Interview exclusive du secrétaire d'Etat au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne - Crédit photo : secrétariat d'Etat en charge du Tourisme
TourMaG.com - Après les Entreprises du Voyage (EDV), Misterfly, le groupe New Hotel, c'est au directeur général d'Azureva de tirer la sonnette d'alarme. Le tourisme est à la peine après 6 mois de crise et la solution d'urgence qu'est le PGE ne suffira pas. L'angoisse monte. Réfléchissez-vous à d'autres moyens pour sauver le tourisme ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Tout d'abord, concernant l'angoisse des acteurs du tourisme, je dois leur dire que je les comprends, puisque nous faisons face à une situation extra-ordinaire, dans le sens propre du terme.
C'est une situation inédite qui sort du quotidien et de ce que nous avons pu déjà connaître par le passé. Face à cela, l'Etat est, et continuera d'être aux côtés des professionnels.
Nous avons tous bien conscience que le secteur est au bord du précipice. C'est pour cela que nous ne mégotons pas sur l'aide et le soutien. L'Etat a en quelque sorte nationalisé les salaires jusqu'en décembre, pour préserver les emplois, les talents et les savoir-faire.
S'agissant du Prêt Garanti de l'Etat, plus de 10 milliards d'euros ont été distribués dans le secteur du tourisme, permettant d'apporter une réponse à des problèmes de trésorerie.
Maintenant, avec Bruno Le Maire, ce à quoi nous travaillons, c'est d'éviter le mur de la dette dans un an.
Tout un travail est conduit avec l'Union européenne, pour permettre un allongement des délais de remboursement. Dans cette perspective, nous discutons aussi avec la Fédération Bancaire Française, ce qui permettra d'allonger les échéances sur 3 ou 5 ans.
Je pense que ce sera une première réponse pour éviter ce mur de la dette.
TourMaG.com - Vous travaillez donc sur une extension des modalités du PGE mais quid de l'idée d'une prise de participation dans le capital des entreprises, comme le suggérait le dirigeant d'Azureva ?
Jean-Baptiste Lemoyne : D'une part nous travaillons pour allonger les maturités des PGE et, deuxième point, nous veillons à la mise en œuvre du plan tourisme annoncé en mai dernier.
Dans ce plan figurait tout un volet permettant à la Banque des Territoires et à la BPI de venir en fonds propre sur un certain nombre d'opérations chez des opérateurs, pour les aider à passer ce cap difficile.
Puis il y a la mise en place de foncières tourisme, pour reprendre des murs. Encore une fois, tout le monde est mobilisé pour que la boite à outils voulue par le Président de la République fonctionne et soit utilisée.
Les montants sont significatifs. La Banque des Territoires et la BPI vont investir 3 milliards d'euros au total. Et ce plan doit soutenir différentes catégories d'acteurs qu'ils soient petits, moyens ou grands.
Il y a la palette d'outils permettant d'adresser des réponses le plus sur-mesure possible, car les besoins sont très variés.
Jean-Baptiste Lemoyne : Tout d'abord, concernant l'angoisse des acteurs du tourisme, je dois leur dire que je les comprends, puisque nous faisons face à une situation extra-ordinaire, dans le sens propre du terme.
C'est une situation inédite qui sort du quotidien et de ce que nous avons pu déjà connaître par le passé. Face à cela, l'Etat est, et continuera d'être aux côtés des professionnels.
Nous avons tous bien conscience que le secteur est au bord du précipice. C'est pour cela que nous ne mégotons pas sur l'aide et le soutien. L'Etat a en quelque sorte nationalisé les salaires jusqu'en décembre, pour préserver les emplois, les talents et les savoir-faire.
S'agissant du Prêt Garanti de l'Etat, plus de 10 milliards d'euros ont été distribués dans le secteur du tourisme, permettant d'apporter une réponse à des problèmes de trésorerie.
Maintenant, avec Bruno Le Maire, ce à quoi nous travaillons, c'est d'éviter le mur de la dette dans un an.
Tout un travail est conduit avec l'Union européenne, pour permettre un allongement des délais de remboursement. Dans cette perspective, nous discutons aussi avec la Fédération Bancaire Française, ce qui permettra d'allonger les échéances sur 3 ou 5 ans.
