Light packing : les voyageurs partent en voyage avec moins de bagages -Depositphotos.com Auteur I_am_Daniel
Que se passe-t-il ? Le 16 septembre dernier, un article de CNN Travel mentionnait qu’un avion de Swiss International Air Lines avait décollé de Zurich, rempli de passagers mais sans un seul bagage à bord.
Raison invoquée par la compagnie : une pénurie de personnel au sol. Si bien qu’après un retard, le vol opéré par la compagnie suisse pour le compte d’Edelweiss Air, s’est envolé sur Bilbao, y a déposé les voyageurs mais ne leur a délivré leurs valises que deux à trois jours plus tard !
Souvent évoqué, ce type d’incident confirme le malaise régnant aujourd’hui dans les aéroports du monde entier où l’on considère qu’environ 5% de bagages sont bel et bien perdus chaque année. Ce qui signifie qu’on ne les retrouve pas, alors que les 95% restants finissent par être délivrés quelques jours plus tard.
A l’origine du phénomène, les incidents techniques bien-sûr (un aéroport comme CDG compte quelque 100 km de tapis roulants), mais aussi des erreurs d’acheminement, de mauvais empaquetages, et surtout des escales trop courtes qui ne permettent pas de faire parcourir des dizaines de kilomètres à des valises !
Sans compter la reprise précipitée du trafic aérien après le Covid, avec un personnel rétracté, ce qui a considérablement dégradé la situation. Selon un article de BFM Business « en 2022, le taux d'incidents en Europe a triplé pour atteindre 15,7 pour 1000. En Amérique du Nord, il était de 6,35, et en Asie de 3. En valeur absolue, ce sont donc 26 millions de bagages dans le monde qui ont subi des incidents l'année dernière, contre 9,9 en 2021. Une croissance supérieure à celle du nombre de passagers ».
Raison invoquée par la compagnie : une pénurie de personnel au sol. Si bien qu’après un retard, le vol opéré par la compagnie suisse pour le compte d’Edelweiss Air, s’est envolé sur Bilbao, y a déposé les voyageurs mais ne leur a délivré leurs valises que deux à trois jours plus tard !
Souvent évoqué, ce type d’incident confirme le malaise régnant aujourd’hui dans les aéroports du monde entier où l’on considère qu’environ 5% de bagages sont bel et bien perdus chaque année. Ce qui signifie qu’on ne les retrouve pas, alors que les 95% restants finissent par être délivrés quelques jours plus tard.
A l’origine du phénomène, les incidents techniques bien-sûr (un aéroport comme CDG compte quelque 100 km de tapis roulants), mais aussi des erreurs d’acheminement, de mauvais empaquetages, et surtout des escales trop courtes qui ne permettent pas de faire parcourir des dizaines de kilomètres à des valises !
Sans compter la reprise précipitée du trafic aérien après le Covid, avec un personnel rétracté, ce qui a considérablement dégradé la situation. Selon un article de BFM Business « en 2022, le taux d'incidents en Europe a triplé pour atteindre 15,7 pour 1000. En Amérique du Nord, il était de 6,35, et en Asie de 3. En valeur absolue, ce sont donc 26 millions de bagages dans le monde qui ont subi des incidents l'année dernière, contre 9,9 en 2021. Une croissance supérieure à celle du nombre de passagers ».
Des bagages qui pèsent lourd dans les budgets
Outre ces défaillances, le bagage n’est pas sans poser d’autres problèmes notamment des problèmes de coûts. Comptant parmi les revenus additionnels les plus juteux des compagnies aériennes, le transport d’un bagage constitue une dépense jugée trop élevée par de nombreux passagers qui dès lors, cherchent à s’en dispenser.
Optant pour le bagage cabine gratuit, les voyageurs ont donc de plus en plus tendance quand ils partent en vacances et pour de petites durées à voyager « light ».
Ainsi, Patrice Caradec de Bravo Clubs indique voir de plus en plus de familles qui ne prennent que 2 bagages en soute pour 4 passagers.
De quoi économiser quelques dizaines d’euros ou les dépenser autrement : en sorties, boissons, shopping...
Optant pour le bagage cabine gratuit, les voyageurs ont donc de plus en plus tendance quand ils partent en vacances et pour de petites durées à voyager « light ».
Ainsi, Patrice Caradec de Bravo Clubs indique voir de plus en plus de familles qui ne prennent que 2 bagages en soute pour 4 passagers.
De quoi économiser quelques dizaines d’euros ou les dépenser autrement : en sorties, boissons, shopping...
