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José Martinez, Amplitudes : "On doit devenir des sociétés de technologie"

Une table ronde « voyage d’affaires » lors du congrès des EDV à Val d’Isère


La fragmentation de l’offre transport, air et rail, cumulée à celle des pertes de revenus reversés jusqu’à maintenant par des fournisseurs, bouleverse le modèle économique des agences de voyages affaires, qui vont devoir cette fois-ci vraisemblablement s’acquitter d’une surcharge GDS imposée par Air France d’ici six mois.


Rédigé par le Lundi 1 Juillet 2024

Table ronde sur le voyage d'affaires à l'occasion du Congrès des Entreprises du Voyage - Photo CE
Table ronde sur le voyage d'affaires à l'occasion du Congrès des Entreprises du Voyage - Photo CE
Le « voyage d’affaires » devient un sujet à part entière pour les Entreprises du Voyage comme en témoigne l’organisation d’une table ronde lors du congrès de Val d’Isère sur le thème « les agences face au défi de la fragmentation du contenu ».

Il sera d’autant plus une réalité quand l’offre d’Air France sera assortie d’une surcharge si elle est réservée via la norme Edifact.

« Ce n’est pas la NDC qui est reportée mais la surcharge GDS », a rappelé une nouvelle fois Henri Hourcade, SVP France - Air France KLM, « elle concerne déjà 40% des billets émis ». Avant d’ajouter, « tout nous fait dire que c’est le dernier report ».


En reportant la surcharge, Air France nous a écoutés (Amex GBT)

Avec ce nouveau report, Yorick Charveriat, président d’Amex GBT, a déjà remercié « Air France d’avoir écouté les acteurs » et souligné des progrès, « c’est déjà beaucoup mieux, si cette norme apporte tous les bénéfices promis, ce sera bien ».

Pour le PDG d’Havas Voyages, Christophe Jacquet, le compte n’y est encore pas avec « une perte de productivité qui n’est pas acceptable et gérable aujourd’hui ». Il reconnaît néanmoins « un meilleur dialogue qu’il y a quelques mois ».

Côté rail, l’offre, avec l’arrivée de la concurrence sur les lignes TGV et le transfert à onze régions de la gestion de l’offre commerciale début 2025 va « rajouter de la complexité pour l’agrégation » reconnaît Frédéric Laurent-Miel, directeur des ventes agences SNCF.

La baisse des commissions de la SNCF est lancée

A cela, il faut ajouter qu’il est encore compliqué pour de nombreuses agences d’accéder à l’offre Ouigo, même si elle devrait être accessible d’ici le 10 juillet dans Amadeus.

A toute cette complexité, s'ajoutent des pertes de revenus, ceux que les GDS rétrocèdent aux agences et une baisse progressive des commissions de la SNCF, depuis aujourd’hui, lundi 1er juillet, de 3 % à 2,9 %. Elle sera fixe jusqu'en 2024, puis baissera progressivement pour atteindre 2,7% dans 5 ans.

Dans une intervention qui précédait la table ronde, Alain Krakovitch, directeur TGV-Intercités de la SNCF, justifie cette décision - tout comme l’augmentation des prix des billets - par l’obligation du transporteur de réduire ses coût afin de dégager dix milliards d’euros pour «couvrir les frais de péages et les investissements » expliquant ne pas recevoir de subventions de l’Etat.

Vers une guerre des prix entre TMC ?

« La marge arrière est indispensable pour notre business » s’alarme Christophe Jacquet, qui prend comme comparaison le modèle de la grande distribution. « Quand on perd de l’argent, il faut le trouver ailleurs. »

Si ni le patron d’Havas Voyages, ni celui d’Amex GBT, ne se sont clairement exprimés sur une répercussion de ce manque à gagner sur les frais de transaction, en filigrane, la guerre des prix que pourraient se livrer les TMC inquiète forcément.

D’autant que tous s'accordent à dire n’est pas audible pour un client de s’entendre expliquer qu’il doit financer l’agonie d’un modèle économique peu transparent pour lui. Ajouter des frais supplémentaires à l’offre Ouigo - 1% de commission - est l’une des pistes évoquées par Yorick Charveriat.


José Martinez (Amplitudes) a décidé d'investir dans son propre SBT

Face à ces vents contraires, José Martinez, PDG d’Amplitudes, a pris une décision radicale en créant son propre SBT, Eyoma, afin de « réduire les problèmes de productivité ». Avec une équipe d'une quinzaine d’ingénieurs, il a créé un outil qui lui permet de se connecter aux API d’Air France et d’avoir déjà depuis trois semaines l’accès à Ouigo.

« On doit devenir des sociétés de technologie » affirme le chef d’entreprise, rappelant que « nous sommes passés d’un modèle où l’on était payé à un modèle où l’on va payer ».

Objectif, « s’affranchir de la logique des GDS, même s’ils restent indispensables pour travailler avec de nombreuses compagnies, et pouvoir ainsi proposer un service qui s’adapte aux besoins des clients ».

La « robustesse » d’Amadeus pour Havas Voyages

Une stratégie qui n’est pas celle d’Havas Voyages, Christophe Jacquet mettant lui en avant la « robustesse » d’Amadeus, qui, précise Frédéric Saunier, son président France, « n’est plus un GDS mais un agrégateur ». Il met aussi en avant le « retour de clients » dont Expedia.

Yorick Charveriat fait aussi confiance à la solution NDC X d’Amadeus, qui « évite d’engager une armée de développeurs et ne pas avoir à traiter autant de cas que de compagnies ».

Au niveau global, « nous avons investi 15 millions de dollars » pour développer la NDC. Après cette table ronde, on comprend mieux le propos de Christophe Jacquet, qui, en préambule de son intervention, a évoqué la « souffrance de réussir à digérer tout cela ».


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