Le président des EDV ne pense pas que l'ordonnance sera prolongée au-delà du 15 septembre 2020 - Crédit photo : EDV
TourMaG.com - Avant l'été vous espériez connaitre sur juillet et août une embellie. Alors que les aoûtiens rentrent chez eux, quel bilan dressez-vous ?
Jean-Pierre Mas : Du côté des agences de voyages et des tour-opérateurs, cela se passe mal, il n'y a pas d'autre mot.
Nous espérions au mois de juillet, une petite reprise, avec une activité tournant autour des 30 ou 35% par rapport au niveau habituel, cela n'a pas été le cas.
L'été a été particulièrement catastrophique pour les voyages à destination de l'étranger. Toutefois la France a bien tiré son épingle du jeu, même si l'intermédiation est relativement peu légitime sur notre pays.
TourMaG.com - Si la reprise ne s'est pas fait ressentir, au sein des EDV, vous devez avoir de nombreux dossiers ouverts pour sécuriser l'industrie. Quelles sont vos priorités ?
Jean-Pierre Mas : La première sera d'avoir une vision la plus précise et chiffrée possible de l'activité estivale, que ce soit au niveau des départs et des réservations pour l'automne, mais aussi pour l'hiver.
Les indices que nous avons actuellement sur ces périodes sont très mauvais.
Avec ces indicateurs économiques, nous reviendrons vers les pouvoirs publics, pour obtenir la poursuite des aides dont notre secteur aura considérablement besoin.
Jean-Pierre Mas : Du côté des agences de voyages et des tour-opérateurs, cela se passe mal, il n'y a pas d'autre mot.
Nous espérions au mois de juillet, une petite reprise, avec une activité tournant autour des 30 ou 35% par rapport au niveau habituel, cela n'a pas été le cas.
L'été a été particulièrement catastrophique pour les voyages à destination de l'étranger. Toutefois la France a bien tiré son épingle du jeu, même si l'intermédiation est relativement peu légitime sur notre pays.
TourMaG.com - Si la reprise ne s'est pas fait ressentir, au sein des EDV, vous devez avoir de nombreux dossiers ouverts pour sécuriser l'industrie. Quelles sont vos priorités ?
Jean-Pierre Mas : La première sera d'avoir une vision la plus précise et chiffrée possible de l'activité estivale, que ce soit au niveau des départs et des réservations pour l'automne, mais aussi pour l'hiver.
Les indices que nous avons actuellement sur ces périodes sont très mauvais.
Avec ces indicateurs économiques, nous reviendrons vers les pouvoirs publics, pour obtenir la poursuite des aides dont notre secteur aura considérablement besoin.
"Nous n'avons pas peur de faillites mais sommes sceptiques sur la reprise de l'activité"
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TourMaG.com - Avec ce constat plutôt sombre, craignez-vous des faillites à la chaîne ?
Jean-Pierre Mas : Aujourd'hui, nous ne craignons pas spécifiquement les faillites, parce que nous vivons sous perfusion.
Pour le moment, nous ne sommes pas débranchés, le Prêt Garanti de l'Etat (PGE), les fonds de solidarité, le chômage partiel avec le taux d'indemnisation actuel, sont autant de mesures satisfaisantes.
Elles permettent de respirer artificiellement. Nous n'avons, vous l'avez bien compris, pas peur de faillites dans les prochains mois, mais nous sommes sceptiques sur la reprise de l'activité.
De plus, nous découvrons quelque chose de nouveau. Les entrepreneurs, surtout les petits qui s'expriment plus que les grands, connaissent une perte de moral. Ils sont déprimés.
Je me demande s'il ne faudra pas arriver à la mise en place de cellules d'aide psychologique. Nous avons une profession extrêmement déprimée par la situation et le manque de perspective.
TourMaG.com - A ce niveau, allez-vous demander de l'aide auprès des pouvoirs publics ? Ou pensez-vous que les EDV peuvent régler cette problématique ?
Jean-Pierre Mas : Nous sommes dans la première phase. Nous réunissons les éléments économiques de manière à arriver devant le gouvernement avec une demande précise et étayée sur des faits réels.
Nous y travaillerons cette semaine.
