TourMaG.com - Fram a déposé son bilan. Il semblerait qu'il y ait d'autres candidats à la reprise de Fram. Êtes-vous au courant et qu'en pensez-vous ?
Alain de Mendonça : "Le dossier Fram est sur la place publique depuis des années. Et de nombreuses banques d’affaires ont travaillé sur différents projets de cession. Aussi bien les acteurs industriels que des fonds spécialisés en retournement ont regardé le dossier.
Cela a même dépassé nos frontières : des industriels chinois, turcs, marocains ont été sollicités par des intermédiaires ou certains actionnaires. Certes, on peut imaginer des offres à la découpe, sur telle ou telle activité ou actif du groupe Fram. Mais la question essentielle, à ce jour, est la capacité de reprendre une grande partie du périmètre, une vaste majorité des salariés et d’assurer un avenir au groupe Fram.
C’est ce que propose notre actionnaire LBO France en reprenant FRAM et en établissant de nombreuses synergies opérationnelles avec le groupe que je dirige. Et cela ne peut pas s’improviser sur un coin de table.
Rappelons que l’activité Fram (tour operating et agences) a perdu plus de 90 millions d’euros sur les six derniers exercices. Nous travaillons intensément sur le dossier depuis 6 mois et je peux vous dire que pour la relance de Fram, il faudra des moyens financiers importants, partage de savoir-faire technologique, des équipes de management expertes en redressement d’entreprise, une forte motivation des salariés... et surtout beaucoup de courage de la part de tous. "
Alain de Mendonça : "Le dossier Fram est sur la place publique depuis des années. Et de nombreuses banques d’affaires ont travaillé sur différents projets de cession. Aussi bien les acteurs industriels que des fonds spécialisés en retournement ont regardé le dossier.
Cela a même dépassé nos frontières : des industriels chinois, turcs, marocains ont été sollicités par des intermédiaires ou certains actionnaires. Certes, on peut imaginer des offres à la découpe, sur telle ou telle activité ou actif du groupe Fram. Mais la question essentielle, à ce jour, est la capacité de reprendre une grande partie du périmètre, une vaste majorité des salariés et d’assurer un avenir au groupe Fram.
C’est ce que propose notre actionnaire LBO France en reprenant FRAM et en établissant de nombreuses synergies opérationnelles avec le groupe que je dirige. Et cela ne peut pas s’improviser sur un coin de table.
Rappelons que l’activité Fram (tour operating et agences) a perdu plus de 90 millions d’euros sur les six derniers exercices. Nous travaillons intensément sur le dossier depuis 6 mois et je peux vous dire que pour la relance de Fram, il faudra des moyens financiers importants, partage de savoir-faire technologique, des équipes de management expertes en redressement d’entreprise, une forte motivation des salariés... et surtout beaucoup de courage de la part de tous. "
TourMaG.com - Certains observateurs vous reprochent de chercher à "bypasser" la procédure collective ?
Alain de Mendonça : "C’est tout le contraire : notre approche est fondée sur la concertation, la conciliation et la convergence. Le pré-pack cession, validé par le Tribunal de Commerce, est un dispositif récent, donc parfois mal connu.
Nous en respectons scrupuleusement l’esprit et la lettre. Le dossier Fram est tellement complexe que nous travaillons avec deux cabinets d’avocats spécialisés, une banque d’affaires et cela en coordination étroite avec l’Administrateur Judiciaire, le CIRI à Bercy (Comité interministériel de restructuration industrielle), mais aussi le cabinet du Ministre de l’économie qui est très au fait des enjeux de ce dossier.
Le principe du pré-pack cession est de faire converger les parties vers une décision rapide, justifiée par l’urgence, quand certaines conditions sont réunies. La situation actuelle de Fram est une vraie épreuve pour tous les acteurs : les salariés du groupe qui vivent dans l’incertitude, les agences de voyage tierces qui ont fait des déposits pour les groupes ou qui ont des clients en partance, pour l’APST également qui devra payer le montant total du sinistre s’il n’y pas de repreneur, et enfin pour les partenaires hôteliers et compagnies aériennes travaillant avec Fram depuis de nombreuses années.
