Le train a toujours bénéficié, malgré les accidents qu’il a provoqués à ses débuts, d’une excellente réputation. Il permettait des déplacements de masse à une humanité acculée à l’immobilité. - Depositphotos.com gjp1991
Le génial Thomas Cook a su exploiter le chemin de fer pour transporter les premiers touristes, en Angleterre puis en France, Italie, et de plus en plus loin en Orient. Si tout le monde n’a pas en tête les images des « premiers trains du plaisir » et de ces hordes de touristes britanniques que l’on comparait à des pluies de sauterelles, à peu près tous nos contemporains, qu’ils vivent en Inde, Amérique ou Europe et Moyen-Orient, ont en tête les images de quelques trains mythiques baptisés du nom de leurs trajectoires : Orient Express, Paris-Lyon-Méditerranée, Simplon...
Des trains que le talent des peintres et des affichistes de l’époque a immortalisés. Des wagons au mobilier d’acajou art déco aux wagons restaurants croulant sous une vaisselle et des mets tout aussi raffinés... le luxe semble synonyme de chemins de fer bien qu’il ne le soit pas systématiquement. Les trains de troisième classe, inconfortables et dangereux, étaient bien plus nombreux !
Par ailleurs, le train est porteur de mystères, ceux que le best-seller d’Agatha Christie « Le crime de l’Orient Express » a vulgarisés dans le monde entier et que l’on réutilise en ce moment pour relancer cette liaison mythique. Il est synonyme aussi d’aventures telles que les ont écrites Blaise Cendrars ou Michel Butor.
Tandis que les grands classiques du cinéma américain ont mis en scène des aventures sentimentales et policières mythiques au sein de Sleeping de luxe. Inoubliable : « Certains l’aiment chaud » ! Inoubliable la gare new yorkaise de Central Station au cœur de tant de films-cultes !
Pour les Français enfin, l’imaginaire du train est également et surtout lié aux premiers congés payés et aux premiers départs en vacances de 1936, même s’il est révélé que les billets gratuits furent cette année-là moins utilisés que prévu !
Des trains que le talent des peintres et des affichistes de l’époque a immortalisés. Des wagons au mobilier d’acajou art déco aux wagons restaurants croulant sous une vaisselle et des mets tout aussi raffinés... le luxe semble synonyme de chemins de fer bien qu’il ne le soit pas systématiquement. Les trains de troisième classe, inconfortables et dangereux, étaient bien plus nombreux !
Par ailleurs, le train est porteur de mystères, ceux que le best-seller d’Agatha Christie « Le crime de l’Orient Express » a vulgarisés dans le monde entier et que l’on réutilise en ce moment pour relancer cette liaison mythique. Il est synonyme aussi d’aventures telles que les ont écrites Blaise Cendrars ou Michel Butor.
Tandis que les grands classiques du cinéma américain ont mis en scène des aventures sentimentales et policières mythiques au sein de Sleeping de luxe. Inoubliable : « Certains l’aiment chaud » ! Inoubliable la gare new yorkaise de Central Station au cœur de tant de films-cultes !
Pour les Français enfin, l’imaginaire du train est également et surtout lié aux premiers congés payés et aux premiers départs en vacances de 1936, même s’il est révélé que les billets gratuits furent cette année-là moins utilisés que prévu !
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… Puis, dans les années soixante-dix, la grande vitesse a assuré le renouveau du chemin de fer et du train. En France surtout, les premiers TGV de couleur orange lancés en 1976 sur le Paris-Lyon ont introduit technologie et modernité sur de très vieilles machines souvent encore à vapeur. La dynamique était lancée.
Le train redevenait porteur de progrès, de vitesse, de confort et d’une géographie de plus en plus relative, temporelle. Enfin, bien plus tard, l’Hyperloop dont les premières liaisons s’annoncent pour les années à venir contribuera à sa façon à faire accomplir un nouveau bond en avant aux chemins de fer.
* Au milieu du XIXe siècle, il y a 90 000 kilomètres de lignes dans le monde, dont 14 400 aux États-Unis, 10 500 en Angleterre, 5 800 en Allemagne, un peu moins de 4 000 en France.
Le train redevenait porteur de progrès, de vitesse, de confort et d’une géographie de plus en plus relative, temporelle. Enfin, bien plus tard, l’Hyperloop dont les premières liaisons s’annoncent pour les années à venir contribuera à sa façon à faire accomplir un nouveau bond en avant aux chemins de fer.
* Au milieu du XIXe siècle, il y a 90 000 kilomètres de lignes dans le monde, dont 14 400 aux États-Unis, 10 500 en Angleterre, 5 800 en Allemagne, un peu moins de 4 000 en France.
Un symbolisme contradictoire
Sur le plan symbolique, qu’en est-il ?
Il apparaît en fait que la voie ferrée et les rails sont associés à la destinée. Quant au train, avec sa locomotive et ses wagons, il évoque les conditions de l’existence, le contexte dans lequel un être évolue. Mais sa symbolique est contradictoire car il figure l’être lui-même avec ses objectifs et ses projets : « le train de la vie », « le train de l’histoire » et en même temps la routine : « le train train quotidien ». Il ouvre donc d’une part des portes et marque le passage d’un champ de conscience à un autre. Mais, en même temps, il symbolise l’ennui.
