Le petit et moyen producteur sera-t'il le maillon faible ou... le chaînon manquant de l'industrie touristique ?
Mince alors ! Moi qui pensais que les agents de voyages avaient fait une croix définitive sur leurs fournisseurs...
Mais alors, si ce n'est pas le cas, force est de constater que l'on marche sur la tête !
Car, il est incontestable que les agents de voyages ont une part de responsabilité dans la disparition des petits et moyens producteurs.
Qu'on le veuille ou non, chaque fois qu'un distributeur fait le métier d'un producteur, il contribue un peu plus à sa déconfiture.
Les agents de voyages seraient-ils donc les premières victimes d'un système qu'ils ont, eux mêmes, contribué à mettre en place ?
Ce serait un peu simpliste comme raisonnement, car cela reviendrait à oublier que, depuis des années, les producteurs ne se sont pas gênés pour faire le métier des distributeurs.
Cela a commencé avec les ristournes et rabais consentis aux CE et autres collectivités. Puis, estimant, pour certains, qu'ils n'étaient pas pas suffisamment bien vendus ils ont ouvert leurs propres points de vente.
Ensuite, l'arrivée d'Internet a débridé les mœurs. Même les producteurs les plus prudents n'ont pas hésité à ouvrir leur boutique en ligne au nom du sacro-saint principe du multicanal.
Mais alors, si ce n'est pas le cas, force est de constater que l'on marche sur la tête !
Car, il est incontestable que les agents de voyages ont une part de responsabilité dans la disparition des petits et moyens producteurs.
Qu'on le veuille ou non, chaque fois qu'un distributeur fait le métier d'un producteur, il contribue un peu plus à sa déconfiture.
Les agents de voyages seraient-ils donc les premières victimes d'un système qu'ils ont, eux mêmes, contribué à mettre en place ?
Ce serait un peu simpliste comme raisonnement, car cela reviendrait à oublier que, depuis des années, les producteurs ne se sont pas gênés pour faire le métier des distributeurs.
Cela a commencé avec les ristournes et rabais consentis aux CE et autres collectivités. Puis, estimant, pour certains, qu'ils n'étaient pas pas suffisamment bien vendus ils ont ouvert leurs propres points de vente.
Ensuite, l'arrivée d'Internet a débridé les mœurs. Même les producteurs les plus prudents n'ont pas hésité à ouvrir leur boutique en ligne au nom du sacro-saint principe du multicanal.
On a assisté en 2010 à une véritable hécatombe
Autres articles
-
Production, destination : ce qu'il faut retenir de 2023
-
F. Piot : "Petit avertissement... nous pouvons aussi faire le métier de TO !" 🔑
-
Production 2022 : ANATOL en tournée dans 9 villes
-
Coronavirus : les agences exaspérées par le comportement de certains producteurs
-
Un an après la crise : comment peut-on réinventer sa production touristique ?
Bref, nous sommes aujourd'hui parvenus à une déréglementation quasi totale des deux métiers.
On pourrait imaginer que la concurrence et le marché régissent désormais la situation et que chacun voit désormais midi à sa porte, laissant les mécanismes économiques naturels gérer la situation.
Mais est-ce bien comme cela que les choses se passent ?
Si l'on en croit la hausse de la mortalité des petits et moyens producteurs, on se dit que question tourisme, les équilibres keynésiens sont quelque peu grippés.
On a assisté au cours de l'année 2010 à une véritable hécatombe. Tant du coté producteur que du coté distributeur.
Pour mieux résister, les distributeurs se sont regroupés. Il n'en va pas de même du coté des producteurs où les synergies sont inexistantes ou presque.
La production fait aussi face à un autre défi : celui de la valeur ajoutée, du "plus" concurrentiel.
Autrement dit, qu'est que je propose de tellement particulier à mon client qu'il ne sera pas tenté, demain, de le faire lui-même ?
Troisième et dernier élément : les producteurs sont pris en tenaille entre la distribution et le Réceptif.
A l'heure d'Internet et de la désintermédiation, la pression est montée d'un cran. Les destinations et leurs hôteliers veulent se vendre en direct et ne plus avoir a subir le joug des producteurs.
Cela met automatiquement hors marché ceux dont la puissance financière est insuffisante pour continuer à négocier des tarifs compétitifs.