Nous visons à apporter une proposition qui traite à la fois ces urgences et pérennise le groupe Fram."
TourMaG.com - Combien mettez-vous réellement sur la table (en €) pour reprendre Voyages FRAM ?
Alain de Mendonça : "Au total, c’est une opération de l’ordre de 40 millions d’euros, hors synergies opérationnelles. Tout ceci est possible grâce au concours de notre actionnaire LBO France qui injectera déjà à court terme près de vingt millions d’euros en rachetant Fram qui travaillera alors en partenariat avec le groupe Karavel.
Nous avons fait un choix stratégique pour l’ensemble de la profession : financer la prise en charge du sinistre par l’APST pour éviter tout effet de contagion au secteur.
Ce choix représente un coût très important. Déjà en 2007, nous avions fait ce choix lors du sauvetage de Partirpascher. D’autre part, il faut financer le plan de reprise des actifs, les pertes intercalaires de Fram en 2015 et 2016 (nous prévoyons le retour à l’équilibre financier en 2018 car on part de loin), les nombreux investissements technologiques pour moderniser l’outil de travail, la relance d’une campagne de communication sur la marque Fram.… "
TourMaG.com - Quel est à ce jour l'endettement précis de FRAM ? On évoque des fourchettes allant de 30 à... 100 millions d’Euros. Est-ce exagéré ?
Alain de Mendonça : "Notre estimation est plus proche de 35 millions d’euros."
TourMaG.com - Reprendrez-vous l'ensemble des dossiers clients en cours y compris ceux des acomptes groupes versés par les agences ?
Alain de Mendonça : "Je le répète : nous avons l’intention d’honorer les dossiers clients ainsi que les acomptes groupes. Notre projet est de travailler main dans la main avec les réseaux de distribution et les autres partenaires historiques."
TourMaG.com - Quelle stratégie comptez-vous adopter avec cette reprise ? Poursuite de la production ? Repositionnement ?
Alain de Mendonça : "Il n y a aucune raison de changer le positionnement de la marque Fram qui est au service de ses clients depuis 65 ans.
Nous souhaitons naturellement poursuivre la production Fram avec toujours la même obsession du rapport qualité/prix. Promovacances est peut-être perçu comme une marque moins qualitative mais chaque année, nous faisons une étude auprès de 10 000 personnes afin de mesurer les notes de satisfaction obtenues par les hôtels Promovacances en comparaison avec les notes obtenues par les clients des autres TO traditionnels.
Depuis 7 ans, nous atteignons le même niveau de satisfaction clients que les autres TO mais avec des prix environ de 5 à 15% moins élevés.
Concernant Fram, on restera fidèle à ce principe de qualité en redynamisant un peu les prix. Par ailleurs, les équipes Fram ont su développer le concept des Framissima, qui sont plébiscités pour la qualité de leurs emplacements ainsi que leur service, c’est un élément stratégique de notre projet industriel.
Quand on analyse les comptes de résultats des TO, à quelques exceptions près, la grande majorité sont déficitaires. La somme des pertes cumulées du secteur avoisine 400 millions d’euros en quelques années.
La distribution a besoin que les tours opérateurs retrouvent des couleurs… car si leurs fournisseurs vont mal, ce n’est pas un gage de pérennité pour les distributeurs mais plutôt un appauvrissement général à moyen terme. "
TourMaG.com - Que va devenir Plein Vent dans la reprise envisagée compte tenu de son positionnement produit qui pourrait être estimé concurrentiel du vôtre ?
Alain de Mendonça : "Plein Vent est une société qui s’est beaucoup développée ces dernières années. L’offre est compacte avec un bon positionnement prix, de nombreux départs de province et cela de façon indépendante.