Je pense que ce sera une première réponse pour éviter ce mur de la dette.
TourMaG.com - Vous travaillez donc sur une extension des modalités du PGE mais quid de l'idée d'une prise de participation dans le capital des entreprises, comme le suggérait le dirigeant d'Azureva ?
Jean-Baptiste Lemoyne : D'une part nous travaillons pour allonger les maturités des PGE et, deuxième point, nous veillons à la mise en œuvre du plan tourisme annoncé en mai dernier.
Dans ce plan figurait tout un volet permettant à la Banque des Territoires et à la BPI de venir en fonds propre sur un certain nombre d'opérations chez des opérateurs, pour les aider à passer ce cap difficile.
Puis il y a la mise en place de foncières tourisme, pour reprendre des murs. Encore une fois, tout le monde est mobilisé pour que la boite à outils voulue par le Président de la République fonctionne et soit utilisée.
Les montants sont significatifs. La Banque des Territoires et la BPI vont investir 3 milliards d'euros au total. Et ce plan doit soutenir différentes catégories d'acteurs qu'ils soient petits, moyens ou grands.
Il y a la palette d'outils permettant d'adresser des réponses le plus sur-mesure possible, car les besoins sont très variés.
"Le Premier ministre tient à garder un oeil direct sur le secteur..."
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Europe : vers une application numérique de voyage ?
TourMaG.com - Les opérateurs français ont passé un été relativement bon, alors que les agences de voyages sont toujours à l'arrêt depuis mars, voire même février. Qu'en pensez-vous ?
Jean-Baptiste Lemoyne : En effet, il y a une grande disparité dans le tourisme.
Les acteurs du littoral ont connu de grands succès, certains ont fait des taux de croissance à deux chiffres durant l'été. A l'inverse, des segments et des territoires sont en grandes difficultés, comme Paris, l'événementiel ou les agences de voyages.
Nous continuerons à être présents, et nous avons annoncé, il y a quelques jours le prolongement de l'activité partielle à 100%, donc "0" à charge pour les entreprises du tourisme jusqu'au 31 décembre.
Je peux vous dire que depuis le mois de juillet je me bats sur le sujet du chômage partiel. Tous les combats je les mène et j'espère en gagner le plus grand nombre, pas pour la gloriole, mais pour répondre aux besoins des entreprises du tourisme et passer ce cap difficile.
TourMaG.com - Ce lundi 12 octobre 2020 se tient le comité interministériel du tourisme. Quels messages allez-vous faire passer au Premier ministre Jean Castex ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Le Premier ministre a tenu à réunir ce comité interministériel, comme le faisait son prédécesseur.
Nous serons avec de nombreux acteurs du tourisme, et ce sera l'occasion de les entendre, de faire le point sur la mise en œuvre du plan du 14 mai 2020, de pouvoir présenter un certain nombre d'ajustements au dispositif.
Le Premier ministre tient à garder un œil direct sur le secteur.
C'est un élu local, il m'a dit qu'il mesurait l'importance de l'industrie dans le département des Pyrénées-Orientales. D'ailleurs il a tenu à rencontrer, il y a quelques jours, les représentants de l'hôtellerie et de la restauration, avant que soient prises les dispositions affectant le secteur.
Je me réjouis que ce travail, nous ayons pu le poursuivre tout le week-end dernier, et je peux vous dire que les téléphones ont chauffé pour élaborer le protocole sanitaire renforcé des restaurateurs permettant de maintenir les établissements ouverts dans les zones d'alerte maximale.
Moyennant quelques ajustements, comme des tablées de 6 personnes, la mise en place de cahiers d'accueil, etc.
Je trouve que cet exemple est l'illustration de ce travail de concertation que personnellement j'ai voulu mettre en place de façon quasi hebdomadaire, avec la réunion du comité de filière tourisme.
TourMaG.com - Allez-vous lui dire qu'il est indispensable de faire plus ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Je crois que l'Etat a démontré depuis le début que nous étions en analyse permanente des retours du terrain et que nous avons pu ajuster les dispositifs à chaque fois.
Le fonds de solidarité, souvenez-vous, au début c'était 1 500 euros par mois, puis 10 000 euros, pour prendre en compte un certain nombre de charges fixes, comme les loyers. Pour le secteur des boites de nuit, nous l'avons même porté à 15 000 euros par mois.
