Les appels à manifester sont nombreux pour le samedi 8 décembre 2018, le gouvernement se prépare et les voyagistes comptent les pertes - DR : RG
Malheureusement les semaines se suivent et se ressemblent dans le paysage médiatique français, mais aussi sur nos routes.
Quand un "Gilet Jaune" bouge, le pays tremble et l'économie flanche. Les récentes propositions du Premier ministre n'ont pas convaincu.
Mardi 4 décembre 2018, Edouard Philippe annonçait un report de six mois de la hausse de la taxe carbone, mais aussi une stagnation des prix du gaz et de l'électricité.
Il déclarait vouloir ouvrir un large débat sur les impôts. L'annonce paraît cependant trop tardive pour une frange de la population qui exprime son ras-le-bol dans la rue.
Puis mercredi 5 décembre, c'était au tour d'Emmanuel Macron de se fendre d'une annonce. Le président parlait non plus d'un moratoire, mais d'une suppression des hausses prévues le 1er janvier 2019. Dans cette cacophonie politique, l'issue du conflit est de plus en plus floue.
Et Roland Héguy, à l'ouverture du 66e Congrès national de l'UMIH de résumer la situation : "la France est livrée à un climat social tendu, voire même explosif, face au désarroi de la France rurale et péri-urbaine qui se sent oubliée et méprisée."
Le sentiment de mépris est tenace au vu des appels à manifester qui circulent sur les réseaux sociaux.
La Préfecture de police de Paris jointe par nos soins ne possède pour l'heure aucune demande de manifestation faite pour le samedi 8 décembre 2018.
"Il est encore trop tôt. Des informations seront délivrées au mieux aujourd'hui ou vendredi", indique un porte-parole.
Paris devrait connaître un nouvel épisode, le quatrième du mouvement social des "Gilets jaunes".
Quand un "Gilet Jaune" bouge, le pays tremble et l'économie flanche. Les récentes propositions du Premier ministre n'ont pas convaincu.
Mardi 4 décembre 2018, Edouard Philippe annonçait un report de six mois de la hausse de la taxe carbone, mais aussi une stagnation des prix du gaz et de l'électricité.
Il déclarait vouloir ouvrir un large débat sur les impôts. L'annonce paraît cependant trop tardive pour une frange de la population qui exprime son ras-le-bol dans la rue.
Puis mercredi 5 décembre, c'était au tour d'Emmanuel Macron de se fendre d'une annonce. Le président parlait non plus d'un moratoire, mais d'une suppression des hausses prévues le 1er janvier 2019. Dans cette cacophonie politique, l'issue du conflit est de plus en plus floue.
Et Roland Héguy, à l'ouverture du 66e Congrès national de l'UMIH de résumer la situation : "la France est livrée à un climat social tendu, voire même explosif, face au désarroi de la France rurale et péri-urbaine qui se sent oubliée et méprisée."
Le sentiment de mépris est tenace au vu des appels à manifester qui circulent sur les réseaux sociaux.
La Préfecture de police de Paris jointe par nos soins ne possède pour l'heure aucune demande de manifestation faite pour le samedi 8 décembre 2018.
"Il est encore trop tôt. Des informations seront délivrées au mieux aujourd'hui ou vendredi", indique un porte-parole.
Paris devrait connaître un nouvel épisode, le quatrième du mouvement social des "Gilets jaunes".
Un appel à manifester à Paris ?
Pour s'en rendre compte, il suffit de surfer sur la toile.
Ainsi sur Facebook, un groupe nommé "Acte IV, on maintient le Cap" appelle à manifester samedi prochain à Paris, et rassemble déjà plus de 5 400 participants et 20 000 personnes qui se sont déclarées comme intéressées par l'appel.
Même écho du côté d'une page baptisée "Gilets Jaunes ACTE IV Dissolution de L'Assemblée Nationale", où 4 800 internautes se sont déclarés comme participants, et plus de 33 000 sont intéressés.
Dans le même temps, l'une des figures des Gilets jaunes, Eric Drouet a aussi appelé à manifester, le 8 décembre 2018.
Bien évidemment, et comme chaque semaine ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. Entre un simple clic partisan et la démarche de rejoindre le mouvement dans la rue, il y a parfois loin de la coupe aux lèvres... ou pas !
Toutefois, le Gouvernement se prépare à faire face à un nouveau samedi délicat. Nos confrères de France Info rapporte une indiscrétion venue de l'Elysée, qui s'attend à un mouvement d'une grande violence, "avec plusieurs milliers de personnes qui viendraient à Paris pour casser et tuer."
