Dominique Clarisse, le PDG d'Azimuth Travel et d'autres réceptifs d'Indonésie lancent une bouteille à la mer - Crédit photo : PDPics de Pixabay
Nous n'allons pas nous voiler la face : les temps sont durs et l'éclaircie n'est malheureusement pas pour maintenant.
Alors que la France poursuit son travail, comme une infirmière en réanimation, pour maintenir en vie l'industrie, de l'autre côté du globe, le gouvernement n'a pas mis sa blouse blanche, loin s'en faut.
Les professionnels sont au bord du gouffre. A l'initiative de Dominique Clarisse, le PDG d'Azimuth Adventure Travel Ltd , différents réceptifs, mais aussi acteurs du tourisme balinais ont réalisé une vidéo en partenariat avec CDMV (à retrouver plus bas dans l'article).
L'objectif est simple : alerter sur la détresse des Français abandonnés.
"Nous lançons une bouteille à la mer, nous vous demandons de ne pas nous oublier. Nous sommes des Français de l'étranger, mais nous souffrons tout autant voire plus que vous," déplore le patron de l'agence.
Et avec près de 10 000 vues pour l'une de ces vidéos et 3 000 pour l'autre, la bouteille a été plutôt repêchée et fait la tournée des ports. Pour comprendre l'urgence de la situation à destination, il suffit de placer la loupe au-dessus de l'archipel, où est basé Dominique Clarisse.
En Indonésie, le tourisme international s'est effondré entrainant dans son sillage une frange importante de la population. Si en France notre industrie représente près de 10% de notre richesse nationale, dans l'archipel la dépendance est bien plus criante.
"Ici, je n'ai reçu que 25 euros de la part de l'Etat, soit environ un tiers de ma facture internet. Plus la crise dure et plus les économies s'amenuisent. Nous ne pourrons pas tenir longtemps comme ça."
Sans aucun voyage vendu, ni touriste à l'horizon, les caisses sonnent malheureusement vides.
Alors que la France poursuit son travail, comme une infirmière en réanimation, pour maintenir en vie l'industrie, de l'autre côté du globe, le gouvernement n'a pas mis sa blouse blanche, loin s'en faut.
Les professionnels sont au bord du gouffre. A l'initiative de Dominique Clarisse, le PDG d'Azimuth Adventure Travel Ltd , différents réceptifs, mais aussi acteurs du tourisme balinais ont réalisé une vidéo en partenariat avec CDMV (à retrouver plus bas dans l'article).
L'objectif est simple : alerter sur la détresse des Français abandonnés.
"Nous lançons une bouteille à la mer, nous vous demandons de ne pas nous oublier. Nous sommes des Français de l'étranger, mais nous souffrons tout autant voire plus que vous," déplore le patron de l'agence.
Et avec près de 10 000 vues pour l'une de ces vidéos et 3 000 pour l'autre, la bouteille a été plutôt repêchée et fait la tournée des ports. Pour comprendre l'urgence de la situation à destination, il suffit de placer la loupe au-dessus de l'archipel, où est basé Dominique Clarisse.
En Indonésie, le tourisme international s'est effondré entrainant dans son sillage une frange importante de la population. Si en France notre industrie représente près de 10% de notre richesse nationale, dans l'archipel la dépendance est bien plus criante.
"Ici, je n'ai reçu que 25 euros de la part de l'Etat, soit environ un tiers de ma facture internet. Plus la crise dure et plus les économies s'amenuisent. Nous ne pourrons pas tenir longtemps comme ça."
Sans aucun voyage vendu, ni touriste à l'horizon, les caisses sonnent malheureusement vides.
"Nous sommes dans le flou, les gens craquent..."
Autres articles
-
Gaz à effet de serre : le tourisme doit (vite) agir ou mourir ?
-
Gouvernement : Sophie Primas pressentie au tourisme
-
Tourisme : Pourquoi les fusions et acquisitions dévissent en France ?
-
PACA : un bilan positif pour le tourisme en juillet
-
Paris Île-de-France : quelle fréquentation touristique avec les JO ?