C'est vous dire que nous sommes pragmatiques et en train de bâtir les réponses les plus adéquates possibles en travaillant avec les professionnels.
Jean-Baptiste Lemoyne : En effet, il y a une grande disparité dans le tourisme.
Les acteurs du littoral ont connu de grands succès, certains ont fait des taux de croissance à deux chiffres durant l'été. A l'inverse, des segments et des territoires sont en grandes difficultés, comme Paris, l'événementiel ou les agences de voyages.
Nous continuerons à être présents, et nous avons annoncé, il y a quelques jours le prolongement de l'activité partielle à 100%, donc "0" à charge pour les entreprises du tourisme jusqu'au 31 décembre.
Je peux vous dire que depuis le mois de juillet je me bats sur le sujet du chômage partiel. Tous les combats je les mène et j'espère en gagner le plus grand nombre, pas pour la gloriole, mais pour répondre aux besoins des entreprises du tourisme et passer ce cap difficile.
TourMaG.com - Ce lundi 12 octobre 2020 se tient le comité interministériel du tourisme. Quels messages allez-vous faire passer au Premier ministre Jean Castex ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Le Premier ministre a tenu à réunir ce comité interministériel, comme le faisait son prédécesseur.
Nous serons avec de nombreux acteurs du tourisme, et ce sera l'occasion de les entendre, de faire le point sur la mise en œuvre du plan du 14 mai 2020, de pouvoir présenter un certain nombre d'ajustements au dispositif.
Le Premier ministre tient à garder un œil direct sur le secteur.
C'est un élu local, il m'a dit qu'il mesurait l'importance de l'industrie dans le département des Pyrénées-Orientales. D'ailleurs il a tenu à rencontrer, il y a quelques jours, les représentants de l'hôtellerie et de la restauration, avant que soient prises les dispositions affectant le secteur.
Je me réjouis que ce travail, nous ayons pu le poursuivre tout le week-end dernier, et je peux vous dire que les téléphones ont chauffé pour élaborer le protocole sanitaire renforcé des restaurateurs permettant de maintenir les établissements ouverts dans les zones d'alerte maximale.
Moyennant quelques ajustements, comme des tablées de 6 personnes, la mise en place de cahiers d'accueil, etc.
Je trouve que cet exemple est l'illustration de ce travail de concertation que personnellement j'ai voulu mettre en place de façon quasi hebdomadaire, avec la réunion du comité de filière tourisme.
TourMaG.com - Allez-vous lui dire qu'il est indispensable de faire plus ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Je crois que l'Etat a démontré depuis le début que nous étions en analyse permanente des retours du terrain et que nous avons pu ajuster les dispositifs à chaque fois.
Le fonds de solidarité, souvenez-vous, au début c'était 1 500 euros par mois, puis 10 000 euros, pour prendre en compte un certain nombre de charges fixes, comme les loyers. Pour le secteur des boites de nuit, nous l'avons même porté à 15 000 euros par mois.
C'est vous dire que nous sommes pragmatiques et en train de bâtir les réponses les plus adéquates possibles en travaillant avec les professionnels.
Saison hiver : "Mon souhait le plus cher est qu'elle puisse se dérouler, mais..."
TourMaG.com - Tout le monde reconnait les efforts du gouvernement, toutefois la peur reste palpable dans le secteur du tourisme. Ce sentiment s'explique aisément : le temps de la politique et de l'entreprise, n'est pas exactement le même...
Jean-Baptiste Lemoyne : Il n'y a pas les politiques d'un côté et les entreprises de l'autre. Je crois qu'aujourd'hui, tout le monde fait bloc face au virus, sans ligne de partage entre nous.
Ce qui compte c'est de pouvoir combattre ce fichu virus et de pouvoir triompher ensemble. Nous allons devoir, d'une façon plus longue que prévue, vivre avec le virus et adapter nos comportements.
Il y a du travail à faire au niveau européen, pour coordonner et harmoniser les mesures. Nous voyons bien que le secteur va prendre plusieurs mois ou années pour s'en remettre. Il y a, je le répète, une mobilisation à tous les niveaux de l'Etat que ce soit du Président de la République, du Premier ministre, il n'y a pas d'ambiguïté.
