"Son arrivée (Cédric Dugardin) n'est pas du tout inquiétante. Il n'y a pas d'urgence financière" explique Michel Salaün - Crédit photo : Salaün Holidays
Salaün Holidays sait faire parler de lui dans l'écosystème touristique, sans même prendre la parole.
Un an après la nomination surprise de Nicolas Delord, en tant que directeur général, avec pour mission de travailler sur la transformation digitale de l'entreprise, un autre personnage public a rejoint les équipes bretonnes.
Il s'agit de Cédric Dugardin qui a pris le poste, en début de semaine dernière, de chef de la restructuration du Groupe Salaün.
"Forcément, cela a peut-être surpris mais cela fait partie d'un plan que nous avions établi.
Avec Nicolas (Delord ndlr), nous sommes très focus sur le business et nous avions besoin d'un spécialiste de ce genre de situation, plutôt que de bricoler," reconnaît Michel Salaün, le patron emblématique du groupe.
Après avoir échangé avec le principal intéressé, nous avons appris que le groupe éponyme a un besoin de financement, voire même de refinancement.
D'après son patron, cette nécessité fait suite à la contraction du PGE, pour 54 millions (Prêt garanti par l'Etat) et à son inéluctable remboursement.
Un an après la nomination surprise de Nicolas Delord, en tant que directeur général, avec pour mission de travailler sur la transformation digitale de l'entreprise, un autre personnage public a rejoint les équipes bretonnes.
Il s'agit de Cédric Dugardin qui a pris le poste, en début de semaine dernière, de chef de la restructuration du Groupe Salaün.
"Forcément, cela a peut-être surpris mais cela fait partie d'un plan que nous avions établi.
Avec Nicolas (Delord ndlr), nous sommes très focus sur le business et nous avions besoin d'un spécialiste de ce genre de situation, plutôt que de bricoler," reconnaît Michel Salaün, le patron emblématique du groupe.
Après avoir échangé avec le principal intéressé, nous avons appris que le groupe éponyme a un besoin de financement, voire même de refinancement.
D'après son patron, cette nécessité fait suite à la contraction du PGE, pour 54 millions (Prêt garanti par l'Etat) et à son inéluctable remboursement.
Sur Dugardin : "une initiative responsable, ce n'est pas inquiétant"
"Il ne faut pas s'endormir sur son PGE, car il doit être remboursé.
Cette nomination est plutôt une initiative responsable, car elle s'inscrit dans une volonté de se positionner de façon positive dans les années à venir," précise Michel Salaün.
Plus concrètement, l'enjeu est non seulement de rembourser le prêt, mais surtout de convertir une partie de ce montant afin de renforcer les fonds propres de la société.
Il tient à dédramatiser une nomination qui a pu interpeller les professionnels du secteur, au regard des compétences et du passé du nouvel arrivant.
"Son arrivée n'est pas du tout inquiétante. Il n'y a pas d'urgence financière.
Nous faisons face à une incertitude sur la reprise de l'activité. La situation sanitaire est évolutive, l'Asie reste toujours fermée et nous sommes maintenant impactés par le conflit en Ukraine."
Au sujet du PGE, et contrairement à ce qui a pu être écrit dans les commentaires du précédent papier, "nous sommes loin de l'avoir consommé." Surtout qu'il a été souscrit tardivement, en septembre 2021.
D'ailleurs c'est à ce sujet qu'une homologation d’un accord de conciliation par un jugement du Tribunal de Commerce de Rennes a été prononcée entre les débiteurs et les créanciers du groupe.
"Cette procédure s'inscrit dans le cadre du PGE, c'est son homologation. Nous avons réuni les services de l'Etat et les banquiers, à ce sujet. Sur le montant de la restructuration, cela représentera bien moins de 25 millions d'euros."
Une fois sa mission accomplie, Cédric Dugardin quittera la Bretagne.
Cette nomination est plutôt une initiative responsable, car elle s'inscrit dans une volonté de se positionner de façon positive dans les années à venir," précise Michel Salaün.