"Les affrontements du 1er décembre ont envoyé une image catastrophique au monde," souligne Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV).
Et pour ne pas revivre un énième samedi qui tourne mal, avec des scènes de guérillas urbaines tournant en boucle sur les chaines d'information en continu, le gouvernement souhaite adapter son dispositif de maintien de l'ordre.
Ainsi sur Facebook, un groupe nommé "Acte IV, on maintient le Cap" appelle à manifester samedi prochain à Paris, et rassemble déjà plus de 5 400 participants et 20 000 personnes qui se sont déclarées comme intéressées par l'appel.
Même écho du côté d'une page baptisée "Gilets Jaunes ACTE IV Dissolution de L'Assemblée Nationale", où 4 800 internautes se sont déclarés comme participants, et plus de 33 000 sont intéressés.
Dans le même temps, l'une des figures des Gilets jaunes, Eric Drouet a aussi appelé à manifester, le 8 décembre 2018.
Bien évidemment, et comme chaque semaine ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. Entre un simple clic partisan et la démarche de rejoindre le mouvement dans la rue, il y a parfois loin de la coupe aux lèvres... ou pas !
Toutefois, le Gouvernement se prépare à faire face à un nouveau samedi délicat. Nos confrères de France Info rapporte une indiscrétion venue de l'Elysée, qui s'attend à un mouvement d'une grande violence, "avec plusieurs milliers de personnes qui viendraient à Paris pour casser et tuer."
"Les affrontements du 1er décembre ont envoyé une image catastrophique au monde," souligne Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV).
Et pour ne pas revivre un énième samedi qui tourne mal, avec des scènes de guérillas urbaines tournant en boucle sur les chaines d'information en continu, le gouvernement souhaite adapter son dispositif de maintien de l'ordre.
Les Champs Elysées transformés en champs de bataille ?
Outre l'appel de Christophe Castaner qui "invite les gilets jaunes raisonnables (...) à ne pas se rassembler à Paris samedi prochain," les forces de l'ordre complètement débordées samedi dernier, seront bien plus nombreuses dans la capitale et le reste du territoire.
"Nous allons mobiliser en France des forces en nombre supplémentaire aux 65 000 qui ont été mobilisées le week-end dernier. Nous sommes en train de regarder tous les scenarii juridiques et nous n'en exclurons aucun à condition qu'ils soient efficaces," a martelé devant la Commission des lois du Sénat, le ministre de l'Intérieur.
Il est bien sûr trop tôt pour tirer les conclusions sur un durcissement ou non du conflit, et sur un samedi de pagaille. Mais il faut noter que le mouvement commence à agréger d'autres corporations mécontentes.
Après les lycéens, les étudiants, la CGT et FO appellent les transporteurs routiers à une grève illimitée à partir du dimanche 9 décembre 2018.
Face à ces tensions, Roland Héguy, le président confédéral de l'UMIH, réclame une immunité pour le tissu économique. "C’est un cri de colère contre le ras-le-bol fiscal et nous en matière d’injustice fiscale, on en connaît un bout depuis une bonne décennie.
C’est la raison pour laquelle ce mouvement de révolte fiscale doit prendre garde à ne pas bloquer les entreprises telles que les nôtres qui sommes aussi des victimes. L’entreprise ne doit pas être prise pour cible car elle se débat aussi pour perdurer."
Et le tourisme continue, hélas, de compter les pertes.
"Nous allons mobiliser en France des forces en nombre supplémentaire aux 65 000 qui ont été mobilisées le week-end dernier. Nous sommes en train de regarder tous les scenarii juridiques et nous n'en exclurons aucun à condition qu'ils soient efficaces," a martelé devant la Commission des lois du Sénat, le ministre de l'Intérieur.
Il est bien sûr trop tôt pour tirer les conclusions sur un durcissement ou non du conflit, et sur un samedi de pagaille. Mais il faut noter que le mouvement commence à agréger d'autres corporations mécontentes.
Après les lycéens, les étudiants, la CGT et FO appellent les transporteurs routiers à une grève illimitée à partir du dimanche 9 décembre 2018.
Face à ces tensions, Roland Héguy, le président confédéral de l'UMIH, réclame une immunité pour le tissu économique. "C’est un cri de colère contre le ras-le-bol fiscal et nous en matière d’injustice fiscale, on en connaît un bout depuis une bonne décennie.
C’est la raison pour laquelle ce mouvement de révolte fiscale doit prendre garde à ne pas bloquer les entreprises telles que les nôtres qui sommes aussi des victimes. L’entreprise ne doit pas être prise pour cible car elle se débat aussi pour perdurer."