Nous faisons front commun contre l'ennemi qu'est la Covid-19.
TourMaG.com - Les descentes à ski paraissent encore loin, mais pouvez-vous nous certifier qu'il y aura une saison hivernale en France ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Vous savez avec ce virus, nous avons certainement plus de questions que de réponses. Je travaille avec les professionnels pour que cette saison puisse exister, toute la chaîne dans les stations s'y est préparée méthodiquement.
Mon souhait le plus cher est qu'elle puisse se dérouler, mais cela repose aussi sur notre responsabilité individuelle pour juguler la propagation de ce virus.
Après avoir fait la promotion de la France avec le hashtag "Cet été je visite la France", nous allons remettre ça avec Atout France à l'aide d'une nouvelle campagne.
Si les conditions le permettent, je souhaite que nos voisins européens puissent également continuer à découvrir nos montagnes. J'ai la faiblesse de penser que nous sommes parmi les pays ayant mis les contrôles sanitaires les plus rigoureux.
C'est aussi un avantage comparatif au moment où la sécurité sanitaire est une des principales préoccupations du client.
TourMaG.com - Malheureusement la France est dépendante des décisions de ses voisins. Comment expliquez-vous que l'Europe est aux abonnés absents au niveau des restrictions de voyage ? Aucune décision n'est jamais prise en commun.
Jean-Baptiste Lemoyne : Il y a sûrement eu du retard à l'allumage au niveau européen, mais les choses ont avancé. Avec cette crise, c'est la première fois que les ministres du Tourisme de l'Union européenne se retrouvent à échanger régulièrement ensemble.
Jamais en 3 ans, je n'avais vu l'ensemble des représentants réunis pour échanger et travailler. La crise a été un révélateur, car nous avons constaté les interdépendances de nos clientèles.
Je salue le fait que Thierry Breton souhaite maintenir ce lien. Ce lundi 12 octobre 2020, se tient aussi le sommet européen du tourisme, pour travailler sur les sujets propres à l'industrie.
Je veux dire que l'Europe est particulièrement au rendez-vous. Grâce aux convictions des Etats français et allemands, des montants considérables consacrés à la relance du tourisme, permettant de flécher 40 milliards d'euros vers le plan de relance français.
Ce dernier profitera aussi aux acteurs du tourisme. L'Europe est belle et bien au rendez-vous à ce niveau-là.
Jean-Baptiste Lemoyne : Il n'y a pas les politiques d'un côté et les entreprises de l'autre. Je crois qu'aujourd'hui, tout le monde fait bloc face au virus, sans ligne de partage entre nous.
Ce qui compte c'est de pouvoir combattre ce fichu virus et de pouvoir triompher ensemble. Nous allons devoir, d'une façon plus longue que prévue, vivre avec le virus et adapter nos comportements.
Il y a du travail à faire au niveau européen, pour coordonner et harmoniser les mesures. Nous voyons bien que le secteur va prendre plusieurs mois ou années pour s'en remettre. Il y a, je le répète, une mobilisation à tous les niveaux de l'Etat que ce soit du Président de la République, du Premier ministre, il n'y a pas d'ambiguïté.
Nous faisons front commun contre l'ennemi qu'est la Covid-19.
TourMaG.com - Les descentes à ski paraissent encore loin, mais pouvez-vous nous certifier qu'il y aura une saison hivernale en France ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Vous savez avec ce virus, nous avons certainement plus de questions que de réponses. Je travaille avec les professionnels pour que cette saison puisse exister, toute la chaîne dans les stations s'y est préparée méthodiquement.
Mon souhait le plus cher est qu'elle puisse se dérouler, mais cela repose aussi sur notre responsabilité individuelle pour juguler la propagation de ce virus.
Après avoir fait la promotion de la France avec le hashtag "Cet été je visite la France", nous allons remettre ça avec Atout France à l'aide d'une nouvelle campagne.
Si les conditions le permettent, je souhaite que nos voisins européens puissent également continuer à découvrir nos montagnes. J'ai la faiblesse de penser que nous sommes parmi les pays ayant mis les contrôles sanitaires les plus rigoureux.
