Stress, dépression, attaques cardiaques sont parmi les maux les plus courants suscités par un excès de bruit. Premières victimes : le personnel de lieux surexposés comme les restaurants et brasseries, commerces, discothèques - DR : paulprescott DepositPhotos
La lutte pour le climat et la pureté de l’air compte bien évidemment parmi les principales urgences.
Dans tous les secteurs, y compris le secteur touristique, qui est l’un des responsables - qu’il le veuille ou non - de ces fléaux que nous aurons du mal à vaincre si nous n’agissons pas rapidement.
Mais, compte tenu des centaines d’articles très documentés qui ont été publiés durant ces jours d’été caniculaires où, mis en situation, nous étions bien forcés d’admettre l’effroyable réalité, je préfère évoquer un autre sujet qui, très rapidement, devrait nous préoccuper.
Il s’agit de la pollution sonore qui, il faut le savoir, peut tuer. Les nuisances sonores sont responsables de 10 000 morts prématurées par an dans les pays membres de l’UE (Sources Eurostat).
Dans tous les secteurs, y compris le secteur touristique, qui est l’un des responsables - qu’il le veuille ou non - de ces fléaux que nous aurons du mal à vaincre si nous n’agissons pas rapidement.
Mais, compte tenu des centaines d’articles très documentés qui ont été publiés durant ces jours d’été caniculaires où, mis en situation, nous étions bien forcés d’admettre l’effroyable réalité, je préfère évoquer un autre sujet qui, très rapidement, devrait nous préoccuper.
Il s’agit de la pollution sonore qui, il faut le savoir, peut tuer. Les nuisances sonores sont responsables de 10 000 morts prématurées par an dans les pays membres de l’UE (Sources Eurostat).
Le secteur touristique victime d'un excès de bruit
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Stress, dépression, attaques cardiaques sont parmi les maux les plus courants suscités par un excès de bruit.
Premières victimes, pour n’évoquer que le secteur touristique : le personnel de lieux surexposés comme les restaurants et brasseries, commerces, discothèques.
Deuxièmes victimes : leurs clients.
Une étude d’Opinion Way le confirme : 20% des Français estiment qu’un restaurant trop bruyant est un mauvais restaurant, 92% se disent gênés par le bruit et affirment avoir des difficultés à suivre leurs conversations.
Dans certains établissements situés le long de grandes artères où la circulation automobile très dense est entrecoupée des sifflements des sirènes et des vrombissements des moteurs de motos, la situation est particulièrement navrante.
Pour autant, cela n’empêche pas les radios de déverser des décibels supplémentaires de musique dans les oreilles des consommateurs.
Inaudible et inutile, cette surenchère musicale à laquelle se livrent les cafés et brasseries, surtout en fin d’après midi, sous prétexte de "créer de l’ambiance" et de fidéliser leur clientèle, atteint des proportions d’autant plus dangereuses que les clients de ces lieux sont jeunes et vivent une grande partie de leur vie avec des écouteurs dans les oreilles.
Les machines à café, la vaisselle jetée sans ménagement sur les comptoirs, les bacs à glaçons, le ton des voix qui montent sous l’effet parfois de l’alcool et surtout du tintamarre ambiant ne font rien pour améliorer le confort des lieux, souvent fréquentés par une clientèle de loisirs en quête de détente.
D’autant qu’il est de plus en plus habituel de serrer tables et chaises à des fins évidentes de rendement et de laisser son voisin suivre la totalité d’une conversation !
Premières victimes, pour n’évoquer que le secteur touristique : le personnel de lieux surexposés comme les restaurants et brasseries, commerces, discothèques.
Deuxièmes victimes : leurs clients.
Une étude d’Opinion Way le confirme : 20% des Français estiment qu’un restaurant trop bruyant est un mauvais restaurant, 92% se disent gênés par le bruit et affirment avoir des difficultés à suivre leurs conversations.
Dans certains établissements situés le long de grandes artères où la circulation automobile très dense est entrecoupée des sifflements des sirènes et des vrombissements des moteurs de motos, la situation est particulièrement navrante.
Pour autant, cela n’empêche pas les radios de déverser des décibels supplémentaires de musique dans les oreilles des consommateurs.
Inaudible et inutile, cette surenchère musicale à laquelle se livrent les cafés et brasseries, surtout en fin d’après midi, sous prétexte de "créer de l’ambiance" et de fidéliser leur clientèle, atteint des proportions d’autant plus dangereuses que les clients de ces lieux sont jeunes et vivent une grande partie de leur vie avec des écouteurs dans les oreilles.
Les machines à café, la vaisselle jetée sans ménagement sur les comptoirs, les bacs à glaçons, le ton des voix qui montent sous l’effet parfois de l’alcool et surtout du tintamarre ambiant ne font rien pour améliorer le confort des lieux, souvent fréquentés par une clientèle de loisirs en quête de détente.
D’autant qu’il est de plus en plus habituel de serrer tables et chaises à des fins évidentes de rendement et de laisser son voisin suivre la totalité d’une conversation !
Un environnement dégradé épinglé par les guides touristiques
Pour les acousticiens, si la qualité de l’environnement sonore dans ces établissements s’est dégradée, la cause principale en est l'utilisation croissante de matériaux très réverbérants, notamment les vitres, les carrelages et faïences, le plâtre et le béton ciré…
Le pire étant les miroirs largement utilisés en décoration et les vitres dépourvues de tentures amplement ouvertes sur la rue qui renvoient le son sans modération sur les clients. Et pourtant, il existe des miroirs acoustiques moins réverbérants.
