Grève Ryanair : les PNC de la low cost réclament une simple application du droit du travail français - Depositphotos @adameq2
L'aérien est entré dans une importante zone de turbulences sociales, à commencer par les low-cost, avec en 1ère ligne la compagnie low cost irlandaise.
Le point de rupture a été atteint, avec une grève de Ryanair partout en Europe, dont la France les 25 et 26 juin 2022.
Et contrairement au communiqué de presse envoyé ce week-end par la direction, "50% des vols ont été supprimés en France," indique Stéphane Salmon, le secrétaire général adjoint du SNPNC.
Pour minimiser l'impact aux yeux du grand public, mais aussi pour décourager les salariés grévistes, la direction a utilisé le prétexte d'une grève du contrôle aérien à l'aéroport de Marseille.
Ainsi, sur les 55% de vols supprimés au départ de la cité phocéenne, elle a fait glisser un certain nombre d'annulations sur le mouvement du personnel de la tour de contrôle.
Pour avoir des coûts bas, la compagnie aérienne est réputée pour son management difficile et sa capacité à naviguer entre les lignes pour contourner les règles du droit du travail.
Sauf que comme dans de nombreux secteurs, le covid a créé un véritable électrochoc dans les équipes de Ryanair.
"Nous sommes arrivés à un véritable ras-le-bol des hôtesses et stewards. Imaginez un peu que nos revendications premières sont de pouvoir boire et manger pendant les vols," se lamente le représentant du personnel.
Le point de rupture a été atteint, avec une grève de Ryanair partout en Europe, dont la France les 25 et 26 juin 2022.
Et contrairement au communiqué de presse envoyé ce week-end par la direction, "50% des vols ont été supprimés en France," indique Stéphane Salmon, le secrétaire général adjoint du SNPNC.
Pour minimiser l'impact aux yeux du grand public, mais aussi pour décourager les salariés grévistes, la direction a utilisé le prétexte d'une grève du contrôle aérien à l'aéroport de Marseille.
Ainsi, sur les 55% de vols supprimés au départ de la cité phocéenne, elle a fait glisser un certain nombre d'annulations sur le mouvement du personnel de la tour de contrôle.
Pour avoir des coûts bas, la compagnie aérienne est réputée pour son management difficile et sa capacité à naviguer entre les lignes pour contourner les règles du droit du travail.
Sauf que comme dans de nombreux secteurs, le covid a créé un véritable électrochoc dans les équipes de Ryanair.
"Nous sommes arrivés à un véritable ras-le-bol des hôtesses et stewards. Imaginez un peu que nos revendications premières sont de pouvoir boire et manger pendant les vols," se lamente le représentant du personnel.
Ryanair : "menaces de sanctions et pression hiérarchique" pour les grévistes
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A bien y regarder, c'est une véritable boite de pandore de pratiques plus que douteuses que dénonce le syndicat.
Les PNC réclament une simple application du droit du travail français, le juste paiement du SMIC et le respect du code de l'aviation, mais aussi celui des transports, concernant les temps de repos.
"Ils reçoivent des menaces de sanctions et des pressions hiérarchiques à chaque arrêt maladie. Cette stratégie se retrouve aussi durant les jours du conflit social, même si le droit de grève est un droit constitutionnel en France."
En plus d'un management archaïque, l'ensemble des ressources humaines est géré depuis l'Irlande.
Ce qui oblige les salariés en France à discuter avec des supérieurs basés de l'autre côté de la Manche et qui ne sont toujours au fait des règles hexagonales.
Ce n'est pas tout : pour travailler avec un uniforme bleu foncé et jaune, les salariés doivent inévitablement faire une croix sur leurs ambitions sociales.
"Imaginez un peu qu'il y a encore 2 ou 3 ans, les PNC n'étaient payés qu'entre 600 et 800 euros par mois.
Dorénavant, ils touchent tous les mois tout juste le SMIC, mais qu'ils volent peu ou qu'ils fassent des heures supplémentaires, le salaire est le même," prévient Stéphane Salmon.