C'est aussi un avantage comparatif au moment où la sécurité sanitaire est une des principales préoccupations du client.
TourMaG.com - Malheureusement la France est dépendante des décisions de ses voisins. Comment expliquez-vous que l'Europe est aux abonnés absents au niveau des restrictions de voyage ? Aucune décision n'est jamais prise en commun.
Jean-Baptiste Lemoyne : Il y a sûrement eu du retard à l'allumage au niveau européen, mais les choses ont avancé. Avec cette crise, c'est la première fois que les ministres du Tourisme de l'Union européenne se retrouvent à échanger régulièrement ensemble.
Jamais en 3 ans, je n'avais vu l'ensemble des représentants réunis pour échanger et travailler. La crise a été un révélateur, car nous avons constaté les interdépendances de nos clientèles.
Je salue le fait que Thierry Breton souhaite maintenir ce lien. Ce lundi 12 octobre 2020, se tient aussi le sommet européen du tourisme, pour travailler sur les sujets propres à l'industrie.
Je veux dire que l'Europe est particulièrement au rendez-vous. Grâce aux convictions des Etats français et allemands, des montants considérables consacrés à la relance du tourisme, permettant de flécher 40 milliards d'euros vers le plan de relance français.
Ce dernier profitera aussi aux acteurs du tourisme. L'Europe est belle et bien au rendez-vous à ce niveau-là.
L'Europe et les frontières : "Les décisions relèvent du niveau national..."
TourMaG.com - Peut-être, mais au niveau des frontières, vous ne pouvez pas l'affirmer ?
Jean-Baptiste Lemoyne : A ce sujet, les décisions relèvent du niveau national et les ministres de l'Intérieur de chaque pays échangent régulièrement. Je crois que nous avons pu autour du 15 juin lancer la saison d'été, en levant le blocage aux frontières.
Avec la 2e vague, nous assistons au retour de certaines mesures unilatérales, voilà pourquoi nous plaidons pour une meilleure appréhension des seuils épidémiologiques et des mesures prises.
TourMaG.com - Si je comprends bien, l'Europe ne peut rien faire à ce niveau ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Comme je vous l'ai dit, les ministres échangent régulièrement, mais les décisions restent du ressort de chacun des pays.
Vous savez, ô combien, les Etats sont sourcilleux sur la question des frontières et de la sécurité sanitaire. Nous ne désespérons pas de faire bouger les lignes et continuons à porter la parole pour une meilleure coordination.
TourMaG.com - Toujours sur l'Europe, un vaste plan de relance européen a été dévoilé, d'un montant de 750 milliards d'euros. Les pays ont été invités à présenter, à partir du 15 octobre 2020 (jusqu'au 21 avril 2021) leurs plans de relance et de résilience décrivant les programmes nationaux d'investissement et de réforme. Alors que le Portugal a bouclé son dossier, où en êtes-vous ? Et sur quoi souhaitez-vous travailler ?
Jean-Baptiste Lemoyne : La France avait un temps d'avance à ce sujet, car dès le 14 mai, nous avions présenté le plan tourisme, notre contribution à la relance du secteur.
Je rappelle que ce plan prévoyait des mesures de soutien immédiates pour la sauvegarde, avec le chômage partiel, le fonds de solidarité et le PGE.
Tout cela représente pas moins de 15 milliards d'euros, pour la sauvegarde, plus également les 3 milliards d'euros pour les fonds propres, avec des effets de levier pouvant aller jusqu'à 9 milliards d'euros.
Nous avons élaboré une réponse de très court terme et une autre de moyen ou long terme, avec le prêt tourisme, les prises de participation, etc. Je vous parle de concret.
TourMaG.com - Ce fameux plan de relance européen, vous allez vous y atteler afin de bénéficier le plus possible des aides de l'Europe ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Bien sûr, nous avons présenté un plan de relance national, dans les 100 milliards d'euros, il y a 3 piliers à 30 milliards d'euros, tout cela va profiter aussi au tourisme.
Un plan de cette ampleur est inédit.
Quand on se regarde on peut avoir peur, mais quand on se compare, on se rassure. Les entreprises françaises présentent dans différents pays européens nous ont dit que la France avait été la plus généreuse.
Nous sommes au rendez-vous et nous continuerons de l'être.