Nous sommes pragmatiques : si une entité tourne bien, alors pourquoi vouloir réinventer la roue ?
Si nous sommes déclarés repreneurs, nous travaillerons avec les équipes de Plein Vent pour optimiser l’activité. Nous pourrons, par exemple, apporter notre appui sur la partie technologique, le yield management ou encore la mutualisation de certains achats.
Enfin, contrairement à certaines rumeurs, nous n’avons pas prévu de liquider l’activité Voyage d’Affaires de Fram."
Alain de Mendonça : "C’est tout le contraire : notre approche est fondée sur la concertation, la conciliation et la convergence. Le pré-pack cession, validé par le Tribunal de Commerce, est un dispositif récent, donc parfois mal connu.
Nous en respectons scrupuleusement l’esprit et la lettre. Le dossier Fram est tellement complexe que nous travaillons avec deux cabinets d’avocats spécialisés, une banque d’affaires et cela en coordination étroite avec l’Administrateur Judiciaire, le CIRI à Bercy (Comité interministériel de restructuration industrielle), mais aussi le cabinet du Ministre de l’économie qui est très au fait des enjeux de ce dossier.
Le principe du pré-pack cession est de faire converger les parties vers une décision rapide, justifiée par l’urgence, quand certaines conditions sont réunies. La situation actuelle de Fram est une vraie épreuve pour tous les acteurs : les salariés du groupe qui vivent dans l’incertitude, les agences de voyage tierces qui ont fait des déposits pour les groupes ou qui ont des clients en partance, pour l’APST également qui devra payer le montant total du sinistre s’il n’y pas de repreneur, et enfin pour les partenaires hôteliers et compagnies aériennes travaillant avec Fram depuis de nombreuses années.
Nous visons à apporter une proposition qui traite à la fois ces urgences et pérennise le groupe Fram."
TourMaG.com - Combien mettez-vous réellement sur la table (en €) pour reprendre Voyages FRAM ?
Alain de Mendonça : "Au total, c’est une opération de l’ordre de 40 millions d’euros, hors synergies opérationnelles. Tout ceci est possible grâce au concours de notre actionnaire LBO France qui injectera déjà à court terme près de vingt millions d’euros en rachetant Fram qui travaillera alors en partenariat avec le groupe Karavel.
Nous avons fait un choix stratégique pour l’ensemble de la profession : financer la prise en charge du sinistre par l’APST pour éviter tout effet de contagion au secteur.
Ce choix représente un coût très important. Déjà en 2007, nous avions fait ce choix lors du sauvetage de Partirpascher. D’autre part, il faut financer le plan de reprise des actifs, les pertes intercalaires de Fram en 2015 et 2016 (nous prévoyons le retour à l’équilibre financier en 2018 car on part de loin), les nombreux investissements technologiques pour moderniser l’outil de travail, la relance d’une campagne de communication sur la marque Fram.… "
TourMaG.com - Quel est à ce jour l'endettement précis de FRAM ? On évoque des fourchettes allant de 30 à... 100 millions d’Euros. Est-ce exagéré ?
Alain de Mendonça : "Notre estimation est plus proche de 35 millions d’euros."
TourMaG.com - Reprendrez-vous l'ensemble des dossiers clients en cours y compris ceux des acomptes groupes versés par les agences ?
Alain de Mendonça : "Je le répète : nous avons l’intention d’honorer les dossiers clients ainsi que les acomptes groupes. Notre projet est de travailler main dans la main avec les réseaux de distribution et les autres partenaires historiques."
TourMaG.com - Quelle stratégie comptez-vous adopter avec cette reprise ? Poursuite de la production ? Repositionnement ?
Alain de Mendonça : "Il n y a aucune raison de changer le positionnement de la marque Fram qui est au service de ses clients depuis 65 ans.