Plus concrètement, l'enjeu est non seulement de rembourser le prêt, mais surtout de convertir une partie de ce montant afin de renforcer les fonds propres de la société.
Il tient à dédramatiser une nomination qui a pu interpeller les professionnels du secteur, au regard des compétences et du passé du nouvel arrivant.
"Son arrivée n'est pas du tout inquiétante. Il n'y a pas d'urgence financière.
Nous faisons face à une incertitude sur la reprise de l'activité. La situation sanitaire est évolutive, l'Asie reste toujours fermée et nous sommes maintenant impactés par le conflit en Ukraine."
Au sujet du PGE, et contrairement à ce qui a pu être écrit dans les commentaires du précédent papier, "nous sommes loin de l'avoir consommé." Surtout qu'il a été souscrit tardivement, en septembre 2021.
D'ailleurs c'est à ce sujet qu'une homologation d’un accord de conciliation par un jugement du Tribunal de Commerce de Rennes a été prononcée entre les débiteurs et les créanciers du groupe.
"Cette procédure s'inscrit dans le cadre du PGE, c'est son homologation. Nous avons réuni les services de l'Etat et les banquiers, à ce sujet. Sur le montant de la restructuration, cela représentera bien moins de 25 millions d'euros."
Une fois sa mission accomplie, Cédric Dugardin quittera la Bretagne.
Salaün Holidays : quelles sont les conséquences de la guerre en Ukraine ?
Pour finir, sur l'aspect financier et aussi l'APST, le groupe aurait transmis toutes "les contre-garanties. Il n'y a jamais eu de sujet, ni de souci."
Et des problèmes, c'est le tourisme qui en a en ce moment même, ça n'en finit plus.
Après la crise sanitaire, c'est la guerre qui frappe en Europe, avec l'attaque de la Russie.
Alors quand vous avez dans vos marques un tour-opérateur qui se nomme Pouchkine Tours et qui est le 1er TO français sur la destination, vous vous doutez bien que l'impact est notable.
"L'année dernière a été une année blanche pour la Russie. Malheureusement, le conflit ukrainien a eu raison de toute velléité de reprise. Il n'y aura pas de réelle volonté de repartir dans le pays avant un moment.
L'impact s'est aussi propagé aux pays avoisinants, comme la Roumanie, Pologne et Pays Baltes, avec un arrêt total des ventes, déplore le président du Groupe Salaün.
Le manque à gagner sera important pour Pouchkine Tours dont le chiffre d'affaires, en temps normal, avoisine les 30 millions. et qui devrait, une nouvelle fois, générer très peu de revenus.
Par chance ou "clairvoyance", le TO maison n'a aucune structure sur place. Le patron breton n'ayant pas voulu s'y implanter en raison de la complexité du système.
Sauf que les conséquences ne s'arrêtent pas là.
"En agence, la reprise est ralentie. Après, tout ce dont nous parlons, ça ne reste du business. Ce n'est rien par rapport aux drames que vivent les Ukrainiens sur place." recentre Michel Salaün.
Et des problèmes, c'est le tourisme qui en a en ce moment même, ça n'en finit plus.
Après la crise sanitaire, c'est la guerre qui frappe en Europe, avec l'attaque de la Russie.
Alors quand vous avez dans vos marques un tour-opérateur qui se nomme Pouchkine Tours et qui est le 1er TO français sur la destination, vous vous doutez bien que l'impact est notable.
"L'année dernière a été une année blanche pour la Russie. Malheureusement, le conflit ukrainien a eu raison de toute velléité de reprise. Il n'y aura pas de réelle volonté de repartir dans le pays avant un moment.
L'impact s'est aussi propagé aux pays avoisinants, comme la Roumanie, Pologne et Pays Baltes, avec un arrêt total des ventes, déplore le président du Groupe Salaün.
Le manque à gagner sera important pour Pouchkine Tours dont le chiffre d'affaires, en temps normal, avoisine les 30 millions. et qui devrait, une nouvelle fois, générer très peu de revenus.
