Est-ce la fin des voyages touristiques internationaux ?

La première évidence de cette étude pilotée par TLN est que la pandémie de Covid-19 a laissé des traces dont la profondeur et la permanence méritent d’être suivies avec attention, continent par continent, pays par pays, génération par génération.

C’est l’immense tâche à laquelle elle s’est attelée, promettant un suivi trimestriel des indicateurs grâce au panel constitué par AudienceNet.

La seconde évidence, plutôt rassurante, est que l’envie de voyager n’a pas disparu et que « l’appétit pour les expériences que procurent les voyages est toujours aigu ». Mais il est contrarié par des obstacles opportunistes et atténué par des prises de conscience plus fortes sur l’impact du voyage longue distance.

Pour pousser plus loin le détail de l’analyse, TLN a identifié quatre thèmes majeurs qui transposent les modifications majeures des comportements toutes nationalités et toutes générations confondues.

Le désir d’expérience reste fort, exacerbé par les frustrations du confinement et des restrictions de voyage.

S’y ajoute une envie de partager ces expériences en famille ou entre amis après avoir été séparés pendant de longs mois. On retrouve globalement une recherche de détente, de culture et d’émotion unique.

Mais si l’envie est là, la concrétisation est plus modeste : 13% du panel ont prévu un voyage hors des frontières, 24% prévoient déjà de rester dans leur pays. Les autres sont incertains même si près de la moitié se considère comme des voyageurs potentiels.

En replongeant dans les études pré-Covid, l’envie de voyager était à peu près similaire selon les trois grandes générations concernées : X, Millennials (Y) et Baby-boomers. Un écart se creuse en 2022 entre les adultes en pleine activité (X) et leurs enfants (Y) et leurs parents (BB) qui expriment (presque) le même niveau d’intention de départ à l’étranger qu’en 2019.

La génération X est plus casanière.

Mais les plus déterminés s’en accommodent. De fait, même si les restrictions au voyage se réduisent progressivement, les sursauts de contamination créent un état d’incertitude sur les mesures en vigueur et sur la nature des formalités à remplir. Partir à l’étranger se révèle encore comme un parcours du combattant semé d’obstacles.

Cela n’empêche pas les plus résolus à surmonter ces obstacles, mais les indicateurs montrent que les achats de billets, les réservations d’hôtels ou de voitures de location sont en retrait de plusieurs points en 2022 sur 2019.

Le contexte inflationniste des coûts de transport pèse lourdement sur la concrétisation de l’achat de billet. 28% des personnes interrogées indiquent que le prix est déterminant et que si l’envie se concrétise, elle peut se traduire par le choix d’options plus économiques.

Les low-costs ont le vent en poupe en 2022 et certainement encore en 2023.

Lire aussi : Les Allemands retrouvent le chemin des voyages internationaux

La baisse des voyages internationaux a été particulièrement sensible en Europe. Le pourcentage d’Européens ayant réservé un voyage hors de leurs frontières est passé de 31% en 2019 à 17% en 2022.

Parallèlement, l’envie semble y être plus forte que sur d’autres continents avec près d’un quart des Européens qui envisagent de repartir à l’étranger. Ils sont encore 26% à annoncer qu’ils resteront à domicile.

Le regard sur quatre des principaux pays émetteurs et récepteurs montre à quel point chaque nationalité privilégie son propre territoire avec des degrés variables.

L’analyse chiffrée de TLN s’accompagne de verbatim des voyageurs interrogés qui complètent le paysage actuel des intentions de voyage. Il en ressort notamment une demande de flexibilité de la part des prestataires, des informations précises sur l’évolution des situations, une réduction du stress en simplifiant les procédures…

Le tableau ci-dessus donne des indications sur le comportement des Français par rapport aux voyages avec une appréciation du potentiel de déplacements à court terme et la propension par genre et par génération à sortir des frontières.

Une indication qui peut être utile pour formuler les messages.

L'étude complète est à consulter en pièce jointe

Lire aussi : Voyages : est-ce déjà la fin de l’embellie ?