"L’incertitude est totale, surtout avec les pays voisins que sont l’Australie ou le Japon, nos deux marchés les plus importants après la France" - DR
TourMaG.com - Pouvez-vous d’abord nous faire un point sur les conditions d’entrée en Nouvelle-Calédonie, puis sur vos activités en cette rentrée ?
Didier Tappero : Pour entrer sur le territoire calédonien, un régime de quatorzaine obligatoire est en place jusqu’à fin mars 2021, seulement pour les résidents calédoniens qui reviennent.
Nous n’acceptons des passagers qu'à condition qu’ils soient sur une liste établie par le gouvernement. C’est le gouvernement qui gère les flux de passagers.
Notre programme est fait pour l’instant avec trois vols hebdomadaires sur Tokyo, dont un seul avec passagers, les deux autres étant réservés au cargo.
Deux autres vols par semaine, cargo aussi, sont opérés sur Sydney. Nous venons enfin de remettre en place deux vols commerciaux par semaine sur Wallis-et-Futuna.
Nous vivons une gestion très stricte, mais le dispositif sanitaire fonctionne très bien puisqu’aucun cas local n’a été recensé en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna.
TourMaG.com - Seulement un vol par semaine permet aux passagers de se rendre sur le territoire calédonien, contre sept à dix fréquences par semaine d’ordinaire. Quels taux de remplissage constatez-vous et est-ce que tous vos avions opèrent en ce moment ?
Didier Tappero : En moyenne, nous accueillons 150 passagers par vol, du trafic affinitaire en immense majorité. Nos deux A330neo volent, modérément. Du côté de nos A320, nous avons réduit la voilure, un seul vole actuellement.
Didier Tappero : Pour entrer sur le territoire calédonien, un régime de quatorzaine obligatoire est en place jusqu’à fin mars 2021, seulement pour les résidents calédoniens qui reviennent.
Nous n’acceptons des passagers qu'à condition qu’ils soient sur une liste établie par le gouvernement. C’est le gouvernement qui gère les flux de passagers.
Notre programme est fait pour l’instant avec trois vols hebdomadaires sur Tokyo, dont un seul avec passagers, les deux autres étant réservés au cargo.
Deux autres vols par semaine, cargo aussi, sont opérés sur Sydney. Nous venons enfin de remettre en place deux vols commerciaux par semaine sur Wallis-et-Futuna.
Nous vivons une gestion très stricte, mais le dispositif sanitaire fonctionne très bien puisqu’aucun cas local n’a été recensé en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna.
TourMaG.com - Seulement un vol par semaine permet aux passagers de se rendre sur le territoire calédonien, contre sept à dix fréquences par semaine d’ordinaire. Quels taux de remplissage constatez-vous et est-ce que tous vos avions opèrent en ce moment ?
Didier Tappero : En moyenne, nous accueillons 150 passagers par vol, du trafic affinitaire en immense majorité. Nos deux A330neo volent, modérément. Du côté de nos A320, nous avons réduit la voilure, un seul vole actuellement.
20% de réduction d'effectifs
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TourMaG.com - Comment avez-vous fait face économiquement ces derniers mois ?
Didier Tappero : Evidement, la situation est difficile. Nos bons résultats ces dernières années nous ont d’abord permis d’attaquer cette crise avec une trésorerie solide.
Puis nous avons pris la mesure des événements très rapidement, avec le report de la livraison d’un nouvel Airbus A320neo de début 2021 à fin 2023, puis la suppression de nos vols sur Osaka et Melbourne.
Ensuite, en interne, nous avons réduit de 20% la masse salariale par des non-renouvellements de CDD, le gel des embauches et des augmentations, la baisse des rémunérations pour l’ensemble du personnel, le chômage partiel, la souscription d’un prêt garanti par l’état à hauteur de 25% de notre chiffre d’affaires.
Un plan de départs volontaires est enfin en cours de traitement. Il prévoit une réduction de 20% de nos effectifs, les accords ont été signés avec les représentants PNC, PNT et sol.
TourMaG.com - Cet ensemble de mesures vous permet-il d’envisager un peu plus sereinement l’avenir proche ?
Didier Tappero : Il nous reste quelques éléments à régler. Nous sommes en attente d’une réponse pour assouplir les dispositions de la défiscalisation obtenue pour l’achat de notre nouvel A320neo.
Si l’on arrive à lever ce dernier point d’inquiétude, nous arriverons jusqu’à la fin de l’année, j’ai envie de dire, "sans trop de problèmes".
Ensuite, la question de la date de reprise se pose. L’incertitude est totale, surtout avec les pays voisins que sont l’Australie ou le Japon, nos deux marchés les plus importants après la France.
49% de notre chiffre d’affaires vient du marché local, 51% des marchés extérieurs…
Didier Tappero : Evidement, la situation est difficile. Nos bons résultats ces dernières années nous ont d’abord permis d’attaquer cette crise avec une trésorerie solide.
Puis nous avons pris la mesure des événements très rapidement, avec le report de la livraison d’un nouvel Airbus A320neo de début 2021 à fin 2023, puis la suppression de nos vols sur Osaka et Melbourne.
