Guy Zekri : "Trois destinations sortent du lot actuellement : l'Île Maurice, la Polynésie française, et les Emirats arabes unis, pour lesquelles les engagements sont très bons" - DR : Beachcomber Tours
TourMaG.com - Comment voyez-vous la reprise et quels en sont les principaux enjeux, selon vous ?
Guy Zekri : Il existe plusieurs problématiques dont la fermeture des frontières et celle du classement des pays par couleur.
On ne peut pas conseiller aux clients d'aller dans une destination rouge, qui est déconseillée. Donc pour permettre une reprise, il faut que les voyages soient libérés et que les gens puissent voyager sans contraintes.
D'autant plus que l'envie de voyager est là, c'est évident. Nous enregistrons d'ailleurs pas mal de bookings pour la période entre octobre et février, ce qui est très encourageant... sauf que nous prenons beaucoup de réservations et nous espérons que les clients pourront réellement partir, qu'il n'y aura pas une autre vague de Covid-19.
Et on ne peut que souhaiter que l'ensemble des Français se fasse vacciner au plus vite.
Donc s'il n'y a pas de contraintes pour voyager, si les gens sont vaccinés et les frontières ouvertes, je crois énormément dans le long-courrier cet hiver, du moins pour les destinations que nous commercialisons.
Nous avons d'ailleurs fait une méga promo à -40% sur les hôtels Beachcomber à l'Île Maurice, qui a clairement boosté la demande. Les trois dernières semaines (au 29 juillet 2021, ndlr) sont supérieures à celles réalisées en 2019 en prises de commandes.
Ainsi, trois destinations sortent du lot actuellement : l'Île Maurice, la Polynésie française, et les Emirats arabes unis, pour lesquelles les engagements sont très bons par rapport aux niveaux enregistrés à la même période en 2019.
Sur les Maldives, nous avons lancé les ventes la veille de leur passage en pays rouge et pourtant, en l'espace de trois semaines, nous comptabilisons une vingtaine de dossiers sur la destination.
Nous sommes donc plutôt contents du démarrage et nous y croyons ! Même si tout ce que nous engrangeons est comme une épée de Damoclès, tout peut être circonscrit en peu de temps.
Guy Zekri : Il existe plusieurs problématiques dont la fermeture des frontières et celle du classement des pays par couleur.
On ne peut pas conseiller aux clients d'aller dans une destination rouge, qui est déconseillée. Donc pour permettre une reprise, il faut que les voyages soient libérés et que les gens puissent voyager sans contraintes.
D'autant plus que l'envie de voyager est là, c'est évident. Nous enregistrons d'ailleurs pas mal de bookings pour la période entre octobre et février, ce qui est très encourageant... sauf que nous prenons beaucoup de réservations et nous espérons que les clients pourront réellement partir, qu'il n'y aura pas une autre vague de Covid-19.
Et on ne peut que souhaiter que l'ensemble des Français se fasse vacciner au plus vite.
Donc s'il n'y a pas de contraintes pour voyager, si les gens sont vaccinés et les frontières ouvertes, je crois énormément dans le long-courrier cet hiver, du moins pour les destinations que nous commercialisons.
Nous avons d'ailleurs fait une méga promo à -40% sur les hôtels Beachcomber à l'Île Maurice, qui a clairement boosté la demande. Les trois dernières semaines (au 29 juillet 2021, ndlr) sont supérieures à celles réalisées en 2019 en prises de commandes.
Ainsi, trois destinations sortent du lot actuellement : l'Île Maurice, la Polynésie française, et les Emirats arabes unis, pour lesquelles les engagements sont très bons par rapport aux niveaux enregistrés à la même période en 2019.
Sur les Maldives, nous avons lancé les ventes la veille de leur passage en pays rouge et pourtant, en l'espace de trois semaines, nous comptabilisons une vingtaine de dossiers sur la destination.
Nous sommes donc plutôt contents du démarrage et nous y croyons ! Même si tout ce que nous engrangeons est comme une épée de Damoclès, tout peut être circonscrit en peu de temps.
