Il ne faut malheureusement pas attendre de miracle de l'Europe, sur la question des frontières, selon Eric Drésin- Crédit photo : Depositphotos @volodymyr.martyn
TourMaG.com - Quelles sont les nouvelles des acteurs du tourisme depuis Bruxelles et le siège de l'ECTAA ?
Eric Drésin : La situation est toujours très compliquée. En somme, ce qu'il se passe en France est un bon résumé de la situation européenne. Il n'y a aucune perspective de sortie à court terme, mais peut-être quelques-unes à moyen terme avec un possible vaccin l'année prochaine.
En ce moment nous sommes seulement dans des hypothèses, il n'y a aucune garantie.
Nous n'avons pas encore le bilan total, mais l'activité économique cet été a été très mauvaise pour les agences de voyages et les tour-opérateurs.
L'industrie du tourisme ne s'en est pas trop mal sortie dans son ensemble, mais à l'intérieur de celle-ci, il y a des secteurs sinistrés.
Le gros problème que nous avons en ce moment, est que les agences vont se présenter à l'automne avec une trésorerie qui n'a pas été renflouée pendant l'été, alors que c'est une saison très calme.
En Italie par exemple, nos collègues de Confturismo font un constat catastrophique. Notre secteur est basé sur la circulation transfrontalière et celle-ci n'a pas pu bien se dérouler.
Ceux qui ont l'habitude de rester dans les marchés domestiques n'ont pas un pouvoir d'achat élevé. Cela ne peut pas compenser l’absence de touristes étrangers.
En résumé, il y a eu moins de personnes à se déplacer et ceux qui l'ont fait, dépensent traditionnellement moins. En fin de compte, le revenu généré est beaucoup moindre.
TourMaG.com - Face à ce constat alarmiste, quels sont les principaux dossiers de l'ECTAA ?
Eric Drésin : Le principal étant la coordination des restrictions de voyages, avec pourquoi pas la mise en place de protocoles uniformes et clairs, pour les tests, les notifications et les quarantaines. Il faut de la clarté, de la visibilité pour les professionnels et les consommateurs.
Nous nous battons là-dessus avec les autres associations européennes.
Ce lundi 28 septembre 2020, le conseil des ministres européens a adopté une recommandation sur ce sujet. Sauf qu'il y a toujours un décalage entre les recommandations, aucune force obligatoire, et la réalité sur le terrain.
L'absence de coordination et de clarté rend la reprise du tourisme totalement incertaine. Notre deuxième principal problème étant la souffrance du secteur du voyage d'affaires.
Il ne repart pas ! Le développement et l'adoption des nouveaux outils de rencontres virtuelles sont des explications, toutefois je pense qu'à l'arrivée il y aura une demande de la part des acteurs pour des rencontres physiques.
Nous ne savons même pas dans quelles mesure et proportion, le voyage d'affaires pourra repartir. Nous sommes vraiment dans une situation, où nous espérons une mince ou faible reprise du tourisme à l'été 2021.
Si vous prenez les voyages culturels qui alimentent au printemps une grande partie de l'Italie, le Portugal et de la Grèce en touristes, l'absence des scolaires va une nouvelle fois peser lourd.
Ces pays ont mis en place des procédures pour sécuriser les séjours tout au long de la chaine, de l’aéroport au musée. Mais la partie n’est pas gagnée.
Nous étudions ces process, notamment dans le domaine du voyage scolaire, comme un benchmarking des stratégies permettant d'améliorer les communications sur les mesures sanitaires des destinations.
Eric Drésin : La situation est toujours très compliquée. En somme, ce qu'il se passe en France est un bon résumé de la situation européenne. Il n'y a aucune perspective de sortie à court terme, mais peut-être quelques-unes à moyen terme avec un possible vaccin l'année prochaine.
En ce moment nous sommes seulement dans des hypothèses, il n'y a aucune garantie.
Nous n'avons pas encore le bilan total, mais l'activité économique cet été a été très mauvaise pour les agences de voyages et les tour-opérateurs.
L'industrie du tourisme ne s'en est pas trop mal sortie dans son ensemble, mais à l'intérieur de celle-ci, il y a des secteurs sinistrés.
