Hédonisme ou Eudémonisme ? Pour Sébastien Bohler de France Inter, le repos, ça se décide - Depositphotos.com Auteur OlyPhotoStories
Reprenons quelques exemples d’offre touristique ce matin 9 novembre 2023 : le Massif de l’Oisans nous informe de l’ouverture à la réservation d’une offre « immersive », « de déconnexion » et de « plénitude » dans des refuges ou chalets en pleine nature.
De son côté Marriott International annonce la prochaine ouverture à Patmos en Grèce d’un hôtel dédié au bien-être. Comment ? « Le voyage bien-être de chaque client débutera par une boisson d’accueil équilibrante, délicatement parfumée aux pétales de rose pour ses propriétés relaxantes, et sera suivi avec une série d’expériences réparatrices, notamment des séances de thérapie sonore avec des cloches tibétaines et une gamme de soins utilisant des produits à base d'essence de rose ». Séduisant non ?
Mieux encore, sur l’île Maurice, l’Anantara Iko Mauritius propose l'Anantara Iko Wellness Week, une retraite complète sur six jours, pensée comme une offre wellness tout inclus, « composée de rituels de purification, de rajeunissement physique et énergétique, de régénération du corps, de thérapie par le son et de pleine conscience. » Évidemment, ce n’est pas donné : plus de 1000 euros la nuit !
Autre exemple : en Arabie saoudite, le nouveau Six Sense Dunes n’est pas en reste. « En plein désert, il permet de fabriquer des produits de soin à partir des riches épices et parfums. Et les influences arabes se poursuivent par des traitements de sable de quartz et pendant une séance de hammam anti-âge ». On trouve un studio de spinning séparé et une suite pour le yoga et le yoga aérien…
… Et la liste pourrait s’allonger indéfiniment puisque la grande majorité des équipements touristiques et des destinations se sentent désormais investis de la mission de relaxer leurs clientèles et de lui faire accéder non pas au paradis mais au bien-être voire au mieux-être.
De son côté Marriott International annonce la prochaine ouverture à Patmos en Grèce d’un hôtel dédié au bien-être. Comment ? « Le voyage bien-être de chaque client débutera par une boisson d’accueil équilibrante, délicatement parfumée aux pétales de rose pour ses propriétés relaxantes, et sera suivi avec une série d’expériences réparatrices, notamment des séances de thérapie sonore avec des cloches tibétaines et une gamme de soins utilisant des produits à base d'essence de rose ». Séduisant non ?
Mieux encore, sur l’île Maurice, l’Anantara Iko Mauritius propose l'Anantara Iko Wellness Week, une retraite complète sur six jours, pensée comme une offre wellness tout inclus, « composée de rituels de purification, de rajeunissement physique et énergétique, de régénération du corps, de thérapie par le son et de pleine conscience. » Évidemment, ce n’est pas donné : plus de 1000 euros la nuit !
Autre exemple : en Arabie saoudite, le nouveau Six Sense Dunes n’est pas en reste. « En plein désert, il permet de fabriquer des produits de soin à partir des riches épices et parfums. Et les influences arabes se poursuivent par des traitements de sable de quartz et pendant une séance de hammam anti-âge ». On trouve un studio de spinning séparé et une suite pour le yoga et le yoga aérien…
… Et la liste pourrait s’allonger indéfiniment puisque la grande majorité des équipements touristiques et des destinations se sentent désormais investis de la mission de relaxer leurs clientèles et de lui faire accéder non pas au paradis mais au bien-être voire au mieux-être.
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Hédonisme et eudéminisme
Pour les philosophes, le bien-être appartient à deux registres différents, certes reliés qui ont été décrits la première fois par Aristote.
D’une part, il y a l’hédonisme soit le bien-être momentané, le plaisir.
D’autre part, il y a l’eudémonisme soit l’épanouissement, l’actualisation des potentialités individuelles, la vie signifiante, l’harmonie !
D’une part, il y a l’hédonisme soit le bien-être momentané, le plaisir.
D’autre part, il y a l’eudémonisme soit l’épanouissement, l’actualisation des potentialités individuelles, la vie signifiante, l’harmonie !
Les neurosciences en secours du bien être
L’offre citée plus haut, cible donc clairement la quête d’hédonisme qui se développera d’autant plus que dans le chaos du monde dans lequel nous vivons, le besoin de détente restera dominant. On a donc affaire à une clientèle « mainstream » qui se laissera séduire par les massages, les bains, les tisanes, les parfums et autres exercices physiques inspirés des traditions asiatiques parmi lesquelles le yoga reste indétrônable.
Et cette clientèle pourra papillonner d’un établissement à l’autre, en quête de nouveautés plus ou moins exotiques et folkloriques, pendant longtemps. Pourvu qu’elle éprouve un bien-être immédiat.
