Dans cette guerre, le principal GDS européen, Amadeus (basé à Madrid), avait pris en juin le contrôle de 55,4% d'Opodo, site européen basé à Londres. De son coté, Travelocity est une filiale de Sabre, géant américain des GDS.
Sabre, comme Amadeus, à la base fournisseurs de technologie aux agences de voyages et en ligne, devient ainsi concurrent de ses clients. Il s'agit, selon Amadeus, de profiter des "importantes opportunités de croissance dans l'industrie du voyage", notamment sur internet.
Travelocity, déjà implanté en Europe du Nord, espère se positionner en tête des sites en ligne. Après la France, il se lancera en 2005 et 2006 en Espagne et en Italie.
Sabre avait pris une longueur d'avance puisque Travelocity revendique déjà 44 millions de clients aux Etats-Unis, et un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros. Le groupe texan avait mis le pied en France en achetant le voyagiste niçois Boomerang et le distributeur Usit Voyages (10 agences). Sabre est aussi actionnaire du groupe Karavel, qui possède Promovacances.com.
Le développement du commerce par internet va continuer
En août dernier, Travelocity avait racheté au groupe allemand Otto (vente par correspondance) ses parts (50%) dans Travelocity Europe, devenant actionnaire à 100%. Il affirme privilégier désormais le développement interne.
Face à lui, alors que la dérégulation de l'activité des GDS est à l'étude à Bruxelles, deux grands concurrents américains: Galileo, propriété de Cendant Corp, et Wordspan, peu présent en Europe, et surtout l'européen Amadeus.
Amadeus, également actionnaire de Vivacances.fr (Galeries Lafayette) en France, espère imposer Opodo comme l'une des trois premières agences en ligne en Europe.
Le directeur général adjoint d'Amadeus Philippe Chérèque n'en fait pas mystère: l'opération sur Opodo, outre une volonté de "diversification dans un créneau porteur", avait bien pour but de contrer Sabre.
"Le mouvement de développement du commerce par internet va continuer. Ce qui se passe aux Etats-Unis, où 30% de la distribution de voyages se fait en ligne, va se produire en Europe, où le taux n'est que de 10%. Il y a un fort potentiel."
Les agences de voyages traditionnelles sont inquiètes
Dans cette lutte à couteaux tirés, la filiale française de Lastminute, numéro deux des agences en ligne en Europe, a porté plainte devant le Conseil de la concurrence. Promovacances l'avait déjà fait contre Expedia et la SNCF, partenaires de Voyages-Sncf.com, accusés de pratiques anticoncurrentielles.
Quant aux agences de voyages traditionnelles, qui n'ont pas pris à temps le train d'internet, elles sont réservées, voire inquiètes. Philippe Demonchy, président du réseau Selectour, se dit "embarrassé". "Le marché n'est pas extensible à l'infini", souligne-il.
Elles peuvent d'autant plus s'inquiéter que les agences en ligne ouvrent maintenant des boutiques. Odysia en a annoncé neuf dans un premier temps, 11 à terme. Promovacances a inauguré sa première agence physique à Paris. Lastminute l'avait déjà fait sur les Champs-Elysées, et Expedia a une antenne de retrait de billets.
Michel BLANCHARD (AFP) - redaction@tourmag.com
Sabre, comme Amadeus, à la base fournisseurs de technologie aux agences de voyages et en ligne, devient ainsi concurrent de ses clients. Il s'agit, selon Amadeus, de profiter des "importantes opportunités de croissance dans l'industrie du voyage", notamment sur internet.
Travelocity, déjà implanté en Europe du Nord, espère se positionner en tête des sites en ligne. Après la France, il se lancera en 2005 et 2006 en Espagne et en Italie.
Sabre avait pris une longueur d'avance puisque Travelocity revendique déjà 44 millions de clients aux Etats-Unis, et un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros. Le groupe texan avait mis le pied en France en achetant le voyagiste niçois Boomerang et le distributeur Usit Voyages (10 agences). Sabre est aussi actionnaire du groupe Karavel, qui possède Promovacances.com.
Le développement du commerce par internet va continuer
En août dernier, Travelocity avait racheté au groupe allemand Otto (vente par correspondance) ses parts (50%) dans Travelocity Europe, devenant actionnaire à 100%. Il affirme privilégier désormais le développement interne.
Face à lui, alors que la dérégulation de l'activité des GDS est à l'étude à Bruxelles, deux grands concurrents américains: Galileo, propriété de Cendant Corp, et Wordspan, peu présent en Europe, et surtout l'européen Amadeus.
Amadeus, également actionnaire de Vivacances.fr (Galeries Lafayette) en France, espère imposer Opodo comme l'une des trois premières agences en ligne en Europe.
Le directeur général adjoint d'Amadeus Philippe Chérèque n'en fait pas mystère: l'opération sur Opodo, outre une volonté de "diversification dans un créneau porteur", avait bien pour but de contrer Sabre.
"Le mouvement de développement du commerce par internet va continuer. Ce qui se passe aux Etats-Unis, où 30% de la distribution de voyages se fait en ligne, va se produire en Europe, où le taux n'est que de 10%. Il y a un fort potentiel."
Les agences de voyages traditionnelles sont inquiètes
Dans cette lutte à couteaux tirés, la filiale française de Lastminute, numéro deux des agences en ligne en Europe, a porté plainte devant le Conseil de la concurrence. Promovacances l'avait déjà fait contre Expedia et la SNCF, partenaires de Voyages-Sncf.com, accusés de pratiques anticoncurrentielles.
Quant aux agences de voyages traditionnelles, qui n'ont pas pris à temps le train d'internet, elles sont réservées, voire inquiètes. Philippe Demonchy, président du réseau Selectour, se dit "embarrassé". "Le marché n'est pas extensible à l'infini", souligne-il.
Elles peuvent d'autant plus s'inquiéter que les agences en ligne ouvrent maintenant des boutiques. Odysia en a annoncé neuf dans un premier temps, 11 à terme. Promovacances a inauguré sa première agence physique à Paris. Lastminute l'avait déjà fait sur les Champs-Elysées, et Expedia a une antenne de retrait de billets.
Michel BLANCHARD (AFP) - redaction@tourmag.com