Et le tourisme continue, hélas, de compter les pertes.
Les autocaristes voient rouge
Les autocaristes qui se trouvent coincés entre blocages routiers et pénurie de carburant commencent à voir rouge.
"La situation est catastrophique" souffle Ingrid Mareschal, de la FNTV. "Nous avons fait une enquête auprès de nos entreprises, qui confirme ce que nous pensions, les impacts sont très importants.
Certains acteurs ont constaté jusqu'à 50% de pertes, un "constat catastrophique" pour un secteur qui tire grandement profit des fêtes de fin d'année.
Les annulations se comptent par centaines mais une autre problématique est vite remontée. "Il y a une difficulté aussi sur les déplacements d'amplitude. Les conducteurs se trouvent bloqués ou dans l'obligation d'allonger les trajets.
Nous nous retrouvons avec des problèmes pour respecter la réglementation," rapporte la responsable de la FNTV.
Pour respecter la loi, les chauffeurs ne doivent pas dépasser 4h30 de conduite continue dans la journée, mais avec les barrages et les contournements, cela devient impossible.
Si le gouvernement a pris conscience des difficultés des autocaristes en étalant le paiement des taxes, des dispositions pour faciliter le chômage partiel, une difficulté demeure.
"Nous avons demandé au ministère un arrêté de dérogation pour les déplacements d'amplitude, mais il se heurte à un problème juridique pour le moment. Nous avons du mal à trouver des solutions satisfaisantes" rapporte Ingrid Mareschal.
"La situation est catastrophique" souffle Ingrid Mareschal, de la FNTV. "Nous avons fait une enquête auprès de nos entreprises, qui confirme ce que nous pensions, les impacts sont très importants.
Certains acteurs ont constaté jusqu'à 50% de pertes, un "constat catastrophique" pour un secteur qui tire grandement profit des fêtes de fin d'année.
Les annulations se comptent par centaines mais une autre problématique est vite remontée. "Il y a une difficulté aussi sur les déplacements d'amplitude. Les conducteurs se trouvent bloqués ou dans l'obligation d'allonger les trajets.
Nous nous retrouvons avec des problèmes pour respecter la réglementation," rapporte la responsable de la FNTV.
Pour respecter la loi, les chauffeurs ne doivent pas dépasser 4h30 de conduite continue dans la journée, mais avec les barrages et les contournements, cela devient impossible.
Si le gouvernement a pris conscience des difficultés des autocaristes en étalant le paiement des taxes, des dispositions pour faciliter le chômage partiel, une difficulté demeure.
"Nous avons demandé au ministère un arrêté de dérogation pour les déplacements d'amplitude, mais il se heurte à un problème juridique pour le moment. Nous avons du mal à trouver des solutions satisfaisantes" rapporte Ingrid Mareschal.
Les fêtes de fin d'années gachées
Pour Jean-François Richou, les conséquences sur l'activité sont moins dramatiques. "C'est un peu trop tôt pour tirer un bilan, mais clairement les ventes de séjours autour des fêtes de fin d'année à Paris vont être freinées", raconte le directeur des agences de Richou Voyages.
"J'ai peu d'espoir sur le fait que nous allons inscrire de nouveaux touristes sur les prochains voyages à Paris. Dans la tête des gens, les événements de samedi dernier ont changé beaucoup de choses." Et ceux à venir sont fortement craints dans la capitale.
Alors que les Vedettes de Paris ne connaissent pas un fléchissement de leur activité, l'Office de Tourisme de Paris dresse une première tendance.
"On essaie de collecter des informations, mais il est encore un peu tôt pour dresser un bilan, d'autant que le mouvement continue", explique Thomas Deschamps, le responsable de l'Observatoire à l'Office de tourisme de Paris. "Le fait que nous enregistrons encore des réservations nous permet de rester optimistes. Nous ne sommes pas au point mort, mais la dynamique est enrayée."
Tout comme les hôteliers qui connaissaient une croissance soutenue jusqu'en novembre 2018, l'OT prophétisait même une excellente année pour 2019, mais c'était avant les manifestations.
Pour Mumtaz Teker, président du réceptif Magic Ways, les samedis sont depuis quelques semaines trop souvent les mêmes, avec une suppression complète des excursions à Paris. Une journée de travail en moins n'est pas désastreuse, mais les annulations dans l'activité réceptive le sont plus.
"Nous commençons à accumuler les annulations de séjours pour Noël et le jour de l'An. La situation est catastrophique pour le business", confesse-t-il.
