Hôtels au Naturel : un réseau d'hébergements durables petit mais costaud !

Un groupe ? Une marque ? Le réseau Hôtels au Naturel tient plutôt du collectif professionnel. Installé depuis plus de 20 ans, ce réseau n'est pas très connu du grand public.

Il est pourtant un précurseur du tourisme durable, qui tient compte à la fois des dimensions environnementales, économiques, sociales et sociétales.

À mi-chemin entre les principes des Gîtes de France et ceux de la Clef Vertes, Hôtels au Naturel est né dans les années 90 d'une réflexion entre les deux Parcs Naturels Régionaux (PNR) des Vosges et les hôteliers qui y étaient installés.

Depuis 2013, la marque est indépendante, mais garde un contact privilégié avec les Parcs Naturels Régionaux dans lesquels les 18 hôtels membres du réseau sont implantés : Ballons des Vosges et Vosges du Nord dans la région Grand-Est, Causses du Quercy et Grands Causses en Occitanie, et Alpilles, Camargue, Lubéron et Verdon en PACA.

En outre, plusieurs hôteliers sont membres du bureau de la marque Valeurs Parc.

Pour intégrer le réseau Hôtels au Naturel il faut montrer patte verte.

« J'envoie deux documents à chaque hôtel qui souhaite devenir membre, explique François Therin, animateur Hôtels au Naturel, pour faire le point sur leur niveau d’engagement et les marges d’évolution possibles. La partie environnementale représente 30 à 40 % de la note. Nos critères sont classés "très bon choix" par l'Adème.

Pour le reste, on s'arrête sur les questions liées au territoire, au patrimoine, la relation au tissu local (le choix des producteurs, des artisans pour le mobilier, la rénovation, le bâti...).

Enfin, nous portons une attention sur la démarche RSE, le volet social et sociétal (beaucoup travaillent avec des ESAT par exemple) »

Un audit est ensuite déclenché et validé par Betterfly Tourism, un cabinet d'expertise spécialisé dans la transition écologique des hébergements touristiques, des restaurants et des territoires.

Chaque membre paie une cotisation, entre 500 et 1500 € / an en fonction notamment de la capacité totale de l'établissement.

Pour Céline Marié, gérante de La Palunette aux Saintes-Maries-de-la-Mer et présidente d'Hôtels au Naturel, les échanges entre les hôteliers sont primordiaux.

« On est souvent la tête dans le guidon, dans nos maisons 7 jours sur 7. Les séminaires annuels et l'intranet permettent des échanges de bonnes pratiques. Nous sommes à taille humaine, ça permet des synergies importantes et une forte implication de chacun »

C'est l'une des bases du réseau : se réunir régulièrement, se donner des clés. S'appuyer sur la force de l'humain pour travailler ensemble, pour un tourisme durable, autour de valeurs communes.

« Il y a des discussions très intéressantes renchérit François Thérin. Il y a une grande communication entre les membres, qui s'apportent des solutions concrètes, par exemple pour le linge de lit : quels fournisseurs locaux, régionaux, nationaux, est-ce qu’on va vers le coton ou verts le lin, ou encore moitié / moitié etc. »

La force de l'humain, c'est aussi prendre en compte l'accueil.

« Il y a très peu de court séjour explique Céline Marié. En moyenne, nos clients reste 5 jours, parfois jusqu'à 15 : ça permet de créer du lien, avec beaucoup d'échanges. On fait la promotion du territoire, on explique les problèmes qu'il rencontre, on les incite aux bons gestes, on présente les produits locaux qu'on leur propose au petit déjeuner... On passe du temps avec eux. »

Grâce à la discussion, les hôteliers font de la sensibilisation. Très engagés sur leur territoire, ils encouragent leurs clients à mieux comprendre le parc naturel régional sur lequel ils sont implantés, ses acteurs et ses problématiques environnementales.