Ensuite, en interne, nous avons réduit de 20% la masse salariale par des non-renouvellements de CDD, le gel des embauches et des augmentations, la baisse des rémunérations pour l’ensemble du personnel, le chômage partiel, la souscription d’un prêt garanti par l’état à hauteur de 25% de notre chiffre d’affaires.
Un plan de départs volontaires est enfin en cours de traitement. Il prévoit une réduction de 20% de nos effectifs, les accords ont été signés avec les représentants PNC, PNT et sol.
TourMaG.com - Cet ensemble de mesures vous permet-il d’envisager un peu plus sereinement l’avenir proche ?
Didier Tappero : Il nous reste quelques éléments à régler. Nous sommes en attente d’une réponse pour assouplir les dispositions de la défiscalisation obtenue pour l’achat de notre nouvel A320neo.
Si l’on arrive à lever ce dernier point d’inquiétude, nous arriverons jusqu’à la fin de l’année, j’ai envie de dire, "sans trop de problèmes".
Ensuite, la question de la date de reprise se pose. L’incertitude est totale, surtout avec les pays voisins que sont l’Australie ou le Japon, nos deux marchés les plus importants après la France.
49% de notre chiffre d’affaires vient du marché local, 51% des marchés extérieurs…
Adapter le transport aérien
TourMaG.com - Quid des remboursements de billets ?
Didier Tappero : Nous avons préféré proposer des avoirs.
Il fallait être clair : pour rembourser, la sortie de trésorerie aurait été de l’ordre de 20% du chiffre d’affaires, cela aurait été dramatique.
Une loi locale est en cours de discussions pour faciliter la politique de report de billets. En attendant, nous proposons des avoirs sans frais jusqu’à un an, nous sommes assez flexibles.
TourMaG.com - Quel soutien vous apporte le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, actionnaire de la compagnie ?
Didier Tappero : Il soutient la compagnie à travers deux dispositifs : le chômage partiel et le programme de vols réquisitionnés, avec un prix du vol garanti, et il n’y a pas de vols à perte. Cela nous permet de voler un minimum.
Il n’y a pas de forme directe de subvention, mais c’est une bonne formule pour nous.
TourMaG.com - Quel est votre sentiment sur les semaines et les mois à venir, et, plus globalement, sur l’avenir du secteur ?
Didier Tappero : Je lisais à l’instant le courrier désespéré du patron de IATA qui appelle les gouvernements à lever les quatorzaines. Les subventions et aides diverses auront leurs limites, il faut envisager une reprise.
La crise répond à des logiques objectives mais sa durée est très préoccupante, si l’on doit tenir plus d’un an et perdurer, il nous faudra des aides beaucoup plus importantes.
Dans l’incertitude actuelle, il nous faut réfléchir à comment adapter le transport aérien aux nouvelles mesures.
J’ai connu la montée progressive des mesures de sûreté, le secteur a appris à faire avec, s’est adapté et structuré.
Sans doute qu’en matière sanitaire, il y a le même type d’adaptation à avoir, en comptant sur un peu de cohésion entre les gouvernements. Nous ne pouvons en aucun cas vivre éternellement cloisonnés.
Didier Tappero : Nous avons préféré proposer des avoirs.
Il fallait être clair : pour rembourser, la sortie de trésorerie aurait été de l’ordre de 20% du chiffre d’affaires, cela aurait été dramatique.
Une loi locale est en cours de discussions pour faciliter la politique de report de billets. En attendant, nous proposons des avoirs sans frais jusqu’à un an, nous sommes assez flexibles.
TourMaG.com - Quel soutien vous apporte le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, actionnaire de la compagnie ?
Didier Tappero : Il soutient la compagnie à travers deux dispositifs : le chômage partiel et le programme de vols réquisitionnés, avec un prix du vol garanti, et il n’y a pas de vols à perte. Cela nous permet de voler un minimum.
Il n’y a pas de forme directe de subvention, mais c’est une bonne formule pour nous.
TourMaG.com - Quel est votre sentiment sur les semaines et les mois à venir, et, plus globalement, sur l’avenir du secteur ?
Didier Tappero : Je lisais à l’instant le courrier désespéré du patron de IATA qui appelle les gouvernements à lever les quatorzaines. Les subventions et aides diverses auront leurs limites, il faut envisager une reprise.
La crise répond à des logiques objectives mais sa durée est très préoccupante, si l’on doit tenir plus d’un an et perdurer, il nous faudra des aides beaucoup plus importantes.
Dans l’incertitude actuelle, il nous faut réfléchir à comment adapter le transport aérien aux nouvelles mesures.
J’ai connu la montée progressive des mesures de sûreté, le secteur a appris à faire avec, s’est adapté et structuré.
Sans doute qu’en matière sanitaire, il y a le même type d’adaptation à avoir, en comptant sur un peu de cohésion entre les gouvernements. Nous ne pouvons en aucun cas vivre éternellement cloisonnés.