TourMaG.com - La distribution touristique ne peut avoir d'avenir sans garant financier. L'APST s'est lancée dans une vaste opération de sauvetage, par un rapprochement avec la MAIF. Où en est le dossier ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Bien sûr, je reçois régulièrement Alix Philipon, la présidente de l'APST. Cette dernière a fait un important travail permettant que le dossier se décante dans le bon sens. Je veux lui rendre hommage.
Vous savez que l'APST a cédé... elle va céder son immeuble, une opération qui va générer des recettes. Et maintenant, il faut redéfinir un modèle qui prenne en compte un certain nombre de fragilités du secteur, ceux à quoi nous travaillons avec elle et les équipes de Bercy.
TourMaG.com - La résolution et le rapprochement avec la MAIF devraient donc bientôt être actés ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Ecoutez, les discussions sont en cours. Il est encore trop tôt pour donner des indications. Nous ferons tout pour que la résolution soit la meilleure possible.
Jean-Baptiste Lemoyne : A ce sujet, les décisions relèvent du niveau national et les ministres de l'Intérieur de chaque pays échangent régulièrement. Je crois que nous avons pu autour du 15 juin lancer la saison d'été, en levant le blocage aux frontières.
Avec la 2e vague, nous assistons au retour de certaines mesures unilatérales, voilà pourquoi nous plaidons pour une meilleure appréhension des seuils épidémiologiques et des mesures prises.
TourMaG.com - Si je comprends bien, l'Europe ne peut rien faire à ce niveau ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Comme je vous l'ai dit, les ministres échangent régulièrement, mais les décisions restent du ressort de chacun des pays.
Vous savez, ô combien, les Etats sont sourcilleux sur la question des frontières et de la sécurité sanitaire. Nous ne désespérons pas de faire bouger les lignes et continuons à porter la parole pour une meilleure coordination.
TourMaG.com - Toujours sur l'Europe, un vaste plan de relance européen a été dévoilé, d'un montant de 750 milliards d'euros. Les pays ont été invités à présenter, à partir du 15 octobre 2020 (jusqu'au 21 avril 2021) leurs plans de relance et de résilience décrivant les programmes nationaux d'investissement et de réforme. Alors que le Portugal a bouclé son dossier, où en êtes-vous ? Et sur quoi souhaitez-vous travailler ?
Jean-Baptiste Lemoyne : La France avait un temps d'avance à ce sujet, car dès le 14 mai, nous avions présenté le plan tourisme, notre contribution à la relance du secteur.
Je rappelle que ce plan prévoyait des mesures de soutien immédiates pour la sauvegarde, avec le chômage partiel, le fonds de solidarité et le PGE.
Tout cela représente pas moins de 15 milliards d'euros, pour la sauvegarde, plus également les 3 milliards d'euros pour les fonds propres, avec des effets de levier pouvant aller jusqu'à 9 milliards d'euros.
Nous avons élaboré une réponse de très court terme et une autre de moyen ou long terme, avec le prêt tourisme, les prises de participation, etc. Je vous parle de concret.
TourMaG.com - Ce fameux plan de relance européen, vous allez vous y atteler afin de bénéficier le plus possible des aides de l'Europe ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Bien sûr, nous avons présenté un plan de relance national, dans les 100 milliards d'euros, il y a 3 piliers à 30 milliards d'euros, tout cela va profiter aussi au tourisme.
Un plan de cette ampleur est inédit.
Quand on se regarde on peut avoir peur, mais quand on se compare, on se rassure. Les entreprises françaises présentent dans différents pays européens nous ont dit que la France avait été la plus généreuse.
Nous sommes au rendez-vous et nous continuerons de l'être.
TourMaG.com - La distribution touristique ne peut avoir d'avenir sans garant financier. L'APST s'est lancée dans une vaste opération de sauvetage, par un rapprochement avec la MAIF. Où en est le dossier ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Bien sûr, je reçois régulièrement Alix Philipon, la présidente de l'APST. Cette dernière a fait un important travail permettant que le dossier se décante dans le bon sens. Je veux lui rendre hommage.
Vous savez que l'APST a cédé... elle va céder son immeuble, une opération qui va générer des recettes. Et maintenant, il faut redéfinir un modèle qui prenne en compte un certain nombre de fragilités du secteur, ceux à quoi nous travaillons avec elle et les équipes de Bercy.