Une étude mondiale menée par IdeaWorks et CarTrawler indique qu’en 2023, les revenus additionnels représentent la bagatelle de 117,9 milliards de dollars soit en moyenne 14,7% des revenus globaux des compagnies. Avant la crise du Covid, en 2019, ils étaient de 109,5 milliards de dollars, soit 12% du chiffre d'affaires total. Et en 2014, ils ne représentaient que 6,7% de leurs revenus.
Moins de CO2 dans l’air : la posture écologique
Outre l’aspect économique, il est également possible de voir dans cette mise à l’écart du bagage, une posture écologique.
Moins de valises et surtout des valises moins lourdes, c’est un avion plus léger donc moins dépensier en émissions de CO2. Sauf que le light packing c’est aussi du green washing pour des compagnies aériennes qui par ailleurs incitent leurs clients à payer des suppléments pour bagages en soutes ! (Hypocrisie quand tu nous tiens … !)
A moins de proposer des solutions et des services ! L’exemple de Japan Airlines très repris par la presse mérite d’être cité.
La compagnie nipponne a en effet lancé un programme permettant aux voyageurs de louer leurs vêtements à leur arrivée à Tokyo, Osaka ou Fukuoka au lieu d’amener les leurs. Différentes tailles, différents styles… les vêtements attendent les voyageurs à leur arrivée à l’hôtel puis servent à d’autres voyageurs. Mais, bien évidemment, le coût de ce service est pour le passager et le bénéfice pour la compagnie !
Moins de valises et surtout des valises moins lourdes, c’est un avion plus léger donc moins dépensier en émissions de CO2. Sauf que le light packing c’est aussi du green washing pour des compagnies aériennes qui par ailleurs incitent leurs clients à payer des suppléments pour bagages en soutes ! (Hypocrisie quand tu nous tiens … !)
A moins de proposer des solutions et des services ! L’exemple de Japan Airlines très repris par la presse mérite d’être cité.
La compagnie nipponne a en effet lancé un programme permettant aux voyageurs de louer leurs vêtements à leur arrivée à Tokyo, Osaka ou Fukuoka au lieu d’amener les leurs. Différentes tailles, différents styles… les vêtements attendent les voyageurs à leur arrivée à l’hôtel puis servent à d’autres voyageurs. Mais, bien évidemment, le coût de ce service est pour le passager et le bénéfice pour la compagnie !
Le rapport aux bagages est en train de changer
La location plutôt que la propriété, la valeur d’usage plus que la valeur économique… on est au cœur d’un dilemme sociétal de plus en plus courant dicté par les contradictions qui existent dans le débat public entre économie et écologie.
Des contradictions plus ou moins prégnantes selon les générations et les nationalités mais en pleine évolution d’une façon générale. En effet, encouragée par les commandements concernant la sobriété, la lutte contre le gaspillage, la « mesure », la modération, la décroissance… un segment de la population, notamment les plus jeunes, se laisse aller à la frugalité, notamment vestimentaire.
Dé-consommateurs, ces individus sont les « anti fashionistas », ceux qui se contentent d’un tee-shirt, un Jean et une paire de chaussures de sports pour partir au bout du monde. Désireux d’afficher leur singularité, ils affichent également leur marginalité dans leur sobriété. Une attitude de plus en plus répandue que nous avions soulignée dans plusieurs articles :
- Futuroscopie - Valises : de la fonctionnalité à la durabilité, une petite histoire du tourisme 🔑
- FUTUROSCOPIE - Les rapports au vêtement : une grille de lecture originale 🔑
Une rupture de plus dans les imaginaires du voyage d’hier, lourd d’effets personnels ostentatoires et dans ceux du voyage d’aujourd’hui, débarrassé de ces signes de distinction inutiles. Pour le bien-être de la planète et pour son bien-être propre.
Les temps changent… pour une minorité d’abord puis un « mainstream »…
Des contradictions plus ou moins prégnantes selon les générations et les nationalités mais en pleine évolution d’une façon générale. En effet, encouragée par les commandements concernant la sobriété, la lutte contre le gaspillage, la « mesure », la modération, la décroissance… un segment de la population, notamment les plus jeunes, se laisse aller à la frugalité, notamment vestimentaire.
Dé-consommateurs, ces individus sont les « anti fashionistas », ceux qui se contentent d’un tee-shirt, un Jean et une paire de chaussures de sports pour partir au bout du monde. Désireux d’afficher leur singularité, ils affichent également leur marginalité dans leur sobriété. Une attitude de plus en plus répandue que nous avions soulignée dans plusieurs articles :
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Une rupture de plus dans les imaginaires du voyage d’hier, lourd d’effets personnels ostentatoires et dans ceux du voyage d’aujourd’hui, débarrassé de ces signes de distinction inutiles. Pour le bien-être de la planète et pour son bien-être propre.
Les temps changent… pour une minorité d’abord puis un « mainstream »…
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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