Pour Guillaume Linton (Asia) présent au Sri Lanka, les conséquences sur le tourisme sont encore minimes - Crédit photo : GL
Deux ans après le début de la pandémie, les conséquences commencent à être lourdes, pour certains pays, dont le Sri Lanka.
L'île connait un début d'année complexe, en raison d'une importante crise économique se doublant d'une grogne sociale.
Fortement dépendant du tourisme, l'industrie contribuant à hauteur de 11% du PIB, le Sri Lanka a surtout vu ses rentrées de devises étrangères se tarir.
Comme le rapporte le ministère français de l'Economie et des Finances, la nation est au bord de la faillite.
"L’indisponibilité des devises caractérise le début de l’année 2022, marquée par l’augmentation des pénuries, alors que plane le risque de défaut (de l'Etat). En mars 2022, Sri Lanka a décidé d'engager des discussions avec le FMI."
A cela vous ajoutez un contexte géopolitique peu propice à une reprise soutenue du tourisme, le gouvernement local craint même une baisse de fréquentation (la Russie représentant 16,1% de l'activité et l’Ukraine 7,4%).
Face au manque de devises, les pénuries de produits importés commencent à se faire ressentir, comme le gaz, le fuel et l’essence, ainsi que certains produits alimentaires de base. La menace d'une famine à grande échelle planerait même au-dessus du pays.
Alors que différentes manifestations parfois imposantes ont lieu dans plusieurs villes, l'Etat d'urgence a été décrété le 1er avril 2022. Le Quai d'Orsay recommande à ce propos aux ressortissants français d’être prudents dans ses déplacements, de se tenir à l’écart de tout rassemblement.
Actuellement présent sur place, Guillaume Linton le PDG d'Asia, nous livre ses impressions.
L'île connait un début d'année complexe, en raison d'une importante crise économique se doublant d'une grogne sociale.
Fortement dépendant du tourisme, l'industrie contribuant à hauteur de 11% du PIB, le Sri Lanka a surtout vu ses rentrées de devises étrangères se tarir.
Comme le rapporte le ministère français de l'Economie et des Finances, la nation est au bord de la faillite.
"L’indisponibilité des devises caractérise le début de l’année 2022, marquée par l’augmentation des pénuries, alors que plane le risque de défaut (de l'Etat). En mars 2022, Sri Lanka a décidé d'engager des discussions avec le FMI."
A cela vous ajoutez un contexte géopolitique peu propice à une reprise soutenue du tourisme, le gouvernement local craint même une baisse de fréquentation (la Russie représentant 16,1% de l'activité et l’Ukraine 7,4%).
Face au manque de devises, les pénuries de produits importés commencent à se faire ressentir, comme le gaz, le fuel et l’essence, ainsi que certains produits alimentaires de base. La menace d'une famine à grande échelle planerait même au-dessus du pays.
Alors que différentes manifestations parfois imposantes ont lieu dans plusieurs villes, l'Etat d'urgence a été décrété le 1er avril 2022. Le Quai d'Orsay recommande à ce propos aux ressortissants français d’être prudents dans ses déplacements, de se tenir à l’écart de tout rassemblement.
Actuellement présent sur place, Guillaume Linton le PDG d'Asia, nous livre ses impressions.
Voyage Sri Lanka : "Aucune tension visible"
"Il est important de ne pas se contenter d'exposer seulement les aspects économiques de la crise, relayée par les médias nationaux, sans préciser que le pays fait tout pour préserver son attractivité touristique," recadre le patron du tour-opérateur.
Actuellement situé en bonne place dans les meilleures ventes d'Asia, le Sri Lanka est traditionnement une destination importante pour le TO.
Présent sur place pour un voyage professionnel, Guillaume Linton a pu échanger avec les autorités locales et le directeur général d'Interface. Concernant les entrées, rien ne change pour le moment.
Dans ce contexte social tendu, la situation peut assez vite évoluer.
"Les formalités d'accès sont simplifiées. Il y a très peu de perte de temps à l'arrivée à la descente de l'avion, le trafic est actuellement très fluide sur l'île.
Les hôtels et resorts internationaux très bien entretenus. Les Européens sont assez peu nombreux sur les sites naturels et culturels, habituellement ultra fréquentés par les touristes asiatiques et russes."
Le Raid Amazones qui se tenait autour du Rocher du Lion du 27 mars au 6 avril s'est parfaitement déroulé, avec même une soirée de clôture loin des problématiques de la population locale.
Après s'être rendu à Colombo, le PDG d'Asia tient toujours le même discours rassurant.
