E. Llop : "Le meilleur conseil à donner aux professionnels est de faire patienter les clients qui voudraient annuler dès maintenant des voyages lointains, alors qu’on ne sait pas ce que sera la situation en France et dans le monde à ce moment-là et même si l’Ordonnance vise (ou autorise) les annulations jusqu’au 15 septembre prochain" - DR
TourMaG.com - Vous êtes le conseil de nombreux professionnels, TO, agences, réseaux, etc. : quelle serait votre analyse, au terme de ces quatre semaines, à propos de la mise en œuvre de l’Ordonnance 2020-315 ?
Emmanuelle Llop : Il a fallu tout d’abord passer par une phase d’analyse et de compréhension du texte.
Par exemple, plus personne ne doute aujourd’hui qu’il concerne les annulations (les résolutions) constatées aussi bien par le professionnel (celui qui vend au client) que par le client, entre le 1er mars et le 15 septembre 2020.
Mais alors, on se rend compte que depuis la relation en amont, le B2B, il n’est pas simple de mettre en œuvre l’avoir et la nouvelle proposition pour le client final : les prestataires basés à l’étranger appliquent des frais malgré l’annulation pour « force majeure » et se moquent un peu de la loi française.
Le TO qui s’est engagé sur des volumes depuis au moins un an - aussi bien en aérien qu’en terrestre - n’a pas reçu d’acompte, ni de paiement et ne sait pas toujours si les nouveaux contrats de remplacement vont passer par lui.
Les compagnies aériennes - du moins certaines - décident de contacter directement le client pour non pas le rembourser, mais lui proposer un avoir dont la durée n’est jamais la même.
L’agence subit la pression d’un client qui préférerait être remboursé, etc.
Mais il y a le plus souvent de belles collaborations, avec des échanges entre TO et agence, ou entre les prestataires et les TO et les agences productrices (je pense aussi aux groupistes, à l’événementiel) pour mettre en place ensemble le « report », même si je préfère parler de nouveau contrat, en remplacement du contrat annulé pour cause de circonstances exceptionnelles et inévitables (CEI).
Emmanuelle Llop : Il a fallu tout d’abord passer par une phase d’analyse et de compréhension du texte.
Par exemple, plus personne ne doute aujourd’hui qu’il concerne les annulations (les résolutions) constatées aussi bien par le professionnel (celui qui vend au client) que par le client, entre le 1er mars et le 15 septembre 2020.
Mais alors, on se rend compte que depuis la relation en amont, le B2B, il n’est pas simple de mettre en œuvre l’avoir et la nouvelle proposition pour le client final : les prestataires basés à l’étranger appliquent des frais malgré l’annulation pour « force majeure » et se moquent un peu de la loi française.
Le TO qui s’est engagé sur des volumes depuis au moins un an - aussi bien en aérien qu’en terrestre - n’a pas reçu d’acompte, ni de paiement et ne sait pas toujours si les nouveaux contrats de remplacement vont passer par lui.
Les compagnies aériennes - du moins certaines - décident de contacter directement le client pour non pas le rembourser, mais lui proposer un avoir dont la durée n’est jamais la même.
L’agence subit la pression d’un client qui préférerait être remboursé, etc.
Mais il y a le plus souvent de belles collaborations, avec des échanges entre TO et agence, ou entre les prestataires et les TO et les agences productrices (je pense aussi aux groupistes, à l’événementiel) pour mettre en place ensemble le « report », même si je préfère parler de nouveau contrat, en remplacement du contrat annulé pour cause de circonstances exceptionnelles et inévitables (CEI).
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TourMaG.com - Cette annulation, par le professionnel ou le client, doit-elle être causée et de quelle manière ?
E.L. : Effectivement, il ne faudrait pas croire que l’Ordonnance permet de soumettre à son régime dérogatoire toutes les annulations formulées. Car ce texte a été pris en illustration de la loi d’urgence du 23 mars 2020 « pour faire face à l’épidémie de covid-19 ».
Cela signifie, pour le secteur des agences de voyages, que le client qui souhaite annuler doit démontrer que le covid-19 constitue une CEI à destination ou à proximité ayant des conséquences importantes sur l’exécution de son contrat de voyage ou son transport ; pour le professionnel, il suffit qu’il constate que les CEI liées au covid-19 empêchent l’exécution du contrat (article L. 211-14 d Code du tourisme).
Cela implique que le client qui voudrait annuler par peur ou frayeur, ou parce qu’il pense qu’il ne sera pas très sûr pour lui de voyager, ou parce qu’il préférerait rester en France ou chez lui après tout cette crise, ne pourra pas invoquer l’Ordonnance pour faire reporter son voyage sur la base d’un avoir.
