G. Cromer : "La prospective des déplacements internationaux ce n’est pas l’avion, c’est le train. Il faut se rendre à l’évidence, nous tendons doucement vers la fin du pétrole…" - Photo DR
TourMaG.com - Si l’avenir du tourisme passe par les innovations technologiques, le futur de cette industrie c’est aussi le tourisme durable ?
Guillaume Cromer : Les enjeux globaux du développement durable sont effectivement présents dans l’industrie du tourisme. La question du climat sera centrale notamment dans le secteur du transport aérien.
Les projections de l’Organisation Mondiale du Tourisme font état de plus de 1,8 milliard de touristes internationaux en 2030, contre 1,184 milliard en 2015.
C’est énorme. Et dans ces chiffres, la part du transport aérien est considérable et va forcément impacter le climat. Il y a donc un paradoxe.
D’un côté l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et dans le même temps, le transport aérien s’est démocratisé. Avec les compagnies low cost, nous pouvons voyager pour très peu cher à travers l’Europe. Et puis, le tourisme c’est partir loin, et cela va à l’encontre des enjeux autour du climat.
Guillaume Cromer : Les enjeux globaux du développement durable sont effectivement présents dans l’industrie du tourisme. La question du climat sera centrale notamment dans le secteur du transport aérien.
Les projections de l’Organisation Mondiale du Tourisme font état de plus de 1,8 milliard de touristes internationaux en 2030, contre 1,184 milliard en 2015.
C’est énorme. Et dans ces chiffres, la part du transport aérien est considérable et va forcément impacter le climat. Il y a donc un paradoxe.
D’un côté l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et dans le même temps, le transport aérien s’est démocratisé. Avec les compagnies low cost, nous pouvons voyager pour très peu cher à travers l’Europe. Et puis, le tourisme c’est partir loin, et cela va à l’encontre des enjeux autour du climat.
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France : 2014, année de l’engagement des TO dans le tourisme durable ?
TM - Pourtant des progrès sont réalisés pour réduire la consommation de carburant. Solar Impulse, l’avion solaire, c’est aussi une innovation qui pourrait faire évoluer le transport aérien ?
GC : Solar Impulse, c’est extraordinaire, mais nous sommes très loin de l’exploitation commerciale. Des progrès ont été réalisés pour réduire la consommation de carburants des avions, mais au regard du développement du transport aérien, ce n’est pas assez ! Quand on arrive à économiser
1% de kérosène, dans le même temps, le transport aérien progresse de 2 à 3% par an.
TM - Quelle sera alors la solution, l’avion ce n’est pas l’avenir pour vous ?
GC : Je me pose de nombreuses questions. La prospective des déplacements internationaux ce n’est pas l’avion, c’est le train. Il faut se rendre à l’évidence, nous tendons doucement vers la fin du pétrole… Le développement du bio carburant n’est pas une solution viable. Il a un impact fort sur les territoires utiles aux cultures destinées à la consommation humaine.
L’avenir de la mobilité internationale c’est l’hyperloop, le projet d’Elon Musk, cofondateur de Paypal, Tesla Motors, et fondateur aussi de SpaceX. Pour moi, l’avenir ce sont des projets fous comme celui-ci.
C’est une vision complètement différentes de ce que l’on voit aujourd’hui. Le transport est un des plus gros enjeux pour le tourisme, c’est le sujet numéro 1 parce que son poids sur un voyage, est important et impacte directement le climat.
GC : Solar Impulse, c’est extraordinaire, mais nous sommes très loin de l’exploitation commerciale. Des progrès ont été réalisés pour réduire la consommation de carburants des avions, mais au regard du développement du transport aérien, ce n’est pas assez ! Quand on arrive à économiser
1% de kérosène, dans le même temps, le transport aérien progresse de 2 à 3% par an.
TM - Quelle sera alors la solution, l’avion ce n’est pas l’avenir pour vous ?
GC : Je me pose de nombreuses questions. La prospective des déplacements internationaux ce n’est pas l’avion, c’est le train. Il faut se rendre à l’évidence, nous tendons doucement vers la fin du pétrole… Le développement du bio carburant n’est pas une solution viable. Il a un impact fort sur les territoires utiles aux cultures destinées à la consommation humaine.
L’avenir de la mobilité internationale c’est l’hyperloop, le projet d’Elon Musk, cofondateur de Paypal, Tesla Motors, et fondateur aussi de SpaceX. Pour moi, l’avenir ce sont des projets fous comme celui-ci.
