"Nous ne pouvons pas inciter ou dire aux clients de partir, si derrière ce n'est pas possible" selon Valérie Boned (EDV) - Crédit photo : Depositphotos @ssuaphoto
TourMaG.com - Voici la France à nouveau confiné, plus de sept mois après. Les agences vont de nouveau fermer. Au sein des Entreprises du Voyage, quel est votre état d'esprit ?
Valérie Boned : Notre combativité, dans cette période difficile, est encore plus renforcée.
Que ce soit Jean-Pierre Mas, l'équipe et moi, nous sommes combatifs pour aider les agences et les acteurs du tourisme. Nous ne pouvions pas anticiper cette seconde vague, mais nous savions dès le printemps que le combat serait long.
C'est le cas. Nous avons à la fois une vision à long terme, qu'une vision à court terme. Nous franchissons les étapes les unes après les autres.
L'étape du jour correspond aux annonces du président Macron et savoir ce qu'elles comprennent concernant le tourisme.
Nous avons fait un récapitulatif de toutes les questions qui sont soulevées par l'allocution, mais surtout ce qui ne l'a pas dit par le président de la République.
TourMaG.com - Pourriez-vous développer les interrogations que soulèvent la sortie médiatique et le reconfinement de la France ?
Valérie Boned : Pour résumer, nous ne savons pas comment les clients peuvent revenir ? S'ils peuvent bouger en Europe ? Car il n'a pas dit espace Schengen mais "Europe".
Pour nous, il y a un sujet sur la capacité de mouvement en dehors de la France.
Nous savons qu'il est possible de bouger en Europe, mais nous ne savons pas bien si les clients auront une dérogation pour se rendre aux aéroports. Nous souhaitons avoir des éclaircissements à ce niveau.
Nous faisons remonter toutes les problématiques et nous les communiquerons au gouvernement. Nous partons du principe qu'ils ne sont pas nécessairement contre, mais que pour le moment, ils n'y ont pas pensé.
Nous avons une très bonne relation avec le Secrétaire d'Etat, Jean-Baptiste Lemoyne, auquel nous faisons remonter nos questionnements.
Valérie Boned : Notre combativité, dans cette période difficile, est encore plus renforcée.
Que ce soit Jean-Pierre Mas, l'équipe et moi, nous sommes combatifs pour aider les agences et les acteurs du tourisme. Nous ne pouvions pas anticiper cette seconde vague, mais nous savions dès le printemps que le combat serait long.
C'est le cas. Nous avons à la fois une vision à long terme, qu'une vision à court terme. Nous franchissons les étapes les unes après les autres.
L'étape du jour correspond aux annonces du président Macron et savoir ce qu'elles comprennent concernant le tourisme.
Nous avons fait un récapitulatif de toutes les questions qui sont soulevées par l'allocution, mais surtout ce qui ne l'a pas dit par le président de la République.
TourMaG.com - Pourriez-vous développer les interrogations que soulèvent la sortie médiatique et le reconfinement de la France ?
Valérie Boned : Pour résumer, nous ne savons pas comment les clients peuvent revenir ? S'ils peuvent bouger en Europe ? Car il n'a pas dit espace Schengen mais "Europe".
Pour nous, il y a un sujet sur la capacité de mouvement en dehors de la France.
Nous savons qu'il est possible de bouger en Europe, mais nous ne savons pas bien si les clients auront une dérogation pour se rendre aux aéroports. Nous souhaitons avoir des éclaircissements à ce niveau.
Nous faisons remonter toutes les problématiques et nous les communiquerons au gouvernement. Nous partons du principe qu'ils ne sont pas nécessairement contre, mais que pour le moment, ils n'y ont pas pensé.
Nous avons une très bonne relation avec le Secrétaire d'Etat, Jean-Baptiste Lemoyne, auquel nous faisons remonter nos questionnements.
"Nous ne pouvons pas inciter ou dire aux clients de partir, si derrière ce n'est pas possible"
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TourMaG.com - Vous considérez donc qu'il est toujours possible de voyager en Europe ?
Valérie Boned : C'est une possibilité, en effet.
Nous considérons qu'il est possible de voyager pour le loisir et le reste en Europe. Les DOM-TOM sont-ils compris dans cette possibilité de voyager ?
Dans ce cas, une dérogation est-elle prévue pour se rendre dans ces régions ? J'ai même un autre point, qui est en total antagonisme avec le confinement, mais est-il possible de se rendre en voiture à l'étranger ?
Nous avons vendu des prestations, si les compagnies aériennes opèrent leurs vols, que les aéroports ne sont pas fermés, ce qui n'a pas été annoncés pour le moment, alors les voyages sont faisables.
TourMaG.com - Si le voyage est possible, alors comment cela peut se dérouler ?
Valérie Boned : Dans un premier temps, nous devons permettre aux voyageurs de pouvoir aller dans les gares et les aéroports. Nous n'allons pas annuler les voyages des clients si les aéroports sont ouverts et les compagnies annulent les vols.
Donc nous avons des sujets à traiter et besoin de savoir. Nous souhaitons que cela se passe bien. Nous avons aussi des Français à l'étranger.
