Une étude de scientifiques alerte sur les émissions mondiales du tourisme et l'expansion de l'aérien - Crédit photo : Pepita
Le tourisme et l'humanité ressemblent de plus en plus à la fable de la grenouille.
Entrons dans un restaurant parisien. Un cuisinier plonge subitement une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe de la marmite d'un bond. Il retente l'expérience, mais cette fois-ci en plongeant le batracien dans l'eau froide, puis il porte très progressivement l'eau à ébullition.
La grenouille s'engourdit ou s'habitue à la température, puis finit ébouillantée.
Face au réchauffement climatique, nous grenouillons dans une grande casserole. Nous nous habituons à la dégradation de notre environnement, sans agir ou en attendant la solution miracle.
Une récente étude publiée par 5 chercheurs dans la revue scientifique, Nature Communications, revient sur l'évolution des émissions mondiales du tourisme entre 2009 et 2019.
Les recherches sont basées sur les profils de dépenses touristiques de 175 pays, incluant les comptes satellites du tourisme de 62 pays et les données de consommation de 113 pays. A cela s'ajoutent les multiplicateurs de la base de données GLORIA.
Et malheureusement, les résultats ne vont pas dans le bon sens, tant s'en faut...
Il est temps d'agir et vite, avant que le tourisme se retrouve dans la case des industries non indispensables visées par des restrictions publiques mondiales.
Entrons dans un restaurant parisien. Un cuisinier plonge subitement une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe de la marmite d'un bond. Il retente l'expérience, mais cette fois-ci en plongeant le batracien dans l'eau froide, puis il porte très progressivement l'eau à ébullition.
La grenouille s'engourdit ou s'habitue à la température, puis finit ébouillantée.
Face au réchauffement climatique, nous grenouillons dans une grande casserole. Nous nous habituons à la dégradation de notre environnement, sans agir ou en attendant la solution miracle.
Une récente étude publiée par 5 chercheurs dans la revue scientifique, Nature Communications, revient sur l'évolution des émissions mondiales du tourisme entre 2009 et 2019.
Les recherches sont basées sur les profils de dépenses touristiques de 175 pays, incluant les comptes satellites du tourisme de 62 pays et les données de consommation de 113 pays. A cela s'ajoutent les multiplicateurs de la base de données GLORIA.
Et malheureusement, les résultats ne vont pas dans le bon sens, tant s'en faut...
Il est temps d'agir et vite, avant que le tourisme se retrouve dans la case des industries non indispensables visées par des restrictions publiques mondiales.
Emissions gaz à effet : le tourisme affiche une croissance supérieure... à l'économie mondiale
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Reprise par le journal le Monde, l'étude se veut alarmante sur la situation.
Même si, comme nous l'expliquait Gerhard Krinner, les chercheurs n'ont pas vocation à produire des documents inquiétants, mais à relater une situation ou vérité.
"Le GIEC ne sort pas son rapport pour faire la Une des médias, ce n'est pas notre intérêt. Il a été fondé pour faire un état des lieux des connaissances, et publier un document qui est la base officielle pour les négociations sur le climat", nous confiait l'auteur sur le dernier rapport du GIEC.
En partant de ce postulat, regardons maintenant les enseignements du document titré : "Les facteurs responsables des émissions de carbone du tourisme mondial".
Nous y découvrons que les émissions de gaz à effet de l'industrie ont explosé, passant de 3,7 Gt à 5,2 Gt. La pollution du secteur a donc augmenté de 1,5 gigatonnes entre 2009 et 2019.
Pour ceux qui, comme moi, étaient plutôt au fond de la classe en physique, une gigatonne correspond à 1 milliard de tonnes.
A lire : Gaz à effet de serre : le tourisme doit (vite) agir ou mourir ?
La hausse est fulgurante : 3,5% de plus par an, un rythme deux fois supérieur à celui de l'économie mondiale.
Rappelons, que dans le cadre de l'Accord de Paris, pour limiter le réchauffement climatique à un niveau (presque) supportable pour l'ensemble de la planète, nous devrions baisser les émissions de CO² de 9% par an d'ici à 2030.
Le tourisme réussira à doubler son impact sur le climat tous les 20 ans, s'il maintient ce rythme frénétique.
Même si, comme nous l'expliquait Gerhard Krinner, les chercheurs n'ont pas vocation à produire des documents inquiétants, mais à relater une situation ou vérité.
"Le GIEC ne sort pas son rapport pour faire la Une des médias, ce n'est pas notre intérêt. Il a été fondé pour faire un état des lieux des connaissances, et publier un document qui est la base officielle pour les négociations sur le climat", nous confiait l'auteur sur le dernier rapport du GIEC.