TourMaG.com - La résolution et le rapprochement avec la MAIF devraient donc bientôt être actés ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Ecoutez, les discussions sont en cours. Il est encore trop tôt pour donner des indications. Nous ferons tout pour que la résolution soit la meilleure possible.
Ordonnance : "Nous allons continuer à évaluer les retours émanant du terrain"
TourMaG.com - Nous avons lancé avec TourMaG.com un tour d'Europe et au-delà des actions des Etats pour aider les agents de voyages. En Allemagne, l'Etat rembourse les commissions annulées. Regardez-vous ce qu'il se fait ailleurs en Europe et des outils peuvent-ils vous inspirer ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Il est vrai que les outils utilisés par différents pays ne sont pas toujours les mêmes. L'Allemagne a baissé la TVA, car il se trouve qu'ils avaient un taux nettement supérieur à celui de la France.
La comparaison peut être intéressante, mais elle ne fait pas tout. Pour notre part, ce qui est très utile pour les acteurs du voyage, c'est le maintien de l'activité partielle.
Cela a été une demande très forte, elle a été entendue et elle comporte une clause de revoyure en décembre. Le fonds de solidarité prend en compte non seulement les entreprises de moins de 20 salariés, mais aussi de moins de 50 salariés, et le plafond de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires a été supprimé.
Pour les agences de voyages, nous avons mis en place l'avoir jusqu'au 15 septembre. Il a fait l'objet d'un dialogue assez viril avec Bruxelles et qui se poursuit.
TourMaG.com - Justement, alors que les frontières se referment en Europe et restent massivement fermées dans le monde, pensez-vous revenir sur les modalités de l'ordonnance pour éviter ce fameux mur des remboursements ?
Jean-Baptiste Lemoyne : D'ores et déjà, beaucoup des avoirs ont été utilisés par les clients. Nous continuons à regarder ce qu'il en est avec les Entreprises du Voyage.
A ce stade, le dispositif vit bien et, naturellement, nous allons continuer à évaluer les retours émanant du terrain.
TourMaG.com - Parmi les secteurs en grande difficulté figurent les voyages scolaires. Vous avez échangé avec Jean-Michel Blanquer, une solution pourra-t-elle être trouvée ?
Jean-Baptiste Lemoyne : J'ai sensibilisé le ministre de l'Education nationale sur l'importance de ces voyages scolaires. Il a d'ailleurs pris des mesures et publié des circulaires rappelant que ces voyages étaient autorisés.
Nous nous heurtons à des décisions qui sur le terrain ne vont pas dans ce sens... Il y a tout un travail de pédagogie à faire vis-à-vis des rectorats et des établissements pour leur dire que, dès que les protocoles sont respectés, les voyages pourront avoir lieu.
Il y a un grand travail de persuasion à déployer. J'espère qu'une parole forte émanant du ministère de l'Education, dans les prochains jours ou semaines, permettra de relancer le secteur.
Jean-Baptiste Lemoyne : Il est vrai que les outils utilisés par différents pays ne sont pas toujours les mêmes. L'Allemagne a baissé la TVA, car il se trouve qu'ils avaient un taux nettement supérieur à celui de la France.
La comparaison peut être intéressante, mais elle ne fait pas tout. Pour notre part, ce qui est très utile pour les acteurs du voyage, c'est le maintien de l'activité partielle.
Cela a été une demande très forte, elle a été entendue et elle comporte une clause de revoyure en décembre. Le fonds de solidarité prend en compte non seulement les entreprises de moins de 20 salariés, mais aussi de moins de 50 salariés, et le plafond de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires a été supprimé.
Pour les agences de voyages, nous avons mis en place l'avoir jusqu'au 15 septembre. Il a fait l'objet d'un dialogue assez viril avec Bruxelles et qui se poursuit.
TourMaG.com - Justement, alors que les frontières se referment en Europe et restent massivement fermées dans le monde, pensez-vous revenir sur les modalités de l'ordonnance pour éviter ce fameux mur des remboursements ?
Jean-Baptiste Lemoyne : D'ores et déjà, beaucoup des avoirs ont été utilisés par les clients. Nous continuons à regarder ce qu'il en est avec les Entreprises du Voyage.