En revanche, la catégorie « upstream » (avant-garde) qui recherchait la nouveauté et l’exclusivité se retourne désormais vers des produits nettement plus simples pourvu qu’ils soient à la fois naturels et surtout totalement adaptés à leur personnalité et leurs besoins. En fait, cette population recherche un bien-être plus durable et solide : l’eudémonisme.
Or, les neuroscientifiques qui aujourd’hui, connaissent de mieux en mieux le fonctionnement de notre cerveau grâce à l’imagerie cérébrale, se sont emparés du sujet afin de déterminer quelles sont les conditions dans lesquelles nos corps et cerveaux peuvent accéder à cette forme de bien-être.
Ainsi, pour Sébastien Bohler, spécialiste de la neuroscientifique, intervenant dans l’excellente émission quotidienne de France Inter : « Grand bien vous fasse » : Le repos, ça se décide.
Selon lui, se reposer est un travail et l’acte de se reposer nécessite un choix… Il faut donc toujours être clair sur son contexte personnel et chercher des activités qui font sens et correspondent aux valeurs et préoccupations de chacun.
Un constat auquel adhère le professeur Lejoyeux, pyschiatre, quand il explique qu’« il faut se connaître soi-même pour bénéficier d’un repos cohérent » atténuant nombre d'hormones du stress comme le cortisol et la noradrénaline.
Et cette clientèle pourra papillonner d’un établissement à l’autre, en quête de nouveautés plus ou moins exotiques et folkloriques, pendant longtemps. Pourvu qu’elle éprouve un bien-être immédiat.
En revanche, la catégorie « upstream » (avant-garde) qui recherchait la nouveauté et l’exclusivité se retourne désormais vers des produits nettement plus simples pourvu qu’ils soient à la fois naturels et surtout totalement adaptés à leur personnalité et leurs besoins. En fait, cette population recherche un bien-être plus durable et solide : l’eudémonisme.
Or, les neuroscientifiques qui aujourd’hui, connaissent de mieux en mieux le fonctionnement de notre cerveau grâce à l’imagerie cérébrale, se sont emparés du sujet afin de déterminer quelles sont les conditions dans lesquelles nos corps et cerveaux peuvent accéder à cette forme de bien-être.
Ainsi, pour Sébastien Bohler, spécialiste de la neuroscientifique, intervenant dans l’excellente émission quotidienne de France Inter : « Grand bien vous fasse » : Le repos, ça se décide.
Selon lui, se reposer est un travail et l’acte de se reposer nécessite un choix… Il faut donc toujours être clair sur son contexte personnel et chercher des activités qui font sens et correspondent aux valeurs et préoccupations de chacun.
Un constat auquel adhère le professeur Lejoyeux, pyschiatre, quand il explique qu’« il faut se connaître soi-même pour bénéficier d’un repos cohérent » atténuant nombre d'hormones du stress comme le cortisol et la noradrénaline.
Ceux qui sont capables de rêvasser vont mieux
Quant aux adeptes de la méthode dramma : D pour détachement, R pour relaxation (zen, méditation, massage, du sport…), A pour autonomie (le choix personnel de son repos avec la capacité à dire « non »), M pour maîtrise (des activités dans lesquelles on a un peu de facilité), M pour « mining », le sens (avoir des activités en phase avec nos valeurs), A pour affiliation (activités dans un contexte social), ils se situent exactement sur la même ligne.
Laquelle entraîne forcément une reprise en mains des activités de bien-être telles qu’on les conçoit aujourd’hui pour les entraîner vers d’autres registres priorisant l’individu sur le collectif. Quels registres ?
Du côté de Flavia Mazelin Salvi : « Chacun a sa fatigue, son anxiété et ses antidotes ». Pour elle c’est donc le zen et le zazen, soit la pratique de la méditation assise dans sa version courte qui permet de rester présent à soi-même et d’agir en fonction de ce que le corps ressent.
Quant à la méditation, l’une des pratiques les plus proposées et vendues, des experts indiquent que cinq minutes par jour suffisent pourvu que l’on se mette dans la bonne position et fasse des pauses toutes les 20 minutes, durant lesquelles on peut marcher, parler à quelqu’un, prendre l’air. Car le « muscle » cognitif a ses limites.
Une autre spécialiste recommande la « décentration », soit une technique issue des thérapies cognitives nées dans les années 1960 consistant en un contrôle de la respiration. Enfin, toujours pour Michel Lejoyeux : « Ceux qui sont capables de rêvasser vont mieux. Ils vont être plus productifs au travail et avoir une meilleure capacité de concentration. Il faut donc leur proposer des moments de solitude et d’inactivité pour laisser s’exprimer des modes d’activité mentale et corporelle plus spontanées et naturelles. »
Laquelle entraîne forcément une reprise en mains des activités de bien-être telles qu’on les conçoit aujourd’hui pour les entraîner vers d’autres registres priorisant l’individu sur le collectif. Quels registres ?