Évidentes, les causes ne sont pas combattues pour autant. Très nombreux sont les exploitants qui refusent les solutions d’insonorisation proposées par les architectes.
Pour eux, le problème n’existe pas. Et, les clients sensibles aux bruits ont le choix d’aller ailleurs. Certes !
Pourtant, la dépense n’est pas excessive par rapport à l’ensemble des travaux entrepris. Souvent, celle-ci ne représente qu’un supplément de quelques pourcents, alors que le bénéfice pour la clientèle serait énorme. On estime les travaux entre 100 et 200 euros le mètre carré.
A croire que la culture client n’est pas encore entrée dans les mœurs de certains qui, pire, se déculpabilisent en prétendant ne pas entendre les sons que génère leur établissement.
Et, pourtant, leur personnel en est la première victime. Accident du travail ? Dans certains cas extrêmes, le diagnostic médical est sans appel. Il nécessite repos et arrêt de travail.
Le pire étant les miroirs largement utilisés en décoration et les vitres dépourvues de tentures amplement ouvertes sur la rue qui renvoient le son sans modération sur les clients. Et pourtant, il existe des miroirs acoustiques moins réverbérants.
Évidentes, les causes ne sont pas combattues pour autant. Très nombreux sont les exploitants qui refusent les solutions d’insonorisation proposées par les architectes.
Pour eux, le problème n’existe pas. Et, les clients sensibles aux bruits ont le choix d’aller ailleurs. Certes !
Pourtant, la dépense n’est pas excessive par rapport à l’ensemble des travaux entrepris. Souvent, celle-ci ne représente qu’un supplément de quelques pourcents, alors que le bénéfice pour la clientèle serait énorme. On estime les travaux entre 100 et 200 euros le mètre carré.
A croire que la culture client n’est pas encore entrée dans les mœurs de certains qui, pire, se déculpabilisent en prétendant ne pas entendre les sons que génère leur établissement.
Et, pourtant, leur personnel en est la première victime. Accident du travail ? Dans certains cas extrêmes, le diagnostic médical est sans appel. Il nécessite repos et arrêt de travail.
LaFourchette note les niveaux sonores
Josette Sicsic - DR
Pour engager une bataille qui s’annonce serrée, les guides gastronomiques et sites Internet comme LaFourchette ont inclus à la liste de leurs critères une indication du niveau de bruit allant de « très calme » à « très bruyant ».
Une excellente initiative qui devrait être suivie par tous les critiques gastronomiques et éditeurs de guides de restauration.
En effet, à l’heure où les opérateurs touristiques tremblent devant les notations négatives, ils pourraient bien se mobiliser un peu plus efficacement.
Bien entendu, dans le domaine sonore, les appréciations restent subjectives tant que ne seront pas mis en place des dispositifs de mesure, simples d’utilisation.
Quelques tentatives ont été faites par des fabricants d’applis. Mais, les résultats sont pour le moment décevants car les particuliers ne sont pas encore conscients des dangers encourus.
Pourtant, point positif : notons la brochure publiée par le CidB (Centre d’information et de défense contre le bruit) qui vise à donner des solutions simples pour rendre les espaces de restauration plus confortables pour les consommateurs comme pour les employés. Elle est disponible sur demande auprès du CidB (www.bruit.fr et Tel : 01 47 64 64 62).
Autre initiative, celle de l’Afnor qui travaille à l’élaboration d’une norme sur la qualité sonore dans les restaurants.
Une fois de plus, on ne pourra pas donc dire que l’on ne savait pas et que l’on peut continuer à faire "beaucoup de bruit pour rien" comme dans la comédie de Shakespeare : "Much ado about nothing" !
A noter : l'oreille humaine se satisfait de 45 décibels émis par des voix normales. Or, dans les discothèques, elle est de 102 dB et de 80 dans un restaurant bruyant.
Une excellente initiative qui devrait être suivie par tous les critiques gastronomiques et éditeurs de guides de restauration.
En effet, à l’heure où les opérateurs touristiques tremblent devant les notations négatives, ils pourraient bien se mobiliser un peu plus efficacement.
Bien entendu, dans le domaine sonore, les appréciations restent subjectives tant que ne seront pas mis en place des dispositifs de mesure, simples d’utilisation.
Quelques tentatives ont été faites par des fabricants d’applis. Mais, les résultats sont pour le moment décevants car les particuliers ne sont pas encore conscients des dangers encourus.
Pourtant, point positif : notons la brochure publiée par le CidB (Centre d’information et de défense contre le bruit) qui vise à donner des solutions simples pour rendre les espaces de restauration plus confortables pour les consommateurs comme pour les employés. Elle est disponible sur demande auprès du CidB (www.bruit.fr et Tel : 01 47 64 64 62).
Autre initiative, celle de l’Afnor qui travaille à l’élaboration d’une norme sur la qualité sonore dans les restaurants.
Une fois de plus, on ne pourra pas donc dire que l’on ne savait pas et que l’on peut continuer à faire "beaucoup de bruit pour rien" comme dans la comédie de Shakespeare : "Much ado about nothing" !
A noter : l'oreille humaine se satisfait de 45 décibels émis par des voix normales. Or, dans les discothèques, elle est de 102 dB et de 80 dans un restaurant bruyant.