En partant de ce postulat, regardons maintenant les enseignements du document titré : "Les facteurs responsables des émissions de carbone du tourisme mondial".
Nous y découvrons que les émissions de gaz à effet de l'industrie ont explosé, passant de 3,7 Gt à 5,2 Gt. La pollution du secteur a donc augmenté de 1,5 gigatonnes entre 2009 et 2019.
Pour ceux qui, comme moi, étaient plutôt au fond de la classe en physique, une gigatonne correspond à 1 milliard de tonnes.
A lire : Gaz à effet de serre : le tourisme doit (vite) agir ou mourir ?
La hausse est fulgurante : 3,5% de plus par an, un rythme deux fois supérieur à celui de l'économie mondiale.
Rappelons, que dans le cadre de l'Accord de Paris, pour limiter le réchauffement climatique à un niveau (presque) supportable pour l'ensemble de la planète, nous devrions baisser les émissions de CO² de 9% par an d'ici à 2030.
Le tourisme réussira à doubler son impact sur le climat tous les 20 ans, s'il maintient ce rythme frénétique.
Tourisme : "un défi insurmontable pour le secteur du tourisme"
Non seulement, il ne donne aucun gage pour réduire son impact, mais en plus il semble emporté dans une fuite en avant mortifère.
Pour les scientifiques, le constat est sans appel.
"La pandémie de COVID-19 a offert un bref répit dans l’impact climatique du tourisme.
La reprise rapide de la demande touristique mondiale signale un retour aux niveaux élevés d’émissions de 2019.Nous prévoyons une augmentation annuelle des émissions de 3 à 4 %, selon les tendances actuelles.
Cette tendance représente un défi insurmontable pour le secteur qui doit s’aligner sur l’objectif de limitation du réchauffement climatique, tel que défini dans l’Accord de Paris," affirment les chercheurs dans l'étude.
Un objectif quasiment impossible à atteindre, alors même qu'en 2024, nous allons pour la première fois franchir le plafond de +1,5°.
Pour être dans les clous de l'Accord de Paris, l'industrie touristique devrait alors réduire son impact et ses émissionsde plus de 10% par an, jusqu'en 2050 ! La seule fois, où elle a pu afficher un résultat proche de cet objectif, le monde était à l'arrêt.
En 2020, la pandémie mondiale a fermé quasiment toutes les frontières et cloué au sol une grande partie de la flotte mondiale. Pourtant la pollution engendrée n'a baissé que de 7%.
La précédente baisse (-1,3%) remonte à 2009.
L'année de la dernière grande crise économique planétaire qui a touché bien évidemment le tourisme.
Pour les scientifiques, le constat est sans appel.
"La pandémie de COVID-19 a offert un bref répit dans l’impact climatique du tourisme.
La reprise rapide de la demande touristique mondiale signale un retour aux niveaux élevés d’émissions de 2019.Nous prévoyons une augmentation annuelle des émissions de 3 à 4 %, selon les tendances actuelles.
Cette tendance représente un défi insurmontable pour le secteur qui doit s’aligner sur l’objectif de limitation du réchauffement climatique, tel que défini dans l’Accord de Paris," affirment les chercheurs dans l'étude.
Un objectif quasiment impossible à atteindre, alors même qu'en 2024, nous allons pour la première fois franchir le plafond de +1,5°.
Pour être dans les clous de l'Accord de Paris, l'industrie touristique devrait alors réduire son impact et ses émissionsde plus de 10% par an, jusqu'en 2050 ! La seule fois, où elle a pu afficher un résultat proche de cet objectif, le monde était à l'arrêt.
En 2020, la pandémie mondiale a fermé quasiment toutes les frontières et cloué au sol une grande partie de la flotte mondiale. Pourtant la pollution engendrée n'a baissé que de 7%.
La précédente baisse (-1,3%) remonte à 2009.
L'année de la dernière grande crise économique planétaire qui a touché bien évidemment le tourisme.
Emissions gaz à effet : les raisons de la hausse ?
Et alors que le monde cherche à limiter la casse, le tourisme ne parait pas en mesure de réduire sa pollution.
Une des principales raisons avancées par les chercheurs n'est autre que la forte croissance (+3,8%) des voyages internationaux et domestiques, ainsi que celle de sa consommation.
Les dépenses touristiques par habitant sont passées de 536 dollars (562,84 euros) par habitant en 2009 à 672 dollars (705,66 euros) en 2019. La consommation est donnée en dollars constants.
C'est le principal facteur expliquant la hausse des émissions de l'industrie.
Et cette croissance tous azimuts entraine avec elle le transport, notamment aérien. Il est évalué comme le talon d'Achille de l'industrie par les chercheurs.