Le premier bilan que nous pouvons dresser est de constater que les départs de cet été ont été très inférieurs par rapport aux prévisions faites en juin dernier.
Je parle des départs intermédiés par les professionnels du tourisme.
Suite à ce travail, nous demanderons la prorogation de l'activité partielle, avec les conditions actuelles au moins jusqu'à la fin de l'année.
Puis nous essayerons d'avoir des perspectives sur une réouverture des frontières. Cela ne dépend malheureusement pas de la France.
Jean-Pierre Mas : Aujourd'hui, nous ne craignons pas spécifiquement les faillites, parce que nous vivons sous perfusion.
Pour le moment, nous ne sommes pas débranchés, le Prêt Garanti de l'Etat (PGE), les fonds de solidarité, le chômage partiel avec le taux d'indemnisation actuel, sont autant de mesures satisfaisantes.
Elles permettent de respirer artificiellement. Nous n'avons, vous l'avez bien compris, pas peur de faillites dans les prochains mois, mais nous sommes sceptiques sur la reprise de l'activité.
De plus, nous découvrons quelque chose de nouveau. Les entrepreneurs, surtout les petits qui s'expriment plus que les grands, connaissent une perte de moral. Ils sont déprimés.
Je me demande s'il ne faudra pas arriver à la mise en place de cellules d'aide psychologique. Nous avons une profession extrêmement déprimée par la situation et le manque de perspective.
TourMaG.com - A ce niveau, allez-vous demander de l'aide auprès des pouvoirs publics ? Ou pensez-vous que les EDV peuvent régler cette problématique ?
Jean-Pierre Mas : Nous sommes dans la première phase. Nous réunissons les éléments économiques de manière à arriver devant le gouvernement avec une demande précise et étayée sur des faits réels.
Nous y travaillerons cette semaine.
Le premier bilan que nous pouvons dresser est de constater que les départs de cet été ont été très inférieurs par rapport aux prévisions faites en juin dernier.
Je parle des départs intermédiés par les professionnels du tourisme.
Suite à ce travail, nous demanderons la prorogation de l'activité partielle, avec les conditions actuelles au moins jusqu'à la fin de l'année.
Puis nous essayerons d'avoir des perspectives sur une réouverture des frontières. Cela ne dépend malheureusement pas de la France.
"La solution serait de délivrer un visa pour voyager"
TourMaG.com - Pour en venir au sujet des frontières. Vous avez sans doute suivi les demandes de IATA sur une généralisation des tests PCR avant le départ. Pensez-vous que cette procédure peut-être une solution viable pour redonner confiance aussi bien aux touristes de voyager qu'aux destinations de les accueillir ?
Jean-Pierre Mas : Nous sommes parfaitement en phase, à ce niveau, avec les compagnies aériennes et avec IATA.
Ce n'est pas souvent le cas, mais à ce sujet, il faut le dire. La pire des solutions reste la fermeture des frontières et la quarantaine, comme appliquée par les Anglais.
Ces décisions ne sont pas compatibles avec le tourisme, les déplacements en tout genre, ni avec rien.
La solution serait de généraliser les tests PCR, délivrant par la même occasion un visa pour voyager. Cela ne suffira pas, il faut en contrepartie un engagement des Etats à ne pas fermer les frontières.
La crainte des touristes ou de ceux qui veulent voyager étant de se retrouver pris en otage par un pays qui se referme, comme ce fut le cas au Maroc en juin dernier.
TourMaG.com - Mardi 25 août 2020, les patrons de quelques réseaux de distribution témoignaient dans TourMaG.com d'une possible crise de l'offre (à lire en cliquant ici). Craignez-vous que les agences n'aient plus rien à vendre à l'automne ?
Jean-Pierre Mas : Non. Cela a posé quelques problèmes cet été, lors de l'organisation de voyages par les tour-opérateurs spécialistes de séjours en Grèce, Malte et en Sicile.
La problématique résidait dans l'annulation des vols, c'était d'ailleurs catastrophique. La crainte de l'absence d'offre n'est pas celle que nous redoutons le plus aujourd'hui.
L'offre existe potentiellement. C'est la demande qui va stimuler l'offre, sauf qu'il y en a peu.
Les prix du transport aérien vont baisser, les hôteliers vont aussi faire des efforts, donc le problème ne se situe pas à ce niveau.
