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J'ai testé pour vous la Polynésie française confinée...

le confinement au paradis... pire que l’enfer !


Les hasards du calendrier m’ont fait revivre le cauchemar du 1er confinement de mars 2020 à des milliers de kilomètres de la métropole. En effet, vendredi dernier le Haut Commissaire de la République à Papeete, déclarait la mise en place d’un confinement de 2 semaines, renouvelable le cas échéant.


Rédigé par le Mercredi 25 Août 2021

Qui a vraiment envie de parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour séjourner dans une sorte de prison dorée dont les barreaux sont des cocotiers et la ligne d’horizon le bleu azur des lagons ? /crédit JDL
Qui a vraiment envie de parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour séjourner dans une sorte de prison dorée dont les barreaux sont des cocotiers et la ligne d’horizon le bleu azur des lagons ? /crédit JDL
La situation complètement hors contrôle de l’épidémie et la flambée des cas de Covid dont l’incidence atteint des records jamais égalés dans le territoire, explique la décision du Gouvernement d'aggraver et de mettre en place un confinement total.
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Toutes ces mesures ont été annoncées dans l’après-midi de vendredi dernier, alors même que nous nous trouvions avec plus d’une centaine de passagers dans le Dreamliner d’Air Tahiti Nui, à destination de l'Aéroport international de Tahiti-Faaa.

Comme beaucoup d’autres passagers, nous apprenons la “bonne” nouvelle à peine débarqués. Entre autres, le confinement va s'appliquer aussi aux croisières, plantant ainsi sur le “tarmac” les 150 pax (dont votre serviteur et son caméraman, en reportage) enregistrés pour une croisière aux Iles Marquises.

L’Aranui devait appareiller le lendemain pour Fakarava puis faire route vers l’archipel cher à Paul Gauguin et Jacques Brel.

Plus d’une soixantaine de décès en l’espace d’une semaine

Le Windspirit (ex-Club Med1) sorti, lui, trop tôt des startings blocks le jeudi, pour se rendre aux Iles de la Société, a dû faire demi-tour et revenir bredouille à Papeete.

Certes, la situation sanitaire était montée en pression au cours des dernières semaines, avec une percée fulgurante du variant Delta, une saturation jamais vue des services hospitaliers.

Si Tahiti, Moorea ou encore Raiatea et Huahine, sont fortement touchées, des îles plus reculées sont aussi concernées. Plus d’une soixantaine de décès ont été enregistrés en l’espace d’une semaine.

Bref, la situation est dramatique, complètement hors contrôle, et les “soignants, exténués, sont confrontés à une triste réalité : tout le monde ne peut être sauvé. Faute de places disponibles, le tri des patients est inévitable.”, précise la chaîne (LIRE) 1ère.FranceTVinfo.
Il faut dire qu’à peine 30% de la population est vaccinée et que 80% des patients en réanimation n'affichent aucun schéma vaccinal complet.

Allez savoir pourquoi, mais l’archipel des Marquises, est aux antipodes du reste de la Polynésie : 90% de la population y est vaccinée et la région n’est soumise ni au confinement, ni au couvre-feu.

Une statistique qui laissait à penser aux armateurs que les croisières vers ce lieu ne seraient pas touchées.

Et ce d’autant plus que ces îles continuent d’être desservies par la voie aérienne et que les passagers et le personnel de bord embarquant à bord de l’Aranui doivent disposer deux deux doses de vaccin.

Tous les croisiéristes sont recalés

Mieux : déjà vaccinés, il ont dû fournir un test PCR avant de prendre l’avion, puis faire un auto-test à l’arrivée et pour faire bon poids bonne mesure, un test antigénique était prévu à bord, la veille de leur arrivée.

Tous les croisiéristes recalés, ceux qui embarquaient le lendemain mais aussi ceux qui avaient pris la croisière en extension, ont donc dû rebrousser chemin.

Mais les choses ne sont pas si simples. En effet, le reflux a provoqué une “surchauffe” des compagnies aériennes qui, faute de capacités suffisantes, ont demandé aux croisiéristes (et aux autres) de prendre leur mal en patience.

“Nous devions embarquer demain. C’était un voyage prévu de longue date, après une semaine de séjour préalable, explique Jean-Michel, mine renfrognée.

Avec l’annulation de la croisière, nous ne pourrons pas être rapatriés avant le 27 août. Mais le pire dans tout ça, même si nous ne perdons la croisière, c’est que nous devrons repayer un nouveau billet d’avion pour revenir…”

Des “Jean-Michel”, il y en a beaucoup d’autres en ce moment, sur le territoire. En attendant la confirmation de leur retour, ils devront patienter plusieurs jours dans des hôtels et pensions de famille, d’où ils ne pourront sortir qu'à condition de remplir les motifs prévus.

Si les plus fortunés sont consignés dans des hôtels qui bénéficient de plages privées, d’autres ont moins de chance.

Mais faut-il vraiment envier le sort des premiers ? Toutes les activités et sports nautiques (plongée, balades, etc) ont dû tirer le rideau. Les plages publiques sont fermées à la baignade et les commerces non essentiels verrouillés.

Samedi dernier, au lendemain du confinement, nous prenons nos vélos pour aller déposer les auto-tests Covid-19, remis à l’arrivée à l’aéroport à l’Institut Louis Malardé. Papeete semble sonnée, KO debout, après les annonces des Pouvoirs publics.

Les annulations pleuvent, les professionnels s'inquiètent

Pas âme qui vive ou presque dans la rue. Une capitale lunaire. Nous croisons une patrouille de police à scooter (sans masques) et quelques pauvres hères qui auraient du mal à ne pas être dehors…

Les effets de l’annonce ne se font pas attendre. Les annulations pleuvent. Martine Adams, propriétaire du Fare d’hôtes Tutéhau, non loin du centre de Papeete, en enregistre une trentaine dans les 24h.

“C’est simple, dit-elle dépitée : je n’ai plus aucun hôte en dehors d’un transit pour une nuit dans quelques jours…”

Elle n’est pas la seule à déplorer la vague d’annulations. Philippe Broveli, patron de la chaîne Intercontinental, réclame lui aussi, l’ouverture des loisirs nautiques pour laisser une chance aux professionnels de s’en sortir.

"Sans accompagnement financier des pouvoirs publics pour notre personnel, nous n’y arriverons pas…” indique-t-il à la radio.

Car le moins que l’on puisse dire est que la situation est confuse. Quand le couperet est tombé, 10 000 touristes étaient encore présents sur le territoire.

Aujourd’hui la Polynésie reste ouverte aux touristes alors même que le pays fait face à une épidémie d’une rare violence, et que les visiteurs restent confinés… Cherchez l’erreur !

Qui a vraiment envie de parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour séjourner dans une sorte de prison dorée dont les barreaux sont des cocotiers et la ligne d’horizon le bleu azur des lagons ?

Poser la question…


A lire aussi : Polynésie Française : voici les recommandations du SETO pour les pros du tourisme

Jean Da Luz Le reportage de Jean Da Luz à Papeete Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Bobcarnon le 27/08/2021 01:54 | Alerter
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Entierement d accord avec cet article. Nous devions aussi faire cette croisiere vers les Marquises sur l aAruani et il aurait pu et du partir puisue les Marquises ne sont pas confinées.Consignés depuis le 21 et enfin depart le 28 avec 7 jours à ne rien pouvoir faire. Le "voyage d une vie" est devenu un cauchemar.

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