On pourrait imaginer que la concurrence et le marché régissent désormais la situation et que chacun voit désormais midi à sa porte, laissant les mécanismes économiques naturels gérer la situation.
Mais est-ce bien comme cela que les choses se passent ?
Si l'on en croit la hausse de la mortalité des petits et moyens producteurs, on se dit que question tourisme, les équilibres keynésiens sont quelque peu grippés.
On a assisté au cours de l'année 2010 à une véritable hécatombe. Tant du coté producteur que du coté distributeur.
Pour mieux résister, les distributeurs se sont regroupés. Il n'en va pas de même du coté des producteurs où les synergies sont inexistantes ou presque.
La production fait aussi face à un autre défi : celui de la valeur ajoutée, du "plus" concurrentiel.
Autrement dit, qu'est que je propose de tellement particulier à mon client qu'il ne sera pas tenté, demain, de le faire lui-même ?
Troisième et dernier élément : les producteurs sont pris en tenaille entre la distribution et le Réceptif.
A l'heure d'Internet et de la désintermédiation, la pression est montée d'un cran. Les destinations et leurs hôteliers veulent se vendre en direct et ne plus avoir a subir le joug des producteurs.
Cela met automatiquement hors marché ceux dont la puissance financière est insuffisante pour continuer à négocier des tarifs compétitifs.
Les destinations veulent se vendre en direct
Même leurs anciens prestataires (réceptifs, guides, autocaristes...) sont devenus des concurrents puisqu'ils travaillent de plus en plus en direct avec les agences.
Les seuls TO qui parviennent à tirer leur épingle du jeu sont les industriels, ceux qui ont du stock et possèdent des hôtels et une "puissance de feu" pour résister encore à la déferlante.
Les petits et moyens producteurs, eux, n'ont plus les moyens d'aller se bagarrer sur les "fronts" (Tunisie, Maroc...) qui représentent plus de 70% du tourisme outgoing français.
Alors il se sont retirés. Pour certains sur la pointe des pieds, pour d'autres de manière plus fracassante. Car sur ces produits, hors spécialisation et savoir faire pointus, point de salut !
Leur problème n'est pas réglé pour autant. Il n'est que déplacé. Car d'autres pays, et non des moindres, veulent aussi prendre leur destin commercial en main.
Qu'en sera-t-il alors du paysage de la production hexagonale demain ?
Ne nous restera-t-il en tout et pour tout que deux ou trois grands producteurs industriels qui régiront, comme en Belgique, 80% de la production ?
Serons-nous en mesure de conserver au tour operating tricolore la diversité qui en fait aussi la richesse ?
Pouvons-nous encore changer quelque chose à la mutation en cours ?
"L'avenir n'est écrit nulle part", paraît-il. Aussi, en ce début d'année 2011 que je vous souhaite aussi heureuse et prospère que possible, il n'était pas inutile de nous interroger sur les grands enjeux de notre secteur et le monde du tourisme que nous voulons pour demain.
A bon entendeur...
Les seuls TO qui parviennent à tirer leur épingle du jeu sont les industriels, ceux qui ont du stock et possèdent des hôtels et une "puissance de feu" pour résister encore à la déferlante.
Les petits et moyens producteurs, eux, n'ont plus les moyens d'aller se bagarrer sur les "fronts" (Tunisie, Maroc...) qui représentent plus de 70% du tourisme outgoing français.
Alors il se sont retirés. Pour certains sur la pointe des pieds, pour d'autres de manière plus fracassante. Car sur ces produits, hors spécialisation et savoir faire pointus, point de salut !
Leur problème n'est pas réglé pour autant. Il n'est que déplacé. Car d'autres pays, et non des moindres, veulent aussi prendre leur destin commercial en main.
Qu'en sera-t-il alors du paysage de la production hexagonale demain ?
Ne nous restera-t-il en tout et pour tout que deux ou trois grands producteurs industriels qui régiront, comme en Belgique, 80% de la production ?
Serons-nous en mesure de conserver au tour operating tricolore la diversité qui en fait aussi la richesse ?
Pouvons-nous encore changer quelque chose à la mutation en cours ?
"L'avenir n'est écrit nulle part", paraît-il. Aussi, en ce début d'année 2011 que je vous souhaite aussi heureuse et prospère que possible, il n'était pas inutile de nous interroger sur les grands enjeux de notre secteur et le monde du tourisme que nous voulons pour demain.
A bon entendeur...