Le train nous amène également à accepter et à reconnaître que notre individualité est de fait limitée, puisqu’il y a une nécessaire interaction avec autrui, avec le contexte extérieur. On n’est jamais seul dans un train. On est toujours accompagné, sécurisé, même dans un wagon vide.
Enfin, le train est un espace de voyage revêtant une dimension temporelle importante. C’est bel et bien une sorte de capsule qui se dirige vers l’avenir en laissant le passé derrière elle alors que le wagon représente le présent.
La gare quant à elle symbolise le monde des hommes en mouvement, actifs, un passage obligé, le croisement de l’espace et du temps. Elle symbolise les départs importants, ceux en accord avec l’évolution de notre vie. Chaque départ est un changement, une opportunité de progresser dans le monde des hommes. C’est pour cela que tout retard est vécu comme une véritable catastrophe. Autre symbolisme : la gare est le lieu où l’on arrive, d’où l’on part, où l’on attend et le territoire d’une modernité en perpétuel mouvement.
Il apparaît en fait que la voie ferrée et les rails sont associés à la destinée. Quant au train, avec sa locomotive et ses wagons, il évoque les conditions de l’existence, le contexte dans lequel un être évolue. Mais sa symbolique est contradictoire car il figure l’être lui-même avec ses objectifs et ses projets : « le train de la vie », « le train de l’histoire » et en même temps la routine : « le train train quotidien ». Il ouvre donc d’une part des portes et marque le passage d’un champ de conscience à un autre. Mais, en même temps, il symbolise l’ennui.
Le train nous amène également à accepter et à reconnaître que notre individualité est de fait limitée, puisqu’il y a une nécessaire interaction avec autrui, avec le contexte extérieur. On n’est jamais seul dans un train. On est toujours accompagné, sécurisé, même dans un wagon vide.
Enfin, le train est un espace de voyage revêtant une dimension temporelle importante. C’est bel et bien une sorte de capsule qui se dirige vers l’avenir en laissant le passé derrière elle alors que le wagon représente le présent.
La gare quant à elle symbolise le monde des hommes en mouvement, actifs, un passage obligé, le croisement de l’espace et du temps. Elle symbolise les départs importants, ceux en accord avec l’évolution de notre vie. Chaque départ est un changement, une opportunité de progresser dans le monde des hommes. C’est pour cela que tout retard est vécu comme une véritable catastrophe. Autre symbolisme : la gare est le lieu où l’on arrive, d’où l’on part, où l’on attend et le territoire d’une modernité en perpétuel mouvement.
Imaginaires en mouvement : vitesse et lenteur
Compte tenu de son histoire et de sa symbolique, où en sont les imaginaires contemporains par rapport au train ? Le train a toujours bénéficié, malgré les accidents qu’il a provoqués à ses débuts, d’une excellente réputation. Il permettait des déplacements de masse à une humanité acculée à l’immobilité. Malgré la terrible époque des trains de la mort à laquelle, bien contre son gré, il prêta main forte, il est demeuré dans les imaginaires du plus grand nombre un mode de transport économique, efficace, rapide et surtout sûr.
Apprécié des adultes et des enfants qui raffolent de la liberté de mouvement qu’il leur permet, le train a un autre avantage, il est censé ne pas contribuer à la pollution contrairement à son rival : l’avion.
Transport propre, il est donc le gagnant de l’iconographie moderne du voyage, malgré les retards, les perturbations et les grèves qu’il fait subir à ses usagers. Ses exploits technologiques lui permettent également de tutoyer le futur tout en gardant les pieds sur terre et conservant des dimensions humaines. En route vers l’avenir tout en restant ancré dans le passé, le train devrait d’autant plus confirmer son image positive qu’il a adopté le meilleur de la technologie pour faciliter et améliorer ses relations avec ses clients.
Quant à ses performances en matière de vitesse, elles auront l’heur de satisfaire une clientèle pressée et de donner la preuve que le futur est capable de progrès.
Sans pour autant que sa vitesse soit indispensable au bien-être du voyageur et surtout du vacancier pour qui le temps n’est pas compté. Fast et slow à la fois, nocturne et diurne, le train représente une sorte de caméléon des transports capable d’épouser tous les courants qui traversent la société. Pourvu simplement que sa trésorerie suive…
Apprécié des adultes et des enfants qui raffolent de la liberté de mouvement qu’il leur permet, le train a un autre avantage, il est censé ne pas contribuer à la pollution contrairement à son rival : l’avion.
Transport propre, il est donc le gagnant de l’iconographie moderne du voyage, malgré les retards, les perturbations et les grèves qu’il fait subir à ses usagers. Ses exploits technologiques lui permettent également de tutoyer le futur tout en gardant les pieds sur terre et conservant des dimensions humaines. En route vers l’avenir tout en restant ancré dans le passé, le train devrait d’autant plus confirmer son image positive qu’il a adopté le meilleur de la technologie pour faciliter et améliorer ses relations avec ses clients.
Quant à ses performances en matière de vitesse, elles auront l’heur de satisfaire une clientèle pressée et de donner la preuve que le futur est capable de progrès.
Sans pour autant que sa vitesse soit indispensable au bien-être du voyageur et surtout du vacancier pour qui le temps n’est pas compté. Fast et slow à la fois, nocturne et diurne, le train représente une sorte de caméléon des transports capable d’épouser tous les courants qui traversent la société. Pourvu simplement que sa trésorerie suive…