Nous n'allons pas les faire revenir d'urgence pour embouteiller les aéroports, alors qu'ils sont sur place et que les prestations peuvent être exécutées.
TourMaG.com - Malgré cette mesure assez radicale, il est des sujets qui sont encore soulevés...
Valérie Boned : Oui, nous avons encore pas mal d'interrogations. Notre combat des prochains jours étant de faire remonter toutes les questions et trancher en connaissance de cause.
Nous ne pouvons pas inciter ou dire aux clients de partir, si derrière ce n'est pas possible.
Après, comme l'ensemble de la profession, nous accusons le coup.
TourMaG.com - Vous allez-vous entretenir avec Jean-Baptiste Lemoyne ? Pour lui faire remonter ces questions.
Valérie Boned : Nous lui avons parlé mercredi 28 octobre 2020.
Les Entreprises du Voyage vont lui faire remonter ces questions par écrit. Puis dans le même temps, il y a un conseiller tourisme à l'Elysée, avec lequel nous sommes en relation.
D'autres ministres, comme Alain Griset, en charge des Petites et Moyennes Entreprises, sont aussi à l'écoute. Nous continuons de discuter autour des aides pour soutenir les TPE-PME. D'ailleurs à ce sujet, le président a ouvert certaines pistes.
Nous attendons d'en savoir plus ce soir, avec l'intervention du Premier ministre, Jean Castex.
Valérie Boned : C'est une possibilité, en effet.
Nous considérons qu'il est possible de voyager pour le loisir et le reste en Europe. Les DOM-TOM sont-ils compris dans cette possibilité de voyager ?
Dans ce cas, une dérogation est-elle prévue pour se rendre dans ces régions ? J'ai même un autre point, qui est en total antagonisme avec le confinement, mais est-il possible de se rendre en voiture à l'étranger ?
Nous avons vendu des prestations, si les compagnies aériennes opèrent leurs vols, que les aéroports ne sont pas fermés, ce qui n'a pas été annoncés pour le moment, alors les voyages sont faisables.
TourMaG.com - Si le voyage est possible, alors comment cela peut se dérouler ?
Valérie Boned : Dans un premier temps, nous devons permettre aux voyageurs de pouvoir aller dans les gares et les aéroports. Nous n'allons pas annuler les voyages des clients si les aéroports sont ouverts et les compagnies annulent les vols.
Donc nous avons des sujets à traiter et besoin de savoir. Nous souhaitons que cela se passe bien. Nous avons aussi des Français à l'étranger.
Nous n'allons pas les faire revenir d'urgence pour embouteiller les aéroports, alors qu'ils sont sur place et que les prestations peuvent être exécutées.
TourMaG.com - Malgré cette mesure assez radicale, il est des sujets qui sont encore soulevés...
Valérie Boned : Oui, nous avons encore pas mal d'interrogations. Notre combat des prochains jours étant de faire remonter toutes les questions et trancher en connaissance de cause.
Nous ne pouvons pas inciter ou dire aux clients de partir, si derrière ce n'est pas possible.
Après, comme l'ensemble de la profession, nous accusons le coup.
TourMaG.com - Vous allez-vous entretenir avec Jean-Baptiste Lemoyne ? Pour lui faire remonter ces questions.
Valérie Boned : Nous lui avons parlé mercredi 28 octobre 2020.
Les Entreprises du Voyage vont lui faire remonter ces questions par écrit. Puis dans le même temps, il y a un conseiller tourisme à l'Elysée, avec lequel nous sommes en relation.
D'autres ministres, comme Alain Griset, en charge des Petites et Moyennes Entreprises, sont aussi à l'écoute. Nous continuons de discuter autour des aides pour soutenir les TPE-PME. D'ailleurs à ce sujet, le président a ouvert certaines pistes.
Nous attendons d'en savoir plus ce soir, avec l'intervention du Premier ministre, Jean Castex.
"nous avons discuté avec le gouvernement pour prolonger la durée de l'ordonnance"
"L'amendement répond à une attente et enlève potentiellement une épine du pied" selon Valérie Boned - Capture écran
TourMaG.com - Le sénateurs menés par Philippe Bas, le représentant de la Manche, ont pris l'opération sauvetage de l'industrie à bras le corps, dès ce jeudi 29 octobre 2020 au matin. Ainsi, les sénateurs ont voté pour une prolongation de l'ordonnance sur les avoirs. Qu'en pensez-vous ?
Valérie Boned : Cela provient après un long travail de lobby auprès des politiques. Le texte répond aussi à un besoin de nos adhérents.
Nous avons écrit à beaucoup de sénateurs et députés, pour les sensibiliser au sujet de l'ordonnance du 26 mars 2020.
Avec ce projet d'amendement, nous nous rendons compte que le travail que nous avons fait paye, car notre secteur est coeur des préoccupations de nos élus.
Nous avons demandé à l'ensemble de nos adhérents d'écrire à leurs élus locaux, sur toutes les problématiques que nous rencontrons.