Aujourd'hui, le problème que nous avons se situe au niveau de la demande.
TourMaG.com - Vous ne vous inquiétez pas davantage pour les tour-opérateurs que pour les agences de voyages ?
Jean-Pierre Mas : Ceux qui vendent directement ont une illusion de meilleure santé, puisqu'ils ont bénéficié de l'ordonnance du 25 mars, en conservant les acomptes clients.
Les tour-opérateurs qui ne vendent pas en direct n'ont pas pu bénéficier de cet avantage et sont donc un peu plus en difficulté.
Leur situation est plus complexe que celle des distributeurs.
TourMaG.com - Pour revenir sur l'ordonnance, la solution dérogatoire accordée par le gouvernement prend fin le 15 septembre 2020. Allez-vous plaider pour une prolongation, alors que la gronde monte au sein des agents de voyages...
Jean-Pierre Mas : Il faut savoir que la France bénéficie d'un régime exceptionnel en Europe. Nous sommes les seuls à bénéficier de la possibilité d'émettre des avoirs aussi longtemps et pour une si longue durée.
L'Etat français est pris en étau entre l'action de l'UFC-Que Choisir auprès du Conseil d'Etat (l'action en référé a été rejetée, mais l'action en fond est en cours, ndlr) et par la réaction de la Commission européenne demandant à la France d'appliquer le règlement.
Il est peu probable que nous ayons une prolongation de cette possibilité d'émettre des avoirs.
Jean-Pierre Mas : Nous sommes parfaitement en phase, à ce niveau, avec les compagnies aériennes et avec IATA.
Ce n'est pas souvent le cas, mais à ce sujet, il faut le dire. La pire des solutions reste la fermeture des frontières et la quarantaine, comme appliquée par les Anglais.
Ces décisions ne sont pas compatibles avec le tourisme, les déplacements en tout genre, ni avec rien.
La solution serait de généraliser les tests PCR, délivrant par la même occasion un visa pour voyager. Cela ne suffira pas, il faut en contrepartie un engagement des Etats à ne pas fermer les frontières.
La crainte des touristes ou de ceux qui veulent voyager étant de se retrouver pris en otage par un pays qui se referme, comme ce fut le cas au Maroc en juin dernier.
TourMaG.com - Mardi 25 août 2020, les patrons de quelques réseaux de distribution témoignaient dans TourMaG.com d'une possible crise de l'offre (à lire en cliquant ici). Craignez-vous que les agences n'aient plus rien à vendre à l'automne ?
Jean-Pierre Mas : Non. Cela a posé quelques problèmes cet été, lors de l'organisation de voyages par les tour-opérateurs spécialistes de séjours en Grèce, Malte et en Sicile.
La problématique résidait dans l'annulation des vols, c'était d'ailleurs catastrophique. La crainte de l'absence d'offre n'est pas celle que nous redoutons le plus aujourd'hui.
L'offre existe potentiellement. C'est la demande qui va stimuler l'offre, sauf qu'il y en a peu.
Les prix du transport aérien vont baisser, les hôteliers vont aussi faire des efforts, donc le problème ne se situe pas à ce niveau.
Aujourd'hui, le problème que nous avons se situe au niveau de la demande.
TourMaG.com - Vous ne vous inquiétez pas davantage pour les tour-opérateurs que pour les agences de voyages ?
Jean-Pierre Mas : Ceux qui vendent directement ont une illusion de meilleure santé, puisqu'ils ont bénéficié de l'ordonnance du 25 mars, en conservant les acomptes clients.
Les tour-opérateurs qui ne vendent pas en direct n'ont pas pu bénéficier de cet avantage et sont donc un peu plus en difficulté.
Leur situation est plus complexe que celle des distributeurs.
TourMaG.com - Pour revenir sur l'ordonnance, la solution dérogatoire accordée par le gouvernement prend fin le 15 septembre 2020. Allez-vous plaider pour une prolongation, alors que la gronde monte au sein des agents de voyages...
Jean-Pierre Mas : Il faut savoir que la France bénéficie d'un régime exceptionnel en Europe. Nous sommes les seuls à bénéficier de la possibilité d'émettre des avoirs aussi longtemps et pour une si longue durée.