Le Commissaire européen à la Justice précise, dans ses Guidances du 19 mars 2020 - où il explique comprendre le système des avoirs plutôt que le remboursement sans frais pourtant obligatoire selon la Directive européenne sur les voyages à forfait (article 12) - que : l’appréciation de l’impact des CEI sur la bonne exécution du contrat doit se faire au cas par cas et sur une base objective au regard du risque pour la santé et la vie des voyageurs.
Autrement dit, un sentiment subjectif de peur ne sera pas suffisant pour que le client annule et se fasse rembourser sans frais ou obtienne un avoir.
Voilà pourquoi, le meilleur conseil à donner aux professionnels est de faire patienter les clients qui voudraient annuler dès maintenant des voyages lointains (fin d’année par exemple) alors qu’on ne sait pas ce que sera la situation en France et dans le monde à ce moment-là, et même si l’Ordonnance vise (ou autorise) les annulations jusqu’au 15 septembre prochain.
En toute logique, les fameuses CEI s’apprécient en effet peu de temps avant le départ et ni le Code du Tourisme, ni l’Ordonnance, ne permettent de deviner l’avenir.
TourMaG.com - Mais qu’est-ce que cela signifie pour le client de se référer au Covid-19 ?
E.L. : J’aimerais disposer d’une définition, d’un vade-mecum, mais je n’en ai pas.
Voilà pourquoi je préconise déjà d’examiner la situation en temps réel, car il est impossible de prédire les mois qui viennent.
Et cet examen permet alors de déterminer s’il y a bien des CEI : est-ce que la destination est sûre ? est-ce qu’il n’y a pas de contraintes disproportionnées pour le client (contrôle médical, attestation de négativité-covid, quarantaine, etc.) ? Les services vendus dans le contrat sont-ils disponibles (visites, excursions, musées etc.) ?
Tout cela, on ne peut le prédire même à moyen terme, alors la sagesse est de faire attendre le client et de procéder, comme le font les TO, par périodes successives.
Autrement dit, la rigueur du texte est une chose, mais la pratique et le bon sens doivent nécessairement l’illustrer.
TourMaG.com - Il semble donc acquis que l’Ordonnance règle la relation entre le professionnel, qui a vendu directement la prestation, et son client. Alors comment expliquer, par exemple, que régulièrement, on puisse lire les recommandations des TO qui décident d’annuler les forfaits eux-mêmes et jusqu’à telle date (en reculant tous les 15 jours), et en appliquant des frais aux annulations en-dehors de cette date ?
E.L. : En fait, cette manière de procéder, à la condition qu’elle se passe en toute transparence avec les distributeurs afin de leur expliquer la difficulté qu’il y a à gérer des dossiers à venir alors qu’on ne sait pas ce qu’il va se passer, permet de concilier les dates d’annulations selon l’Ordonnance, et l’absence de référence aux dates de départ.
Dans ce métier, on raisonne par dates de départ et c’est tout à fait logique.
Donc, au fur et à mesure des semaines qui passent, les producteurs sont à même de constater que les voyages ne pourront avoir lieu : les compagnies annulent les vols, les hôtels ou les réceptifs également et tout le monde essaie de privilégier un report (et donc de générer des avoirs en cascade). A la fin, le TO annonce que les voyages seront annulés pour des départs jusqu’à telle date. Cela a le mérite de la simplicité dans la prise de décision.
Pour la période postérieure à cette date, les vols restent ouverts, les prestataires maintiennent leurs services : c’est une vraie décision d’entreprise à prendre que d’imposer des frais aux clients qui voudraient malgré tout annuler leur voyage car ils ne peuvent pas objectivement se référer au covid-19.
Voilà pourquoi l’idéal est de les faire patienter, toujours en collaboration entre prestataires-TO-distributeurs. A l’approche des dates de départs, les professionnels sauront alors ce qu’il en est et pourront dire au client qu’il a droit à un avoir plutôt qu’à un remboursement.
Surtout, il faut à mon avis s’expliquer entre professionnels afin que la même position soit tenue vis-à-vis du client, que l’on fera patienter ou à qui on facturera peut-être des frais selon les conditions de vente applicables.
E.L. : Effectivement, il ne faudrait pas croire que l’Ordonnance permet de soumettre à son régime dérogatoire toutes les annulations formulées. Car ce texte a été pris en illustration de la loi d’urgence du 23 mars 2020 « pour faire face à l’épidémie de covid-19 ».
Cela signifie, pour le secteur des agences de voyages, que le client qui souhaite annuler doit démontrer que le covid-19 constitue une CEI à destination ou à proximité ayant des conséquences importantes sur l’exécution de son contrat de voyage ou son transport ; pour le professionnel, il suffit qu’il constate que les CEI liées au covid-19 empêchent l’exécution du contrat (article L. 211-14 d Code du tourisme).