"Nos résultats indiquent que l’aviation, les services publics et l’utilisation de véhicules privés sont les principaux points chauds de croissance des émissions du tourisme. [...)
Des obstacles critiques en matière de gestion, de transition technologique et énergétique, de financement et de gouvernance continuent de rendre les progrès en matière d’atténuation des émissions de l’aviation « substantiellement insuffisants » par rapport aux trajectoires d’émissions de 2030 et 2050," assure l'étude.
Et pour tous ceux qui imaginent que la technologie sera la réponse à tous nos maux, il va falloir remettre à jour son logiciel de lecture.
Les innovations n'ont permis d'atténuer l'impact que de 0,3% par an.
Une des principales raisons avancées par les chercheurs n'est autre que la forte croissance (+3,8%) des voyages internationaux et domestiques, ainsi que celle de sa consommation.
Les dépenses touristiques par habitant sont passées de 536 dollars (562,84 euros) par habitant en 2009 à 672 dollars (705,66 euros) en 2019. La consommation est donnée en dollars constants.
C'est le principal facteur expliquant la hausse des émissions de l'industrie.
Et cette croissance tous azimuts entraine avec elle le transport, notamment aérien. Il est évalué comme le talon d'Achille de l'industrie par les chercheurs.
"Nos résultats indiquent que l’aviation, les services publics et l’utilisation de véhicules privés sont les principaux points chauds de croissance des émissions du tourisme. [...)
Des obstacles critiques en matière de gestion, de transition technologique et énergétique, de financement et de gouvernance continuent de rendre les progrès en matière d’atténuation des émissions de l’aviation « substantiellement insuffisants » par rapport aux trajectoires d’émissions de 2030 et 2050," assure l'étude.
Et pour tous ceux qui imaginent que la technologie sera la réponse à tous nos maux, il va falloir remettre à jour son logiciel de lecture.
Les innovations n'ont permis d'atténuer l'impact que de 0,3% par an.
Tourisme vs émission : seule une stratégie de baisse des volumes sera efficace !
Le technosolutionnisme ne servira à rien ou presque, tant que le tourisme sera en quête de croissance et de nouveaux marchés.
"Bien que les efficacités technologiques et des chaînes d’approvisionnement se soient améliorées entre 2009 et 2019, ces gains en matière d’efficacité carbone sont nettement en retard par rapport à d’autres secteurs.
Avec l’expansion rapide de la demande de voyages, le taux de croissance des émissions de carbone du tourisme, a été deux fois supérieur à celui de l’économie mondiale, et le secteur représente désormais 8,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. (...)
Le transport aérien reste le talon d’Achille des émissions du tourisme mondial, avec des progrès largement insuffisants sur les stratégies de réduction," affirme l'étude.
Baisser la consommation des émissions est une bonne chose, à flotte mondiale constante. Par contre si cette dernière continue de croitre et que les anciens modèles volent toujours... alors les gains seront plus que marginaux et annihilés par la croissance des d'appareils sillonnant le monde.
Alors que faire, pour réduire les émissions de façon drastique ?
Il n'y a pas 40 solutions. Les chercheurs avancent une gestion des flux, avec une baisse des volumes touristiques qui ne doit pas s'appliquer de la même manière à tous les pays.
Dans le document, il est avancé que les vingt destinations les plus émettrices, la France est 13e, contribuent aux trois quarts de l'empreinte mondiale.
Cette baisse doit se faire en prenant en compte les émissions historiques et cumulatives du tourisme, mais aussi les capacités financières et techniques des pays, ainsi que la responsabilité en matière de soutien aux économies à faible revenu et aux petites îles.
"La définition de « seuils de volume touristique » pour gérer la croissance de la demande est finalement nécessaire pour freiner la hausse des émissions du tourisme.
Ces stratégies sont particulièrement urgentes dans le cas des vingt destinations touristiques les plus émettrices au monde, en particulier les États-Unis, la Chine et l’Inde.
Limiter la croissance continue de la demande de transport aérien, en particulier pour les voyages internationaux long-courriers, permettrait d’obtenir des résultats tangibles sur le plan climatique et social. Des mesures ciblées telles que les taxes sur le CO2 , les budgets carbone et les obligations en matière de carburants alternatifs, doivent être envisagées de toute urgence pour tenter de maîtriser les futures émissions du transport aérien,"concluent les scientifiques.
"Bien que les efficacités technologiques et des chaînes d’approvisionnement se soient améliorées entre 2009 et 2019, ces gains en matière d’efficacité carbone sont nettement en retard par rapport à d’autres secteurs.
Avec l’expansion rapide de la demande de voyages, le taux de croissance des émissions de carbone du tourisme, a été deux fois supérieur à celui de l’économie mondiale, et le secteur représente désormais 8,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. (...)