Nous souhaitons naturellement poursuivre la production Fram avec toujours la même obsession du rapport qualité/prix. Promovacances est peut-être perçu comme une marque moins qualitative mais chaque année, nous faisons une étude auprès de 10 000 personnes afin de mesurer les notes de satisfaction obtenues par les hôtels Promovacances en comparaison avec les notes obtenues par les clients des autres TO traditionnels.
Depuis 7 ans, nous atteignons le même niveau de satisfaction clients que les autres TO mais avec des prix environ de 5 à 15% moins élevés.
Concernant Fram, on restera fidèle à ce principe de qualité en redynamisant un peu les prix. Par ailleurs, les équipes Fram ont su développer le concept des Framissima, qui sont plébiscités pour la qualité de leurs emplacements ainsi que leur service, c’est un élément stratégique de notre projet industriel.
Quand on analyse les comptes de résultats des TO, à quelques exceptions près, la grande majorité sont déficitaires. La somme des pertes cumulées du secteur avoisine 400 millions d’euros en quelques années.
La distribution a besoin que les tours opérateurs retrouvent des couleurs… car si leurs fournisseurs vont mal, ce n’est pas un gage de pérennité pour les distributeurs mais plutôt un appauvrissement général à moyen terme. "
TourMaG.com - Que va devenir Plein Vent dans la reprise envisagée compte tenu de son positionnement produit qui pourrait être estimé concurrentiel du vôtre ?
Alain de Mendonça : "Plein Vent est une société qui s’est beaucoup développée ces dernières années. L’offre est compacte avec un bon positionnement prix, de nombreux départs de province et cela de façon indépendante.
Nous sommes pragmatiques : si une entité tourne bien, alors pourquoi vouloir réinventer la roue ?
Si nous sommes déclarés repreneurs, nous travaillerons avec les équipes de Plein Vent pour optimiser l’activité. Nous pourrons, par exemple, apporter notre appui sur la partie technologique, le yield management ou encore la mutualisation de certains achats.
Enfin, contrairement à certaines rumeurs, nous n’avons pas prévu de liquider l’activité Voyage d’Affaires de Fram."
TourMaG.com - Quelle pourrait être l'importance du PSE prévu ?
Alain de Mendonça : "Quand on fait une reprise d’entreprise en difficulté, on peut être présenté comme ceux qui licencient des personnes ou bien ceux qui sauvent des emplois. Dans le cas présent, notre plan permet de préserver entre 70 et 75% des emplois selon qu’on regarde l’effectif permanent (CDI) ou total incluant les CDD, dont le nombre varie par définition de jour en jour.
L’emploi est un sujet sur lequel nous avons beaucoup travaillé et fait de nombreuses analyses, car un plan social, ce n’est jamais neutre.
C’est une décision lourde de se séparer de salariés qui ont travaillé et beaucoup donné pour la cause d’une entreprise et parfois, ce sont eux qui payent pour des erreurs stratégiques commises il y a 10 ou 15 ans.
Nous sommes concentrés sur la pérennisation des emplois repris car nous n’avons pas le droit d’échouer. Bien sûr, si l’activité repart bien, nous réembaucherons du personnel et du reste notre plan prévoit une priorité de réembauche aux salariés non-repris.
En l’espace de 10 ans, Karavel-Promovacances a créé 700 emplois en France… Nous sommes surement un des acteurs les plus dynamiques du secteur en terme d’embauche."
TourMaG.com - Quid des agences de voyages seront-elles gardées si oui combien, sous quelle enseigne ?
Alain de Mendonça : "Nous avons prévu de garder environ 35 agences de voyage sur les 50 qui composent le réseau actuel.
À nouveau, ce n’est pas une décision prise à la légère : nous avons analysé les agences une par une en étudiant la marge brute des 3 dernières années que nous avons comparée à la masse de coûts (loyers, personnel, frais généraux).