Le gros problème que nous avons en ce moment, est que les agences vont se présenter à l'automne avec une trésorerie qui n'a pas été renflouée pendant l'été, alors que c'est une saison très calme.
En Italie par exemple, nos collègues de Confturismo font un constat catastrophique. Notre secteur est basé sur la circulation transfrontalière et celle-ci n'a pas pu bien se dérouler.
Ceux qui ont l'habitude de rester dans les marchés domestiques n'ont pas un pouvoir d'achat élevé. Cela ne peut pas compenser l’absence de touristes étrangers.
En résumé, il y a eu moins de personnes à se déplacer et ceux qui l'ont fait, dépensent traditionnellement moins. En fin de compte, le revenu généré est beaucoup moindre.
TourMaG.com - Face à ce constat alarmiste, quels sont les principaux dossiers de l'ECTAA ?
Eric Drésin : Le principal étant la coordination des restrictions de voyages, avec pourquoi pas la mise en place de protocoles uniformes et clairs, pour les tests, les notifications et les quarantaines. Il faut de la clarté, de la visibilité pour les professionnels et les consommateurs.
Nous nous battons là-dessus avec les autres associations européennes.
Ce lundi 28 septembre 2020, le conseil des ministres européens a adopté une recommandation sur ce sujet. Sauf qu'il y a toujours un décalage entre les recommandations, aucune force obligatoire, et la réalité sur le terrain.
L'absence de coordination et de clarté rend la reprise du tourisme totalement incertaine. Notre deuxième principal problème étant la souffrance du secteur du voyage d'affaires.
Il ne repart pas ! Le développement et l'adoption des nouveaux outils de rencontres virtuelles sont des explications, toutefois je pense qu'à l'arrivée il y aura une demande de la part des acteurs pour des rencontres physiques.
Nous ne savons même pas dans quelles mesure et proportion, le voyage d'affaires pourra repartir. Nous sommes vraiment dans une situation, où nous espérons une mince ou faible reprise du tourisme à l'été 2021.
Si vous prenez les voyages culturels qui alimentent au printemps une grande partie de l'Italie, le Portugal et de la Grèce en touristes, l'absence des scolaires va une nouvelle fois peser lourd.
Ces pays ont mis en place des procédures pour sécuriser les séjours tout au long de la chaine, de l’aéroport au musée. Mais la partie n’est pas gagnée.
Nous étudions ces process, notamment dans le domaine du voyage scolaire, comme un benchmarking des stratégies permettant d'améliorer les communications sur les mesures sanitaires des destinations.
"La question de la coordination des restrictions des voyages ne semble pas être une priorité"
TourMaG.com - Au niveau de l'harmonisation des restrictions de voyages en Europe, le ministre des Affaires étrangères belge a appelé ses homologues à une meilleure coordination. Pensez-vous qu'une harmonisation soit possible ? A l'heure, où les pays se ferment petit à petit, en pleine reprise de l'épidémie.
Eric Drésin : La priorité de chacun étant la santé publique, ce n'est pas à nous de remettre en cause cela.
Il faut de la coordination, mais nous avons peur que ce qu'il s'est passé au printemps se reproduise.
Les ministres prenaient des engagements à Bruxelles et une fois rentrés au pays tout est oublié. Bien souvent le ministre du Tourisme a peu d'impact ou de pouvoir dans un gouvernement, par rapport à celui des finances ou des affaires étrangères.
De plus, il y a aussi une grande différence entre les pays qui vivent du tourisme de ceux qui émettent des touristes. Ces derniers y vont de manière plus lourde sur les restrictions, alors que les autres souhaitent des assouplissements.
Tout le monde comprend l'enjeu, il y a une tentative de dialogue, mais qui n'aboutit pas.
TourMaG.com - Nous ne sommes pas près d'obtenir un consensus européen à ce niveau...
Eric Drésin : Non, ce n'est pas possible. Nous avons interpelé la présidente de la Commission européenne, avec d'autres associations, mais jusqu'à maintenant, elle n'a pas réagi.
La question de la coordination des restrictions des voyages ne semble pas être une priorité. Ce triste constat, me fait penser à ce que m'a dit un collègue anglais la semaine dernière où le secteur est en grosse difficulté.