Cela implique que le client qui voudrait annuler par peur ou frayeur, ou parce qu’il pense qu’il ne sera pas très sûr pour lui de voyager, ou parce qu’il préférerait rester en France ou chez lui après tout cette crise, ne pourra pas invoquer l’Ordonnance pour faire reporter son voyage sur la base d’un avoir.
Le Commissaire européen à la Justice précise, dans ses Guidances du 19 mars 2020 - où il explique comprendre le système des avoirs plutôt que le remboursement sans frais pourtant obligatoire selon la Directive européenne sur les voyages à forfait (article 12) - que : l’appréciation de l’impact des CEI sur la bonne exécution du contrat doit se faire au cas par cas et sur une base objective au regard du risque pour la santé et la vie des voyageurs.
Autrement dit, un sentiment subjectif de peur ne sera pas suffisant pour que le client annule et se fasse rembourser sans frais ou obtienne un avoir.
Voilà pourquoi, le meilleur conseil à donner aux professionnels est de faire patienter les clients qui voudraient annuler dès maintenant des voyages lointains (fin d’année par exemple) alors qu’on ne sait pas ce que sera la situation en France et dans le monde à ce moment-là, et même si l’Ordonnance vise (ou autorise) les annulations jusqu’au 15 septembre prochain.
En toute logique, les fameuses CEI s’apprécient en effet peu de temps avant le départ et ni le Code du Tourisme, ni l’Ordonnance, ne permettent de deviner l’avenir.
TourMaG.com - Mais qu’est-ce que cela signifie pour le client de se référer au Covid-19 ?
E.L. : J’aimerais disposer d’une définition, d’un vade-mecum, mais je n’en ai pas.
Voilà pourquoi je préconise déjà d’examiner la situation en temps réel, car il est impossible de prédire les mois qui viennent.
Et cet examen permet alors de déterminer s’il y a bien des CEI : est-ce que la destination est sûre ? est-ce qu’il n’y a pas de contraintes disproportionnées pour le client (contrôle médical, attestation de négativité-covid, quarantaine, etc.) ? Les services vendus dans le contrat sont-ils disponibles (visites, excursions, musées etc.) ?
Tout cela, on ne peut le prédire même à moyen terme, alors la sagesse est de faire attendre le client et de procéder, comme le font les TO, par périodes successives.
Autrement dit, la rigueur du texte est une chose, mais la pratique et le bon sens doivent nécessairement l’illustrer.
TourMaG.com - Il semble donc acquis que l’Ordonnance règle la relation entre le professionnel, qui a vendu directement la prestation, et son client. Alors comment expliquer, par exemple, que régulièrement, on puisse lire les recommandations des TO qui décident d’annuler les forfaits eux-mêmes et jusqu’à telle date (en reculant tous les 15 jours), et en appliquant des frais aux annulations en-dehors de cette date ?
E.L. : En fait, cette manière de procéder, à la condition qu’elle se passe en toute transparence avec les distributeurs afin de leur expliquer la difficulté qu’il y a à gérer des dossiers à venir alors qu’on ne sait pas ce qu’il va se passer, permet de concilier les dates d’annulations selon l’Ordonnance, et l’absence de référence aux dates de départ.
Dans ce métier, on raisonne par dates de départ et c’est tout à fait logique.
Donc, au fur et à mesure des semaines qui passent, les producteurs sont à même de constater que les voyages ne pourront avoir lieu : les compagnies annulent les vols, les hôtels ou les réceptifs également et tout le monde essaie de privilégier un report (et donc de générer des avoirs en cascade). A la fin, le TO annonce que les voyages seront annulés pour des départs jusqu’à telle date. Cela a le mérite de la simplicité dans la prise de décision.
Pour la période postérieure à cette date, les vols restent ouverts, les prestataires maintiennent leurs services : c’est une vraie décision d’entreprise à prendre que d’imposer des frais aux clients qui voudraient malgré tout annuler leur voyage car ils ne peuvent pas objectivement se référer au covid-19.
Voilà pourquoi l’idéal est de les faire patienter, toujours en collaboration entre prestataires-TO-distributeurs. A l’approche des dates de départs, les professionnels sauront alors ce qu’il en est et pourront dire au client qu’il a droit à un avoir plutôt qu’à un remboursement.
Surtout, il faut à mon avis s’expliquer entre professionnels afin que la même position soit tenue vis-à-vis du client, que l’on fera patienter ou à qui on facturera peut-être des frais selon les conditions de vente applicables.
TourMaG.com - Mais alors, qu’est-ce qui bloque parfois entre producteurs et distributeurs ?
E.L. : A mon niveau, j’observe parfois que la communication et la collaboration pèchent un peu, mais je peux comprendre que la période soit très stressante et les règles à suivre peu claires finalement !