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TourMaG.com - Les ressources humaines vont-elles jouer un rôle axial dans la relance de l'industrie du tourisme ?
Guy Zekri : Bien sûr ! Chez Beachcomber Tours, nous n'avons pas touché aux forces vives, nous n'avons procédé à aucun licenciement, puisque j'estime que nous avons bénéficié d'aides de l'Etat très conséquentes.
Nous étions 44 avant la crise et nous avons connu tout de même six départs, des reconversions professionnelles dans l'immobilier, les assurances, l'éducation nationale, l'automobile, etc. Tous étaient inquiets de l'avenir du tourisme.
Pour les 38 autres, tout le monde est encore en télétravail au moins jusqu'au 6 septembre. Bien sûr, ceux qui le veulent peuvent revenir travailler dans les bureaux, nous sommes actuellement une petite dizaine sur site.
Nous sommes également toujours en chômage partiel, notamment les commerciaux, à hauteur de 90%. Les autres postes, les opérationnels, la réservation, le transport, sont a minima à 30 à 40% de chômage partiel.
Je crois aujourd'hui au redémarrage de l'activité, donc tout le monde reviendra à temps plein en septembre au bureau, si évidemment la situation ne change pas encore une fois d'ici là.
Personnellement, je ne suis pas favorable au télétravail, je trouve que cela casse l'ambiance, la créativité, les échanges. Ce n'est pas propice à un métier de services comme le nôtre, où nous avons besoin d'échanger, de nous voir.
Mais nous allons songer à peut-être proposer un peu de télétravail, rien n'est acté pour le moment, j'attends de voir comment les choses vont évoluer.
TourMaG.com - Au niveau de votre entreprise, qu'allez-vous changer et quels sont les défis à relever dans les prochains mois ?
Guy Zekri : Je suis déjà heureux de constater que dans notre équipe, pratiquement tout le monde est vacciné !
En ce qui concerne les défis, nous avons profité de cette période d'inactivité forcée pour investir sur trois axes :
- nous avons acquis un système de contrats digitaux qui s'appelle DocuSign, qui nous permet de digitaliser l'ensemble de nos contrats. Il n'y a plus de manuel, tout se fait avec des signatures électroniques, il y a des relances automatiques paramétrées quand les clients n'ont pas renvoyé le contrat... Cela va nous faire gagner beaucoup en terme de productivité et de commercial.
- nous avons également souscrit à la formule pro de Zoom, afin de pouvoir multiplier les présentations en visio avec les agences de voyages. Nous pouvons aller jusqu'à 500 personnes connectées.
Cela peut paraitre ambitieux, mais lors de la visio dédiée au lancement de notre production Maldives, nous étions 312 participants. Nous avons quand même 32 hôtels sur la destination en contrat direct, c'est une grosse production pour nous !
- enfin, nous avons développé - à notre initiative mais en collaboration avec Solea - un tout nouveau progiciel de devis pour les agences, en nous appuyant sur notre back office Amadeus Smart Tour Suite.
Il est encore en phase de test et devrait être opérationnel d'ici le 1er novembre.
Dès lors, les agences de voyages qui nous le demanderont, recevront de façon instantanée un devis graphique, avec des photos et la possibilité d'insérer leur logo, leur nom, leurs coordonnées à transmettre directement à leurs clients.
Beachcomber apparait en tant que producteur mais sans notre contact.
Guy Zekri : Bien sûr ! Chez Beachcomber Tours, nous n'avons pas touché aux forces vives, nous n'avons procédé à aucun licenciement, puisque j'estime que nous avons bénéficié d'aides de l'Etat très conséquentes.
Nous étions 44 avant la crise et nous avons connu tout de même six départs, des reconversions professionnelles dans l'immobilier, les assurances, l'éducation nationale, l'automobile, etc. Tous étaient inquiets de l'avenir du tourisme.
Pour les 38 autres, tout le monde est encore en télétravail au moins jusqu'au 6 septembre. Bien sûr, ceux qui le veulent peuvent revenir travailler dans les bureaux, nous sommes actuellement une petite dizaine sur site.