Dans notre analyse, nous avons pris le soin de raisonner à partir de la marge brute avant commission du TO maison (Fram) car au final, peu importe les prix de cessions entre le TO et son réseau. L’enjeu est de savoir si l’agence dégage assez de marge brute pour couvrir au moins ses coûts propres.
Nous avons même choisi de garder certaines agences très légèrement déficitaires, afin de préserver des emplois supplémentaires.
Pour les agences non reprises, nous étudierons des solutions de bascule sur un modèle de franchise si des membres du personnel sont volontaires."
TourMaG.com - Le siège restera-t-il à Toulouse ?
Alain de Mendonça : "Oui bien entendu, le siège de Fram restera à Toulouse et Fram restera un groupe indépendant, profitant des synergies avec Karavel.
Même si Fram bénéficie de l’appui de ses agences intégrées, son modèle est très majoritairement un modèle de vente indirecte via des réseaux tiers ou des Ambassades, alors que celui de Promovacances est un modèle de vente directe online couplé avec un réseau d’agence en propre.
Bien sur, Fram réalise aussi certaines ventes directes via le web et les groupes, de même que Promovacances a aussi un TO (Mégavacances) qui propose son offre à certains partenaires distributeurs.
Cependant, foncièrement, ce sont deux logiques différentes avec des cultures d’entreprise différentes, et cela ne nous parait pas pertinent de mélanger les deux.
En revanche, il faudra bien sûr mutualiser certains services avec notamment la création d’une centrale d’achat commune (avions, hôtels, réceptifs) ainsi que la mise à disposition de certains modules technologiques de Karavel et d’outils de yield management."
TourMaG.com - Les contrats Ambassades seront-ils maintenus ?
Alain de Mendonça : "Bien sûr. Du reste, si nous sommes choisis comme repreneurs, nous aurons hâte de rencontrer les Ambassades, qui ont légitimement beaucoup d’interrogations.
Ce sont des entrepreneurs à leur compte et cela me parle. Aussi, j’espère que notre projet industriel est de nature à les rassurer car nous allons faire nos meilleurs efforts pour que l’offre Fram soit de grande qualité avec, sur certains axes, une redynamisation des prix et notamment le fait de proposer plus de long-courriers comme notamment la République Dominicaine ou le Mexique d’où Fram est cruellement absent car depuis l’arrêt de l’Égypte et le ralentissement du Sénégal, il manque à Fram une offre forte sur l’hiver pour compléter les Canaries.
D’autre part, nous avons prévu de redynamiser la marque Fram via une campagne de communication et d’avoir une discussion avec les Ambassades pour savoir si certains modules technologiques de Karavel peuvent les intéresser."
TourMaG.com - Quid des relations avec les réseaux de distribution (Selectour Afat…). Vont-elles se poursuivre ? À quelles conditions ?
Alain de Mendonça : "Je tends la main à tous les réseaux de distribution historiques de Fram, y compris bien entendu Selectour-Afat qui avait fait le choix initial de travailler à la reprise de Fram avec un autre acteur.
J’espère qu’ils apprécieront que notre offre inclue la prise en charge de tous les clients en partance. Fram et les réseaux de distribution, c’est un partenariat historique et parfois affectif. Je tiens à dire que nous n’avons nullement l’ambition de faire basculer les ventes de Fram sur le web : notre plan stratégique prévoit que le pourcentage de ventes internet soit le même que celui des autres grands TO, qui déclarent réaliser entre 15 et 20% de leurs ventes en direct sur le web.
Je dirige depuis 15 ans la société Promovacances et je sais que les internautes viennent sur notre site car ils ont l’assurance d’avoir le choix d’une offre représentative du marché alors que sur le site d’un producteur, le potentiel de croissance est limité car on ne trouve quasi que les produits de ce producteur…sinon, les internautes iraient faire leur course sur le site de Sony ou Samsung et pas sur Amazon…ou bien Go voyage/Opodo n’existeraient pas car tout le monde irait sur Air France ou EasyJet.
