Elle discutera aussi pied à pied de nos heures supplémentaires, quand nous demanderons à les rattraper: « Et pourquoi tu es restée ce jour-là ? Qu’as-tu fais comme billet ? Peux-tu me le montrer ?» La confiance n’est pas de mise. Mais ce n’est pas de sa faute, la pauvre ! Elle ne peut pas vérifier qui est resté ou non après l’heure, puisqu’elle ne fait jamais la fermeture ! /photo dr
Il y en a des sympas, des compétents, des impliqués, des bosseurs, des durs, des tyrans…
Comme partout, il y a un peu de tout. Si j’ai quelqu’un de bien, je me garde autant que possible de changer de boulot, c’est une perle rare qui contribue largement à rendre le travail plaisant (à défaut d’être enthousiasmant…).
Globalement, j’ai plutôt eu affaire à des responsables efficaces. Mais j’ai aussi connu…
La chef débordée est une Wonder Woman. Elle revendique de mener à la perfection à la fois sa carrière et son rôle de maman.
C’est très possible et je crois honnêtement que l’on peut tout à fait réussir les deux.
Mais dans le cas de notre chef débordée, mener à bien ses deux missions a tendance à signifier se décharger de toutes ces petites tâches quotidiennes qu’elle n’a «pas le temps de faire». Comprenez «les trucs chiants».
Et les subalternes de récupérer toutes ces petites corvées passionnantes: relancer les clients sur des impayés, remplir des tableaux Excel, faire des régularisations de factures qui traînent sur son bureau depuis trois mois…
On comprend que tout ça lui pèse, remplir des lignes de facturation n’a jamais passionné personne, alors, puisque son statut lui permet de faire le tri des activités qui l’ennuient le moins…
La chef débordée n’a jamais le temps de rien, aussi arrive-t-elle après son équipe, repart-elle avant «parce qu’elle a Léon à récupérer à la maternelle», et quand il y a grève des instituteurs ou que Léon est malade, reste-t-elle à la maison pour le garder… sans avoir à justifier de son absence, elle est chef !
Comme partout, il y a un peu de tout. Si j’ai quelqu’un de bien, je me garde autant que possible de changer de boulot, c’est une perle rare qui contribue largement à rendre le travail plaisant (à défaut d’être enthousiasmant…).
Globalement, j’ai plutôt eu affaire à des responsables efficaces. Mais j’ai aussi connu…
La chef débordée est une Wonder Woman. Elle revendique de mener à la perfection à la fois sa carrière et son rôle de maman.
C’est très possible et je crois honnêtement que l’on peut tout à fait réussir les deux.
Mais dans le cas de notre chef débordée, mener à bien ses deux missions a tendance à signifier se décharger de toutes ces petites tâches quotidiennes qu’elle n’a «pas le temps de faire». Comprenez «les trucs chiants».
Et les subalternes de récupérer toutes ces petites corvées passionnantes: relancer les clients sur des impayés, remplir des tableaux Excel, faire des régularisations de factures qui traînent sur son bureau depuis trois mois…
On comprend que tout ça lui pèse, remplir des lignes de facturation n’a jamais passionné personne, alors, puisque son statut lui permet de faire le tri des activités qui l’ennuient le moins…
La chef débordée n’a jamais le temps de rien, aussi arrive-t-elle après son équipe, repart-elle avant «parce qu’elle a Léon à récupérer à la maternelle», et quand il y a grève des instituteurs ou que Léon est malade, reste-t-elle à la maison pour le garder… sans avoir à justifier de son absence, elle est chef !
Il faut « assurer la continuité du service client »
Les autres devront pour leur part mettre leurs gosses au congélateur et pointeront au bureau, car elle ne leur donnera pas en revanche les mêmes libertés pour les mêmes motifs !
Elle a raison, il faut un minimum de présence dans l’équipe pour « assurer la continuité du service client ». Quant à décider qui fait acte de présence…
Il en va de même pour nos congés, «on verra», c’est un peu tôt pour en parler…
Les dates des siens, elles, sont déjà notées en évidence en fluo sur le calendrier punaisé au-dessus de son bureau (à côté de la photo de Léon), et ce pour toute l’année.
