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Écologie : le tourisme spatial aussi dans l'œil du cyclone

la chronique de Michel Messager spécialiste du tourisme spatial


SI le tourisme est pointé du doigt pour son impact sur l'environnement, le tourisme spatial l'est d'autant plus. Les entreprises du secteur en ont pris conscience et ont entrepris des initiatives nettoyer l'espace de ses débris, pour développer des carburants plus propres et des fusées moins polluantes. Voici la chronique de Michel Messager.


Rédigé par le Lundi 14 Novembre 2022

Ecologie : si l’industrie spatiale ne prend pas en compte ces attentes, voire même si elle ne les précède pas, les lois s’imposeront d’elles-mêmes - Depositphotos.com Auteur merrydolla
Ecologie : si l’industrie spatiale ne prend pas en compte ces attentes, voire même si elle ne les précède pas, les lois s’imposeront d’elles-mêmes - Depositphotos.com Auteur merrydolla
Suite à son dernier interview dans TourMaG, « La maison brûle... mais il est encore possible de limiter la propagation... », je ne sais pas si la maison brûle, mais ce dont je suis persuadé, c’est que Jean François Rial, PDG de Voyageurs du Monde a entièrement raison lorsqu’il déclare « notre secteur est dans l'œil du cyclone : il ne peut plus se limiter à des simples déclarations. Il doit agir et vite. »

Et ceci est valable pour de nombreux secteurs dont le Tourisme Spatial.

On peut regretter ou non cette situation, parfois à cause des nombreux excès que l’on peut constater en la matière, mais c’est un fait : nous devons désormais vivre, penser, vendre et produire "plus écologique".

Effectivement, et je reprends une autre phrase de Jean-François Rial : « notre secteur est dans l'œil du cyclone : il ne peut plus se limiter à des simples déclarations. Il doit agir et vite. »

Il en est de même pour le Tourisme Spatial.

Rappelons quelques faits, qui montrent désormais le côté incontournable de la prise en compte ‘’Ecologique’’, dans le développement du Tourisme Spatial.

- L’industrie spatiale et notamment pour ce qui concerne le tourisme, à bien intégrée que la préservation environnementale est une nécessité, voire une obligation. Ceux qui voyageront demain sont ceux de la génération des 18/30 ans, voire même 40 ans, génération plus impliquée dans la protection de leur environnement que dans la conquête spatiale.

Il faut donc les convaincre et répondre à leurs attentes de manière concrète si l’on souhaite en faire de futurs touristes de l’espace.

Si l’industrie spatiale ne prend pas en compte ces attentes, les lois s’imposeront d’elles-mêmes

- Si l’industrie spatiale ne prend pas en compte ces attentes, voire même si elle ne les précède pas, les lois s’imposeront d’elles-mêmes.

L’exemple du contrôle que vient de subir Elon Musk pour son site de lancement Starbase (et je ne parle même pas de sa fusée) situé à Boca Chica est significatif à cet égard.

En effet si Elon Musk souhaite aller de l’avant dans son projet Starship, il devra au travers de 75 mesures, imposées par l’administration de l’aviation civile aux États-Unis (FAA), réduire ses nuisances autour de sa base de lancement.

Parmi ces mesures, citons : réduction de l’éclairage du complexe de lancement afin de minimiser l’impact sur la faune, surveillance continue de la vie sauvage avec le concours d’un biologiste qualifié, meilleure information en amont pour la population afin de l’avertir des chocs sonores pouvant se produire et le retrait d’éventuels débris…

Même si l’on s’appelle Elon Musk, aujourd’hui on ne badine plus avec l’environnement.

- Les entreprises de Tourisme Spatial ont pris conscience de la protection de l’environnement et le font savoir.
Il y a encore quatre ou cinq ans, les entreprises du tourisme spatial se donnaient bonne conscience en soutenant financièrement des organisations pour la protection de l’environnement ou en créant des fondations pour lutter contre le réchauffement climatique comme par exemple pour Blue Origin ‘’The Bezos Earth Fund’’, pour Virgin Galactic ‘’La Carbon War Room’’ ou pour Space X ‘’La Musk Foundation’’.

Mais depuis les années 2018/2019, les entreprises de Tourisme Spatial ont bien compris que cela était insuffisant et que l’on ne pouvait plus se donner bonne conscience en signant des chèques pour telle ou telle ONG … il fallait désormais des actes.

L’industrie spatiale est en train de décroiser ses bras

Elles ont donc accéléré leurs recherches et l’on fait savoir notamment en termes de recherches sur des carburants plus écologiques, sur le nettoyage de l’espace en réduisant le nombre de débris ou sur la conception de nouvelles fusées moins polluantes comme les fusées autophages ou le projet français de la startup française ‘’Gama’’ et sa voile solaire.

Si nous pouvons qu’être d’accord avec la fin de l’article de Jean-François Rial « Même si cette grande manifestation (COP27) n'aura d'autre impact que celui médiatique sur nos vies, l'industrie ne peut plus se contenter de rester les bras croisés », l’industrie spatiale et comme on peut l’observer est déjà en train de décroiser ses bras. Il y va de son avenir !

Pour l’anecdote, il y a 25 ans, avec les moyens de l’époque, j’avais réalisé pour les adhérents de l’APST, un dossier technique intitulé "Tourisme Durable : Utopie ou Réalité ?"

Tout comme pour les débuts du tourisme spatial, on me traitait déjà et au mieux de doux rêveur. L’histoire n’est qu’un éternel recommencement… Si non qu’aujourd’hui ce n’est plus une utopie mais une réalité qui devient "pressante" que ce soit de la part des états, des associations ou de la clientèle.

Ecologiste ou non, nous n’avons plus le choix.

Pour conclure reprenons la phrase de Jean-François Rial qui nous a inspiré cet article : « Ce n'est pas une prophétie de mauvais augure, mais une réalité de plus en plus palpable. »

Dont acte !

Notre Consultant spécialiste en "Tourisme Spatial", Michel Messager vient de sortir après "Le Tourisme Spatial 1954 – 2020", un nouvel ouvrage intitulé : "’Tourisme Spatial et Ecologie".

Aujourd’hui avec le développement des lancements et du tourisme spatial, la pollution de l’espace est un véritable enjeu écologique. Quand on sait que 9 000 tonnes de débris spatiaux tournent au-dessus de nos têtes - et que l’industrie spatiale et son corollaire le tourisme n’en sont qu’au début de l’aventure - il y là de nombreuses questions à se poser.

Retrouvez les bonnes feuilles du livre : Tourisme spatial et écologie

Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.

Après avoir occupé les postes de Secrétaire Général du Tourisme Français, puis de Directeur de Touropa et Directeur du pôle tourisme du Groupe Verney, il rejoint en 1997 l’APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme) en qualité de Secrétaire Général jusqu’à fin 2007, période à laquelle, encore jeune retraité, il décide de réactiver sa société de conseils créée au début des années 90.
Nommé par le Ministre chargé du tourisme en 2005, puis en 2012, il siège au Conseil National du Tourisme en qualité de Président Délégué de la section économie touristique, il est aussi Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme).

Il est l’auteur de deux livres sur le Tourisme Spatial, le premier publié en 2009 à la documentation française et le second sorti en 2021, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" chez Amazon, ainsi que de nombreux articles sur le sujet. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière. Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an.

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