Guide Partez en France : en attendant la réouverture de son musée, Matisse voyage

En 1952, c’est Henri Matisse lui-même qui ouvre son musée dans sa ville natale du Cateau-Cambrésis, dans la salle des mariages de l'Hôtel de Ville. Trente ans plus tard, le musée prend de l’ampleur et emménage dans le Palais Fénelon, résidence des évêques de Cambrai.

Il y est aujourd’hui bien à l’étroit car au cours de ces vingt dernières années, la collection du musée s'est enrichie de près de 400 œuvres de Matisse, mais aussi d’autres artistes contemporains du maître. Les réserves sont pleines et il est regrettable qu’une bonne partie ne puisse pas être exposée.

Un concours lancé par le département du Nord a sélectionné le projet de Bernard Desmoulin, architecte du musée de Cluny à Paris, pour réaliser l’extension de 1 000 m2. Le musée accueillait entre 50 000 et 70 000 visiteurs chaque année et l’extension doit permettre d’élargir ce nombre.

Le sens de la visite sera inversé pour que le parcours à travers les quelque 800 œuvres présentées s’achève à un « carrefour » de trois autres expositions permanentes consacrées aux peintres Auguste Herbin et Geneviève Claisse et à Tériade, de son vrai nom Stratis Eleftheriadis, critique et éditeur d’art.

Un très grand espace d'exposition ponctuera le centre du parcours Matisse. Ses proportions et sa polyvalence en feront un outil adapté à toutes les scénographies et tous les formats d'œuvre, mais permettra aussi de moduler l'exposition permanente.

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Par ailleurs, l'accueil des groupes se fera en rez-de-jardin dans un vaste hall directement relié au départ de l'exposition permanente et à quatre nouveaux ateliers redimensionnés. Tandis que les visiteurs individuels traverseront la cour historique du Palais Fénelon pour déboucher dans un hall remanié, aéré et largement vitré sur le parc.

Trois plateaux en guise d'extension prennent place dans le volume disponible de l'ancienne Halle des Marchés, sans affecter la façade historique du bâtiment.

L’ensemble des travaux approche les 12 millions d’euros, dont plus de 10 millions financés par le département, le solde par une contribution de l’État et l’appel aux mécènes.

Ce n’est pas le seul musée Matisse en France, puisqu’il en existe un second à Nice, installé dans la Villa des Arènes et inauguré en 1963. Déclaré Musée de France, il possède également une impressionnante collection en provenance des héritiers du peintre.

Mais Christian Poiret, président du département du Nord, relève le défi : « Nous allons faire le plus beau musée Matisse de France.

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Soyons volontaristes, l’image de notre région doit changer. Nous comptons dix musées majeurs (La Piscine à Roubaix, LAM à Villeneuve d’Asq, Beaux-Arts à Valenciennes), dont quatre départementaux. Ce rayonnement culturel est unique et doit être défendu haut et fort ».

Déjà, lors des précédents travaux d’agrandissement du musée Matisse qui s’étaient déroulés de 1999 à 2002, une grande partie de la collection Matisse avait été prêtée aux musées du Japon et de Taiwan. Cette pratique d’échanges est au cœur des métiers des musées, elle est un outil de partage culturel universel, elle participe à la mise en valeur internationale des collections.

Alors Matisse reprend le chemin de l’Asie. Pendant sa fermeture, le musée participe à la première exposition des œuvres d’Henri Matisse “Matisse by Matisse” en Chine qui sera accueilli par le centre d’art contemporain UCCA à Pékin du 15 juillet au 15 octobre 2023 et à Shanghai du 4 novembre 2023 au 18 février 2024.

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