Du côté de Flavia Mazelin Salvi : « Chacun a sa fatigue, son anxiété et ses antidotes ». Pour elle c’est donc le zen et le zazen, soit la pratique de la méditation assise dans sa version courte qui permet de rester présent à soi-même et d’agir en fonction de ce que le corps ressent.
Quant à la méditation, l’une des pratiques les plus proposées et vendues, des experts indiquent que cinq minutes par jour suffisent pourvu que l’on se mette dans la bonne position et fasse des pauses toutes les 20 minutes, durant lesquelles on peut marcher, parler à quelqu’un, prendre l’air. Car le « muscle » cognitif a ses limites.
Une autre spécialiste recommande la « décentration », soit une technique issue des thérapies cognitives nées dans les années 1960 consistant en un contrôle de la respiration. Enfin, toujours pour Michel Lejoyeux : « Ceux qui sont capables de rêvasser vont mieux. Ils vont être plus productifs au travail et avoir une meilleure capacité de concentration. Il faut donc leur proposer des moments de solitude et d’inactivité pour laisser s’exprimer des modes d’activité mentale et corporelle plus spontanées et naturelles. »
Résilience, pensée positive, gratitude
Mais, il est encore plus simple et totalement gratuit. Ainsi, pour l'American Psychological Association, un travail sur soi, aidé par un coach, suffit. On peut par exemple essayer la résilience soit « le processus d'adaptation à l'adversité », qui revient à tirer des leçons des moments de douleur et de situations difficiles et permet de se relever et de continuer à aller de l’avant.
La pensée positive pour sa part qui permet d'avoir une vision et une pensée plus positives sur les autres et nous-mêmes nous aide à surmonter des situations difficiles et à les rendre plus vivables au lieu de nous noyer dans la rumination.
De nombreuses autres études ont également révélé le pouvoir de la générosité et ses effets positifs sur le cerveau. En accomplissant des actions petites et grandes pour les autres, on active en effet les zones du cerveau responsables du bien-être et de la joie de vivre, de sorte qu'en réalité, les actes de générosité sont aussi une forme de soin de soi et de travail sur son propre bonheur.
La gratitude est également une compétence similaire à la pensée positive, car elle permet de mettre les choses en perspective et de se rendre compte de tout ce que l'on a de bon et de positif dans sa vie. Même lorsqu'on se trouve dans une situation difficile. Les experts recommandent donc de commencer ou de terminer la journée par un exercice de gratitude.
Enfin, tout est une question d’équilibre. Psychology Today explique entre-autre qu'il est difficile de ressentir le bonheur et le bien-être si l'on est épuisé en permanence par son travail. Il est donc important de créer un équilibre dans sa vie, entre le professionnel et le personnel. Ce qui implique de fixer des limites saines, de respecter les horaires et de s'assurer d'avoir suffisamment de temps pour travailler, mais aussi pour se détendre et se divertir.
… Ce qui pourrait nous indiquer que les vacances en pleine nature, seul avec soi-même, en s’arrêtant de temps en temps pour rêvasser et méditer pourraient suffire à certains à les remettre sur pieds, sans bourse délier. Gageons qu’ils atteindront ainsi l’eudémonisme !
* Grand bien vous fasse.
Sébastien Bohler : Le bug humain. Où est le sens ? Ed. Robert Laffont.
Michel Lejoyeux. En bonne santé avec Montaigne. Ed. Robert Laffont
La pensée positive pour sa part qui permet d'avoir une vision et une pensée plus positives sur les autres et nous-mêmes nous aide à surmonter des situations difficiles et à les rendre plus vivables au lieu de nous noyer dans la rumination.
De nombreuses autres études ont également révélé le pouvoir de la générosité et ses effets positifs sur le cerveau. En accomplissant des actions petites et grandes pour les autres, on active en effet les zones du cerveau responsables du bien-être et de la joie de vivre, de sorte qu'en réalité, les actes de générosité sont aussi une forme de soin de soi et de travail sur son propre bonheur.
La gratitude est également une compétence similaire à la pensée positive, car elle permet de mettre les choses en perspective et de se rendre compte de tout ce que l'on a de bon et de positif dans sa vie. Même lorsqu'on se trouve dans une situation difficile. Les experts recommandent donc de commencer ou de terminer la journée par un exercice de gratitude.
Enfin, tout est une question d’équilibre. Psychology Today explique entre-autre qu'il est difficile de ressentir le bonheur et le bien-être si l'on est épuisé en permanence par son travail. Il est donc important de créer un équilibre dans sa vie, entre le professionnel et le personnel. Ce qui implique de fixer des limites saines, de respecter les horaires et de s'assurer d'avoir suffisamment de temps pour travailler, mais aussi pour se détendre et se divertir.
… Ce qui pourrait nous indiquer que les vacances en pleine nature, seul avec soi-même, en s’arrêtant de temps en temps pour rêvasser et méditer pourraient suffire à certains à les remettre sur pieds, sans bourse délier. Gageons qu’ils atteindront ainsi l’eudémonisme !
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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