Nous sommes également toujours en chômage partiel, notamment les commerciaux, à hauteur de 90%. Les autres postes, les opérationnels, la réservation, le transport, sont a minima à 30 à 40% de chômage partiel.
Je crois aujourd'hui au redémarrage de l'activité, donc tout le monde reviendra à temps plein en septembre au bureau, si évidemment la situation ne change pas encore une fois d'ici là.
Personnellement, je ne suis pas favorable au télétravail, je trouve que cela casse l'ambiance, la créativité, les échanges. Ce n'est pas propice à un métier de services comme le nôtre, où nous avons besoin d'échanger, de nous voir.
Mais nous allons songer à peut-être proposer un peu de télétravail, rien n'est acté pour le moment, j'attends de voir comment les choses vont évoluer.
TourMaG.com - Au niveau de votre entreprise, qu'allez-vous changer et quels sont les défis à relever dans les prochains mois ?
Guy Zekri : Je suis déjà heureux de constater que dans notre équipe, pratiquement tout le monde est vacciné !
En ce qui concerne les défis, nous avons profité de cette période d'inactivité forcée pour investir sur trois axes :
- nous avons acquis un système de contrats digitaux qui s'appelle DocuSign, qui nous permet de digitaliser l'ensemble de nos contrats. Il n'y a plus de manuel, tout se fait avec des signatures électroniques, il y a des relances automatiques paramétrées quand les clients n'ont pas renvoyé le contrat... Cela va nous faire gagner beaucoup en terme de productivité et de commercial.
- nous avons également souscrit à la formule pro de Zoom, afin de pouvoir multiplier les présentations en visio avec les agences de voyages. Nous pouvons aller jusqu'à 500 personnes connectées.
Cela peut paraitre ambitieux, mais lors de la visio dédiée au lancement de notre production Maldives, nous étions 312 participants. Nous avons quand même 32 hôtels sur la destination en contrat direct, c'est une grosse production pour nous !
- enfin, nous avons développé - à notre initiative mais en collaboration avec Solea - un tout nouveau progiciel de devis pour les agences, en nous appuyant sur notre back office Amadeus Smart Tour Suite.
Il est encore en phase de test et devrait être opérationnel d'ici le 1er novembre.
Dès lors, les agences de voyages qui nous le demanderont, recevront de façon instantanée un devis graphique, avec des photos et la possibilité d'insérer leur logo, leur nom, leurs coordonnées à transmettre directement à leurs clients.
Beachcomber apparait en tant que producteur mais sans notre contact.
TourMaG.com - Redoutez-vous cette reprise, entre la baisse des aides, le remboursement des avoirs et l'endettement supplémentaire, notamment avec les PGE ?
Guy Zekri : Nous n'avons aucun avoir, aucun acompte, puisque nous sommes un voyagiste 100% B2B.
Nous avons souscrit à un PGE, mais grâce aux aides de l'Etat, nous n'y avons pas encore touché.
Quant aux aides, heureusement que nous y avons eu droit entre le chômage partiel, les fonds de solidarité et l'aide aux coûts fixes, car cela nous a permis de passer la crise, avec des dommages certes, mais moindres que si nous n'avions pas eu d'aides.
Pour la rentrée, nous croyons beaucoup à la réouverture de l'Île Maurice au 1er octobre sans quarantaine, car la destination représente 60% de notre chiffre d'affaires.
Si elle repart comme il se doit, vu les engagements que nous avons entre octobre et février, je suis optimiste.
Bien sûr, cela ne pourra avoir lieu que si un maximum de personnes sont vaccinées, ce sera la condition sine qua non. A l'Île Maurice, la population est moins vaccinée qu'en France, ils ont plus de mal que nous à se procurer des doses, mais ils ne sont qu'1,3 million d'habitants et se battent à leur niveau pour vacciner un maximum de gens.
Et je crois à cette réouverture, car elle est dans leur intérêt. Le tourisme à Maurice, c'est 23% du PIB et 24% des emplois : on ne peut pas se passer d'un quart de l'économie !