D'autant que le patron d’Azimuth Adventure Travel Ltd n'a pas pu prétendre comme certains acteurs du tourisme en France au Prêt Garanti par l'Etat. Sa banque domiciliée dans l'Hexagone lui ayant refusé l'accès à cette aide, puisqu'il exerce à l'étranger.
Sans ressource suffisante il a dû se contraindre à mettre en stand-by les activités de son réceptif.
"Cela aurait été ridicule de payer des gens à ne rien faire. Et malheureusement nous n'allons pas pouvoir attendre éternellement." Actuellement une petite dizaine de salariés sont sur le carreau.
Sans employé, le patron s'est chargé de répondre aux mails des clients, de gérer les demandes de remboursement, puis l'activité s'est réduite comme peau de chagrin.
Il a tout de même profité des quelques mois bloqués en France pour réfléchir au tourisme d'après, comme bon nombre d'acteurs de la profession, et de se préparer à l'éventuelle reprise tant attendue.
"Elle n'est jamais arrivée et malheureusement, nous ne savons pas quand le tourisme repartira. Nous sommes dans le flou, les gens craquent."
Pourtant le gouverneur de Bali a voulu inverser la tendance pour attirer à nouveau les précieux touristes, sauf qu'il s'est heurté au pouvoir central.
"Il a travaillé sur un protocole pour faire revenir les voyageurs dès septembre, mais sa proposition a été refusée. Depuis il n'y a plus rien si ce n'est la bulle avec Singapour."
Et malgré la mise en arrêt des activités de son entreprise, Dominique Clarisse s'inquiète du flou qui persiste à travers le monde, surtout que le malaise économique se double d'une crise sociale.
Les activités touristiques représentent 80% de l’économie de l'île de Bali, contre 5,8% pour le pays, précise le site internet de Marco Vasco. D'ores et déjà les loueurs de voitures ont cédé leurs flottes, les guides sont partis travailler dans les champs, les expatriés ont quitté le pays.
Après 7 mois sans touriste étranger ou presque et malgré la récente ouverture des couloirs aériens avec Singapour, le peuple est au bord de la crise de nerfs.
Sans ressource suffisante il a dû se contraindre à mettre en stand-by les activités de son réceptif.
"Cela aurait été ridicule de payer des gens à ne rien faire. Et malheureusement nous n'allons pas pouvoir attendre éternellement." Actuellement une petite dizaine de salariés sont sur le carreau.
Sans employé, le patron s'est chargé de répondre aux mails des clients, de gérer les demandes de remboursement, puis l'activité s'est réduite comme peau de chagrin.
Il a tout de même profité des quelques mois bloqués en France pour réfléchir au tourisme d'après, comme bon nombre d'acteurs de la profession, et de se préparer à l'éventuelle reprise tant attendue.
"Elle n'est jamais arrivée et malheureusement, nous ne savons pas quand le tourisme repartira. Nous sommes dans le flou, les gens craquent."
Pourtant le gouverneur de Bali a voulu inverser la tendance pour attirer à nouveau les précieux touristes, sauf qu'il s'est heurté au pouvoir central.
"Il a travaillé sur un protocole pour faire revenir les voyageurs dès septembre, mais sa proposition a été refusée. Depuis il n'y a plus rien si ce n'est la bulle avec Singapour."
Et malgré la mise en arrêt des activités de son entreprise, Dominique Clarisse s'inquiète du flou qui persiste à travers le monde, surtout que le malaise économique se double d'une crise sociale.
Les activités touristiques représentent 80% de l’économie de l'île de Bali, contre 5,8% pour le pays, précise le site internet de Marco Vasco. D'ores et déjà les loueurs de voitures ont cédé leurs flottes, les guides sont partis travailler dans les champs, les expatriés ont quitté le pays.
Après 7 mois sans touriste étranger ou presque et malgré la récente ouverture des couloirs aériens avec Singapour, le peuple est au bord de la crise de nerfs.