Le transport aérien reste le talon d’Achille des émissions du tourisme mondial, avec des progrès largement insuffisants sur les stratégies de réduction," affirme l'étude.
Baisser la consommation des émissions est une bonne chose, à flotte mondiale constante. Par contre si cette dernière continue de croitre et que les anciens modèles volent toujours... alors les gains seront plus que marginaux et annihilés par la croissance des d'appareils sillonnant le monde.
Alors que faire, pour réduire les émissions de façon drastique ?
Il n'y a pas 40 solutions. Les chercheurs avancent une gestion des flux, avec une baisse des volumes touristiques qui ne doit pas s'appliquer de la même manière à tous les pays.
Dans le document, il est avancé que les vingt destinations les plus émettrices, la France est 13e, contribuent aux trois quarts de l'empreinte mondiale.
Cette baisse doit se faire en prenant en compte les émissions historiques et cumulatives du tourisme, mais aussi les capacités financières et techniques des pays, ainsi que la responsabilité en matière de soutien aux économies à faible revenu et aux petites îles.
"La définition de « seuils de volume touristique » pour gérer la croissance de la demande est finalement nécessaire pour freiner la hausse des émissions du tourisme.
Ces stratégies sont particulièrement urgentes dans le cas des vingt destinations touristiques les plus émettrices au monde, en particulier les États-Unis, la Chine et l’Inde.
Limiter la croissance continue de la demande de transport aérien, en particulier pour les voyages internationaux long-courriers, permettrait d’obtenir des résultats tangibles sur le plan climatique et social. Des mesures ciblées telles que les taxes sur le CO2 , les budgets carbone et les obligations en matière de carburants alternatifs, doivent être envisagées de toute urgence pour tenter de maîtriser les futures émissions du transport aérien,"concluent les scientifiques.
Emission : "L'augmentation substantielle du prix des billets est une autre voie"
Et pendant ce temps, la France a supprimé la hausse de la taxe de solidarité, même si cette dernière n'avait que pour seul objectif de renflouer les caisses de l'Etat.
Le tourisme est malade de sa croissance, espérons que l'inflammation pourra se résorber.
"Cet article montre que se concentrer uniquement sur les gains d’efficacité et de technologie ne suffit pas à atteindre les objectifs de décarbonation.
D'où la préconisation de "i[mesures fortes pour réduire la demande de voyages", en précisant que "la définition et la mise en œuvre de seuils de volume touristique seront inévitables dans le cadre de la trajectoire actuelle des émissions si l’on veut que le tourisme soit aligné sur les objectifs mondiaux de zéro émission nette."
L'instauration de seuil est une des solutions envisageables sur le papier.
Et cela ressemble aussi assez aux solutions qu'affectionnent les grandes conférences internationales et, pendant qu'on discutera des niveaux de volumes à répartir entre pays, la croissance du trafic aérien se poursuivra…
L'augmentation substantielle du prix des billets est une autre voie, qui a le mérite de produire des effets rapidement - aussi rapidement que certaines compagnies aériennes ont appliqué la hausse des taxes qui finalement n'ont pas été votées…- et l'inconvénient d'être très inégalitaire (mais, sur une planète où près de 90 % de la population ne prend pas l'avion, ce n'est pas là l'inégalité la plus criante et la plus urgente à traiter),]i" nous précise Remy Knafou, professeur émérite à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Le tourisme est malade de sa croissance, espérons que l'inflammation pourra se résorber.
"Cet article montre que se concentrer uniquement sur les gains d’efficacité et de technologie ne suffit pas à atteindre les objectifs de décarbonation.
D'où la préconisation de "i[mesures fortes pour réduire la demande de voyages", en précisant que "la définition et la mise en œuvre de seuils de volume touristique seront inévitables dans le cadre de la trajectoire actuelle des émissions si l’on veut que le tourisme soit aligné sur les objectifs mondiaux de zéro émission nette."
L'instauration de seuil est une des solutions envisageables sur le papier.
Et cela ressemble aussi assez aux solutions qu'affectionnent les grandes conférences internationales et, pendant qu'on discutera des niveaux de volumes à répartir entre pays, la croissance du trafic aérien se poursuivra…
L'augmentation substantielle du prix des billets est une autre voie, qui a le mérite de produire des effets rapidement - aussi rapidement que certaines compagnies aériennes ont appliqué la hausse des taxes qui finalement n'ont pas été votées…- et l'inconvénient d'être très inégalitaire (mais, sur une planète où près de 90 % de la population ne prend pas l'avion, ce n'est pas là l'inégalité la plus criante et la plus urgente à traiter),]i" nous précise Remy Knafou, professeur émérite à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.