Par chance ou "clairvoyance", le TO maison n'a aucune structure sur place. Le patron breton n'ayant pas voulu s'y implanter en raison de la complexité du système.
Sauf que les conséquences ne s'arrêtent pas là.
"En agence, la reprise est ralentie. Après, tout ce dont nous parlons, ça ne reste du business. Ce n'est rien par rapport aux drames que vivent les Ukrainiens sur place." recentre Michel Salaün.
Salaün : "Notre business-modèle n'est pas démodé"
Malgré tout, depuis le début de la crise ukrainienne, le réseau de distribution a perdu 15 points en inscriptions.
"Nous étions à des rythmes de 80% de résa en février, par rapport à 2019. Nous sommes tombés à 65-70%. Il manque des volumes. Nous n'avons même pas la certitude de retrouver les volumes pré-pandémiques en 2023."
Une statistique plutôt honorable, alors même que Salaün est spécialiste des circuits, un produit ayant eu plus de mal à reprendre que les séjours classiques.
De quoi remettre en question le positionnement de la production maison et de l'image du groupe ? La réponse serait presque celle de Normand.
"Notre business model marchait très bien avant crise, nous étions l'un des exemples du tour-opérating. Il n'est pas démodé. Il n'y a pas de raison de le changer, mais seulement de procéder à des ajustements.
Nous avons des perspectives positives," réaffirme Michel Salaün.
Au-delà de la transformation digitale, Nicolas Delord est aussi venu pour apporter plus de flexibilité aux agents de voyages. Le voyage à la carte doit devenir la nouvelle norme, dans une optique de circuits en plus petits groupes.
Ce n'est pas tout car, avec une clientèle partant pour 60% sur du long-courrier, la crise sanitaire a été mise à profit pour nous diversifier.
"Actuellement, dans les meilleures ventes nous avons beaucoup d'Italie, Portugal, Norvège, l'Amérique du Nord.
La France n'est pas en reste, grâce à notre programmation spéciale. Nous n'étions pas sur ce créneau auparavant. Nous y avons aussi introduit les sports d'hiver."
"Nous étions à des rythmes de 80% de résa en février, par rapport à 2019. Nous sommes tombés à 65-70%. Il manque des volumes. Nous n'avons même pas la certitude de retrouver les volumes pré-pandémiques en 2023."
Une statistique plutôt honorable, alors même que Salaün est spécialiste des circuits, un produit ayant eu plus de mal à reprendre que les séjours classiques.
De quoi remettre en question le positionnement de la production maison et de l'image du groupe ? La réponse serait presque celle de Normand.
"Notre business model marchait très bien avant crise, nous étions l'un des exemples du tour-opérating. Il n'est pas démodé. Il n'y a pas de raison de le changer, mais seulement de procéder à des ajustements.
Nous avons des perspectives positives," réaffirme Michel Salaün.
Au-delà de la transformation digitale, Nicolas Delord est aussi venu pour apporter plus de flexibilité aux agents de voyages. Le voyage à la carte doit devenir la nouvelle norme, dans une optique de circuits en plus petits groupes.
Ce n'est pas tout car, avec une clientèle partant pour 60% sur du long-courrier, la crise sanitaire a été mise à profit pour nous diversifier.
"Actuellement, dans les meilleures ventes nous avons beaucoup d'Italie, Portugal, Norvège, l'Amérique du Nord.
La France n'est pas en reste, grâce à notre programmation spéciale. Nous n'étions pas sur ce créneau auparavant. Nous y avons aussi introduit les sports d'hiver."
Salaün Holidays : "Depuis deux ans, il n'y avait rien de positif à dire"
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Et justement, c'est sur la France que le groupe a investi durant la crise en créant MooveCamp.
A l'origine du projet, Michel Salaün, Jean-Pierre Nadir et Franck Demortière, puis des autocaristes.