Pour atteindre 1 302 euros mensuellement (SMIC en mai 2022) la compagnie n'hésite pas à gonfler la fiche de paie artificiellement en y ajoutant le montant de l'uniforme ou celui des visites médicales, indispensables pour conserver les licences de vol.
Dans le même temps, il n'existe aucune prime de repas ou transport.
Les PNC réclament une simple application du droit du travail français, le juste paiement du SMIC et le respect du code de l'aviation, mais aussi celui des transports, concernant les temps de repos.
"Ils reçoivent des menaces de sanctions et des pressions hiérarchiques à chaque arrêt maladie. Cette stratégie se retrouve aussi durant les jours du conflit social, même si le droit de grève est un droit constitutionnel en France."
En plus d'un management archaïque, l'ensemble des ressources humaines est géré depuis l'Irlande.
Ce qui oblige les salariés en France à discuter avec des supérieurs basés de l'autre côté de la Manche et qui ne sont toujours au fait des règles hexagonales.
Ce n'est pas tout : pour travailler avec un uniforme bleu foncé et jaune, les salariés doivent inévitablement faire une croix sur leurs ambitions sociales.
"Imaginez un peu qu'il y a encore 2 ou 3 ans, les PNC n'étaient payés qu'entre 600 et 800 euros par mois.
Dorénavant, ils touchent tous les mois tout juste le SMIC, mais qu'ils volent peu ou qu'ils fassent des heures supplémentaires, le salaire est le même," prévient Stéphane Salmon.
Pour atteindre 1 302 euros mensuellement (SMIC en mai 2022) la compagnie n'hésite pas à gonfler la fiche de paie artificiellement en y ajoutant le montant de l'uniforme ou celui des visites médicales, indispensables pour conserver les licences de vol.
Dans le même temps, il n'existe aucune prime de repas ou transport.
PNC Ryanair : "Nous appelons le gouvernement à l'aide et au secours"
Les abus ne s'arrêtent pas là malheureusement. En moyenne, un salarié navigant cumule 20 jours de vacances, contre les 30 jours ouvrables (5 semaines) pour une année complète de travail.
"Ils sont obligés de prendre certains jours de congés qui sont forcément des jours fériés (pour éviter des paiements plus importants). Par exemple, à Noël, Ryanair est l'une des seules compagnies qui ne vole pas.
Les salariés doivent obligatoirement prendre cette journée," révèle le secrétaire général adjoint du SNPNC.
Malgré ces dénonciations qui ne datent pas d'aujourd'hui, seule l'inspection du travail de Bordeaux appuie le syndicat, qui ne demande pas la lune, mais simplement le respect du droit du travail.
"Nous appelons à l'aide et au secours. Il y a une réelle complaisance des autorités françaises et du gouvernement envers la Direction de la compagnie. L'inspection du travail ne répond pas du tout, tandis que les ministères disent qu'ils ne peuvent rien faire."
Rappelons que Ryanair a été épinglée à plusieurs reprises par la justice européenne, concernant des aides publiques accordées à la compagnie pour qu'elle s'installe dans différents aéroports français.
C'est à se demander si les pouvoirs publics ne cautionnent pas ces pratiques pernicieuses, estime le syndicaliste.
Démocratiser le voyage avec des billets à 29 euros (ou moins) c'est cautionner et bafouer la dignité humaine et le droit du travail. Voyager avec une telle compagnie, c'est aussi légitimer ces pratiques.
Et face à une telle situation, tout comme pour easyJet, il devient de plus en plus difficile pour Ryanair de recruter.
"Il devient très compliqué pour la compagnie de recruter. Dernièrement, ils ont lancé une campagne de recrutement promettant 1 000 euros aux personnes qui se déplaçaient pour candidater."
"Ils sont obligés de prendre certains jours de congés qui sont forcément des jours fériés (pour éviter des paiements plus importants). Par exemple, à Noël, Ryanair est l'une des seules compagnies qui ne vole pas.
