Eté 2014 : les Français sont partis "moins loin, moins cher, moins longtemps"

L’activité des agences de voyages françaises a fortement chuté pendant l’été 2014.

C’est le principal enseignement du Baromètre SNAV/Atout France, présenté jeudi 25 septembre 2014 aux professionnels et à la presse dans le cadre de l’IFTM Top Résa. Il portait sur la période entre début mai et fin août 2014.

"L’été 2014 ne marquera pas les esprits. Nous n’avons pas fait la saison", résume Richard Soubielle, Président de la Commission Etudes et Statistiques au SNAV.

Concrètement, le Baromètre annonce, pour la période de mai à août 2014, une diminution générale de 9,6 % en nombre de passagers et de 4,8 % en volume d’affaires (VA) pour les départs.

Elle est de 17,3 % en nombre de passagers et de 15,8 % en VA pour la France. Sur le moyen-courrier, le repli est de 3,9 % en passagers et 1,5 % en VA. Il atteint 9,8 % en passagers et 1 % en VA pour le long-courrier.

Pour juillet et août 2014, globalement, les départs sont en recul de 9,3 % en passagers et de 4,9 % en VA. Pour la France, la baisse se situe à 18,8 % en passagers et 16 % en VA. Elle se limite à 2,1 % en passagers et 0,8 % en VA sur le moyen-courrier et elle monte à 9,5 % en passagers et 3,1 % en VA au niveau du long-courrier

En France, les longs séjours ont reculé au profit de vacances de durée moyenne. Une tendance constatée depuis plusieurs années mais qui s’est renforcée cet été avec les effets de la crise.

"Les destinations de France métropolitaine sont plus sensibles pour les petits budgets qui sont les plus touchés", explique Christian Delom, Directeur de la stratégie et des Nouvelles technologies d’Atout France.

Selon lui, les mauvaises conditions météorologiques ont, elles aussi, impacté négativement les départs en France métropolitaine.

Au niveau du moyen-courrier, si des destinations comme l’Espagne, la Grèce, la Tunisie et la Grande-Bretagne ont réalisé un relativement bel été dans les points de vente français, d’autres comme l’Italie, la Turquie, le Maroc, le Portugal sont en net repli.

Les pays européens enregistrent de bonnes performances. Ils profitent d’un effet de report lié à la défection des destinations d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Dans ce contexte, une destination se distingue particulièrement : l’Allemagne. Elle fait son retour dans le Top 10 des destinations pour les départs pendant l’été 2014. Le pays "est devenu un concurrent important", assure Richard Soubielle.

Globalement, "les Français partent moins loin, moins cher et moins longtemps", poursuit le Directeur des Etudes et des Statistiques du SNAV.

Une tendance qui s’illustre clairement sur le long-courrier où le Baromètre fait état d’une baisse généralisée des départs pour l’été 2014.

Entamée dès mai, elle s’est même accélérée en juillet et août 2014. C’est évidemment la conséquence de la crise économique. Mais pas seulement. "Tous les 4 ans, avec la Coupe du Monde de football, nous enregistrons un recul des départs", précise Christian Mantei, Directeur général d’Atout France.

Par ailleurs, en 2014, le calendrier scolaire a, lui aussi, été la cause d’effets négatifs pour les agences de voyages en amputant juillet d’une semaine de vacances. Le Ramadan qui tombait cette année en plein été a certainement conduit également certains Français à éviter les destinations qu’il concerne.

Globalement, les hauts revenus qui sont en général les principaux clients de ces destinations long-courriers, "n’étaient pas au rendez-vous", constate Richard Soubielle.

En tout cas, ils sont moins passés par les circuits traditionnels de la distribution touristique pour partir cet été. Car le secteur évolue et le modèle historique perd du terrain face aux nouvelles tendances.

"Ou sont ceux qui ne passent plus par les agences de voyages ? ", s’interroge Richard Soubielle. Pour la saison, les auteurs du Baromètre prennent "l’engagement de les intégrer aux statistiques".

L’outil devrait donc évoluer et offrir des nouveautés dans ses prochaines éditions.

Pour août 2014, le Baromètre SNAV/Atout France fait état d’une baisse de 7% en nombre de passagers et de 7,1 % en volume d’affaires pour les réservations globales.

Elles perdent 9,4 % en passagers et 18,2 % en VA sur la France. En moyen-courrier, elles reculent de 4,9 % en passagers et 2,3 % en VA et de 8,2 % en passagers et 5,7 % en VA sur le long-courrier.

Au niveau de départs, la diminution globale est de 8,7 % en passagers et 2,9 % en VA.

La France est en net repli avec -17,5 % en passagers et -15,3 % en VA. Chute plus limitée sur le moyen-courrier avec -2,1 % en passagers et une hausse de 1,8 % en VA. En revanche, elle est plus marquée pour le long-courrier avec -9,7% en passagers et -1,1 % en VA.