Aircalin, artisan du renouveau du tourisme en Nouvelle-Calédonie

Et de trois !

Après l’arbre du voyageur pour Air Caraïbes, la fleur de tiaré pour Air Tahiti Nui, voici venir à Paris une troisième dérive d’avion ornée d’une jolie fleur d'Outre-mer, l’hibiscus, emblème d'Aircalin.

La compagnie se pose désormais deux fois par semaine à Roissy CDG en provenance de Nouméa via Bangkok avec un A330neo.

Une escale qui n’a duré que quelques heures à Paris pour ensuite entreprendre le vol inaugural Paris-Nouméa via Bangkok.

Pour l’occasion, une cérémonie avait été organisée en porte d’embarquement où se mêlaient les danses et les traditions canaques et thaïlandaises pour la plus grande joie des premiers passagers du vol, mais aussi ceux qui embarquaient sur d’autres destinations.

Devant les invités à la cérémonie, notamment des élus, mais aussi S.E Sarun Charoensuwan, Ambassadeur de Thaïlande à Paris, le Président d’Aircalin Georges Selefen a pris la parole pour dire sa fierté de pouvoir « concrétiser avec cette nouvelle route une vision ambitieuse, audacieuse, celle de rapprocher les territoires français du Pacifique à la Thaïlande et à la France. »

« Aircalin est désormais la seule compagnie française à relier trois territoires d'outre-mer à la France. Pour Wallis et Futuna, la Polynésie française et bien sûr la Nouvelle-Calédonie, cette nouvelle route représente un atout déterminant pour le développement de ces territoires, mais également d'échanges fructueux, des relations internationales, aussi bien économiques que culturelles, humaines et stratégiques. »

Si la ligne entre Nouméa et Paris était bien un projet élaboré en 2023, celui-ci devait se concrétiser d’ici un ou deux ans pour être opérée avec de nouveaux appareils de la gamme Airbus les A350 - 900.

Cependant, « Les évènements nous ont obligés à bousculer nos plans et à faire preuve d’agilité » a expliqué le PDG d’Aircalin.

Après avoir dû fermer ses lignes sur Tokyo et Melbourne, suite aux émeutes de l’été dernier, décision a été prise pour Aircalin d’accélérer sur l’ouverture de la ligne Paris – Nouméa via Bangkok pour retrouver des recettes avec des clients en provenance de la Métropole et d’Asie.

Concernant la France, elle reste le premier marché émetteur de tourisme pour la Nouvelle – Calédonie et représente 30% de part de marché.

Les violences qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie et qui ont fait 13 morts ont fait mal à Aircalin. Les recettes ont été divisées par deux et outre l’attrition du réseau, elles ont entrainé du chômage partiel au sein de l’entreprise.

La situation aujourd’hui s’améliore et, avec cette nouvelle route, voilà donc Aircalin qui a tout d’une grande à présent puisqu’elle va assumer avec ses propres moyens l’intégralité de la ligne depuis Paris alors qu’avant, Air France, via un partenariat, acheminait les passagers sur la première partie du voyage, Tokyo ou Singapour.

Le partenariat avec Air France est maintenu sur Singapour permettant de rajouter de la fréquence.

À terme, il est également prévu de rajouter une voir deux fréquences sur la ligne via Bangkok opérée par Aircalin.
Dans cette période encore fragile, l’atterrissage de l’avion d’Aircalin a réuni, les autorités Françaises et Calédoniennes pour célébrer ensemble l’évènement.

À Roissy on a pu entendre le sénateur indépendantiste Robert Xowie, « se réjouir de voir la fleur d’hibiscus d’Aircalin, la compagnie fondée par notre président Jean-Marie Tjibaou, sur le tarmac de Roissy » parlant « d’un nouveau jour faisant partie de le refondation du pays. »

« Le pays peut voler de ses propres ailes. On ne peut plus être sous la coupe d’autres compagnies. On nous autorisait juste à aller à Singapour ou Tokyo, mais nous venons de faire la démonstration qu’on peut aller jusqu’à Paris et au-delà. C’est une petite partie de souveraineté que l’on vient d’avoir une petite partie de l’indépendance que l’on vient d’acquérir. Merci à tous ceux qui sont ici. Merci de nous aider à nous relever» a t-il conclu.

Au lendemain de cette inauguration, Aircalin et Airbus organisaient une conférence de presse à Paris pour confirmer la commande par la compagnie calédonienne de deux Airbus A350-900.

Rendez-vous était donné à la presse au pied de la tour Eiffel, au musée du Quai Branly-Jacques Chirac dédié aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Un endroit idéal comme l’a souligné Georges Selefen en évoquant : « un lieu si spécial pour la Nouvelle-Calédonie qui abrite une part précieuse de notre histoire, celle de nos ancêtres, avec des œuvres, majeures issues de nombreuses collections.

À l'image de cet endroit qui réunit les trésors de notre culture, le partenariat entre Air Calédonie Internationale et Airbus incarne un pont entre la Nouvelle-Calédonie et l'Europe, reliant nos racines profondes à une ambition résolument tournée vers l'avenir. »

Plus économes en carburant, avec plus de sièges (320 contre 291 pour l’A330neo actuel) et avec également plus de capacité dans les soutes pour le fret, les deux appareils devraient arriver dans la flotte de la compagnie fin 2026 et au cours de 2028, selon le PDG.

Dans l’archipel ou la facture des violences s’élève à deux milliards d’euros de dégâts, le financement de ces deux appareils est composé « pour partie d'un autofinancement de la compagnie, pour autre partie d'un montage en défiscalisation et d'un prêt pour la dernière partie et potentiellement aussi l'apport d'une partie par notre actionnaire principal", a précisé Georges Selefen.