"C'est le moment d'arrêter de pleurnicher et de se tirer dans les pattes..."
"Cela devient très compliqué pour les plus pauvres. Pour attirer les investissements étrangers le gouvernement a décidé de supprimer des acquis sociaux.
b[Depuis, il y a d'importantes et violentes manifestations ," se désole Dominique Clarisse.
Et la cocotte cède aussi dans un autre pays très dépendant du tourisme. En Thaïlande les étudiants sont dans la rue pour protester contre le roi et la dictature militaire.
La crise sanitaire en plus de se doubler d'une crise économique pourrait déboucher progressivement sur une autre sociale. Malgré ce climat anxiogène, et comme ses homologues présents en France, le patron d’Azimuth Adventure Travel Ltd reste foncièrement optimiste.
Tout d'abord, car le lien avec les voyageurs n'a jamais été rompu et que l'envie de ces derniers demeure intact.
"Nous recevons des demandes de devis chaque semaine, elles ne sont pas nombreuses, mais c'est une lueur d'espoir. Sur les réseaux sociaux, nous animons différents forums, comme Bali en Français, pour lequel nous n'avons jamais eu autant de requêtes.
Les gens sont impatients de revenir en Indonésie," croit savoir le responsable de l'agence.
Puis rien ne nous dit que le virus ne disparaîtra pas aussi vite qu'il est parti, dans l'attente de cette résolution heureuse, il lui reste des combats à mener.
Le temps de l'union sacrée est arrivé. l'industrie doit enterrer la hache de guerre.
"Il faut arrêter de pleurnicher et de se tirer dans les pattes. Il est nécessaire d'organiser un Grenelle du tourisme et de trouver des solutions pour nous sauver.
Nous devons agir en commun et pas chacun pour sa peau," plaide le réceptif.
Et pour preuve que les acteurs ne sont pas toujours les ennemis les uns des autres, les vidéos créées à l'initiative du patron d’Azimuth Adventure Travel Ltd ont fédéré des réceptifs du monde entier, grâce à DirecTrip Experts mais aussi différentes strates des acteurs du tourisme en Indonésie.
b[Depuis, il y a d'importantes et violentes manifestations ," se désole Dominique Clarisse.
Et la cocotte cède aussi dans un autre pays très dépendant du tourisme. En Thaïlande les étudiants sont dans la rue pour protester contre le roi et la dictature militaire.
La crise sanitaire en plus de se doubler d'une crise économique pourrait déboucher progressivement sur une autre sociale. Malgré ce climat anxiogène, et comme ses homologues présents en France, le patron d’Azimuth Adventure Travel Ltd reste foncièrement optimiste.
Tout d'abord, car le lien avec les voyageurs n'a jamais été rompu et que l'envie de ces derniers demeure intact.
"Nous recevons des demandes de devis chaque semaine, elles ne sont pas nombreuses, mais c'est une lueur d'espoir. Sur les réseaux sociaux, nous animons différents forums, comme Bali en Français, pour lequel nous n'avons jamais eu autant de requêtes.
Les gens sont impatients de revenir en Indonésie," croit savoir le responsable de l'agence.
Puis rien ne nous dit que le virus ne disparaîtra pas aussi vite qu'il est parti, dans l'attente de cette résolution heureuse, il lui reste des combats à mener.
Le temps de l'union sacrée est arrivé. l'industrie doit enterrer la hache de guerre.
"Il faut arrêter de pleurnicher et de se tirer dans les pattes. Il est nécessaire d'organiser un Grenelle du tourisme et de trouver des solutions pour nous sauver.
Nous devons agir en commun et pas chacun pour sa peau," plaide le réceptif.
Et pour preuve que les acteurs ne sont pas toujours les ennemis les uns des autres, les vidéos créées à l'initiative du patron d’Azimuth Adventure Travel Ltd ont fédéré des réceptifs du monde entier, grâce à DirecTrip Experts mais aussi différentes strates des acteurs du tourisme en Indonésie.
