Hausse des prix du voyage : "J’espère que, dans ce contexte, les clients vont se remettre à acheter tôt", déclare Aurélien Aufort (Groupe Marietton Développement) - DR : Depositphotos.com, belchonock
Quel est l'impact de l'inflation sur la consommation voyage ?
Selon les dernières données dévoilées par les Entreprises du Voyage, pour l'hiver prochain, les réservations réalisées à date au 1er novembre pour la période décembre 2022 - mars 2023 font apparaître un volume d'affaires en retrait de 6% versus 2019, pour un nombre de dossiers en baisse de 28% !
A lire aussi : Voyages : à quelle hausse de tarifs faut-il s'attendre cet hiver ?
"C'est juste énorme", précise Jean-Pierre Mas Président du syndicat patronal, d'autant que ce recul du nombre de dossiers s'est accentué depuis un mois, perdant 2 points de pourcentage.
Selon les dernières données dévoilées par les Entreprises du Voyage, pour l'hiver prochain, les réservations réalisées à date au 1er novembre pour la période décembre 2022 - mars 2023 font apparaître un volume d'affaires en retrait de 6% versus 2019, pour un nombre de dossiers en baisse de 28% !
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"Le pétrole représente 38% du total des dépenses de Corsair"
En cause notamment, les tarifs tirés vers le haut par l'augmentation des tarifs aériens.
Selon l’indice des prix du transport aérien de passagers (IPTAP) publié par la DGAC (Direction générale de l'Aviation Civile) en octobre 2022, la hausse des prix des billets d’avion au départ de France se poursuit.
En glissement annuel, toutes destinations confondues, l’augmentation est de 26,3% (+22,1% au cumul depuis le début de l’année). La hausse sur le réseau international atteint +22,2% au cumul, 24,4% au cumul sur le réseau international moyen-courrier et +15,2% sur réseau international long-courrier.
Toutefois Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et Président de la FNAM, souhaite tempérer ces hausses : "Le point de référence était très bas. Nous sommes revenus aux niveaux de prix de 2017".
Reste que la hausse du prix du kérosène et la parité euro/dollar défavorable impactent de plein fouet les transporteurs aériens.
"Le pétrole représente 38% du total des dépenses de Corsair. Nous subissons une double peine avec la hausse du pétrole et celle du dollar. 55% de nos dépenses se font en dollars. Nous subissons une hausse généralisée de la maintenance, de l'assistance en escale, du catering, du prix du titane pour les pièces...
Nous sommes obligés de répercuter ces hausses sur les tarifs. Mais nous ne répercutons pas tout pour ne pas casser la dynamique de la demande. Nous continuons de pondérer avec des tarifs promotionnels et des tarifs d’appel", explique le PGD de Corsair.
Selon l’indice des prix du transport aérien de passagers (IPTAP) publié par la DGAC (Direction générale de l'Aviation Civile) en octobre 2022, la hausse des prix des billets d’avion au départ de France se poursuit.
En glissement annuel, toutes destinations confondues, l’augmentation est de 26,3% (+22,1% au cumul depuis le début de l’année). La hausse sur le réseau international atteint +22,2% au cumul, 24,4% au cumul sur le réseau international moyen-courrier et +15,2% sur réseau international long-courrier.
Toutefois Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et Président de la FNAM, souhaite tempérer ces hausses : "Le point de référence était très bas. Nous sommes revenus aux niveaux de prix de 2017".
Reste que la hausse du prix du kérosène et la parité euro/dollar défavorable impactent de plein fouet les transporteurs aériens.
"Le pétrole représente 38% du total des dépenses de Corsair. Nous subissons une double peine avec la hausse du pétrole et celle du dollar. 55% de nos dépenses se font en dollars. Nous subissons une hausse généralisée de la maintenance, de l'assistance en escale, du catering, du prix du titane pour les pièces...
Nous sommes obligés de répercuter ces hausses sur les tarifs. Mais nous ne répercutons pas tout pour ne pas casser la dynamique de la demande. Nous continuons de pondérer avec des tarifs promotionnels et des tarifs d’appel", explique le PGD de Corsair.