En créant du lien, ils montrent aussi ce qu'ils mettent en place, et incitent les clients à suivre la dynamique. Ainsi, le réseau a décidé de se passer de jus d'orange le matin. Problème : en France il n'y a pas de producteur. En revanche, on produit du jus de pomme un peu partout, et de raisin.

Les établissements membres d'Hôtels au Naturel proposent donc des jus de pommes et des alternatives locales. Les habitués de la patte à tartiner pourront découvrir des recettes maison ou l'artisanat local.

Une manière, pour François Therin, de faire de la pédagogie sans moraliser : « L'instinct premier au petit déjeuner c'est le jus d'orange, souvent ça étonne. Quand on explique nos choix, les gens comprennent et adhérent. C'est pédagogique, et si on ne peut pas le faire soi-même on le fait dans un livret d’accueil ou vers le buffet ».

Pour aller plus loin dans l'explication tout en affirmant son identité, Hôtels au Naturel a décidé de suivre l'exemple de La Palunette, qui a installé des stickers en forme de flamand rose pour inciter ses clients à agir.

Chaque action développée par l'établissement pourra être accompagnée de son petit sticker en forme de grenouille, propre au réseau Hôtel au Naturel : une manière d'allier nudge, pédagogie et identité graphique identifiant le réseau.

« On n'est pas toujours derrière eux s'amuse François Therin, évoquant la question de la chasse d'eau. On a beau avoir des chasses double flux de 3L ou 6L, on n'est pas là pour vérifier qu'elles sont bien utilisées ». Certains ont choisi de garder une chasse normale, mais d'ajouter un réducteur, qui libère 4,5L, d'autres pourront ajouter un petit sticker Hôtel au Naturel pour rappeler aux clients de réduire la consommation d'eau.

L'autre nouveauté du réseau a été annoncé en juillet 2022 : les membres d'Hôtels au Naturel proposent désormais une offre commerciale visant à réduire l'intensité carbone des déplacements de ses clients.

Dans le cadre des « séjours bas carbone », Hôtels au Naturel propose 10 % de réduction aux clients qui seraient venus par des moyens de transports décarbonés ou en transports en commun.

Lancé par Céline Marié à La Palunette, « Alain Marty, conseil en revenue management et transition écologique et partenaire du réseau qui nous a soufflé l'idée » , l'expérience est désormais étendue à l’ensemble du groupe.

Dans la pratique ?

Lors de sa réservation sur le site de chaque établissement ou celui du réseau, Hôtels au Naturel propose au voyageur 10% de réduction s'il s'engage à venir sans sa voiture, via des transports en commun ou en préférant une mobilité douce.

« On ne veut surtout pas en faire une usine à gaz complète Céline Marié. Le client n'a pas besoin de nous prouver quoi que ce soit avec l'achat d'un billet par exemple. On fait confiance. Mais on se dit surtout que c'est incitatif. 10 %, ça peut être déclencheur pour venir en train, surtout avec la conjoncture et le prix de l’essence) ».

Basée sur la récompense, c'est une écologie plus positive que punitive, comme l'explique François Therin : « Pourquoi ne pas répercuter cette volonté d’amélioration sur les tarifs des clients ? On fait tous des efforts, et c'est bien de récompenser le client qui joue le jeu. On a beaucoup échangé et on l’a mis en place pour en faire une signature Hôtels au Naturel. ».

Un exemple à suivre, qui sert à la fois les besoins environnementaux et l'image de la marque.

Rappelons que TourMaG et le Petit Futé organisent "Les Césars du Voyage Responsable".

Forts d’une audience mensuelle de plusieurs millions d’internautes, les deux titres assureront la promotion BtoBtoC des projets candidats.

Cet événement débutera en septembre 2022 avec la phase des votes qui durera jusqu'en février 2023.

La cérémonie des Césars du Voyage Responsable, quant à elle, aura lieu en mars 2023.

Si vous souhaitez candidater, prenez rendez-vous ci-dessous avec Fabien da Luz, DG associé de TourMaG.com.

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