Pour le gouvernement, le tourisme va connaître deux années difficiles. L'industrie va licencier massivement, des entreprises vont mettre la clé sous la porte, mais le secteur est tellement dynamique, qu'il se relancera tout seul.
Voici le constat outre-Manche. Je pense que c'est aussi l'idée partagée par de nombreux décideurs européens. Le tourisme ne serait donc pas perçu, comme le secteur le plus problématique en termes de reprise économique.
Donc ils sont prêts à accepter une casse sociale et ce n’est pas acceptable. Avec nos collègues nationaux, dont les Entreprises du Voyage qui agissent remarquablement, nous essayons de renverser la tendance.
TourMaG.com - L'interdiction de voyager entre les pays européens pourrait-elle définitivement sauter ?
Eric Drésin : Si la raison est d'ordre sanitaire, le pays pourra toujours s'appuyer sur cet argument pour remettre en cause la libre circulation. Au-delà, c'est le bon sens qui doit prévaloir.
Regardez la Finlande vient de bouger, en autorisant les voyages vers le pays, pour une durée maximum de 3 jours, sous l'impulsion du lobby de l'hôtellerie locale.
Je pense qu'il y aura des réouvertures des assouplissements, mais qui seront plus le fruit du pragmatisme économique, plutôt qu'une stratégie coordonnée par la Commission.
Le problème étant que la force de frappe du secteur est trop faible. Il y a eu des mobilisations en Belgique, en Hongrie, en Finlande, la contestation monte, mais la voix du tourisme est difficilement audible dans un contexte de reprise de la crise sanitaire.
Eric Drésin : La priorité de chacun étant la santé publique, ce n'est pas à nous de remettre en cause cela.
Il faut de la coordination, mais nous avons peur que ce qu'il s'est passé au printemps se reproduise.
Les ministres prenaient des engagements à Bruxelles et une fois rentrés au pays tout est oublié. Bien souvent le ministre du Tourisme a peu d'impact ou de pouvoir dans un gouvernement, par rapport à celui des finances ou des affaires étrangères.
De plus, il y a aussi une grande différence entre les pays qui vivent du tourisme de ceux qui émettent des touristes. Ces derniers y vont de manière plus lourde sur les restrictions, alors que les autres souhaitent des assouplissements.
Tout le monde comprend l'enjeu, il y a une tentative de dialogue, mais qui n'aboutit pas.
TourMaG.com - Nous ne sommes pas près d'obtenir un consensus européen à ce niveau...
Eric Drésin : Non, ce n'est pas possible. Nous avons interpelé la présidente de la Commission européenne, avec d'autres associations, mais jusqu'à maintenant, elle n'a pas réagi.
La question de la coordination des restrictions des voyages ne semble pas être une priorité. Ce triste constat, me fait penser à ce que m'a dit un collègue anglais la semaine dernière où le secteur est en grosse difficulté.
Pour le gouvernement, le tourisme va connaître deux années difficiles. L'industrie va licencier massivement, des entreprises vont mettre la clé sous la porte, mais le secteur est tellement dynamique, qu'il se relancera tout seul.
Voici le constat outre-Manche. Je pense que c'est aussi l'idée partagée par de nombreux décideurs européens. Le tourisme ne serait donc pas perçu, comme le secteur le plus problématique en termes de reprise économique.
Donc ils sont prêts à accepter une casse sociale et ce n’est pas acceptable. Avec nos collègues nationaux, dont les Entreprises du Voyage qui agissent remarquablement, nous essayons de renverser la tendance.
TourMaG.com - L'interdiction de voyager entre les pays européens pourrait-elle définitivement sauter ?
Eric Drésin : Si la raison est d'ordre sanitaire, le pays pourra toujours s'appuyer sur cet argument pour remettre en cause la libre circulation. Au-delà, c'est le bon sens qui doit prévaloir.
Regardez la Finlande vient de bouger, en autorisant les voyages vers le pays, pour une durée maximum de 3 jours, sous l'impulsion du lobby de l'hôtellerie locale.
Je pense qu'il y aura des réouvertures des assouplissements, mais qui seront plus le fruit du pragmatisme économique, plutôt qu'une stratégie coordonnée par la Commission.