Même si cette Ordonnance, obtenue grâce à la ténacité des professionnels eux-mêmes, les EDV et le SETO, est une victoire pour le secteur.
Je crois qu’il faut que tout le monde poursuive un seul objectif, celui de faire partir le client et sauver le voyage et les professionnels qui y contribuent.
Je dirais, en descendant le long de la chaîne des métiers, que les transporteurs devraient - ou auraient dû - contacter les producteurs pour mettre en place les remboursements des billets annulés quand c’est possible, ou des avoirs protégés dans le respect des contrats d’achat de sièges ou d’affrètement.
Mais aussi que les producteurs devraient échanger avec les distributeurs pour participer à la mise en place des reports/avoirs qui sont garantis par la garantie financière de ces derniers et enfin, que les distributeurs doivent aussi penser que leurs prestataires ou les TO se sont engagés sur des volumes en prenant des risques, sans recevoir de fonds.
TourMaG.com - Et les clients dans tout cela ?
E.L. : J’ai l’impression qu’il y a globalement deux catégories de clients : ceux qui se disent que leurs vacances, ou leur séminaire, sont seulement reportés et qui font confiance aux professionnels pour leur trouver la meilleure solution, et ceux qui prennent les agences et les TO pour des profiteurs en oubliant que derrière les écrans d’ordinateurs ou au bout du téléphone, il y a des êtres humains qui jonglent avec les prestataires, le calendrier et leur trésorerie pour sauver non seulement ces fameuses vacances, mais aussi leurs entreprises et les salariés aujourd’hui en activité partielle (dans le meilleur des cas).
TourMaG.com - Etes-vous optimiste pour la suite ?
E.L. : Toujours ! On va y arriver, on va surmonter cette crise, même si c’est la première du genre.
Mais on le fera ensemble, en bonne intelligence. Je pense chaque jour à tous les professionnels qui luttent pour s’en sortir et je sais leur profonde implication et honnêteté.
E.L. : A mon niveau, j’observe parfois que la communication et la collaboration pèchent un peu, mais je peux comprendre que la période soit très stressante et les règles à suivre peu claires finalement !
Même si cette Ordonnance, obtenue grâce à la ténacité des professionnels eux-mêmes, les EDV et le SETO, est une victoire pour le secteur.
Je crois qu’il faut que tout le monde poursuive un seul objectif, celui de faire partir le client et sauver le voyage et les professionnels qui y contribuent.
Je dirais, en descendant le long de la chaîne des métiers, que les transporteurs devraient - ou auraient dû - contacter les producteurs pour mettre en place les remboursements des billets annulés quand c’est possible, ou des avoirs protégés dans le respect des contrats d’achat de sièges ou d’affrètement.
Mais aussi que les producteurs devraient échanger avec les distributeurs pour participer à la mise en place des reports/avoirs qui sont garantis par la garantie financière de ces derniers et enfin, que les distributeurs doivent aussi penser que leurs prestataires ou les TO se sont engagés sur des volumes en prenant des risques, sans recevoir de fonds.
TourMaG.com - Et les clients dans tout cela ?
E.L. : J’ai l’impression qu’il y a globalement deux catégories de clients : ceux qui se disent que leurs vacances, ou leur séminaire, sont seulement reportés et qui font confiance aux professionnels pour leur trouver la meilleure solution, et ceux qui prennent les agences et les TO pour des profiteurs en oubliant que derrière les écrans d’ordinateurs ou au bout du téléphone, il y a des êtres humains qui jonglent avec les prestataires, le calendrier et leur trésorerie pour sauver non seulement ces fameuses vacances, mais aussi leurs entreprises et les salariés aujourd’hui en activité partielle (dans le meilleur des cas).
TourMaG.com - Etes-vous optimiste pour la suite ?
E.L. : Toujours ! On va y arriver, on va surmonter cette crise, même si c’est la première du genre.
Mais on le fera ensemble, en bonne intelligence. Je pense chaque jour à tous les professionnels qui luttent pour s’en sortir et je sais leur profonde implication et honnêteté.
Emmanuelle LLOP
Avocat à la Cour d'Appel de Paris, experte en droits du tourisme, de l'aérien et du loisir, conseil des professionnels agences, TO, institutions, compagnies et réseaux depuis 30 ans. Fondatrice en 2012 du premier cabinet dédié au secteur, EQUINOXE AVOCATS.
www.equinoxe-avocats.fr
Avocat à la Cour d'Appel de Paris, experte en droits du tourisme, de l'aérien et du loisir, conseil des professionnels agences, TO, institutions, compagnies et réseaux depuis 30 ans. Fondatrice en 2012 du premier cabinet dédié au secteur, EQUINOXE AVOCATS.
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