Les salariés doivent obligatoirement prendre cette journée," révèle le secrétaire général adjoint du SNPNC.
Malgré ces dénonciations qui ne datent pas d'aujourd'hui, seule l'inspection du travail de Bordeaux appuie le syndicat, qui ne demande pas la lune, mais simplement le respect du droit du travail.
"Nous appelons à l'aide et au secours. Il y a une réelle complaisance des autorités françaises et du gouvernement envers la Direction de la compagnie. L'inspection du travail ne répond pas du tout, tandis que les ministères disent qu'ils ne peuvent rien faire."
Rappelons que Ryanair a été épinglée à plusieurs reprises par la justice européenne, concernant des aides publiques accordées à la compagnie pour qu'elle s'installe dans différents aéroports français.
C'est à se demander si les pouvoirs publics ne cautionnent pas ces pratiques pernicieuses, estime le syndicaliste.
Démocratiser le voyage avec des billets à 29 euros (ou moins) c'est cautionner et bafouer la dignité humaine et le droit du travail. Voyager avec une telle compagnie, c'est aussi légitimer ces pratiques.
Et face à une telle situation, tout comme pour easyJet, il devient de plus en plus difficile pour Ryanair de recruter.
"Il devient très compliqué pour la compagnie de recruter. Dernièrement, ils ont lancé une campagne de recrutement promettant 1 000 euros aux personnes qui se déplaçaient pour candidater."
Grève Ryanair : "Le préavis est illimité, le mouvement va continuer"
Une fois que le candidat découvre les conditions de travail et le salaire, généralement l'expérience tourne court.
Alors certes, la grogne et les pratiques ne datent pas d'aujourd'hui, mais face à une reprise bien plus importante qu'attendue, les équipes sont exténuées et pendant ce temps l'entreprise se montre inflexible.
"Nous ne demandons pas grande chose, juste qu'ils appliquent la loi.
Le préavis est illimité, donc s'il n'y a aucune réaction de la direction et des pouvoirs publics, alors le mouvement continuera. Pendant l'été, nous allons continuer," prévient Stéphane Salmon.
Ainsi, le personnel peut être appelé à cesser le travail à différentes dates durant toute la saison estivale, la plus rémunératrice pour les compagnies aériennes.
Pour l'heure, aucune échéance n'a été fixée, pour poursuivre le conflit, mais une décision devrait être prise prochainement.
Le covid a entraîné un basculement de la relation au travail, mais aussi du rapport de force entre les salariés et les directions des entreprises.
Avec la reprise du voyage qui va au-delà des espérances du secteur pour l'été 2022, assistons-nous à la fin du modèle low-cost ? Le présent nous dit que oui, mais l'avenir nous apportera la véritable réponse.
Alors certes, la grogne et les pratiques ne datent pas d'aujourd'hui, mais face à une reprise bien plus importante qu'attendue, les équipes sont exténuées et pendant ce temps l'entreprise se montre inflexible.
"Nous ne demandons pas grande chose, juste qu'ils appliquent la loi.
Le préavis est illimité, donc s'il n'y a aucune réaction de la direction et des pouvoirs publics, alors le mouvement continuera. Pendant l'été, nous allons continuer," prévient Stéphane Salmon.
Ainsi, le personnel peut être appelé à cesser le travail à différentes dates durant toute la saison estivale, la plus rémunératrice pour les compagnies aériennes.
Pour l'heure, aucune échéance n'a été fixée, pour poursuivre le conflit, mais une décision devrait être prise prochainement.
Le covid a entraîné un basculement de la relation au travail, mais aussi du rapport de force entre les salariés et les directions des entreprises.
Avec la reprise du voyage qui va au-delà des espérances du secteur pour l'été 2022, assistons-nous à la fin du modèle low-cost ? Le présent nous dit que oui, mais l'avenir nous apportera la véritable réponse.