Le problème étant que la force de frappe du secteur est trop faible. Il y a eu des mobilisations en Belgique, en Hongrie, en Finlande, la contestation monte, mais la voix du tourisme est difficilement audible dans un contexte de reprise de la crise sanitaire.
"Je ne vois plus vraiment ce qu'il est possible de faire pour aider les acteurs" du tourisme
TourMaG.com - Si je comprends bien, des pays sont prêts à laisser, peut être pas le secteur mourir, mais faire le ménage et survivre par lui même.
Eric Drésin : Il y a une partie des Etats membres, pour laquelle, le tourisme est une industrie suffisamment dynamique qui permet d'attendre les signaux de la reprise.
D'un autre côté, si ce n'est le soutien massif financier, je ne vois plus vraiment ce qu'il est possible de faire pour aider les acteurs. Le tourisme international est quasi à l'arrêt complet et au niveau européen, la situation est et restera aléatoire.
TourMaG.com - Pourtant le 12 octobre, un sommet européen doit se tenir sur le tourisme, sous l'égide de Thierry Breton. Peut-on espérer quelque chose de cet évènement ?
Eric Drésin : C'est un sommet qui est prévu dans la recommandation du 13 mai 2020 et qui prévoyait à l'époque, triste ironie, une grande convention sur le tourisme en présentiel. Elle sera 100% virtuelle, ce qui est dans la logique des choses.
Cette anecdote illustre bien que nous courrons toujours après ce virus. Nous n'avons jamais anticipé que notre économie et façon de travailler seraient complètement différentes sur le moyen terme.
Nous pensions que demain irait mieux, mais ce n'est pas le cas. Pour revenir à ce sommet, il servira à dresser les lignes futures, quelque chose de très général.
Il ne faut pas attendre d'annonces particulières.
TourMaG.com - Le tourisme doit donc s'en sortir par lui-même et ne rien attendre des politiques et de l'Europe. Est-ce bien le cas ?
Eric Drésin : Pas complètement. Nous travaillons sur un deuxième point important, à savoir le plan de relance européen. Il ne faut pas oublier que l'Europe a dégagé 750 milliards d'euros pour relancer toute l'économie.
La Commission a demandé aux Etats membres de fixer des plans et programmes d'actions, répondant au cahier des charges européen.
Les discussions à ce niveau ont débuté. Les Etats-membres ont jusqu’au printemps 2021 pour présenter leur programme. C’est maintenant qu’il faut agir auprès du gouvernement. Le Portugal a quasiment bouclé son programme, il n’y a rien à gagner à attendre.
L'ECTAA ne va pas tendre la main, mais nous allons aider les associations nationales à trouver les bons arguments.
Eric Drésin : Il y a une partie des Etats membres, pour laquelle, le tourisme est une industrie suffisamment dynamique qui permet d'attendre les signaux de la reprise.
D'un autre côté, si ce n'est le soutien massif financier, je ne vois plus vraiment ce qu'il est possible de faire pour aider les acteurs. Le tourisme international est quasi à l'arrêt complet et au niveau européen, la situation est et restera aléatoire.
TourMaG.com - Pourtant le 12 octobre, un sommet européen doit se tenir sur le tourisme, sous l'égide de Thierry Breton. Peut-on espérer quelque chose de cet évènement ?
Eric Drésin : C'est un sommet qui est prévu dans la recommandation du 13 mai 2020 et qui prévoyait à l'époque, triste ironie, une grande convention sur le tourisme en présentiel. Elle sera 100% virtuelle, ce qui est dans la logique des choses.
Cette anecdote illustre bien que nous courrons toujours après ce virus. Nous n'avons jamais anticipé que notre économie et façon de travailler seraient complètement différentes sur le moyen terme.
Nous pensions que demain irait mieux, mais ce n'est pas le cas. Pour revenir à ce sommet, il servira à dresser les lignes futures, quelque chose de très général.
Il ne faut pas attendre d'annonces particulières.
TourMaG.com - Le tourisme doit donc s'en sortir par lui-même et ne rien attendre des politiques et de l'Europe. Est-ce bien le cas ?
Eric Drésin : Pas complètement. Nous travaillons sur un deuxième point important, à savoir le plan de relance européen. Il ne faut pas oublier que l'Europe a dégagé 750 milliards d'euros pour relancer toute l'économie.
