Ile-de-France : comment David Douillet veut séduire et rassurer les touristes chinois ?

Paris a sorti l’artillerie lourde pour rassurer les touristes Chinois.

David Douillet, le tout nouveau vice-président du Conseil régional d'Île de France en charge du tourisme, est venu en personne rencontrer une délégation de 48 patrons de tour-opérateurs chinois venus en éductour à Paris le 23 février 2016.

Une opération organisée à l’initiative d’Atout France, en partenariat avec Air France, Accor et le CRT Ile-de-France.

Ce voyage n’était pas prévu dans le plan de promotion du CRT, mais il a été jugé nécessaire pour endiguer la baisse de 30% des demandes de visas sur le premier trimestre 2016.

« Nous allons mettre tous les moyens en œuvre pour vous aider à accroître votre chiffre d’affaires et le nombre de vos clients », a déclaré David Douillet.

Le vice-président s’est longuement appesanti sur toutes les mesures prises par la région afin d’assurer la sécurité des voyageurs : nouveaux portiques de sécurité dans les lieux culturels, 250 agents supplémentaires dans les transports.

Il a également évoqué la création de nouveaux produits touristiques, en partenariat avec d’autres régions comme la Normandie, le Nord ou le Centre. « N’hésitez pas à être exigeants avec nous car nous sommes à votre service pour faire découvrir la France à tous les voyageurs chinois ».

La fréquentation des touristes chinois a explosé l’an passé en Île-de-France avec 1,2 million d’arrivées en hausse de 49%.

Une progression due en partie aux visas, délivrables en 48 heures depuis 2013, mais qui aurait pu être encore plus impressionnante sans les attentats du 13 novembre 2015.

« Bien sûr, nos clients ont été effrayés après les attentats en novembre », explique Xiaoming Hou, directrice marketing de l’agence Linkday.

« Mais je suis assez optimiste pour le printemps car les gens oublient vite et le retour des beaux jours va les inciter à repartir ». Son tour-opérateur envoie chaque année 200 000 personnes en Europe, dont 75% en France.

« Pour un premier voyage, s’ils ne peuvent pas visiter Paris, ils préfèrent reporter leur séjour », poursuit la jeune femme.

Elle estime aussi que d’autres destinations sont en concurrence : l’Europe du Nord, l’Espagne, ou encore l’Australie ou les Etats-Unis à budget équivalent. Mais elle tient à nous rassurer : « Paris reste la destination de rêve, malgré tout ce qui a pu se passer».

« Nous disposons d’un capital incroyable, mais nous ne nous sommes pas assez remis en question alors que la concurrence est rude. Il nous faut concevoir de nouveaux produits et élargir nos frontières », renchérit David Douillet.

Une révélation bien salutaire pour l'ancien judoka qui va devoir combattre pour que Paris garde sa ceinture noire du tourisme.