Elle discutera aussi pied à pied de nos heures supplémentaires, quand nous demanderons à les rattraper: « Et pourquoi tu es restée ce jour-là ? Qu’as-tu fais comme billet ? Peux-tu me le montrer ?»
La confiance n’est pas de mise. Mais ce n’est pas de sa faute, la pauvre ! Elle ne peut pas vérifier qui est resté ou non après l’heure, puisqu’elle ne fait jamais la fermeture !
Pleine de méfiance, la chef débordée a tendance à considérer le moindre avantage pour son équipe comme un privilège qu’il faudrait abolir.
Elle a raison, il faut un minimum de présence dans l’équipe pour « assurer la continuité du service client ». Quant à décider qui fait acte de présence…
Il en va de même pour nos congés, «on verra», c’est un peu tôt pour en parler…
Les dates des siens, elles, sont déjà notées en évidence en fluo sur le calendrier punaisé au-dessus de son bureau (à côté de la photo de Léon), et ce pour toute l’année.
Elle discutera aussi pied à pied de nos heures supplémentaires, quand nous demanderons à les rattraper: « Et pourquoi tu es restée ce jour-là ? Qu’as-tu fais comme billet ? Peux-tu me le montrer ?»
La confiance n’est pas de mise. Mais ce n’est pas de sa faute, la pauvre ! Elle ne peut pas vérifier qui est resté ou non après l’heure, puisqu’elle ne fait jamais la fermeture !
Pleine de méfiance, la chef débordée a tendance à considérer le moindre avantage pour son équipe comme un privilège qu’il faudrait abolir.
Entre sept minutes par jour et cinq RTT par an...
Jusqu’à la loi sur les 35 heures qu’elle aménage à sa façon, de manière à ce que nous ayons le moins de RTT possible : «À partir de maintenant, vous ferez sept minutes de moins chaque soir, cela fera cinq RTT de moins sur l’année.»
Entre sept minutes par jour et cinq RTT par an, vous comprendrez facilement que la préférence des salariés aille aux cinq RTT.
Alors, vous prévenez votre chef débordée que s’il vous arrive de terminer à 17 heures au lieu de 16h53, vous noterez vos sept minutes supplémentaires (mesquine contre mesquine!).
Alors là, non, cela ne fonctionne pas, «on ne va pas commencer à noter des minutes» ! Ah bon, la pendule ne fonctionne que dans un sens, alors ?
Ce qui est dommage est que, mis à part ces travers, ma chef débordée à moi était réellement très sympathique, et très efficace aussi dans son travail avec les clients. Mais j’ai trouvé infernal de bosser avec cette race de chefs.
Les chefs débordées, non, je n’en veux plus !
Entre sept minutes par jour et cinq RTT par an, vous comprendrez facilement que la préférence des salariés aille aux cinq RTT.
Alors, vous prévenez votre chef débordée que s’il vous arrive de terminer à 17 heures au lieu de 16h53, vous noterez vos sept minutes supplémentaires (mesquine contre mesquine!).
Alors là, non, cela ne fonctionne pas, «on ne va pas commencer à noter des minutes» ! Ah bon, la pendule ne fonctionne que dans un sens, alors ?
Ce qui est dommage est que, mis à part ces travers, ma chef débordée à moi était réellement très sympathique, et très efficace aussi dans son travail avec les clients. Mais j’ai trouvé infernal de bosser avec cette race de chefs.
Les chefs débordées, non, je n’en veux plus !
Julie Tribout, professionnelle du tourisme depuis 10 ans, vient d'écrire un livre sur le métier d'agent de voyages : "Il faut que je vide ma valise", aux éditions Bréal.
Cet ouvrage retrace son parcours, depuis sa formation à l'EPT-IFAV de Paris, à ses postes en agences ou dans des plateaux d'affaires.
Cliquez pour en savoir plus et acquérir l'ouvrage
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