Forte désormais d’une desserte facilitée et augmentée, d’un couvre-feu levé depuis le 2 décembre dernier, la Nouvelle-Calédonie souhaite à présent faire repartir son tourisme.

Profitant de cette actualité plutôt apaisée et en dynamique pour le pays ainsi que de la présence de nombreux élus calédoniens et dirigeants d’Aircalin, Clarice Lasemillante, représentante de Nouvelle-Calédonie Tourisme en France avait organisé la tenue d’un point d’étape sur la situation à l’attention des professionnels du tourisme et de la presse.

Mickaël Forrest, président de Nouvelle-Calédonie Tourisme, et membre du gouvernement calédonien en charge du sport et de la promotion internationale accompagnée de Julie Laronde, directrice générale de Nouvelle-Calédonie Tourisme ont souhaité expliquer et rassurer.

Le tourisme, filière désormais prioritaire, est le deuxième secteur économique et constitue un levier de diversification après une économie « mono nickel » pendant plus de 30 ans. En 2023, il a généré 51 milliards de francs pacifiques dans l'économie calédonienne avec 5 380 emplois directs.

« Nous avons besoin de vous pour relancer cette économie », a lancé Julie Laronde aux professionnels. Et d’expliquer une stratégie de relance mise en place depuis le début de la crise et qui comporte cinq étapes.

D’abord, aux heures les plus critiques de la crise entre mai et septembre derniers, une gestion de crise pour fournir une assistance d’urgence et pour ensuite renouer les liens et apaiser. Récemment, en octobre et novembre, ce fut la phase de rassurance pour restaurer l’image de la destination.

Actuellement l’heure est à la promotion et aux campagnes de vente. 2025 sera l’année de la consolidation et de l’organisation à nouveau des séjours.

Intitulée "Nouveau départ" en français et "A new Chapter Awaits !" en anglais, cette nouvelle campagne fait le parallèle entre « le nouveau départ de la destination et ceux des voyageurs étrangers qui laissent derrière eux leurs soucis passés pour mieux s’évader, s’épanouir et se reconstruire »

Elle est aussi en résonance avec le nouveau départ d’Aircalin avec sa nouvelle route reliant la Nouvelle-Calédonie à la Métropole.
Bénéficiant du soutien d’Atout France, la campagne sera notamment diffusée largement au cours des prochains mois sur les réseaux sociaux et les médias en France et à l’étranger, particulièrement en Australie et Nouvelle-Zélande.

Question sécurité, Julie Laronde, directrice générale de Nouvelle-Calédonie Tourisme qui vit sur place a voulu convaincre les professionnels dont certains s’interrogent quant à la fragilité de cet apaisement retrouvé.

« La nature est intacte, nous avons toujours nos atouts qui restent intemporels. La circulation est rétablie, on peut circuler partout dans l'archipel. L'ordre est assuré, la sécurité est assurée, vous pouvez rassurer vos clients, la situation est totalement apaisée. On vit normalement, on circule partout, les services sont repris, les commerces, tout est opérationnel comme avant et la fin du couvre-feu depuis le 2 décembre est un signal positif pour dire que tout est redevenu normal.

Les touristes, n’ont jamais été pris à partie » leur a-t-elle déclaré en s’appuyant sur des vidéos récentes de touristes américains visiblement ravis d’être là-bas et des conditions de leur séjour.

Suite à ces échanges, Guillaume Linton, le PDG d’ASIA semblait confiant et enthousiaste quant à ce redémarrage. « Le sujet n°1 pour un tour opérateur, c'est la sécurité de nos clients.

Dès lors qu'on a tous les éléments confirmés ce matin, qui font état d’une situation totalement apaisée, et que le couvre-feu a été levé, il faut profiter de ce moment pour remettre la Nouvelle-Calédonie sur la carte en profitant aussi des nouvelles solutions aériennes. C’est un gros plus ce qui se passe avec Aircalin via Bangkok et aussi Qantas* et Singapour.

C’est une destination qui peut se combiner facilement avec l’Australie, l’Asie et éventuellement la Nouvelle-Zélande avec des extensions balnéaires sur l’île des pins, les îles Loyauté.

Tout cela nous permet de retrouver la destination dans cette carte du pacifique qui s’associe et c’est une très bonne chose» a-t-il confié à TourMag.

Les professionnels du tourisme français sont donc prêts à vendre la Nouvelle-Calédonie, mais ils pressent aussi les réceptifs et les hôtels sur place de pouvoir fournir rapidement les cotations.

« Le redémarrage est très lent, on a encore du mal à avoir les cotations.Il nous faut de la réactivité et des prix » a demandé Éric Thomas, le directeur général de Turquoise.TO, spécialiste des îles tropicales.

Un message directement passé et entendu par les responsables du tourisme de la Nouvelle-Calédonie, « cette destination chargée d’histoire à la nature prodigieuse et au lagon infini. »

*Qantas : reprise des vols au départ de Brisbane depuis le 14 décembre (2/3 vols semaine). Augmentation du nombre de vols au départ de Sydney depuis le 8 décembre (3 vols / semaine et 4 vols / semaine en mars 2025)

Départ de Paris les mercredis et samedis à 20h30, arrivée à Bangkok les jeudis et dimanches à 14h40 ; départ de Bangkok les jeudis et dimanches à 16h40, arrivée à Nouméa les vendredis et lundis à 06h30 (en heures locales).

Départ de Nouméa les mercredis et samedis à 01h45, arrivée à Bangkok à 07h55 ; départ de Bangkok à 9h55, arrivée à Paris à 17h25.