La Commission a demandé aux Etats membres de fixer des plans et programmes d'actions, répondant au cahier des charges européen.
Les discussions à ce niveau ont débuté. Les Etats-membres ont jusqu’au printemps 2021 pour présenter leur programme. C’est maintenant qu’il faut agir auprès du gouvernement. Le Portugal a quasiment bouclé son programme, il n’y a rien à gagner à attendre.
L'ECTAA ne va pas tendre la main, mais nous allons aider les associations nationales à trouver les bons arguments.
"Certaines associations nationales de tour-opérateurs ou d'agences de voyages sont en mode survie"
TourMaG.com - Dans ces conditions, 2021 pourrait être encore plus difficile pour les entreprises du tourisme, car elles seront amputées par rapport à cette année des mois de janvier et février, mais aussi de l'hiver précédent en termes de réservations.
Eric Drésin : Oui, nous allons vers une année catastrophique et un futur proche compliqué. A gros traits, partout en Europe, le chiffre d'affaires des tour-opérateurs a baissé de 70 à 80% comparativement à celui de l'année dernière.
Il existe toutefois des disparités selon les spécialités de chacun. Et ce taux est aussi important, car janvier et février ont été des mois normaux.
Nous pensons que 2021 sera une année encore terriblement compliquée. Certaines associations nationales de tour-opérateurs ou d'agences de voyages sont en mode survie.
Surtout qu'au-delà de la problématique financière, s'ajoutent à cela les questions juridiques, autour des tests PCR, les relations contractuelles avec les compagnies aériennes, les remboursements qui n’arrivent pas ou bien au compte-goutte, les avoirs qu’il va falloir transformer en voyage (si c’est possible) ou remboursements etc.
Nous sommes malheureusement le secteur qui subira le plus et sera le dernier à repartir. Plus ça va et plus nous nous enfonçons dans la crise. Pour illustrer cela, le taux de remplissage des hôtels à Bruxelles est de l'ordre de 10% encore à l'heure actuelle.
De son côté IATA sollicite à nouveau les Etats, en demandant des rallonges pour les compagnies aériennes qui sont à genoux. On voit bien que tous les acteurs souffrent et qu’ils ont conscience qu’on est parti sur du long terme.
TourMaG.com - Que faites-vous pour aider vos membres ?
Eric Drésin : Sur le court terme, nous faisons du lobbying concernant les restrictions de voyage. Nous travaillons aussi sur la gestion des risques des agences IATA, car ces conditions sont réévaluées dans les APJC (Agency Program Joint Council). Nous voulons éviter des contraintes trop fortes sur les agences.
A ce niveau, les négociations sont ouvertes dans chacun des pays et elles sont assez dures. Nous estimons qu'il y aura des faillites prochainement dans le ciel européen. IATA considère qu'il faut resserrer la vis sur les agences, alors qu'elle n'arrive pas à faire respecter le risque est plus chez ses adhérents que dans les agences.
Le troisième volet sera le soutien européen pour les agences de voyages, en obtenant des mesures d’aides comme je viens de l’évoquer. Sur le plus long terme, une révision de la directive du voyage à forfait s’impose.
Elle a montré ses limites, dans un contexte de pandémie mondiale. Nous sommes dans les prémisses de ce chantier. La directive prévoyait un rapport d'évaluation pour la fin de l'année. Compte tenu du contexte celui-ci ne sera pas sur le fond, mais technique.
Nous travaillons cependant sur les deux dimensions. La Commission elle-même s'est rendu compte qu'il y avait un fort décalage entre la réalité et le texte de la directive.
TourMaG.com - Vous fêtez vos 1 an en tant que secrétaire général de l'ECTAA, succédant à Michel de Blust. Quel bilan faites-vous de cette année ?
Eric Drésin : : Les journées sont chargées, comme pour tout le monde dans ce contexte. Mais je peux m’appuyer sur une équipe solide et des membres mobilisés. Et de temps en temps, Michel (de Blust ndlr) partage sa sage vision du secteur, quand je le sollicite.
En outre cette pandémie mondiale a permis de créer une coopération entre les organisations du secteur et de générer un dialogue de qualité.