"je ne veux pas avoir de regret d'avoir été un simple spectateur" de la crise
Ce n'est pas tout, car il réfléchit aussi à créer un regroupement d'agences réceptives en Indonésie.
"Il y a des personnes qui ont réalisé que l'unique façon de nous en sortir était de faire front ensemble. C'est le moment de réfléchir à des actions communes," lance, comme appel du pied même à ses concurrents, le responsable.
Et Dominique Clarisse ne veut pas remettre en question les stratégies de chacun, face à la pire crise de l'histoire du secteur, mais plutôt tout donner, si jamais l'aventure s'arrête.
"Au début nous avons essayé de nous soutenir TO et réceptifs, mais en pleine crise chacun a pensé pour lui et pas pour l'autre.
Je me bats pour tout le monde, pas seulement pour moi, car je ne veux pas avoir de regret d'avoir été un simple spectateur," déplore Dominique Clarisse, le PDG d’Azimuth Adventure Travel Ltd
Et pourtant à 54 ans une épée de Damoclès plane au-dessus de la tête du patron français, puisque si son activité s'arrête définitivement, son visa de travail ne sera pas renouvelé.
"Que vais-je faire après ? Je ne sais pas. Ici les visas de travail pour les étrangers ne dépassent pas les 55 ans, donc je ne pourrais plus travailler. Actuellement toutes nos questions restent sans réponse."
Ce n'est pas les récentes mesures sanitaires du gouvernement français qui laisse planer un nouveau tour de vis dans les semaines à venir qui devraient rassurer les professionnels du tourisme à l'étranger.
Toutefois, parce que le propre de l'humain reste l'espoir et qu'il est un animal social, nous pouvons espérer en des jours meilleurs.
"Le voyage fait partie de la condition humaine, même si c'est un besoin relativement récent. L'homme a besoin d'avancer, de bouger et de voyager," conclut Dominique Clarisse.
Sans mouvement, unité, ni espoir, l'humain ne serait pas devenu ce qu'il est dans ce monde, alors que des prédateurs plus féroces ont existé et existent.
Pour s'en sortir, le tourisme connait le chemin...
"Il y a des personnes qui ont réalisé que l'unique façon de nous en sortir était de faire front ensemble. C'est le moment de réfléchir à des actions communes," lance, comme appel du pied même à ses concurrents, le responsable.
Et Dominique Clarisse ne veut pas remettre en question les stratégies de chacun, face à la pire crise de l'histoire du secteur, mais plutôt tout donner, si jamais l'aventure s'arrête.
"Au début nous avons essayé de nous soutenir TO et réceptifs, mais en pleine crise chacun a pensé pour lui et pas pour l'autre.
Je me bats pour tout le monde, pas seulement pour moi, car je ne veux pas avoir de regret d'avoir été un simple spectateur," déplore Dominique Clarisse, le PDG d’Azimuth Adventure Travel Ltd
Et pourtant à 54 ans une épée de Damoclès plane au-dessus de la tête du patron français, puisque si son activité s'arrête définitivement, son visa de travail ne sera pas renouvelé.
"Que vais-je faire après ? Je ne sais pas. Ici les visas de travail pour les étrangers ne dépassent pas les 55 ans, donc je ne pourrais plus travailler. Actuellement toutes nos questions restent sans réponse."
Ce n'est pas les récentes mesures sanitaires du gouvernement français qui laisse planer un nouveau tour de vis dans les semaines à venir qui devraient rassurer les professionnels du tourisme à l'étranger.
Toutefois, parce que le propre de l'humain reste l'espoir et qu'il est un animal social, nous pouvons espérer en des jours meilleurs.
"Le voyage fait partie de la condition humaine, même si c'est un besoin relativement récent. L'homme a besoin d'avancer, de bouger et de voyager," conclut Dominique Clarisse.
Sans mouvement, unité, ni espoir, l'humain ne serait pas devenu ce qu'il est dans ce monde, alors que des prédateurs plus féroces ont existé et existent.
Pour s'en sortir, le tourisme connait le chemin...