"J'ai toujours été passionné par les véhicules. Par le passé j'ai eu jusqu'à 350 cars. Pendant la crise nous avons phosphoré pour trouver des opportunités, et nous nous sommes dit que la van life était dans l'air du temps," se remémore le Breton.
Au démarrage, la flotte se composait de 20 vans. Un an plus tard, ils sont 60.
Le chiffre d'affaires est pour le moment mineur, autour de 800 000 euros espérés en 2022. MooveCamp est un pari sur l'avenir, mais aussi une façon de faire venir dans les agences, une clientèle plus jeune et urbaine.
"Nous vendons surtout ces produits dans les réseaux de distribution, ce qui était impossible par le passé.
Cela ne se limite pas à la simple location de vans, puisque nous avons aussi des séjours packagés, avec des hébergements insolites, des autotours jusqu'en Norvège.
Il ne faut pas croire, mais ça bouge chez nous," se félicite Michel Salaün.
Après deux ans de crise, le patron du groupe éponyme reprend enfin la parole, non pas pour fanfaronner, mais remettre l'église au milieu du village.
"Je ne voulais pas parler pour annoncer des mauvaises nouvelles. Durant deux ans, il n'y avait rien de positif à dire, avec peu de perspectives. Notre quotidien était alors de réduire les charges."
Avec près de 200 agences à l'arrêt et un loyer moyen mensuel unitaire de 2 000 euros , l'urgence était bien réelle. A-t-il des regrets sur la reprise des agences Thomas Cook ?
"Non, pas du tout, cela correspond à une opportunité.
La crise est intervenue 3 mois après le rachat, ce n'est pas ces 59 points de vente qui ont causé le plus de pertes, même s'il y en a eu."
Pour rappel, le groupe comptait 196 agences en 2019, contre 160 actuellement.
Deux ans après, Salaün Holidays semble vouloir repartir de l'avant, et comme on dit en Bretagne (et aussi en Normandie) : bon vent !
A l'origine du projet, Michel Salaün, Jean-Pierre Nadir et Franck Demortière, puis des autocaristes.
"J'ai toujours été passionné par les véhicules. Par le passé j'ai eu jusqu'à 350 cars. Pendant la crise nous avons phosphoré pour trouver des opportunités, et nous nous sommes dit que la van life était dans l'air du temps," se remémore le Breton.
Au démarrage, la flotte se composait de 20 vans. Un an plus tard, ils sont 60.
Le chiffre d'affaires est pour le moment mineur, autour de 800 000 euros espérés en 2022. MooveCamp est un pari sur l'avenir, mais aussi une façon de faire venir dans les agences, une clientèle plus jeune et urbaine.
"Nous vendons surtout ces produits dans les réseaux de distribution, ce qui était impossible par le passé.
Cela ne se limite pas à la simple location de vans, puisque nous avons aussi des séjours packagés, avec des hébergements insolites, des autotours jusqu'en Norvège.
Il ne faut pas croire, mais ça bouge chez nous," se félicite Michel Salaün.
Après deux ans de crise, le patron du groupe éponyme reprend enfin la parole, non pas pour fanfaronner, mais remettre l'église au milieu du village.
"Je ne voulais pas parler pour annoncer des mauvaises nouvelles. Durant deux ans, il n'y avait rien de positif à dire, avec peu de perspectives. Notre quotidien était alors de réduire les charges."
Avec près de 200 agences à l'arrêt et un loyer moyen mensuel unitaire de 2 000 euros , l'urgence était bien réelle. A-t-il des regrets sur la reprise des agences Thomas Cook ?
"Non, pas du tout, cela correspond à une opportunité.
La crise est intervenue 3 mois après le rachat, ce n'est pas ces 59 points de vente qui ont causé le plus de pertes, même s'il y en a eu."
Pour rappel, le groupe comptait 196 agences en 2019, contre 160 actuellement.
Deux ans après, Salaün Holidays semble vouloir repartir de l'avant, et comme on dit en Bretagne (et aussi en Normandie) : bon vent !