Il me semble que je suis arrivé à la fin d'un cycle, après une décennie de croissance à deux chiffres. Il y avait déjà avant la crise des questionnements sur ce qu'était le tourisme et ce que devait être son futur.
Le secteur va souffrir durablement et terriblement. Mais il va aussi pouvoir se remettre en question sur plein d'aspects. Malgré tout, il a la capacité pour rebondir car les Européens sont en demande de voyages et d'évasion.
Eric Drésin : Oui, nous allons vers une année catastrophique et un futur proche compliqué. A gros traits, partout en Europe, le chiffre d'affaires des tour-opérateurs a baissé de 70 à 80% comparativement à celui de l'année dernière.
Il existe toutefois des disparités selon les spécialités de chacun. Et ce taux est aussi important, car janvier et février ont été des mois normaux.
Nous pensons que 2021 sera une année encore terriblement compliquée. Certaines associations nationales de tour-opérateurs ou d'agences de voyages sont en mode survie.
Surtout qu'au-delà de la problématique financière, s'ajoutent à cela les questions juridiques, autour des tests PCR, les relations contractuelles avec les compagnies aériennes, les remboursements qui n’arrivent pas ou bien au compte-goutte, les avoirs qu’il va falloir transformer en voyage (si c’est possible) ou remboursements etc.
Nous sommes malheureusement le secteur qui subira le plus et sera le dernier à repartir. Plus ça va et plus nous nous enfonçons dans la crise. Pour illustrer cela, le taux de remplissage des hôtels à Bruxelles est de l'ordre de 10% encore à l'heure actuelle.
De son côté IATA sollicite à nouveau les Etats, en demandant des rallonges pour les compagnies aériennes qui sont à genoux. On voit bien que tous les acteurs souffrent et qu’ils ont conscience qu’on est parti sur du long terme.
TourMaG.com - Que faites-vous pour aider vos membres ?
Eric Drésin : Sur le court terme, nous faisons du lobbying concernant les restrictions de voyage. Nous travaillons aussi sur la gestion des risques des agences IATA, car ces conditions sont réévaluées dans les APJC (Agency Program Joint Council). Nous voulons éviter des contraintes trop fortes sur les agences.
A ce niveau, les négociations sont ouvertes dans chacun des pays et elles sont assez dures. Nous estimons qu'il y aura des faillites prochainement dans le ciel européen. IATA considère qu'il faut resserrer la vis sur les agences, alors qu'elle n'arrive pas à faire respecter le risque est plus chez ses adhérents que dans les agences.
Le troisième volet sera le soutien européen pour les agences de voyages, en obtenant des mesures d’aides comme je viens de l’évoquer. Sur le plus long terme, une révision de la directive du voyage à forfait s’impose.
Elle a montré ses limites, dans un contexte de pandémie mondiale. Nous sommes dans les prémisses de ce chantier. La directive prévoyait un rapport d'évaluation pour la fin de l'année. Compte tenu du contexte celui-ci ne sera pas sur le fond, mais technique.
Nous travaillons cependant sur les deux dimensions. La Commission elle-même s'est rendu compte qu'il y avait un fort décalage entre la réalité et le texte de la directive.
TourMaG.com - Vous fêtez vos 1 an en tant que secrétaire général de l'ECTAA, succédant à Michel de Blust. Quel bilan faites-vous de cette année ?
Eric Drésin : : Les journées sont chargées, comme pour tout le monde dans ce contexte. Mais je peux m’appuyer sur une équipe solide et des membres mobilisés. Et de temps en temps, Michel (de Blust ndlr) partage sa sage vision du secteur, quand je le sollicite.
En outre cette pandémie mondiale a permis de créer une coopération entre les organisations du secteur et de générer un dialogue de qualité.
Il me semble que je suis arrivé à la fin d'un cycle, après une décennie de croissance à deux chiffres. Il y avait déjà avant la crise des questionnements sur ce qu'était le tourisme et ce que devait être son futur.
Le secteur va souffrir durablement et terriblement. Mais il va aussi pouvoir se remettre en question sur plein d'aspects. Malgré tout, il a la capacité pour rebondir car les Européens sont en demande de voyages et d'évasion.