Jean-Pierre Mas : "Les pistes de réformes ne sont peut-être pas très loin… chez KLM par exemple." - Photo AS
TourMaG.com - Sur le dialogue social comment engageriez-vous les discussions pour désamorcer la crise ?
Jean-Pierre Mas : "Je pense que le referendum a été pollué par des stress divers auxquels les collaborateurs d’Air France sont soumis : réorganisations, incertitudes sur les mouvements géographiques, concurrence, érosion des parts de marché, gains de productivité, sortie des zones de confort…
Les « non-grévistes » n’ont pas tous répondu à la question posée sur la proposition de rattrapage salarial, mais ils ont témoigné d’un niveau d’angoisse élevé. Alors que la très grande majorité des collaborateurs d’Air France est très attachée à l’entreprise."
TourMaG.com - Faut-il dissoudre ou amoindrir l’influence du SNPL ?
Jean-Pierre Mas : "Il existe quelques principes : la représentation syndicale est libre, le droit de grève est constitutionnel. Le problème est la capacité de nuisance d’une petite minorité de pilotes en mesure de paralyser partiellement la compagnie en cessant le travail.
Il serait bon, par exemple, d’accroître les délais de prévenance lorsqu’un agent est en grève et de rendre possible la réorganisation d’équipages à partir de personnel navigant non-gréviste."
Jean-Pierre Mas : "Je pense que le referendum a été pollué par des stress divers auxquels les collaborateurs d’Air France sont soumis : réorganisations, incertitudes sur les mouvements géographiques, concurrence, érosion des parts de marché, gains de productivité, sortie des zones de confort…
Les « non-grévistes » n’ont pas tous répondu à la question posée sur la proposition de rattrapage salarial, mais ils ont témoigné d’un niveau d’angoisse élevé. Alors que la très grande majorité des collaborateurs d’Air France est très attachée à l’entreprise."
TourMaG.com - Faut-il dissoudre ou amoindrir l’influence du SNPL ?
Jean-Pierre Mas : "Il existe quelques principes : la représentation syndicale est libre, le droit de grève est constitutionnel. Le problème est la capacité de nuisance d’une petite minorité de pilotes en mesure de paralyser partiellement la compagnie en cessant le travail.
Il serait bon, par exemple, d’accroître les délais de prévenance lorsqu’un agent est en grève et de rendre possible la réorganisation d’équipages à partir de personnel navigant non-gréviste."
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TourMaG.com - Pensez-vous qu’Air France puisse être réformée ?
Jean-Pierre Mas : "Oui. C’est une absolue nécessité. Sinon, elle rejoindra Swissair, Pan Am, Sabena… dans la mémoire du transport aérien. Les pistes de réformes ne sont peut-être pas très loin… chez KLM par exemple."
TourMaG.com - Pensez-vous que l’État doit intervenir ?
Jean-Pierre Mas : "Non. Air France est une compagnie privée, Même si l’État français est un actionnaire de référence, sa participation dans le capital est très minoritaire. Le temps de l’interventionnisme étatique est révolu et Air France n’exerce plus de mission de service public."
TourMaG.com - Faudrait-il repartir d’une feuille blanche et créer une nouvelle compagnie ?
Jean-Pierre Mas : "C’est à mon sens une hypothèse sur laquelle les actionnaires d’Air France doivent anticiper et travailler si le conflit venait à s’enliser ou à se reproduire."
Jean-Pierre Mas : "Oui. C’est une absolue nécessité. Sinon, elle rejoindra Swissair, Pan Am, Sabena… dans la mémoire du transport aérien. Les pistes de réformes ne sont peut-être pas très loin… chez KLM par exemple."
TourMaG.com - Pensez-vous que l’État doit intervenir ?
Jean-Pierre Mas : "Non. Air France est une compagnie privée, Même si l’État français est un actionnaire de référence, sa participation dans le capital est très minoritaire. Le temps de l’interventionnisme étatique est révolu et Air France n’exerce plus de mission de service public."
TourMaG.com - Faudrait-il repartir d’une feuille blanche et créer une nouvelle compagnie ?
Jean-Pierre Mas : "C’est à mon sens une hypothèse sur laquelle les actionnaires d’Air France doivent anticiper et travailler si le conflit venait à s’enliser ou à se reproduire."
TourMaG.com - Quelle doit être la première décision à prendre pour la nouvelle PDG ?
Jean-Pierre Mas : "S’inspirer du « en même temps » : favoriser le dialogue tout en fixant un ultimatum et en ne procédant à aucune concession.
Isoler les ayatollahs de la grève en faisant émerger un Groupe plus enclin au dialogue. Convaincre de la fragilité d’Air France et des risques majeurs sur l’emploi.
Puis rétablir la confiance des clients (et celle des agents de voyages) qui est sévèrement écornée. Il va falloir d’excellents arguments pour les faire revenir sur les habitudes prises pendant la grève avec des compagnies concurrentes."
Jean-Pierre Mas : "S’inspirer du « en même temps » : favoriser le dialogue tout en fixant un ultimatum et en ne procédant à aucune concession.
Isoler les ayatollahs de la grève en faisant émerger un Groupe plus enclin au dialogue. Convaincre de la fragilité d’Air France et des risques majeurs sur l’emploi.
Puis rétablir la confiance des clients (et celle des agents de voyages) qui est sévèrement écornée. Il va falloir d’excellents arguments pour les faire revenir sur les habitudes prises pendant la grève avec des compagnies concurrentes."