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Incendie en Australie : les pros du tourisme se veulent rassurants

un impact faible sur l'activité touristique


L’Australie connaît actuellement des feux de forêt d’une ampleur et d’une violence sans précédent qui ont déjà dévasté 6 millions d’hectares. Une situation très préoccupante qui pour l’heure semble peu impacter l’activité touristique sur la destination.


Rédigé par le Lundi 6 Janvier 2020

L'Australie est en proie à de violents incendies depuis plusieurs semaines, notamment dans le sud est du pays. - DR Australian Government Department of Health @healthgovau
L'Australie est en proie à de violents incendies depuis plusieurs semaines, notamment dans le sud est du pays. - DR Australian Government Department of Health @healthgovau
Les images sont impressionnantes, tout comme les chiffres.

Depuis le mois de septembre, de violents incendies ravagent une partie de l’Australie. Jusqu'à maintenant, ces feux ont tué 24 personnes, réduit en cendre plus de 6 millions d’hectares, soit deux fois la taille de la Belgique et menacent la population et la biodiversité essentiellement dans le sud-est du pays.

Bien que préoccupante, la situation est récurrente selon les professionnels du tourisme.

« Même si les images et l’ampleur des dégâts sont plus conséquents que les années précédentes, c’est malheureusement un phénomène annuel, en effet plus précoce cette année », observe Guillaume Linton, directeur général d’Asia.

La différence avec les années précédentes est la médiatisation, selon Gérard Carnot, directeur général du groupe Odyssée - Australie à la carte : « Depuis une semaine, des clients nous appellent. Inquiets, ils se demandent si leur voyage va être affecté, ou si l’on peut modifier leur itinéraire. »

Pas de baisse de l’activité touristique

Pour l’heure, les deux tour-opérateurs n’enregistrent pas d’annulations, ni de reports de leurs réservations. Les prises de commandes ne sont pas plus concernées.

Le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) n’a pas fait de recommandations particulières. « C’est un événement que les tour-opérateurs gèrent, comme beaucoup d’autres qui peut impacter temporairement une destination », fait simplement savoir Jürgen Bachmann, secrétaire général du SETO.

« Dramatique pour l’écosystème et la biodiversité australienne, il ne faut pas oublier que l’Australie représente quinze fois la France. De plus, nous ne sommes pas sur une grosse période de départ.

Une centaine de clients partiront en Australie d’ici à mars, un chiffre faible par rapport à la volumétrie globale, d’environ 1000 pax par an »
, note Guillaume Linton.

« A ce jour les très importants feux se sont portés uniquement dans des régions très peu visitées par les touristes Européens. Ces feux sont concentrés en effet dans des régions à forte densité forestière ou de nombreux Australiens passent des vacances, ce qui explique ce phénomène d’exode massif impressionnant. Mais n'a pas touché de touristes étrangers à ce jour » explique Sebastien Cros d'ACROSS Australia.

Kangoroo island en partie dévastée par le feu

Les professionnels du tourisme suivent la situation avec beaucoup d’attention. Et pour cause, elle évolue rapidement, au rythme des conditions météorologiques.

Ainsi, vendredi 3 janvier 2020, l’état d’urgence a été décrété dans le sud-est de l’île-continent, qui est aussi la zone de peuplement la plus dense et ordre a été donné à plus de 100 000 personnes d’évacuer dans trois Etats.

Kangoroo Island, au sud d’Adélaïde, a connu d’importants incendies. Les flammes ont détruit le Flinders Chase National Park, sanctuaire de la faune endémique du pays, « destination numéro 1 des touristes internationaux et produit phare sur le marché français », commente Pierre Vivès, responsable marketing de l’office de tourisme d’Australie du Sud.

« Du fait des importants incendies sur la partie ouest de l’île, l’impact est sévère. La végétation, la faune et les infrastructures ont été touchées à l’instar du Southern Ocean Lodge, qui a brûlé. Cependant, le centre et l'Est de l’île sont toujours ouverts aux touristes », précise-t-il.

Un constat partagé par Sébastien Cros d'Across Australia : « L'autre partie de Kangoroo Island avec infrastructure touristique : hôtels, nursery de Koalas - otaries sont sains et saufs. Nous avons eu des clients qui le 6 janvier 2020 ont même fait un tour sur l’île et nous ont relayé de très belles photos de nature encore verte et bleue que nous avons posté sur nos réseaux sociaux. »

« Il s’agit de la principale zone affectée pour le marché français, car la frange côtière entre Sydney et Melbourne n’est pas une destination touristique pour ce dernier, précise Guillaume Linton. Un tiers des dossiers ont ou seront réaménagés d’ici à mars, sans difficulté »

Sydney et Melbourne accueillent toujours des visiteurs, même si elles peuvent être menacées par des fumées toxiques, selon les vents.

Autre zone touchée, le Blue Mountains National Park, lui aussi plébiscité par les visiteurs étrangers, a rouvert ses portes après quelques jours de fermeture la semaine dernière.

Across Australia rappelle par ailleurs que tous les principaux axes touristiques tels que Sydney, le Centre rouge, la route côtière entre Melbourne et Adelaïde, le Top end (kakadu) ou la grande barrière de corail sont des "safe zone" ou "tout est business as usual" ! "L’Australie fait la taille des USA, 14 fois la France... C’est un immense continent" insiste Sébastien Cros.

Comment va évoluer cette catastrophe climatique ?

La catastrophe écologique a connu son apogée le week-end dernier. Qu’en sera-t-il pour les semaines à venir et quel sera l’impact sur l’activité touristique ? « Trop tôt pour le dire, répond Guillaume Linton. Le pic des prises de commandes est de mi-janvier à mi-mars. »

« Il y aura certainement un impact sur la fréquentation. Mais il existe de nombreux itinéraires alternatifs. C’est maintenant que les opérateurs locaux ont besoin que le tourisme continue, bien sûr en se renseignant sur la situation sur place », affirme Pierre Vivès.

« Il faut informer les voyageurs, ils ne se rendent pas compte des distances et pensent que toute l’Australie brûle. Certes les incendies sont immenses, Kangaroo Island a perdu 150 000 hectares, mais il en reste plus de 300 000. Dans le South Australia, le territoire du nord, le western il n’y a rien, idem dans le Queensland », souligne Gérard Carnot.

De son côté, le Ministère Français des Affaires étrangères a mis à jour ce lundi 6 janvier 2020 ses recommandations aux voyageurs français actuellement en séjour dans l’État de Nouvelle Galles-du-Sud ou de Victoria.

Plusieurs zones d’interdiction avaient été mises en place par les autorités de ces États du 3 au 5 janvier 2020.

Le quai d’Orsay recommande « de suivre les consignes diffusées par les autorités locales (…) et de se tenir régulièrement informé de l’évolution de la situation », notamment via l’application mobile MyFirePlan et le site. »

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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