"Aucune tension visible dans la ville, les lieux de manifestation sont localisés sur des artères fermées à la circulation. Et hormis les queues de véhicules devant les stations-service, aucun indice apparent de la crise actuelle en dehors de Colombo," résume-t-il.
Après quelques jours à visiter la destination, ses lieux emblématiques, mais aussi à échanger avec les acteurs locaux, dont les hôteliers et les équipes du réceptif, Guillaume Linton dresse un bilan plutôt positif.
Le patron du tour-opérateur ne minimise pas les problèmes économiques et les difficultés que vivent les Sri lankais, mais se met à la place d'un voyageur européen.
Actuellement situé en bonne place dans les meilleures ventes d'Asia, le Sri Lanka est traditionnement une destination importante pour le TO.
Présent sur place pour un voyage professionnel, Guillaume Linton a pu échanger avec les autorités locales et le directeur général d'Interface. Concernant les entrées, rien ne change pour le moment.
Dans ce contexte social tendu, la situation peut assez vite évoluer.
"Les formalités d'accès sont simplifiées. Il y a très peu de perte de temps à l'arrivée à la descente de l'avion, le trafic est actuellement très fluide sur l'île.
Les hôtels et resorts internationaux très bien entretenus. Les Européens sont assez peu nombreux sur les sites naturels et culturels, habituellement ultra fréquentés par les touristes asiatiques et russes."
Le Raid Amazones qui se tenait autour du Rocher du Lion du 27 mars au 6 avril s'est parfaitement déroulé, avec même une soirée de clôture loin des problématiques de la population locale.
Après s'être rendu à Colombo, le PDG d'Asia tient toujours le même discours rassurant.
"Aucune tension visible dans la ville, les lieux de manifestation sont localisés sur des artères fermées à la circulation. Et hormis les queues de véhicules devant les stations-service, aucun indice apparent de la crise actuelle en dehors de Colombo," résume-t-il.
Après quelques jours à visiter la destination, ses lieux emblématiques, mais aussi à échanger avec les acteurs locaux, dont les hôteliers et les équipes du réceptif, Guillaume Linton dresse un bilan plutôt positif.
Le patron du tour-opérateur ne minimise pas les problèmes économiques et les difficultés que vivent les Sri lankais, mais se met à la place d'un voyageur européen.
Sri Lanka : "les véhicules transportant des touristes sont prioritaires"
Alors que les locaux font face à une pénurie d'essence, quelles sont les conséquences pour l'industrie touristique ?
"Les réceptifs connaissent les stations les moins encombrées.
En cas de forte affluence, les véhicules transportant des touristes sont prioritaires dans les stations-service et n'attendent quasiment pas. Nous l'avons expérimenté à Habbarana, en plein cœur du Triangle culturel."
Les coupures de courant ne sont que peu perceptibles pour le moment dans les hôtels et resorts, surtout ceux luxueux. Les établissements sont tous équipés de générateurs ou groupes électrogènes.
"Les interruptions ne durent donc qu'entre 1 et 2 min. Elles ne sont pas si fréquentes.
Elles ne sont gênantes que quelques instants en soirée au moment du retour à l'hôtel, puisque le soleil se lève vers 6h et se couche vers 18h30 en ce moment, c'est donc plutôt le soir que ça saute," témoigne le PDG d'Asia.
Un couvre-feu avait été instauré par le gouvernement pour contenir les manifestations, du samedi 2 avril 2022 18h au lundi 4 avril 2022 à 6h.
"Les véhicules transportant des touristes étaient les seuls autorisés à circuler. Ce couvre-feu était une réponse du gouvernement suite à un appel à manifester dans toutes les grandes villes du pays.
Vu les derniers rebondissements politiques, peu probables que ces appels se renouvellent de suite."
Le patron d'Asia entend aussi rassurer les voyageurs sur les pénuries alimentaires dans les hôtels. Le président du parlement s'est pourtant alarmé d'un risque de famine pour le pays.
"Les réceptifs connaissent les stations les moins encombrées.
En cas de forte affluence, les véhicules transportant des touristes sont prioritaires dans les stations-service et n'attendent quasiment pas. Nous l'avons expérimenté à Habbarana, en plein cœur du Triangle culturel."
Les coupures de courant ne sont que peu perceptibles pour le moment dans les hôtels et resorts, surtout ceux luxueux. Les établissements sont tous équipés de générateurs ou groupes électrogènes.
"Les interruptions ne durent donc qu'entre 1 et 2 min. Elles ne sont pas si fréquentes.