Je ne dis pas que nous avons fait passer un amendement, ni même rédigé celui-ci, nous avons fait remonter l'urgence et la gravité de la situation, les élus ont tranché.
TourMaG.com - Cette question de la prolongation de l'ordonnance était une urgence, pour les Entreprises du Voyage ?
Valérie Boned : Pour tout vous dire, nous avons discuté avec le gouvernement pour prolonger la durée de l'ordonnance.
L'exécutif nous a répondu par la négative. Nous avons entendu cela, je pèse mes mots, puisque nous sommes le seul pays européen à avoir reçu une telle exemption et aussi longtemps.
Suite à cette fin de non-recevoir, nous n'avons pas essayé par une autre voie de faire bouger les choses, mais nous avons partagé notre désarroi.
Le problème que nous avons est double, puisque l'ordonnance est terminée, mais en plus l'activité ne repart pas. Dans notre esprit nous avions anticipé une reprise de l'activité à l'automne, sauf que ce n'est pas le cas.
Valérie Boned : Cela provient après un long travail de lobby auprès des politiques. Le texte répond aussi à un besoin de nos adhérents.
Nous avons écrit à beaucoup de sénateurs et députés, pour les sensibiliser au sujet de l'ordonnance du 26 mars 2020.
Avec ce projet d'amendement, nous nous rendons compte que le travail que nous avons fait paye, car notre secteur est coeur des préoccupations de nos élus.
Nous avons demandé à l'ensemble de nos adhérents d'écrire à leurs élus locaux, sur toutes les problématiques que nous rencontrons.
Je ne dis pas que nous avons fait passer un amendement, ni même rédigé celui-ci, nous avons fait remonter l'urgence et la gravité de la situation, les élus ont tranché.
TourMaG.com - Cette question de la prolongation de l'ordonnance était une urgence, pour les Entreprises du Voyage ?
Valérie Boned : Pour tout vous dire, nous avons discuté avec le gouvernement pour prolonger la durée de l'ordonnance.
L'exécutif nous a répondu par la négative. Nous avons entendu cela, je pèse mes mots, puisque nous sommes le seul pays européen à avoir reçu une telle exemption et aussi longtemps.
Suite à cette fin de non-recevoir, nous n'avons pas essayé par une autre voie de faire bouger les choses, mais nous avons partagé notre désarroi.
Le problème que nous avons est double, puisque l'ordonnance est terminée, mais en plus l'activité ne repart pas. Dans notre esprit nous avions anticipé une reprise de l'activité à l'automne, sauf que ce n'est pas le cas.
"L'amendement répond à une attente et enlève potentiellement une épine du pied"
TourMaG.com - La reprise a été assez peu dynamique. Le fait de prolonger l'ordonnance répondait-elle à une demande de la part des adhérents ?
Valérie Boned : L'amendement et la prolongation de l'ordonnance représentent une avancée importante pour nous, moins maintenant, car l'activité n'est pas soutenue.
En fait, le problème consiste dans le fait que tous les avoirs émis, ont été convertis en grande partie en départs et que du coup, ils sont potentiellement remis en cause par ce nouveau confinement.
L'amendement répond à une attente et enlève potentiellement une épine du pied à nos adhérents. Après, nous ne savons pas si le gouvernement suivra la position du Sénat, ce n'est pas la même majorité.
Le Sénat est à droite et l'Assemblée nationale en faveur de la République en Marche, donc rien n'est sûr.
TourMaG.com - Lors de votre échange avec Jean-Baptiste Lemoyne, mercredi soir, que vous a-t-il dit ?
Valérie Boned : Nous étions aussi en réunion avec Bruno Lemaire.
Nous lui avons tout de suite fait remonter ces points que je vous ai partagés plus haut.
Jean-Baptiste Lemoyne les a fait remonter immédiatement, en nous stipulant qu'ils avaient bien été pris en compte par le Conseil Interministériel de Crise.
Il nous a dit que cela serait arbitré rapidement.
Valérie Boned : L'amendement et la prolongation de l'ordonnance représentent une avancée importante pour nous, moins maintenant, car l'activité n'est pas soutenue.
En fait, le problème consiste dans le fait que tous les avoirs émis, ont été convertis en grande partie en départs et que du coup, ils sont potentiellement remis en cause par ce nouveau confinement.
L'amendement répond à une attente et enlève potentiellement une épine du pied à nos adhérents. Après, nous ne savons pas si le gouvernement suivra la position du Sénat, ce n'est pas la même majorité.
Le Sénat est à droite et l'Assemblée nationale en faveur de la République en Marche, donc rien n'est sûr.
TourMaG.com - Lors de votre échange avec Jean-Baptiste Lemoyne, mercredi soir, que vous a-t-il dit ?
Valérie Boned : Nous étions aussi en réunion avec Bruno Lemaire.
Nous lui avons tout de suite fait remonter ces points que je vous ai partagés plus haut.
Jean-Baptiste Lemoyne les a fait remonter immédiatement, en nous stipulant qu'ils avaient bien été pris en compte par le Conseil Interministériel de Crise.
Il nous a dit que cela serait arbitré rapidement.