C’est une vision complètement différentes de ce que l’on voit aujourd’hui. Le transport est un des plus gros enjeux pour le tourisme, c’est le sujet numéro 1 parce que son poids sur un voyage, est important et impacte directement le climat.
TM - Outre le transport, il y a également la problématique de l’urbanisation et de la pression sur les territoires ?
GC : Actuellement, les voyageurs se tournent de plus en plus vers la nature. Certaines zones sont sous pression. La Thaïlande a récemment fermé l’île de Koh Tachai pour préserver l’environnement et sauver les récifs coralliens.
Au bout d’un moment, nous avons l’impression que la planète va devenir trop petite ou alors certaines formes de voyages vont devenir élitiste. L’utilisation du data, est pour moi un moyen de tendre vers du Smart Tourisme. Il faut aller plus loin pour analyser les impacts sociaux et environnementaux pour gérer au mieux les politiques et les plans d’actions presque en temps réel.
TM - Plus largement dans le cadre du développement durable, faut-il s’attendre pour les entreprises à la mise en place de cadre règlementaire ?
GC : À l’échelle européenne, il y aura un cadre. L’Europe va imposer une réglementation qui va directement impacter les prestataires de terrain. De toute façon pour que les choses bougent, il faut que cela viennent d’en haut. Ma vison, c’est que demain la prise en compte du développement durable soit directement intégrée à l’immatriculation d’Atout France, ou à la classification des hôtels.
Il faut également l’intégrer dans la stratégie de promotion du tourisme en France. Il faut que cela deviennent transversal.
GC : Actuellement, les voyageurs se tournent de plus en plus vers la nature. Certaines zones sont sous pression. La Thaïlande a récemment fermé l’île de Koh Tachai pour préserver l’environnement et sauver les récifs coralliens.
Au bout d’un moment, nous avons l’impression que la planète va devenir trop petite ou alors certaines formes de voyages vont devenir élitiste. L’utilisation du data, est pour moi un moyen de tendre vers du Smart Tourisme. Il faut aller plus loin pour analyser les impacts sociaux et environnementaux pour gérer au mieux les politiques et les plans d’actions presque en temps réel.
TM - Plus largement dans le cadre du développement durable, faut-il s’attendre pour les entreprises à la mise en place de cadre règlementaire ?
GC : À l’échelle européenne, il y aura un cadre. L’Europe va imposer une réglementation qui va directement impacter les prestataires de terrain. De toute façon pour que les choses bougent, il faut que cela viennent d’en haut. Ma vison, c’est que demain la prise en compte du développement durable soit directement intégrée à l’immatriculation d’Atout France, ou à la classification des hôtels.
Il faut également l’intégrer dans la stratégie de promotion du tourisme en France. Il faut que cela deviennent transversal.
Voyage en avion : "Nous ne pourrons pas faire l’autruche indéfiniment !"
Vincent Fonvielle, PDG de La Balaguère et Président d’ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) : "La thématique qui pose question c’est celle des émissions carbones. Pour un tour-opérateur il est compliqué de réduire ses émissions, alors que le but de son activité est de faire voyager ses clients, notamment en avion.
Tout ce qui est basé sur le volontariat des clients pour compenser ses émissions ne fonctionnent pas vraiment. Il faudra étudier les possibilités d’inclure les compensations dans le prix du voyage.
Pour l’heure chez ATR, la seule obligation est de fournir un bilan carbone. Voyageurs du Monde a choisi de compenser ses émissions ainsi que 10% de celles émises par ses clients.
Il y a un chantier à ouvrir sur ce sujet. Nous ne pourrons pas faire l’autruche éternellement."
Tout ce qui est basé sur le volontariat des clients pour compenser ses émissions ne fonctionnent pas vraiment. Il faudra étudier les possibilités d’inclure les compensations dans le prix du voyage.
Pour l’heure chez ATR, la seule obligation est de fournir un bilan carbone. Voyageurs du Monde a choisi de compenser ses émissions ainsi que 10% de celles émises par ses clients.
Il y a un chantier à ouvrir sur ce sujet. Nous ne pourrons pas faire l’autruche éternellement."
#Tourisme du Futur, notre édition spéciale IFTM TOP Resa
TourMaG.com a publié une édition spéciale "papier" dans le cadre de l'IFTM-Top Resa 2016.
Ce magazine au contenu exclusif a été édité à 3 000 exemplaires.
Pour ceux qui n'auraient pas eu la chance de tenir entre leurs mains cette édition "collector", vous pouvez vous rattraper en accédant à la version digitale en cliquant ici !
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