"Il va falloir modifier nos avions et étoffer les classes économiques"
"L’an dernier à Paris - CDG nous avons payé 660 dollars la tonne de kérosène, cette année le prix est monté à 1 150 dollars et à Punta Cana nous avons atteint 1 800 dollars", poursuit Marc Rochet, Président de French Bee et d'Air Caraïbes, qui avertit : "il va y avoir de la régulation dans les programmes de vols chez les compagnies aériennes.
L’aérien doit rester accessible. Il va falloir modifier nos avions et étoffer les classes économiques".
C'est le cas notamment d'Air France qui a annoncé stopper sa desserte saisonnière de Punta Cana en République dominicaine à partir du 25 mars 2023, notamment en raison du coût trop élevé du carburant.
Lire aussi : Exclusif : Air France arrête la desserte de la République Dominicaine !
Des surcoûts qui se répercutent directement chez les voyagistes. "Le dollar c’est 15% d’augmentation sur les tarifs en 2022", affirme Hélion de Villeneuve, directeur général d'Austral Lagons. "Toutefois pour notre typologie de clientèle plutôt haut de gamme, cet impact prix est moins lourd."
L’aérien doit rester accessible. Il va falloir modifier nos avions et étoffer les classes économiques".
C'est le cas notamment d'Air France qui a annoncé stopper sa desserte saisonnière de Punta Cana en République dominicaine à partir du 25 mars 2023, notamment en raison du coût trop élevé du carburant.
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Des surcoûts qui se répercutent directement chez les voyagistes. "Le dollar c’est 15% d’augmentation sur les tarifs en 2022", affirme Hélion de Villeneuve, directeur général d'Austral Lagons. "Toutefois pour notre typologie de clientèle plutôt haut de gamme, cet impact prix est moins lourd."
Sur le long-courrier, c'est plus compliqué que sur l'entrée de gamme
Une tendance que confirme Guy Zekri, Directeur général de Beachcomber Tours. "Sur les 5 étoiles la demande est forte. Ce sera une année record.
Par contre sur les établissements entrée de gamme nous avons un peu plus de mal. Sur long-courrier, les hausses de tarifs sont comprises entre 15 et 20%, mais nous restons attentifs à ne pas casser la dynamique de la demande."
"Le prix des voyages n'augmente pas seulement en raison de l'aérien ou du dollar, mais aussi parce que les voyageurs réservent plus de prestations par voyage et pour des séjours plus longs", précise de son côté Guillaume Linton, PDG d'Asia.
Dans ce contexte, les voyagistes se doivent de rester attentifs à la qualité des prestations proposées. "Il peut y avoir un effet ciseau entre la hausse des tarifs et la fragilisation des prestations terrestre sur place", précise-t-il.
En effet, après deux ans de covid-19 et un arrêt total de l'activité touristique sur certaines destinations, la remise en route peut être problématique. "Nous avons effectué un gros travail d‘audit pour fiabiliser et vérifier les prestations", ajoute-t-il.
Par contre sur les établissements entrée de gamme nous avons un peu plus de mal. Sur long-courrier, les hausses de tarifs sont comprises entre 15 et 20%, mais nous restons attentifs à ne pas casser la dynamique de la demande."
"Le prix des voyages n'augmente pas seulement en raison de l'aérien ou du dollar, mais aussi parce que les voyageurs réservent plus de prestations par voyage et pour des séjours plus longs", précise de son côté Guillaume Linton, PDG d'Asia.
Dans ce contexte, les voyagistes se doivent de rester attentifs à la qualité des prestations proposées. "Il peut y avoir un effet ciseau entre la hausse des tarifs et la fragilisation des prestations terrestre sur place", précise-t-il.
En effet, après deux ans de covid-19 et un arrêt total de l'activité touristique sur certaines destinations, la remise en route peut être problématique. "Nous avons effectué un gros travail d‘audit pour fiabiliser et vérifier les prestations", ajoute-t-il.
Inciter les clients à réserver tôt
"Plus ça va aller, plus nous serons capables de rassurer car nous nous engageons sur les hôtels," poursuit Olivier Kervella, Président de NG Travel.