De même, il y aura parité de prix entre le site Fram et les prix disponibles pour la distribution.
Aussi, une disparation de Fram n’est pas souhaitable pour la distribution car elle appauvrirait l’offre de produits. En effet, si Fram disparaissait il ne resterait alors plus que 3 gros tour opérateurs généralistes (TUI, Thomas Cook, Transat)… et on sait que moins il y a d’acteurs, plus c’est facile pour les tours opérateurs de réduire les commissions pour les réseaux – cf. ce qu‘il s’est passé sur les marchés belges, scandinaves ou encore anglais où les agences tierces ont été progressivement pénalisées.
L’intérêt des consommateurs et des agences passe par le maintien d’une multiplicité d’acteurs.
Pour finir, je suis conscient de notre originalité. À titre personnel, je suis présent depuis peu et de façon timide dans la distribution classique…mais nous sommes des grands bosseurs et si notre offre est retenue, ce sera à nous de nous déplacer pour écouter et échanger avec les partenaires distributeurs. "
Alain de Mendonça : "Quand on fait une reprise d’entreprise en difficulté, on peut être présenté comme ceux qui licencient des personnes ou bien ceux qui sauvent des emplois. Dans le cas présent, notre plan permet de préserver entre 70 et 75% des emplois selon qu’on regarde l’effectif permanent (CDI) ou total incluant les CDD, dont le nombre varie par définition de jour en jour.
L’emploi est un sujet sur lequel nous avons beaucoup travaillé et fait de nombreuses analyses, car un plan social, ce n’est jamais neutre.
C’est une décision lourde de se séparer de salariés qui ont travaillé et beaucoup donné pour la cause d’une entreprise et parfois, ce sont eux qui payent pour des erreurs stratégiques commises il y a 10 ou 15 ans.
Nous sommes concentrés sur la pérennisation des emplois repris car nous n’avons pas le droit d’échouer. Bien sûr, si l’activité repart bien, nous réembaucherons du personnel et du reste notre plan prévoit une priorité de réembauche aux salariés non-repris.
En l’espace de 10 ans, Karavel-Promovacances a créé 700 emplois en France… Nous sommes surement un des acteurs les plus dynamiques du secteur en terme d’embauche."
TourMaG.com - Quid des agences de voyages seront-elles gardées si oui combien, sous quelle enseigne ?
Alain de Mendonça : "Nous avons prévu de garder environ 35 agences de voyage sur les 50 qui composent le réseau actuel.
À nouveau, ce n’est pas une décision prise à la légère : nous avons analysé les agences une par une en étudiant la marge brute des 3 dernières années que nous avons comparée à la masse de coûts (loyers, personnel, frais généraux).
Dans notre analyse, nous avons pris le soin de raisonner à partir de la marge brute avant commission du TO maison (Fram) car au final, peu importe les prix de cessions entre le TO et son réseau. L’enjeu est de savoir si l’agence dégage assez de marge brute pour couvrir au moins ses coûts propres.
Nous avons même choisi de garder certaines agences très légèrement déficitaires, afin de préserver des emplois supplémentaires.
Pour les agences non reprises, nous étudierons des solutions de bascule sur un modèle de franchise si des membres du personnel sont volontaires."
TourMaG.com - Le siège restera-t-il à Toulouse ?
Alain de Mendonça : "Oui bien entendu, le siège de Fram restera à Toulouse et Fram restera un groupe indépendant, profitant des synergies avec Karavel.
Même si Fram bénéficie de l’appui de ses agences intégrées, son modèle est très majoritairement un modèle de vente indirecte via des réseaux tiers ou des Ambassades, alors que celui de Promovacances est un modèle de vente directe online couplé avec un réseau d’agence en propre.