Elles ne sont gênantes que quelques instants en soirée au moment du retour à l'hôtel, puisque le soleil se lève vers 6h et se couche vers 18h30 en ce moment, c'est donc plutôt le soir que ça saute," témoigne le PDG d'Asia.
Un couvre-feu avait été instauré par le gouvernement pour contenir les manifestations, du samedi 2 avril 2022 18h au lundi 4 avril 2022 à 6h.
"Les véhicules transportant des touristes étaient les seuls autorisés à circuler. Ce couvre-feu était une réponse du gouvernement suite à un appel à manifester dans toutes les grandes villes du pays.
Vu les derniers rebondissements politiques, peu probables que ces appels se renouvellent de suite."
Le patron d'Asia entend aussi rassurer les voyageurs sur les pénuries alimentaires dans les hôtels. Le président du parlement s'est pourtant alarmé d'un risque de famine pour le pays.
Sri Lanka : "rien ne justifie d'annuler un voyage"
"A ce stade, nous n'avons noté aucune incidence sur la variété et quantité servies aux buffets et repas dans les hôtels et restaurants de notre voyage.
Nous avons même été très agréablement surpris."
Pour le patron du TO, rien ne justifie d'annuler un voyage au Sri Lanka.
Le pays serait même plus accueillant que jamais, avec des initiatives très appréciables du gouvernement dans le contexte actuel pour permettre aux voyageurs de profiter pleinement de leur séjour sur l'île.
Pour l'heure aucun hôtel ne serait fermé et il ne serait même pas question de procéder de la sorte, tant l'économie a besoin du tourisme pour rééquilibrer sa balance commerciale et soutenir la roupie srilankaise.
"Les récentes annonces concernant la demande d'aides auprès FMI et le prêt du gouvernement indien, assorties de conditions claires de respect d'un processus démocratique en cas d'élections anticipées, devraient également être de nature à intensifier la pression sur le président sri lankais et à calmer la population," analyse Guillaume Linton.
L'homme au pouvoir est largement décrié sur place, non seulement pour sa gestion de la crise, mais aussi après le coup d'Etat d'un de ses frères pour prendre le pouvoir en 2015.
Si pour l'heure le Sri Lanka paraît garder un certain calme, il faut espérer qu'une solution soit vite trouvée, alors que les discussions avec le FMI pourraient s'éterniser jusqu'à la fin de l'année.
En attendant, le tourisme (et le touriste) poursuit son activité.
"Le taux de change est favorable pour nous.
Les tensions économiques et politiques qui chahutent actuellement le pays n'ont à ce jour aucune incidence notable sur l'activité touristique du pays," conclut-il.
Nous avons même été très agréablement surpris."
Pour le patron du TO, rien ne justifie d'annuler un voyage au Sri Lanka.
Le pays serait même plus accueillant que jamais, avec des initiatives très appréciables du gouvernement dans le contexte actuel pour permettre aux voyageurs de profiter pleinement de leur séjour sur l'île.
Pour l'heure aucun hôtel ne serait fermé et il ne serait même pas question de procéder de la sorte, tant l'économie a besoin du tourisme pour rééquilibrer sa balance commerciale et soutenir la roupie srilankaise.
"Les récentes annonces concernant la demande d'aides auprès FMI et le prêt du gouvernement indien, assorties de conditions claires de respect d'un processus démocratique en cas d'élections anticipées, devraient également être de nature à intensifier la pression sur le président sri lankais et à calmer la population," analyse Guillaume Linton.
L'homme au pouvoir est largement décrié sur place, non seulement pour sa gestion de la crise, mais aussi après le coup d'Etat d'un de ses frères pour prendre le pouvoir en 2015.
Si pour l'heure le Sri Lanka paraît garder un certain calme, il faut espérer qu'une solution soit vite trouvée, alors que les discussions avec le FMI pourraient s'éterniser jusqu'à la fin de l'année.
En attendant, le tourisme (et le touriste) poursuit son activité.
"Le taux de change est favorable pour nous.
Les tensions économiques et politiques qui chahutent actuellement le pays n'ont à ce jour aucune incidence notable sur l'activité touristique du pays," conclut-il.
"Le meilleur moyen d’aider le Sri Lanka c’est d’y voyager" Pablo Chevalier (Shanti Travel)
Autre son de cloche, celui de Pablo Chevalier, directeur général de Shanti Travel, basé à Colombo.
"Le meilleur moyen d’aider le Sri Lanka c’est d’y voyager et sur place les voyages se passent bien.
J’habite au Sri Lanka depuis 5 ans, et Shanti Travel y a un bureau en tant qu’agence réceptive depuis la fin de la guerre en 2010, la situation sur place résulte d’abord d’un manque de devise liée à la baisse du tourisme. Faire peur aux voyageurs c’est aggravé la crise !