L'Etat français est pris en étau entre l'action de l'UFC-Que Choisir auprès du Conseil d'Etat (l'action en référé a été rejetée, mais l'action en fond est en cours, ndlr) et par la réaction de la Commission européenne demandant à la France d'appliquer le règlement.
Il est peu probable que nous ayons une prolongation de cette possibilité d'émettre des avoirs.
"Nous croisons les doigts pour que le gouvernement n'impose pas une obligation de rembourser immédiatement"
TourMaG.com - Si Jean-Baptiste Lemoyne vous demande votre avis, que lui diriez-vous ?
Jean-Pierre Mas : S'il propose de prolonger l'ordonnance, nous accepterons bien volontiers de la prolonger.
Mais je suis très sceptique sur cette possibilité. Il ne sert à rien de faire rêver les agents de voyages...
Nous croisons les doigts pour que le gouvernement n'impose pas une obligation de rembourser immédiatement.
TourMaG.com - La décision de ne pas prolonger la durée de la période dérogatoire pourrait-elle fragiliser l'industrie ?
Jean-Pierre Mas : Après le 15 septembre, les conséquences seront faibles.
Les opérateurs ont conservé une partie importante des acomptes versés par les clients pour les départs du printemps et de l'été.
Nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a pas de trésorerie dans les entreprises.
TourMaG.com - Savez-vous ce que représente le total de ces acomptes ?
Jean-Pierre Mas : Nous l'avons chiffré. Aujourd'hui, il est en train de diminuer légèrement par rapport au montant soumis à l'ordonnance. Dans une première phase, cela représentait 600 millions d'euros.
Après nous avons continué à émettre des avoirs cet été, mais aussi à éponger une partie de ces avoirs par des remboursements ou des réservations.
Jean-Pierre Mas : S'il propose de prolonger l'ordonnance, nous accepterons bien volontiers de la prolonger.
Mais je suis très sceptique sur cette possibilité. Il ne sert à rien de faire rêver les agents de voyages...
Nous croisons les doigts pour que le gouvernement n'impose pas une obligation de rembourser immédiatement.
TourMaG.com - La décision de ne pas prolonger la durée de la période dérogatoire pourrait-elle fragiliser l'industrie ?
Jean-Pierre Mas : Après le 15 septembre, les conséquences seront faibles.
Les opérateurs ont conservé une partie importante des acomptes versés par les clients pour les départs du printemps et de l'été.
Nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a pas de trésorerie dans les entreprises.
TourMaG.com - Savez-vous ce que représente le total de ces acomptes ?
Jean-Pierre Mas : Nous l'avons chiffré. Aujourd'hui, il est en train de diminuer légèrement par rapport au montant soumis à l'ordonnance. Dans une première phase, cela représentait 600 millions d'euros.
Après nous avons continué à émettre des avoirs cet été, mais aussi à éponger une partie de ces avoirs par des remboursements ou des réservations.
"Aujourd'hui, nous cherchons à éviter qu'un secteur soit globalement en faillite"
TourMaG.com - Concernant le dossier IATA, où en êtes-vous ?
Jean-Pierre Mas : Il y a deux sujets, mais qui ne sont pas la priorité des priorités.
Tout d'abord, nous avons toujours cet irrespect des compagnies aériennes vis-à-vis du règlement européen. Mais sur ce point, certaines ont régularisé leur situation.
Pour les récalcitrantes, il y aura sans doute des actions des clients et non des syndicats, pour contraindre les compagnies à respecter celui-ci.
De plus, il existe toujours un déséquilibre sur les relations que nous avons dans le cadre des contrats entre IATA et les agences. A ce niveau, il n'y a pas de discussion.
TourMaG.com - Ce n'est pas la rentrée que vous attendiez il y a quelques semaines en arrière...
Jean-Pierre Mas : Nous nous attendions à une rentrée positive, avec une légère reprise, un relâchement sur l'ouverture des frontières.
Rappelez-vous, nous nous attendions à une régularisation de la situation. Sauf que nous n'avons aucune visibilité.
Quand vous regardez les destinations hivernales que sont la République Dominicaine, les USA, le Canada et l'Île Maurice, le voyage vers ces pays est compliqué ou impossible.