A ce stade, le dispositif vit bien et, naturellement, nous allons continuer à évaluer les retours émanant du terrain.
TourMaG.com - Parmi les secteurs en grande difficulté figurent les voyages scolaires. Vous avez échangé avec Jean-Michel Blanquer, une solution pourra-t-elle être trouvée ?
Jean-Baptiste Lemoyne : J'ai sensibilisé le ministre de l'Education nationale sur l'importance de ces voyages scolaires. Il a d'ailleurs pris des mesures et publié des circulaires rappelant que ces voyages étaient autorisés.
Nous nous heurtons à des décisions qui sur le terrain ne vont pas dans ce sens... Il y a tout un travail de pédagogie à faire vis-à-vis des rectorats et des établissements pour leur dire que, dès que les protocoles sont respectés, les voyages pourront avoir lieu.
Il y a un grand travail de persuasion à déployer. J'espère qu'une parole forte émanant du ministère de l'Education, dans les prochains jours ou semaines, permettra de relancer le secteur.
Croisières : "La réouverture de ce secteur ne se fera que progressivement"
TourMaG.com - La France a instauré une jauge relativement pénalisante pour la croisière et les navires de Costa ou MSC Croisières. Quand permettrez-vous à ces entreprises de pouvoir repartir depuis la France ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Si les croisières ont repris pour des compagnies françaises, avec des jauges adaptés, pour autant il y a une grande vigilance car au début de la crise, des situations assez dramatiques ont été médiatisées.
Les discussions et le travail se poursuivent avec le monde de la croisière, des protocoles renforcés ont été étudiés. La réouverture de ce secteur ne se fera que progressivement.
Cette crise est évolutive et nos réponses aussi, elle incite à beaucoup d'humilité.
TourMaG.com - Dernièrement nous apprenions que Londres et New York travaillaient pour créer un pont aérien pour relancer le tourisme dans ces deux villes. Cette idée de bulle de voyages vous semble-t-elle séduisante ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Au-delà de contacts bilatéraux pour établir des couloirs, il est important d'avoir une réponse européenne et la plus coordonnée possible.
C'est ce qui sera, selon moi, le véritable argument accélérateur d'une reprise. La coordination des conditions de voyage demande un fort travail de persuasion, mais nous ne baissons pas les bras.
TourMaG.com - Pour conclure, avez-vous un message à délivrer aux acteurs du tourisme ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Nous allons nous serrer les coudes, faire bloc et front face à cette crise. Nous vaincrons ensemble ce virus. Je réitère notre totale détermination pour être à leurs côtés.
Le tourisme français a montré sa résilience, retenons ça. Nous sommes en mesure de rebondir, sans mésestimer les difficultés rencontrées.
Jean-Baptiste Lemoyne : Si les croisières ont repris pour des compagnies françaises, avec des jauges adaptés, pour autant il y a une grande vigilance car au début de la crise, des situations assez dramatiques ont été médiatisées.
Les discussions et le travail se poursuivent avec le monde de la croisière, des protocoles renforcés ont été étudiés. La réouverture de ce secteur ne se fera que progressivement.
Cette crise est évolutive et nos réponses aussi, elle incite à beaucoup d'humilité.
TourMaG.com - Dernièrement nous apprenions que Londres et New York travaillaient pour créer un pont aérien pour relancer le tourisme dans ces deux villes. Cette idée de bulle de voyages vous semble-t-elle séduisante ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Au-delà de contacts bilatéraux pour établir des couloirs, il est important d'avoir une réponse européenne et la plus coordonnée possible.
C'est ce qui sera, selon moi, le véritable argument accélérateur d'une reprise. La coordination des conditions de voyage demande un fort travail de persuasion, mais nous ne baissons pas les bras.
TourMaG.com - Pour conclure, avez-vous un message à délivrer aux acteurs du tourisme ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Nous allons nous serrer les coudes, faire bloc et front face à cette crise. Nous vaincrons ensemble ce virus. Je réitère notre totale détermination pour être à leurs côtés.
Le tourisme français a montré sa résilience, retenons ça. Nous sommes en mesure de rebondir, sans mésestimer les difficultés rencontrées.