Sur place, nous vivons normalement, il y a eu en effet des manifestations contre le gouvernement, cela arrive régulièrement. Puis il y a la démission du gouvernement, et une formation de coalition est en cours.
Le pays est complètement dépendant du tourisme et de l’argent envoyé par la diaspora Sri Lankaise. Avec la pandémie, ces deux flux se sont arrêtés pendant 2 ans.
Contrairement à son voisin indien qui a un marché intérieur conséquent, le marché sri lankais est petit, avec 20 millions d’habitant. Il y a beaucoup d’import, et finalement peu d’export à part un peu de textile, quelques pierres.
Le côté « plateforme logistique » de l’Asie du Sud est existant, mais les ports sont désormais contrôlés par les chinois. Une des difficultés pour le pays actuellement c’est qu’il a déjà vendu ses ports, ses autoroutes à des consortiums chinois. Etrangement les taxes ont baissé pour aider la population, mais le budget est du coup déséquilibré.
Comme en Europe, le pétrol a augmenté, mais sans devises il est complexe pour le Sri Lanka d’en acheter.
Un autre problème conjoncturel est que les pluies ont été faibles, et donc les barrages hydroélectriques tournent peu, il faut donc acheter du diesel pour faire tourner les générateurs.
Sur place, concrètement l’inflation est forte. Pour vous partager un exemple concret, la bière était à 215 roupies en décembre, à 230 il y a 15 jours et à 250 cette semaine. Du côté de Shanti Travel, sur le bureau de Colombo, on a du augmenter les salaires de 20% ce mois-ci pour que nos employés sur place puisse tenir.
Le pays coule, mais alors comment l’aider ?
A l’échelle individuelle, le seul moyen de l’aider est de venir en voyage au Sri Lanka. Cela permet de découvrir un pays incroyable avec une diversité de monuments, de paysages, de nourriture & d’ambiance.
Ne pas y aller c’est la double peine pour les habitants localement. Donc voyagez au Sri Lanka et en plus il y a 2 vols directs de Paris !
"Le meilleur moyen d’aider le Sri Lanka c’est d’y voyager et sur place les voyages se passent bien.
J’habite au Sri Lanka depuis 5 ans, et Shanti Travel y a un bureau en tant qu’agence réceptive depuis la fin de la guerre en 2010, la situation sur place résulte d’abord d’un manque de devise liée à la baisse du tourisme. Faire peur aux voyageurs c’est aggravé la crise !
Sur place, nous vivons normalement, il y a eu en effet des manifestations contre le gouvernement, cela arrive régulièrement. Puis il y a la démission du gouvernement, et une formation de coalition est en cours.
Le pays est complètement dépendant du tourisme et de l’argent envoyé par la diaspora Sri Lankaise. Avec la pandémie, ces deux flux se sont arrêtés pendant 2 ans.
Contrairement à son voisin indien qui a un marché intérieur conséquent, le marché sri lankais est petit, avec 20 millions d’habitant. Il y a beaucoup d’import, et finalement peu d’export à part un peu de textile, quelques pierres.
Le côté « plateforme logistique » de l’Asie du Sud est existant, mais les ports sont désormais contrôlés par les chinois. Une des difficultés pour le pays actuellement c’est qu’il a déjà vendu ses ports, ses autoroutes à des consortiums chinois. Etrangement les taxes ont baissé pour aider la population, mais le budget est du coup déséquilibré.
Comme en Europe, le pétrol a augmenté, mais sans devises il est complexe pour le Sri Lanka d’en acheter.
Un autre problème conjoncturel est que les pluies ont été faibles, et donc les barrages hydroélectriques tournent peu, il faut donc acheter du diesel pour faire tourner les générateurs.
Sur place, concrètement l’inflation est forte. Pour vous partager un exemple concret, la bière était à 215 roupies en décembre, à 230 il y a 15 jours et à 250 cette semaine. Du côté de Shanti Travel, sur le bureau de Colombo, on a du augmenter les salaires de 20% ce mois-ci pour que nos employés sur place puisse tenir.
Le pays coule, mais alors comment l’aider ?
A l’échelle individuelle, le seul moyen de l’aider est de venir en voyage au Sri Lanka. Cela permet de découvrir un pays incroyable avec une diversité de monuments, de paysages, de nourriture & d’ambiance.
Ne pas y aller c’est la double peine pour les habitants localement. Donc voyagez au Sri Lanka et en plus il y a 2 vols directs de Paris !
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