années des avions, des voitures et autres véhicules et appareils avec des propulsions neutres en carbone pour que le voyage continue.

Et cela pas dans 30 ans, mais dans 10 ans au plus, et compte tenu de la puissance de ces entreprises, ces nouveaux progrès sont possibles si l’état d’urgence est déclaré.

Cette force extraordinaire du génie humain qui a généré depuis des décennies et continue à générer des progrès toujours plus perfectionnés doit se mettre au service très vite du sauvetage de l’Humanité pour stopper la décadence écologique.

Les citoyens seront prêts à abandonner ce qui définissait jusqu’à présent le progrès pour construire une vie respectueuse de notre planète s’ils y sont aidés et non punis par les vrais décideurs et responsables des choix politiques et économiques.

Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV

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