De notre côté, nous avons pris toutes les mesures au niveau sanitaire dans nos hôtels et je me permets donc d'être optimiste.
TourMaG.com - Face à cette pandémie, à quoi ressemblera, selon vous, le tourisme de demain ?
Guy Zekri : Je reste très perplexe et je ne suis ni augure, ni la Pythie de Delphes.
Je pense que dès que nous aurons maîtrisé cette chose-là, les gens oublieront très vite.
Ce coronavirus va devenir comme la grippe, nous serons vaccinés tous les ans et nous devrons apprendre à vivre avec, à garder certains gestes-barrières, car cette pandémie ne va pas s'arrêter comme ça.
Mais je suis convaincu que nous allons avancer dans la maitrise du vaccin qui couvrira un spectre plus large.
Sur les axes que nous proposons : la Polynésie, Maurice, les Seychelles, les Maldives, les gens ont besoin de soleils lointains, de soleils d'hiver. Pour preuve, Maurice est une vraie destination de repeaters - presque 30% de notre clientèle y revient sur 24 mois - alors pourquoi abandonneraient-ils cette destination ?
Pour autant, nous allons devoir tenir compte des problèmes environnementaux, mais on ne va pas empêcher les gens de voyager, il y a un vrai besoin d'évasion, d'échanges avec les autres cultures.
Guy Zekri : Nous n'avons aucun avoir, aucun acompte, puisque nous sommes un voyagiste 100% B2B.
Nous avons souscrit à un PGE, mais grâce aux aides de l'Etat, nous n'y avons pas encore touché.
Quant aux aides, heureusement que nous y avons eu droit entre le chômage partiel, les fonds de solidarité et l'aide aux coûts fixes, car cela nous a permis de passer la crise, avec des dommages certes, mais moindres que si nous n'avions pas eu d'aides.
Pour la rentrée, nous croyons beaucoup à la réouverture de l'Île Maurice au 1er octobre sans quarantaine, car la destination représente 60% de notre chiffre d'affaires.
Si elle repart comme il se doit, vu les engagements que nous avons entre octobre et février, je suis optimiste.
Bien sûr, cela ne pourra avoir lieu que si un maximum de personnes sont vaccinées, ce sera la condition sine qua non. A l'Île Maurice, la population est moins vaccinée qu'en France, ils ont plus de mal que nous à se procurer des doses, mais ils ne sont qu'1,3 million d'habitants et se battent à leur niveau pour vacciner un maximum de gens.
Et je crois à cette réouverture, car elle est dans leur intérêt. Le tourisme à Maurice, c'est 23% du PIB et 24% des emplois : on ne peut pas se passer d'un quart de l'économie !
De notre côté, nous avons pris toutes les mesures au niveau sanitaire dans nos hôtels et je me permets donc d'être optimiste.
TourMaG.com - Face à cette pandémie, à quoi ressemblera, selon vous, le tourisme de demain ?
Guy Zekri : Je reste très perplexe et je ne suis ni augure, ni la Pythie de Delphes.
Je pense que dès que nous aurons maîtrisé cette chose-là, les gens oublieront très vite.
Ce coronavirus va devenir comme la grippe, nous serons vaccinés tous les ans et nous devrons apprendre à vivre avec, à garder certains gestes-barrières, car cette pandémie ne va pas s'arrêter comme ça.
Mais je suis convaincu que nous allons avancer dans la maitrise du vaccin qui couvrira un spectre plus large.
Sur les axes que nous proposons : la Polynésie, Maurice, les Seychelles, les Maldives, les gens ont besoin de soleils lointains, de soleils d'hiver. Pour preuve, Maurice est une vraie destination de repeaters - presque 30% de notre clientèle y revient sur 24 mois - alors pourquoi abandonneraient-ils cette destination ?
Pour autant, nous allons devoir tenir compte des problèmes environnementaux, mais on ne va pas empêcher les gens de voyager, il y a un vrai besoin d'évasion, d'échanges avec les autres cultures.
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