Fréquentation : les grands évènements sportifs ça rapporte quelque chose ?

La coupe du monde de football en Afrique du Sud vient tout juste de s'achever et les experts se pressent déjà pour en tirer les premiers bilans.

Du 1er juin au 1er juillet 2010, le système de contrôle migratoire aurait enregistré 1,02 million de visiteurs, soit une augmentation de 25% par rapport à l’année précédente.

Mais cette manne touristique a-t-elle vraiment compensé les coûts engendrés par la compétition ?

Cette question taraude tous les organisateurs d’évènements sportifs. Car pour accueillir de telles manifestations, il faut massivement investir.

L’Afrique du Sud aurait dépensé 4 milliards d’euros pour la coupe du monde.

En comparaison, Vancouver a investit 1,9 milliards de dollars pour l’organisation des JO de 2010 et Athènes 9 milliards d’euros pour les JO de 2004.

Des sommes astronomiques, pour rénover routes, aéroports et transports en commun. En Grèce par exemple, 80% du parc hôtelier a été modernisé.

Après la compétition, chaque pays sort donc ses calculettes afin de savoir si oui ou non l’affaire a été rentable.

Du coté du tourisme, l’augmentation du nombre de visiteurs pendant la compétition semble incontestable.

En 2006, pour la coupe du monde de foot en Allemagne, les pronostics les plus ambitieux ont largement été dépassés.

Le pays a accueilli plus du double de visiteurs attendus.

D’après une étude de l’office de tourisme, 88 % des touristes étrangers conseilleraient vivement l’Allemagne à leurs proches suite à leur venue pendant la compétition.

Le gouvernement estime l’incidence sur le PIB à 3 milliards d’euros sur 3 ans.

La Colombie-Britannique, province de Vancouver, espère également une hausse de 2,5 % du secteur touristique et pense que les Jeux devraient contribuer à augmenter son PIB de 3,3 milliards de dollars.

Il semble aussi que le tourisme d’affaire soit boosté par la compétition. En effet, le pays donne l’image rassurante d’une destination ambitieuse et entreprenante.

A Vancouver par exemple, le nouveau centre des congrès, qui est l'un des seuls à pouvoir accueillir de grosses conférences en Amérique du Nord, a vu ses réservations augmenter de 60%.

Plus de touristes viennent pendant la compétition, sauf…les habitués !

Ces derniers ont tendance à fuir la frénésie, les embouteillages et les hausses des prix. « Athènes a reçu un peu moins de ses touristes estivaux qui viennent pour les visites culturelles» confirme le directeur de l’OT.

Second problème et pas des moindres : la réhabilitation des infrastructures sportives. On peut par exemple s’interroger sur le futur usage des stades de football en Afrique du Sud, ou du village olympique athénien.

Mais que les pays organisateurs se rassurent. Ces évènements d'ampleur internationale propulsent le pays sur le devant de la scène, et lui assurent une renommée conséquente pour les années à venir.