Même s'il y avait une volonté des Français de voyager cet hiver, nous ne pourrions pas répondre à leurs demandes.
Je suis très pessimiste sur les semaines et mois à venir.
TourMaG.com - Avez-vous un bilan de la destination France ?
Jean-Pierre Mas : Notre pays s'en est plutôt bien sorti, notamment pour les destinations balnéaires, de montagne et rurales.
Par contre l'hôtellerie de luxe, privée de la clientèle étrangère, a connu une saison catastrophique.
Le tourisme urbain a subi une très forte baisse, car ce genre de voyage est le fait de touristes étrangers, venant découvrir Paris ou les grandes villes de notre pays.
Aujourd'hui, nous sommes arrivés au point que nous cherchons à éviter, qu'un secteur soit globalement en faillite, avec des conséquences très importantes sur l'emploi.
Nous devons trouver des moyens de soutenir le secteur et la reprise lorsque nous aurons la possibilité de voyager dans le monde.
TourMaG.com - L'APST est lancée dans une opération de survie que nous avons dévoilée sur TourMaG.com, mercredi 26 août 2020. Que pensez-vous du rapprochement avec la MAIF ? Êtes vous inquiet quant à l'avenir de l'organisme ?
Jean-Pierre Mas : Je ne ferais pas de commentaire concernant votre première question.
Et sur la deuxième, l'avenir de l'APST est préoccupant depuis le sinistre de Thomas Cook et l'inquiétude est accentuée par la crise.
Si je vous disais que je n'étais pas inquiet, je serais bien le seul à penser comme cela.
Jean-Pierre Mas : Il y a deux sujets, mais qui ne sont pas la priorité des priorités.
Tout d'abord, nous avons toujours cet irrespect des compagnies aériennes vis-à-vis du règlement européen. Mais sur ce point, certaines ont régularisé leur situation.
Pour les récalcitrantes, il y aura sans doute des actions des clients et non des syndicats, pour contraindre les compagnies à respecter celui-ci.
De plus, il existe toujours un déséquilibre sur les relations que nous avons dans le cadre des contrats entre IATA et les agences. A ce niveau, il n'y a pas de discussion.
TourMaG.com - Ce n'est pas la rentrée que vous attendiez il y a quelques semaines en arrière...
Jean-Pierre Mas : Nous nous attendions à une rentrée positive, avec une légère reprise, un relâchement sur l'ouverture des frontières.
Rappelez-vous, nous nous attendions à une régularisation de la situation. Sauf que nous n'avons aucune visibilité.
Quand vous regardez les destinations hivernales que sont la République Dominicaine, les USA, le Canada et l'Île Maurice, le voyage vers ces pays est compliqué ou impossible.
Même s'il y avait une volonté des Français de voyager cet hiver, nous ne pourrions pas répondre à leurs demandes.
Je suis très pessimiste sur les semaines et mois à venir.
TourMaG.com - Avez-vous un bilan de la destination France ?
Jean-Pierre Mas : Notre pays s'en est plutôt bien sorti, notamment pour les destinations balnéaires, de montagne et rurales.
Par contre l'hôtellerie de luxe, privée de la clientèle étrangère, a connu une saison catastrophique.
Le tourisme urbain a subi une très forte baisse, car ce genre de voyage est le fait de touristes étrangers, venant découvrir Paris ou les grandes villes de notre pays.
Aujourd'hui, nous sommes arrivés au point que nous cherchons à éviter, qu'un secteur soit globalement en faillite, avec des conséquences très importantes sur l'emploi.
Nous devons trouver des moyens de soutenir le secteur et la reprise lorsque nous aurons la possibilité de voyager dans le monde.
TourMaG.com - L'APST est lancée dans une opération de survie que nous avons dévoilée sur TourMaG.com, mercredi 26 août 2020. Que pensez-vous du rapprochement avec la MAIF ? Êtes vous inquiet quant à l'avenir de l'organisme ?
Jean-Pierre Mas : Je ne ferais pas de commentaire concernant votre première question.
Et sur la deuxième, l'avenir de l'APST est préoccupant depuis le sinistre de Thomas Cook et l'inquiétude est accentuée par la crise.
Si je vous disais que je n'étais pas inquiet, je serais bien le seul à penser comme cela.