Héliades se diversifie pour moins dépendre de la Grèce

Moins dépendre de la Grèce.

Voici une obsession récurrente du tour-opérateur spécialiste Héliades, fortement concurrencé sur son pays historique, devenu destination refuge des vacanciers de toute l'Europe.

Un engouement qui a conduit les TO et les compagnies aériennes à multiplier les engagements et les disponibilités sur la destination.

Une féroce concurrence qui n'est pas sans conséquences : Héliades s’attend à un recul de 5% de son chiffre d’affaire cette année.

"Dans le contexte actuel, ce n'est pas si mal. D'autant que nous sortons d'une année record en terme de chiffre d'affaires", explique Jean Brajon, le directeur général, précisant que la Grèce pèse entre 60 et 80% de son activité.

Le climat anxiogène ne lui a pas été favorable. La crise migratoire, qui a fait la une de la presse au printemps dernier, a plombé les réservations jusqu'en juin.

"Les Français sont particulièrement sensibles aux questions géopolitiques par rapport aux autres nationalités", signale Jean Brajon.

Au global, il devrait clôturer son exercice le 31 octobre prochain en baisse de 8%.

Une chute qu'il faut également imputer à l'arrêt de certaines destinations estivales : le Mexique, la Réunion et les Antilles, ainsi que la marque Italowcost.

Jean Brajon espère toutefois "rester dans le vert", sans pouvoir donner plus de précisions sur l'évolution de son bénéfice, qui s'élevait l'an passé à 1,6 million d'euros.

La Crête reste son navire amiral, captant plus de la moitié des clients.

Athènes et la Grèce continentale se maintiennent tout comme Chypre, qui se hisse sur la troisième marche du podium avec de nouveaux vols au départ de Paris et de province.

D'autres régions sont plus à la peine, comme le Dodécanèse (îles de Lesbos et Kos), les îles ioniennes (Corfou).

Ses autres destinations sont toutes en progression. L'Italie continentale, notamment la région des Pouilles, bénéficie d'un vol direct sur Brindisi tout l'été.

La Sicile a également bien marché. De quoi compenser l'arrêt de la programmation d'Italowcost.

Sans surprise, le Portugal a cartonné pour sa première année de programmation, avec 1 500 clients, alors même que le TO n'a fait aucune communication.

Enfin, ses trois pays long-courrier (Cap Vert, République Dominicaine et Sao Tomé) continuent leur croissance.

Pour cet hiver, Héliades veut se diversifier sur le moyen et le long-courrier.

"Nous restons encore trop axés sur l'été, qui pèse les 2/3 de notre chiffre d'affaires. Nous voulons être moins dépendants", poursuit Jean Brajon. Le catalogue contient ainsi de nouvelles destinations sur l’Europe, l’Afrique et les Antilles.

Il se lance sur l'île de Malte avec un plan de vol uniquement au départ de Paris avec Air Malta. Il propose un court séjour de 4 jours et trois nuits avec des excursions incluses (339 euros).

Autre nouveauté : Madère, avec des départs de Paris et la province avec Tap Portugal, mais toujours via Lisbonne.

Le Portugal reste également dans la brochure, avec des courts-séjours dans la capitale et un séjour en Algarve.

Il poursuit la programmation de Chypre, commencée l'an passé, avec un vol sur Paphos au départ de Paris, qui fera un stop dans diverses villes de province (sauf certaines dates).

Héliades conserve sa place de numéro un sur le Cap Vert avec 15 000 à 20 000 clients par an.

Pour l'hiver prochain, il rajoute une rotation de vol "baladeur" au départ de Paris avec stop en province.

Le tour-opérateur va donc programmer 20 000 sièges pour cet hiver soit 5 000 sièges en plus. Signalons que le Riu Funana, proposé en exclusivité sur le marché français, vient d'être rénové.

Sur Sao Tomé, Héliades envoie entre 300 et 400 clients par an, sur les 1 500 Français qui visitent la destination.

"Pour des clients qui cherchent une Afrique inédite, même si le prix est un peu cher", remarque Jean Brajon.

Enfin, il maintient sa présence en République Dominicaine avec 5 000 clients par an.

Coté long-courrier, il se lance sur Madagascar avec deux circuits au nord et au sud.

Il propose également des circuits au Kenya et en Tanzanie.

Il est de retour à La Réunion après un échec il y a quelques années. Il a révisé ses objectifs à la baisse avec un seul hôtel. Il se positionne également sur l’Île Maurice, avec trois hôtels.

Il veut aussi trouver sa place en Guadeloupe et Martinique avec des séjours dans les hôtels Karibea. Si la destination fonctionne bien, il pourrait programmer un club Héliades dès l'hiver prochain.

"Tout le monde s'est positionné sur la Grèce. Il n'y a pas de raison que nous n'allions pas sur les destinations des autres. Il faut bien se diversifier et aller chercher de la croissance ailleurs", remarque Jean Brajon.

Pour réserver toute cette production, Héliades améliore son nouveau site B2B lancé en avril dernier. L’outil pour faire du package dynamique sur la production d’hiver est désormais opérationnel.

Baptisé Héliades Flex, il offre plus de flexibilité dans les dates de départ des vols. Une gestion des stocks en temps réel pour apporter plus de souplesse aux agences de voyages.