Bien sur, Fram réalise aussi certaines ventes directes via le web et les groupes, de même que Promovacances a aussi un TO (Mégavacances) qui propose son offre à certains partenaires distributeurs.
Cependant, foncièrement, ce sont deux logiques différentes avec des cultures d’entreprise différentes, et cela ne nous parait pas pertinent de mélanger les deux.
En revanche, il faudra bien sûr mutualiser certains services avec notamment la création d’une centrale d’achat commune (avions, hôtels, réceptifs) ainsi que la mise à disposition de certains modules technologiques de Karavel et d’outils de yield management."
TourMaG.com - Les contrats Ambassades seront-ils maintenus ?
Alain de Mendonça : "Bien sûr. Du reste, si nous sommes choisis comme repreneurs, nous aurons hâte de rencontrer les Ambassades, qui ont légitimement beaucoup d’interrogations.
Ce sont des entrepreneurs à leur compte et cela me parle. Aussi, j’espère que notre projet industriel est de nature à les rassurer car nous allons faire nos meilleurs efforts pour que l’offre Fram soit de grande qualité avec, sur certains axes, une redynamisation des prix et notamment le fait de proposer plus de long-courriers comme notamment la République Dominicaine ou le Mexique d’où Fram est cruellement absent car depuis l’arrêt de l’Égypte et le ralentissement du Sénégal, il manque à Fram une offre forte sur l’hiver pour compléter les Canaries.
D’autre part, nous avons prévu de redynamiser la marque Fram via une campagne de communication et d’avoir une discussion avec les Ambassades pour savoir si certains modules technologiques de Karavel peuvent les intéresser."
TourMaG.com - Quid des relations avec les réseaux de distribution (Selectour Afat…). Vont-elles se poursuivre ? À quelles conditions ?
Alain de Mendonça : "Je tends la main à tous les réseaux de distribution historiques de Fram, y compris bien entendu Selectour-Afat qui avait fait le choix initial de travailler à la reprise de Fram avec un autre acteur.
J’espère qu’ils apprécieront que notre offre inclue la prise en charge de tous les clients en partance. Fram et les réseaux de distribution, c’est un partenariat historique et parfois affectif. Je tiens à dire que nous n’avons nullement l’ambition de faire basculer les ventes de Fram sur le web : notre plan stratégique prévoit que le pourcentage de ventes internet soit le même que celui des autres grands TO, qui déclarent réaliser entre 15 et 20% de leurs ventes en direct sur le web.
Je dirige depuis 15 ans la société Promovacances et je sais que les internautes viennent sur notre site car ils ont l’assurance d’avoir le choix d’une offre représentative du marché alors que sur le site d’un producteur, le potentiel de croissance est limité car on ne trouve quasi que les produits de ce producteur…sinon, les internautes iraient faire leur course sur le site de Sony ou Samsung et pas sur Amazon…ou bien Go voyage/Opodo n’existeraient pas car tout le monde irait sur Air France ou EasyJet.
De même, il y aura parité de prix entre le site Fram et les prix disponibles pour la distribution.
Aussi, une disparation de Fram n’est pas souhaitable pour la distribution car elle appauvrirait l’offre de produits. En effet, si Fram disparaissait il ne resterait alors plus que 3 gros tour opérateurs généralistes (TUI, Thomas Cook, Transat)… et on sait que moins il y a d’acteurs, plus c’est facile pour les tours opérateurs de réduire les commissions pour les réseaux – cf. ce qu‘il s’est passé sur les marchés belges, scandinaves ou encore anglais où les agences tierces ont été progressivement pénalisées.
L’intérêt des consommateurs et des agences passe par le maintien d’une multiplicité d’acteurs.
Pour finir, je suis conscient de notre originalité. À titre personnel, je suis présent depuis peu et de façon timide dans la distribution classique…mais nous sommes des grands bosseurs et si notre offre est retenue, ce sera à nous de nous déplacer pour écouter et échanger avec les partenaires distributeurs. "