"En Espagne, en Grèce, nous allons limiter cette hausse à 5% ou 6%. Sur le moyen-courrier, deux tiers du tarif du package c'est le terrestre alors que sur le long-courrier deux tiers du prix c'est l'aérien".
Car comme le rappelle Aurélien Aufort, directeur général adjoint de Marietton Développement, la hausse des prix ne touche pas que l'aérien, mais aussi l'hôtellerie. "Il va y avoir un surcoût c'est sûr. Avec l'inflation, la Turquie, la Tunisie ou l’Egypte pourraient redevenir compétitifs. Pour moi, ces pays vont être les grands gagnants de l’été 2023.
Mais j’espère que dans ce contexte, les clients vont se remettre à acheter tôt. D’ailleurs en ce moment nous vendons chez Voyamar les circuits très tôt, même si la dernière minute reste aussi une réalité. Les ventes anticipées, c'est une chance aussi pour les agences d'avoir les acomptes plus tôt."
Des réservations anticipées, c'est aussi un argument de poids dans les négociations avec les hôteliers à destination. "Le marché britannique réserve très tôt et quand nous engageons des discussions avec les hôtels, ce serait un argument de poids de faire valoir ces réservations anticipées", ajoute encore Aurélien Aufort.
"En Espagne, en Grèce, nous allons limiter cette hausse à 5% ou 6%. Sur le moyen-courrier, deux tiers du tarif du package c'est le terrestre alors que sur le long-courrier deux tiers du prix c'est l'aérien".
Car comme le rappelle Aurélien Aufort, directeur général adjoint de Marietton Développement, la hausse des prix ne touche pas que l'aérien, mais aussi l'hôtellerie. "Il va y avoir un surcoût c'est sûr. Avec l'inflation, la Turquie, la Tunisie ou l’Egypte pourraient redevenir compétitifs. Pour moi, ces pays vont être les grands gagnants de l’été 2023.
Mais j’espère que dans ce contexte, les clients vont se remettre à acheter tôt. D’ailleurs en ce moment nous vendons chez Voyamar les circuits très tôt, même si la dernière minute reste aussi une réalité. Les ventes anticipées, c'est une chance aussi pour les agences d'avoir les acomptes plus tôt."
Des réservations anticipées, c'est aussi un argument de poids dans les négociations avec les hôteliers à destination. "Le marché britannique réserve très tôt et quand nous engageons des discussions avec les hôtels, ce serait un argument de poids de faire valoir ces réservations anticipées", ajoute encore Aurélien Aufort.
Pétrole, dollar... "Nous avons atteint un plateau"
Alain de Mendonça, PDG de FRAM/Promovacances, abonde également dans ce sens : "Le yield est ascendant. Certes les prix augmentent, mais ceux qui achèteront aujourd'hui paieront 10% à 15% moins cher que ceux qui achèteront au printemps. Sur Djerba, il est sûr qu'ils peuvent économiser près de 30% par rapport à un achat dans 5 mois".
Mais cette anticipation "c'est nous qui devons la créer", recadre Patrick Pourbaix, "avec du stock et des nouveaux produits !"
Pour l'heure, Marc Rochet entrevoit une éclaircie : "Nous avons sans doute atteint un plateau concernant le prix du baril. Idem pour le dollar... mais l'inflation va rester", estime-t-il.
"Le pétrole est revenu à son niveau d’avant la guerre en Ukraine. Mais les prix redescendent moins vite que ce qu’ils ne montent", constate Alain de Mendonça.
Pourra-t-on espérer voir la courbe s'infléchir ? L'avenir nous le dira...
Mais cette anticipation "c'est nous qui devons la créer", recadre Patrick Pourbaix, "avec du stock et des nouveaux produits !"
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"Le pétrole est revenu à son niveau d’avant la guerre en Ukraine. Mais les prix redescendent moins vite que ce qu’ils ne montent", constate Alain de Mendonça.
Pourra-t-on espérer voir la courbe s'infléchir ? L'avenir nous le dira...