"J'ai peu d'espoir sur le fait que nous allons inscrire de nouveaux touristes sur les prochains voyages à Paris. Dans la tête des gens, les événements de samedi dernier ont changé beaucoup de choses." Et ceux à venir sont fortement craints dans la capitale.
Alors que les Vedettes de Paris ne connaissent pas un fléchissement de leur activité, l'Office de Tourisme de Paris dresse une première tendance.
"On essaie de collecter des informations, mais il est encore un peu tôt pour dresser un bilan, d'autant que le mouvement continue", explique Thomas Deschamps, le responsable de l'Observatoire à l'Office de tourisme de Paris. "Le fait que nous enregistrons encore des réservations nous permet de rester optimistes. Nous ne sommes pas au point mort, mais la dynamique est enrayée."
Tout comme les hôteliers qui connaissaient une croissance soutenue jusqu'en novembre 2018, l'OT prophétisait même une excellente année pour 2019, mais c'était avant les manifestations.
Pour Mumtaz Teker, président du réceptif Magic Ways, les samedis sont depuis quelques semaines trop souvent les mêmes, avec une suppression complète des excursions à Paris. Une journée de travail en moins n'est pas désastreuse, mais les annulations dans l'activité réceptive le sont plus.
"Nous commençons à accumuler les annulations de séjours pour Noël et le jour de l'An. La situation est catastrophique pour le business", confesse-t-il.
Une image de Paris définitivement écornée ?
L'Office du tourisme de Paris de contrebalancer : "il ne faut pas être alarmiste, sauf si le mouvement s'inscrit dans la durée, et que nous revoyons les mêmes images.
Ce week-end va être déterminant pour les fêtes de fin d'année, durant lesquelles nous accueillons de nombreux touristes,", clame avec espoir Thomas Deschamps.
Décembre n'est pas le mois le plus fréquenté de l'année, avec seulement 8% de l'activité annuelle concentrée essentiellement durant la dernière semaine de l'année.
Le succès des réveillons et la reprise des réservations dépendront aussi du traitement fait de la part des médias. Et notamment à l'étranger...
Pour Marie Chantrait, la correspondante de TF1 à Washington, "il y a une couverture médiatique de l'événement, mais ça ne fait pas les gros titres, d'autant plus depuis la mort de Bush père."
Une fois le week-end passé, le sujet ne passionnerait plus les journalistes américains, toutefois une chaîne pourrait inquiéter Atout France. "Ce que fait Fox News est grotesque, avec des approximations à longueur d'émissions. Le président est appelé François Macron, alors imaginez un peu le fond des analyses politiques."
Et la correspondante de témoigner sur les mots utilisés par la presse, qui sont biens souvent ceux de : révolution, émeutes, zone de guerre...
Ingrid Mareschal, déléguée générale de FNTV de conclure : "le tourisme en France se relevait à peine des attentats, et là nous reprenons un coup derrière la tête."
A quelques jours d'une nouvelle manifestation, l'espoir des acteurs du tourisme réside dans un contrôle de la situation pour éviter de revivre un quatrième samedi noir consécutif.
Ce week-end va être déterminant pour les fêtes de fin d'année, durant lesquelles nous accueillons de nombreux touristes,", clame avec espoir Thomas Deschamps.
Décembre n'est pas le mois le plus fréquenté de l'année, avec seulement 8% de l'activité annuelle concentrée essentiellement durant la dernière semaine de l'année.
Le succès des réveillons et la reprise des réservations dépendront aussi du traitement fait de la part des médias. Et notamment à l'étranger...
Pour Marie Chantrait, la correspondante de TF1 à Washington, "il y a une couverture médiatique de l'événement, mais ça ne fait pas les gros titres, d'autant plus depuis la mort de Bush père."
Une fois le week-end passé, le sujet ne passionnerait plus les journalistes américains, toutefois une chaîne pourrait inquiéter Atout France. "Ce que fait Fox News est grotesque, avec des approximations à longueur d'émissions. Le président est appelé François Macron, alors imaginez un peu le fond des analyses politiques."
Et la correspondante de témoigner sur les mots utilisés par la presse, qui sont biens souvent ceux de : révolution, émeutes, zone de guerre...
Ingrid Mareschal, déléguée générale de FNTV de conclure : "le tourisme en France se relevait à peine des attentats, et là nous reprenons un coup derrière la tête."
A quelques jours d'une nouvelle manifestation, l'espoir des acteurs du tourisme réside dans un contrôle de la situation pour éviter de revivre un quatrième samedi noir consécutif.